@jean-marc
C’est ce que je m’apprêtais à faire remarquer :
’ il donne un beau cadeau empoisonné à son successeur s’il perd les
élections, ce qu’il souhaite peut-être au fond ce qui ne serait pas
idiot si on y réfléchit bien ’
Mais, perso, je suis bien davantage sinistrosé-pessimiste-décliniste
: mon hypothèse est que ce gouvernement agit, déjà depuis son investiture, exactement comme s’il savait qu’il est grillé pour (au moins) le futur mandat. Tout ce qu’il impose à la popu-lasse n’a d’autre but que de ’savonner la planche’ à son ou ses successeurs !
Ceux qu’ils stigmatise comme ’pessimistes’ sont ceux qui, constatant une horrible tâche, ont la prétention d’imaginer des solutions pour la résorber. L’optimisme de nos donneurs de leçons (’en avance’) consiste à masquer la tâche de façon paradoxale : en l’élargissant jusqu’à obscurcir tout le reste jusqu’à ce que tout devienne aussi sombre que la tâche initiale. Bingo : quand tout sera aussi noir que la tâche, qui aura le ridicule de vouloir la faire remarquer ou, pire, de la dénoncer ?
Inversion des valeurs ! Leur optimisme consiste à être les premiers à savoir se convertir à la perversion !
Inversion morale ? disait Chistophe Dejours :
’Je
suis libre parce que je suis esclave, je suis dominant parce que je
suis soumis : inversion complète, dépolarisation du système de valeur.’
Mais cette philosophie du paraître ne profite qu’aux petits malins (diable, diable !) qui sont en position de donner le ’la’ de la mode : lorsque la mode devient à la portée du populos, c’est qu’elle est déjà dépassée.
Ce qui donne confiance au génie pervers, c’est sa foi en l’insondable profondeur de l’abîme dans lequel il nous pousse : le temps de leur petite vie se suffira pas pour en atteindre le fond (si jamais il existait) ... et après eux, le déluge !
( Julos BEAUCARNE : ’ les modes sont des maladies mentales entretenues par le commerce’ )