Le RN, un
modèle d’injonction paradoxale.
La formule
fait un peu savant mais c’est tout
simplement le bon vieux « crois en moi dur comme fer et fais ce que je te dis pour ton bien et pas
ce que je fais et tu comprendras plus tard » rhabillé en plus sophistiqué.
Cela est
cependant plus difficile à pratiquer
qu’il n’y paraît et n’est pas sans risque. Parce qu’il s’agit de se faire passer
pour la plus grande partie de son électorat pour un parti social, épris de
justice, protecteur des travailleurs et grand opposant de l’oligarchie et de ses injustices et privilèges pendant, qu’en même temps, les cadres et élus de la maison, qui eux savent
très bien pourquoi ils sont là, disputent à ceux qu’ils ont l’air de critiquer
avec beaucoup d’emphase des bonnes places au service de la même oligarchie.
Leurs atouts
tiennent dans leur capacité à semer la confusion et à diviser ceux de nos
concitoyens (depuis le temps tout le monde connaît les recettes et ingrédients
que je ne détaille plus) appartenant aux classes populaire et moyenne. Avec, en
plus, le petit savoir-faire maison qui ressort toujours par temps de contrariétés,
un autoritarisme certain, mâtiné de victimisation. Portant la promesse de mettre au pas tout ce qui ne file ou ne
pense pas droit. Ce qui évidemment a toujours intéressé les oligarchies.
Surtout quand elles sentent vaciller leur assurance vie, la fameuse trinité dont
dépendent leur permanence et survie. Le contrôle sur le pouvoir économique,
médiatique et politique.
Reconnaissons
la difficulté du quasi tour de force qui est attendu de la part du RN. Réussir
à séduire comme on peut deux groupes aux
intérêts divergents quand il est de
moins en moins difficile de voir lequel doit être abusé dans cette affaire et à
quelles conditions. L’un doit croire et ignorer, l’autre dissimuler et séduire.
Les deux étant censés se faire
confiance. L’un dans l’honnêteté et la sincérité de l’autre qui, lui travaille à
conserver son ascendant sur le premier. L’un ne doit surtout pas regarder de
près la nature des votes des élus, l’autre doit trouver le moyen de cacher qu’il
est en résonnance jusqu’à la connivence
quand il le faut avec ses supposés adversaires.
Concurrents mais futurs partenaires de
coalition et/ou transfuges. L’un doit croire à la défense de l’intérêt général,
à la nécessité d’un citoyen correctement informé avec les moyens institutionnels
de se faire respecter, à l’intégrité et aux promesses d’une justice exemplaire
et l’autre doit savoir trafiquer
gentiment les règlements et détourner de l’argent public tout en se disant
victime d’une injustice. Il faut avoir une âme de casse-cou et de voyou un peu
acrobate pour pratiquer cette politique .Ce qui plaît visiblement à certains si l’on considère
la forme et les contenus répétitifs de commentaires dominants et récurrents
ici. Des procès en sorcellerie sur un peu tout sous le mode de la harangue qui
finissent par lasser les autres que l’on avait crus déjà pris dans les filets.