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Commentaire de Dany-Jack Mercier

sur Evolution du programme de maths en terminale scientifique


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Dany-Jack Mercier Dany-Jack Mercier 7 mai 2013 01:03

@ Julien : tout à fait vrai : il y a maintenant beaucoup plus de difficulté à « faire »  de l’interdisciplinarité. Même les vecteurs devaient disparaître complètement du programme du secondaire. Ils ne sont restés au lycée qu’à cause des protestations qui sont montées d’un peu partout. Mais on les utilise peu par rapport à ce qu’on faisait : par exemple les barycentres n’existent plus.


C’est assez surréaliste ! Une force est représentée par un vecteur, et l’on arrive bien à faire sentir à un adolescent qu’une force est caractérisée par une intensité, un sens et une direction. Il suffit de tirer une table dans la pièce pour s’en rendre compte. Mais voilà, le lien avec le réel devait être trop évident et trop facile à ressentir, alors on préfère parler d’intervalles de confiance au seuil de 0,95, ce que l’on considère comme étant à portée d’un élève de seconde. Mais c’est bien sûr, Docteur Watson !

Je pense que si on ne peut plus parler de vecteurs dans le secondaire, alors il faut éviter de faire de la physique, et il vaut mieux aller tout de suite planter des choux ou devenir trader. On perd son temps.

Les choix humains sont souvent étonnants. Par exemple, plus on entend dire qu’il faut faire de l’interdisciplinarité dans ses cours et moins en donne la possibilité à cause des interdits du programme.

De même, il est amusant et triste à la fois de noter que plus on demande de parler d’histoire des mathématiques dans le secondaire, et plus cela devient impossible à faire, à cause des horaires qui rétrécissent et des instructions officielles qui imposent certains parcours, comme par exemple d’introduire l’exponentielle comme la solution d’une équation différentielle et le logarithme népérien comme la fonction réciproque de l’exponentielle, au lieu de procéder dans l’autre sens. Pourtant John Néper inventa le logarithme qui porte son nom vers 1614 pour transformer des multiplications en additions, et il fallut attendre Euler pour avancer dans l’étude de la fonction exponentielle, vers 1748. 

On devrait avoir un parler plus vrai, plus direct, sans tricherie. Par exemple, si l’on décidait vraiment de caler le programme de collège sur les tests PISA pour ne pas dégringoler dans les classements, pourquoi ne pas le dire franchement et adapter les programmes de collèges en intégrant les exercices de type PISA ? On préfère agir en catimini ? Actuellement, aux USA, des écoles ont accès à des batteries de tests de PISA pour entraîner leurs élèves. Pourquoi ces documents complets (et pas seulement les extraits que l’on trouve facilement dans les brochures de l’OCDE) ne sont-ils pas mis à la disposition de tous ?

Soit dit en passant, se caler sur ces tests internationaux pour créer des programmes nationaux ne mènera pas loin si tous les pays s’y mettent, car quoi qu’on fasse, il y aura toujours des pays en queue de liste, non ? 


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