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Commentaire de Christian Labrune

sur Quand le député-mathématicien Villani est chargé de promouvoir l'intelligence artificielle et accessoirement le transhumanisme


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Christian Labrune Christian Labrune 13 octobre 2017 20:35

Je ne partage pas cette orientation majeure de notre société qui fera du plus grand nombre des esclaves de l’intelligence artificielle ou, pour y échapper, des hommes-machines.

à l’auteur,
ce que vous écrivez là est totalement absurde. Le grand défaut d’homo sapiens, c’est précisément de n’être pas une machine.
Il est le résultat d’une évolution qui aura pris des millions d’années, mais qui aura été nécessairement très lente parce que les lois de l’évolution s’exercent dans le domaine du biologique. Certaines mutations ont permis de s’élever au-dessus du tronc que nous avons en commun avec les singes, mais cela aura pris des dizaines de milliers de générations.
Les machines cybernétiques, en revanche, sont apparues il n’y a pas un siècle, mais les meilleurs spécialistes considèrent que la parité avec l’intelligence humaine devrait être atteinte dans moins de vingt ans. Il y a là deux vitesses d’évolution qui ne sont en rien comparables.

On pourra, dans un premier temps, essayer de doper l’intelligence humaine en interfaçant le système nerveux central avec les machines. Quand le téléphone ne sera plus dans la poche mais greffé dans l’oreille interne, que la plupart des organes seront contrôlés par des processeurs qui afficheront les paramètres biologiques sur une espèce de tableau de bord (c’est faisable et on en est presque déjà là) on aura des cyborgs, mais le cerveau biologique est infiniment plus lent que les machines actuelles, et il n’a pas la même plasticité sur le plan de l’évolution.

Autrement dit, dès que la parité homme / machine est atteinte, les machines continuent à se complexifier à très grande vitesse quand l’intelligence biologique, elle, reste condamnée à stagner : nous ne sommes pas sensiblement plus intelligents que les contemporains de Socrate !
Cela signifie que dans quelques dizaines d’années, la différence qui séparera les enfants qui viennent de naître de l’intelligence artificielle sera déjà bien plus considérable que la distance qui nous sépare des grands singes, lesquels n’ont jamais vraiment eu leur mot à dire dans les décisions qui concernent l’avenir du monde.

L’espèce humaine, fatalement, va donc être supplantée par les machines, et disparaître assez vite. Mais comme le disait Pascal : « toute notre dignité consiste en la pensée ». Pourvu que ça pense, c’est bien l’essentiel. Que ce soit l’homme actuel avec ses pauvres et bien fragiles viscères qui le rendent fatalement mortel ou un réseau pensant couvrant l’ensemble de la terre devenue un cerveau-planète, je ne vois pas trop la différence.


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