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Commentaire de Sam

sur Une litanie de slogans et de stéréotypes comme perspective politique ?


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Sam (---.---.162.210) 5 juin 2006 20:16

« ..Face à ce que Pierre Rosenvallon désigne comme « l’impuissance du politique », et que nous constatons, nous percevons que seul un travail sérieux d’éclairage des questions qui se posent, accompagné d’une exploration de leur complexité, explicité avec la société civile, permettrait de faire émerger les choix essentiels, sur lesquels, en conscience, les citoyens pourront se déterminer... »

Le politique n’est pas impuissant, il se retire et il organise sa prétendue impuissance.

Puisqu’on est dans le paradigme de gauche, je prendrais pour exemple Jospin. Quand il a répondu, en substance, aux licenciés en lutte de Vilvoorde « l’Etat ne peut pas tout », ça ne voulait dire, évidemment, que l’Etat n’était omnipotent, mais qu’il RENONCAIT à réguler l’économie.

Refus de régulation qui éclata dans la cohorte des privatisations que développa Jospin. Privatisations exemplaires de l’inaction libérale qu’il avait choisie, à l’opposé d’une politique de développement d’un secteur public et porteur d’emplois, ainsi que d’une invitation forte des entreprises à embaucher, deux stratégie économiques qui pouvaientt concrètement freiner les licenciements et autres délocalisations. Ainsi, l’impuissance était bcp moins effective, qu’effectivement proclamée...

Ségolène Royal propose, comme vous le dites, d’indigentes et biaisées solutions à un problème, et surtout elle ne prend pas langue sur les problèmes majeurs (emploi, redistribution, service public, médias, UE..).

Cependant s’inspirer de la théorisation de Rosanvallon, pour relancer une présidentiable, une gauche qui propose une autre politique à l’opposé de l’impuissance, ne me semble pas pertinent, pour la raison évoquée plus haut...

Mais également parce qu’une part importante des activités intellectuelles de Rosenvallon eurent pour coeur la Fondation Saint-Simon.

Rosanvallon fut un de ses créateurs, au côtés de Minc, de Fauroux (patron de St Gobain) et autres François Furet, dont les engagements à gauche n’apparaissent toujours pas réellement évidents...

Il est utile de préciser que les publications de cette fondation s’adressaient à un public pas vraiment en phase avec la gauche, normalement, puisqu’il se composait à 70% d’élites des classes dirigeantes...

Et qu’elles proposaient une « alternative » qui avait pour ambition d’écarter les impasses libérales, mais aussi les erreurs socialistes, pour prendre la mesure des réalités.. En clair, accepter les contraintes du marché, de la compétition internationale, promouvoir l’Europe des échanges (marchands).

Bref, une théorisation continue du renoncement à une certaine politique, au profit « pragmatique » d’une autre : celle des marchés.

On ne pouvait, on ne peut attendre de tels compagnons qu’ils dépassent Ségolhaine sur sa gauche.


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