Vous
y voyez de la désinformation, mais ce que disent ces sondages, si on
en croit ces sources, est assez clair. D’abord, ils ne parlent pas
d’Al Qaïda, mais bien des rebelles. Où est donc là la
désinformation ? On a donc 70 % des syriens qui préfèrent
le gouvernement d’Assad aux rebelles, et seulement 10 % qui
préfèrent ces derniers. Et donc 20 autres % qui les renvoient
dos à dos. On voit que ceux qui ne veulent pas des « rebelles »
représentent 90 % de la population. Sans commentaires.
On
peut penser que les pro-Assad le sont souvent par défaut. C’est
probablement le cas de nombre d’entre eux. Mais il n’empêche qu’ils
le préfèrent aux « rebelles ». Il bénéficie là de
l’aura de tout chef de guerre.
Ce
dégoût des groupes terroristes vient sans doute de leurs exactions.
Et il est inutile de sortir un argument du genre « la
population s’est laissée ensorceler par les boniments de la
propagande officielle ». D’abord, les arabes sont sans doute
beaucoup moins naïfs et cyniques que nous pout tout ce qui touche à
leurs gouvernements. La notion de « théorie du complot »
est d’ailleurs considérée là-bas comme un non-sens. Elle décrit
simplement pour eux la façon normale d’agir de l’Etat. Ensuite, les
syriens ont souvent des proches, de la famille ou des amis présents
dans diverses régions du pays. Ils ont pu donc en les écoutant
savoir ce qui se passait vraiment, et qui était le plus proche de la
vérité.
Et
n’oublions pas que l’armée syrienne est une armée de conscription.
Dans un pays qui comporte 70 % d’arabes sunnites, il n’aurait
jamais été possible pour le gouvernement de tenir s’il avait reposé
seulement sur la communauté alaouite plus les chrétiens et les
druzes.