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Commentaire de Ronny

sur Face à la chimie de la mort


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Ronny Ronny 29 avril 2015 15:18


Le problème avec l’agriculture et les Y’a-ka-fau-kon, est que c’est du tout blanc ou tout noir... Pourtant, c’est un poil plus complexe...

On peut se passer de pesticides (herbicides, engrais et fongicides), c’est sur, mais contrairement à ce que clament certains, cela conduira :

1. A une baisse de rendement, pas forcément aussi catastrophique que certains mal intentionnés le disent, mais notable quand même , au mieux de 10% au pire de 30 à 50% selon le auteurs. Des travaux récents de l’INRA montrent que le sans herbicide est possible a conditions d’allonger le rotations (7 ans au lieu de 3) et de cultiver certaines années des plantes « peu commercialisables ». A la baisse du rendement, s’ajouteront donc donc des baisses des revenus agricoles. Ceci peut expliquer pourquoi les syndicats agricoles sont en général toujours preneurs d’approches de lutte chimique...

2. Les expériences menées dans différentes endroits d’Europe et des USA montrent que le rapport de Olivier De Schutter (rapporteur special pour l’alimentation de l’ONU) est sans doute très optimiste sur les bénéfices de l’agriculture biologique. Celle-ci conduira sans aucun doute à l’amélioration de le ressource sol (et eau !) mais les calculs présentés portent en grande partie sur des systèmes non optimisés, qui sont très loin des systèmes agricoles à très haut rendement ( et haute consommation d’intrants) d’Europe de l’ouest par exemple. Effectivement, il est possible de faire progresser les rendements de 100 % dans certains régions d’Afrique en passant par du biologique, mais cela sera bien plus difficile en Europe ou la totalité des itinéraires techniques agricoles, y compris l’amélioration variétale se fait dans un système à forte productivité. Dans ce cas, nous serons dans le modèle expliqué au point 1 ci-dessus.

3. Il s’agit donc dans les systèmes agricoles occidentaux d’un « trade off », c’est à dire d’un sytème coût bénéfice à évaluer. On veut protéger la ressource sol et eau, parfait ! Il faut plus de biologique et moins de chimique, mais cela impliquera :
- une baisse du revenu agricole, à compenser (et là à mon avis les aides de la PAC trouveraient toute leur pertinence)
- une hausse des prix des produits agricoles, pour deux raisons : baisse de la production et main d’oeuvre beaucoup plus nombreuse dans le secteur agricole, les approches agroécologique en étant très consommatrices.

Ce sont donc des choix politiques qu’il faudra faire, ou non...


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