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Commentaire de Abou Antoun

sur Comment un logiciel peut-il être « libre » ?


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Abou Antoun Abou Antoun 13 octobre 2012 23:11

Bonjour à tous,
Sujet intéressant quoique traité effectivement de façon très superficielle.
Le fond du débat se concentre à mon avis autour du thème suivant :
L’informatique est-elle une science ou bien une simple technologie ?
Et la réponse à cette simple question n’est pas claire.
Si on place l’informatique au rang des sciences, par exemple comme les mathématiques où il n’est pas concevable de faire breveter le théorème de Pythagore et de taxer ses utilisations, il ne peut être d’informatique que libre.
Mais si on considère l’informatique comme une simple technologie on peut aussi bien faire breveter un système d’exploitation pour un type de machine qu’un système de transmission mécanique par cardan, car il faut bien que l’entreprise qui a investi dans les quelques dizaines de milliers de lignes de code qui font fonctionner la machine puisse au moins récupérer sa mise sinon faire quelque profits et payer ses programmeurs.
D’entrée les deux points de vue sont également légitimes.
En tant qu’utilisateur je souhaite avoir un contrôle aussi absolu que possible sur mon système. Je souhaite comprendre pourquoi il fonctionne et pourquoi il ne fonctionne pas, je souhaite savoir si je peux m’en servir pour telle utilisation ou telle autre. Les systèmes propriétaires ne répondent pas à mon attente, ils sont livrés comme des ’boites noires’ dont on ne connaît jamais finalement les possibilités.
Aujourd’hui les automobiles sont de plus en plus complexes mais rien ne vous empêche si vous en avez le goût, le temps et les compétences de soulever le capot et de faire un dépannage, certains ne s’en privent pas. Êtes-vous prêt à acheter un véhicule avec un capot scellé et l’impossibilité matérielle de l’ouvrir, sauf à passer par un agent agréé qui seul possède la clé ?
C’est bien en ces termes que se pose le problème du libre. Et dans mon esprit il est inconcevable d’utiliser un système sur lequel je n’ai même pas un droit de regard.
Bien sûr ce droit est théorique, je peux disposer du code si je veux du code intégral de mon OS en langage C mais que vais-je en faire dans la pratique, pas grand-chose. C’est seulement un confort moral.
Quoiqu’il en soit j’ai opté depuis des années pour le logiciel libre, en partie pour des raisons idéologiques et en partie pour des raisons économiques car j’utilise beaucoup de logiciels qui se vendent au prix fort qu’il s’agisse de bureautique ou d’environnements de développement.
Une des raisons de ma fidélité au libre est l’excellence et la fiabilité des produits que j’ai assemblés avec l’aide des différentes communautés. Mon système ’libre’ est plus rapide, plus fiable, plus ouvert que tous les systèmes propriétaires connus de moi aujourd’hui. Mais il y a un prix à payer, des problèmes à résoudre en permanence, des pilotes à trouver et à installer, des bibliothèques dont il faut vérifier la compatibilité, etc.. Tout cela prend du temps et je comprends que quelqu’un moins enclin à utiliser ou à gaspiller son temps du point de vue où on se place préfère payer pour ne pas mettre les mains dans le cambouis.
C’est le dilemme qui se pose aux entreprises quelles que soient leur tailles, et les décideurs optent souvent pour la seconde alternative. ils préfèrent payer pour avoir l’assurance d’avoir des mises à jour, une compatibilité ascendante. Ils sont parfois abusés.


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