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Commentaire de Renaud D.

sur Démagogie autour de la dépouille du Clémenceau


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Renaud D. (---.---.83.140) 17 mai 2006 16:51

Je ne suis pas convaincu.

Mon vieil instinct mafieux me dit qu’il y aurait beaucoup à gagner par la création d’un fond international, au moment de la distribution. Selon quel critère tel ou tel chantier serait attributaire d’un démantèlement ? Je n’imagine pas, par les temps qui courent, que cela puisse échapper au règne des dessous-de-table et des pressions sordides.

Cette taxe ne résoudrait en rien les conditions de travail des employés de ces chantiers.

Par contre, la valeur vénale d’un navire en fin de vie est toujours monnayable. Si le coût salarial de la déconstruction est plus élevé, le prix d’achat par le chantier de déconstruction sera plus faible, mais il restera suffisamment de dollars à grappiller et pour ne pas être tenté d’envoyer par le fond une épave navigante, capable de se traîner jusqu’à un chantier. Surtout vu la tendance durable de l’envolée du cours du fer actuellement.

Reste le problème des navires-poubelles ceux qui rouillent dans les fonds de port du fait que le prix de la ferraille ne couvre pas les frais de remise en état nécessaires à leur acheminement vers une casse. Je ne crois pas qu’un fond international puisse résoudre cet aspect des choses, bien au contraire. À la différence de ceux que l’on rencontre en mer, les requins terrestres ne sont pas d’honnêtes mangeurs d’hommes. L’expérience montre que l’instauration d’une taxe a pour effet d’exacerber les comportements paradoxaux. Je pense que, déresponsabilisés par le payement d’une taxe, de nombreux armateurs véreux préfèreront abandonner navire et équipage à la collectivité, prétextant qu’ils ont payé pour s’en débarrasser et que le problème ne les concerne plus. Je pense à tous ces armements qui créent une société par navire et la ferment lorsqu’elle ne devient plus assez rentable.

Enfin, c’est mon avis, motivé par l’expérience que j’ai qu’une entreprise est responsabilisée par des contraintes normatives (les assurances jouent le rôle du gendarme) et jamais par l’instauration d’une taxe, surtout indolore.

A mions que l’organisme auquel vous pensez ait l’autorité nécessaire pour interdire à tout navire de prendre la mer s’il est

Je regrette de ne pas avoir l’occasion d’en parler avec vous sous une petite brise, au portant.

Cordialement,

Renaud D.


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