Aux Lecteurs.
Ces lignes, de J. Tyler, sur Agoravox :
"Ne nous y trompons pas : comme les artistes, les journalistes dans
leur ensemble font partie de la caste à dégager. Et quand il s’agit de
violence, lequel d’entre eux dénoncera l’extrême violence du pouvoir
politique qui accable sans répit et de manière systématique le peuple
français par des lois et des taxes dictées par une idéologie
néo-libérale abjecte imposée par la Commission Européenne de Bruxelles
depuis maintenant trois décennies ?
Il y a plusieurs strates dans l’échelle de la domination qu’il faudra
briser une à une. Et cela ne se fera pas sans casse. La bonne nouvelle,
c’est qu’un État habitué à la routine, des représentants politiques
installés dans leur confort et un Président trop aveuglé par sa propre
image ne constituent pas de solides défenses. Le système peut très bien
s’écrouler comme un château de cartes, pour peu que le mouvement perdure
suffisamment. Ce qu’il manque aujourd’hui, c’est le début affirmé d’un
soutien des forces de l’ordre. Dès lors – et ça ne saurait tarder – que
policiers et gendarmes rejoindront le mouvement, le pouvoir capitulera.
En principe, il s’agira alors de former un gouvernement de transition
qui procédera aux mesures d’urgence. Cette hypothèse devrait être
actuellement discutée.
Et sinon, qu’en est-il des intellectuels ? A part Lordon, je n’en ai
pas entendu beaucoup. Il faut dire qu’ils font globalement partie de la
bourgeoisie. Que dit Michéa ? Pourquoi n’est-il pas en tête du cortège ?
Todd a parlé, comme d’habitude, et ce fût pratiquement le seul à ma
connaissance.
En tout cas, tout le monde a pris la mesure aujourd’hui du fossé qui
existe entre les dirigeants et le peuple, dirigeants soutenus depuis des
décennies (voire plus, si l’on remonte à la chute de Robespierre) par
une classe bourgeoise qui ne voit pas plus loin que le bout de son
compte d’épargne, mesquinement arc-boutée sur ses privilèges, convaincue
du bien-fondé du système et de leur inébranlable utilité sociale, alors
qu’ils ne sont au fond que des parasites. Une clique mafieuse,
arrogante et méprisante, qui pratique la Terreur sociale, et qui
aujourd’hui n’est pas loin de se trouver en voie de liquéfaction - comme
en témoigne l’attitude des journalistes, représentants politiques et
autres experts, ravalant leur bile sur les plateaux télé, à l’instar de
l’impayable Jean-Michel Aphatie qui semblait dire, livide : « Mais on
leur a déjà donné la démocratie ! Que veulent-ils de plus ? »
Ce que veulent les gens, M. Aphatie - qui, je le rappelle, officiant
sur le service public, est payé avec nos impôts -, c’est qu’on arrête de
les traiter comme des esclaves. L’État est l’émanation du Peuple, par
conséquent l’État doit servir le Peuple, et pas le contraire. Or depuis
longtemps l’État est au service d’une caste dominante, constituée
d’hommes politiques, de haut-fonctionnaires, de banquiers et de grands
patrons, qui fonctionne en vase-clos, organise elle-même sa propre
reproduction sociale, renouvelant ses élites, votant ses lois,
instaurant ses codes, gérant sa propre promotion et celle du système
néo-libéral qu’elle a imposé et soutient, avec l’appui de l’ensemble des
médias dont, au passage, ils ont pris le contrôle, et d’une frange de
la population, la classe dite bourgeoise, acquise à sa cause, pour son
seul profit, au détriment du Peuple, exploité, méprisé - classe
bourgeoise dont font partie évidemment les élites culturelles et
sportives sus-citées.
Ce que les gens veulent c’est la Justice et l’Egalité. Un avenir pour
leurs enfants. Et que l’on arrête de les abrutir, de les mépriser et de
les spolier de leurs droits.
Que l’on remette en état les services publics. Que l’on engage des
profs et des infirmiers. Que l’on rétablisse l’ISF. Que l’on augmente
les salaires et les retraites. Le SIC à 2000 euros. Plafonner à 15.000
les plus hauts salaires. Que l’on cesse de subventionner la presse. Que
l’on interdise les lobbies. Que l’on reconvertisse l’ensemble du secteur
agricole vers une agriculture durable et exempte d’intrants chimiques.
Que l’on cesse de rémunérer les députés. Que l’on tire au sort nos
représentants. Que l’on nationalise banques et grandes entreprises y
compris les autoroutes que nous avons payées avec nos impôts. Mettre fin
à l’évasion fiscale. Plus généralement couper tous les liens entre
l’Etat et toute forme d’intérêt privé – et ça, c’est pas gagné. Bref,
rompre avec le dogme néo-libéral. Et rendre justice, c’est à dire
conduire devant des tribunaux populaires tous les responsables - la
liste est longue. Confisquer leurs biens. Les jeter en prison.
ET sortir de l’Euro.
Sortir de l’Union Européenne.
Sortir de l’OTAN.
Ce serait un bon début."
Source : https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/dans-quel-pays-vivent-ils-210285