Dupuytren, ou le musée des horreurs

La plupart des touristes qui visitent Paris ont en général un ou deux musées à leur programme, la plupart choisissant, et c’est bien normal, le musée du Louvre, le Centre Pompidou ou le musée d’Orsay. Rares sont en revanche les touristes qui pénètrent dans les locaux du musée Dupuytren. La visite y est pourtant passionnante, mais fortement déconseillée aux personnes sensibles...
Outre les trois musées majeurs mentionnés ci-dessus, certains touristes plus boulimiques, plus curieux ou plus élitistes complètent leur visite de la capitale par le réputé musée Picasso, le superbe musée Jacquemart-André, le séduisant musée du quai Branly, le très beau musée Carnavalet ou l’émouvant mémorial de la Shoah. Les plus aventureux plongent dans les dédales souterrains du musée des Égouts de Paris pour se mettre une heure durant dans la peau de Jean Valjean, ou choisissent de côtoyer les squelettes des Catacombes par goût de l’histoire ou nostalgie des parties d’osselets de leur enfance. Les plus égrillards font même une escapade du côté de Pigalle pour stimuler leur libido dans les salles feutrées du musée de l’Érotisme. Mais parmi ces assoiffés de culture ou de sensations, infiniment peu – tout au plus quelques centaines par an ! – franchissent le portail du n°15 rue de l’École de Médecine pour découvrir les étonnantes collections du musée Dupuytren.
Nés à 10 ans d’intervalle durant le dernier quart du 18e siècle, le chirurgien Guillaume Dupuytren et le médecin Mathieu Orfila – par ailleurs brillant chimiste – étaient appelés à se rencontrer. Car, au delà de leur appartenance à l’Académie des Sciences et à l’Académie de Médecine, une discipline commune les passionnait : l’anatomie. Cette connaissance du corps humain, alliée à une expertise reconnue en toxicologie, devait faire d’Orfila l’une des plus grandes figures de la médecine légale*.
En 1835, Dupuytren décède des suites d’un probable accident vasculaire cérébral survenu deux ans plus tôt et qui l’a laissé très amoindri. Grâce à sa clientèle de personnages de haut rang – il fut notamment le médecin personnel de Louis XVIII –, l’homme a pu se constituer une belle fortune. Il lègue 200 000 francs à la Faculté de Médecine. Orfila, doyen de l’institution, saisit cette opportunité pour installer dans le réfectoire de l’ancien couvent des Cordeliers** un musée d’Anatomie pathologique. Tout naturellement, il lui donne le nom de Dupuytren, en hommage à la fois au grand chirurgien disparu et au généreux donateur.
Un fœtus à deux têtes
Dès 1877, le musée rassemble près de 6000 pièces. Outre des instruments de chirurgie spécialisés, on y trouve des squelettes, des fragments osseux, des bocaux renfermant des organes et des fœtus humains, des peintures, gravures et dessins, ainsi que de nombreuses cires – les plus anciennes du 18e siècle – illustrant des malformations observées sur des patients ou les conséquences anatomiques de certaines pathologies. Malheureusement, l’entretien d’un tel musée coûte cher et les locaux des Cordeliers sont vétustes. Devenus dangereux, ils sont évacués en 1937 sur décision du doyen de la Faculté, Gustave Roussy. Les collections, emballées dans des caisses, sont remisées dans les caves.
Il faut attendre 1967 et la volonté du Pr René Abelanet pour que le musée renaisse, tout près du cloître des Cordeliers, sur une décision du doyen Jacques Delarue. Désormais installé dans un pavillon d’anatomie désaffecté de la Faculté de Médecine, le musée Dupuytren retrouve la majeure partie de ses collections d’origine, complétées par de nouveaux apports et l’installation d’une bibliothèque spécialisée.
Parmi les pièces les plus insolites figurent notamment le squelette et une cire du corps de Pipine, un homme atteint de phocomélie (mains et pieds directement attachés au tronc) qui se produisait au 19e siècle dans les foires. Autres pièces maîtresses du musée : le fœtus à deux têtes et le cerveau du patient qui a permis à Paul Broca d’élaborer sa théorie de la localisation des zones d’activité cérébrale. Le reste est une suite impressionnante (au sens propre) de malformations, difformités et autres monstruosités physiques.
Au delà de l’intérêt médical bien réel d’un tel musée, l’exposition de ces monstres, qu’il s’agisse de créatures bicéphales, de cyclopes, de phocomèles ou d’individus atrocement défigurés, pose avec une acuité particulière la question de la différence, et celle des canons de la beauté chez l’homme. Un monstre peut-il être respecté et aimé comme un être dit normal ? Comment faire face à de telles anomalies de la nature ? Sauf à y être confronté soi-même, difficile d’imaginer comment on pourrait réagir, aussi attentif que l’on puisse être à ses semblables. Et plus encore que le spectacle de ces malheureux, figés dans une solution liquide ou reproduits dans la cire, ce sont bel et bien ces questions qui perturbent le plus.
Fort heureusement, les bistrots sont nombreux dans le Quartier Latin, et c’est avec soulagement que l’on peut, la visite terminée, s’installer à une terrasse, tout heureux d’observer des passants dont les pathologies, si elles existent, sont par chance infiniment moins spectaculaires.
* Son Traité de médecine légale, publié en 1848, est longtemps resté un ouvrage de référence.
** Outre le musée, le lieu garde le souvenir du Club des Cordeliers créé par Camille Desmoulins en 1790 et fréquenté notamment par Danton, Hébert et Marat.
Pour se faire une idée du musée Dupuytren : lien vidéo Youtube.
Lien informations pratiques.
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67 réactions à cet article
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ça y est , tu l’a retrouvée , la bête immonde chère à Florentin Castard !
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Salut, Le Chat.
Blague à part, je n’ose imaginer ce qu’ont pu être les souffrances physiques et morales de ces personnes, dans une société encore plus intolérante que celle dans laquelle nous vivons aujourd’hui. -
J’ai vu quelques monstres au musée de l’homme , et un mouton à cinq pattes dans un petit musée de province , la sélection naturelle ne fait pas de cadeaux à ces anomalies ,
Darwin again............. -
@ Fergus,
Mais que croyez vous très cher, les monstres de foire n’ont pas disparu mais on évite de les exiber. Il y a des institutions en France qui prennent en charge les polyhandicapés car dans la plupart des cas le handicap n’est pas seulement physique mais avec une lourde arriération mentale.
Le gargouillisme (difformité qui fait ressembler ces êtres à des gargouille) existe de moins en moins du fait des examens prénataux, mais d’autres pathologies très lourdes ne sont pas décelables.
Oui, il m’est arrivée de croiser le chemin de ces gens, enfant chaussant du 45 avec une taille de quelques 90 cm, des enfants avec les mains au milieu des bras et autres. Dame nature est parfois abjecte. Si les monstres se font rares dans les pays occidentaux, ce n’est pas le cas dans tous les pays, notamment après la catastrophe de Tchernobyl et ses conséquences, des enfants non viables avec les yeux au milieu du corps, des difformations dignes des meilleurs fims de science fiction. On ignore ou on veut ignorer quelle est la douleur de ces êtres. Moi ce que je sais c’est que pour beaucoup ils ressentent la douleur même s’ils ne l’expriment pas comme nous. Ceci se passe maintenant et chez nous, inutile de monter dans une machine à remonter le temps, beaucoup sont internés dans des services de PDG (psychose déficitaire grave), se traînent par terre, poussent des cris de fauve, c’est le mieux qu’il puisse leur arriver, ne pas se rendre compte de leur état. -
Bonsoir, Appoline, et merci pour ce commentaire argumenté et... effrayant.
Il est un fait qu’il existe encore, de nos jours, des êtres polyhandicapés par de lourdes malformations génétiques ou les séquelles de maladies dégénératives ou fortement invalidantes. Mais contrairement à ce qui se passe ailleurs, nos sociétés « évoluées » les cachent à la vue en les maintenant le plus souvent dans des institutions spécialisées.
Je vous avoue que je ne connais guère le problème, de même que je n’ai pas une idée très précise du nombre de victimes de ce type qu’a pu engendrer la catastrophe de Tchernobyl. Sans doute le sous-estime-t-on très largement. -
Tout cela, ce doit être Tchernobyl !
@+-
Bonjour, Krolik.
Si ces pauvres gens n’ont pas été victimes de la tcehnologie moderne, il est bon, pour maintenir la vigilance, de rappeler de temps à autre les ravages causées par la catastrophe de Tchernobyl.
Selon Greenpeace, cette catastrophe aurait d’ores et déjà causé la mort de 200 000 personnes en Ukraine, en Biélorussie et en Russie. 100 000 autres décès par cancer, directement liés à la contamination, pourraient intervenir dans les années à venir.
La nature est parfois cruelle, pourquoi faut-il que l’activité humaine ajoute, et dans proportions parfois hallucinantes, du malheur au malheur ? -
@Fergus,
Et vous n’hésitez pas à nous sortir à nouveau une « tarte à la crème ».
Comment expliquez vous que du temps de l’URSS il n’y ait jamais eu aucune nissance « avec anomalie génétique » ? Pas moyen de trouver une seule trisomie 21 en URSS !! Qui est l’anomalie génétique la plus répandue.
Par contre en Roumanie, juste à côté avec un « système » de sosicété équivalent, à la chute du « Danube de la pensée » on a trouvé environ 100 000 gamins avec « anomalie géntique » dans des orphelinats mouroirs...L’horreur la plus complète.
Au lieu de lancer des tartes à la crême à la façon de Greenpeace, si vous nous donnie une explication. Ca serait intéressant.
Je pourrais vous donner la mienne, pour avoir investigué sur place, mais certains réfutent les positions objectives pour rester dans dans des dogmes quasiement théologiques.
@+ -
@ Parkway et Krolik.
Oui, les gouvernements nous mentent, ce n’est pas une nouveauté. On nous a menti pour le nuage de Tchernobyl et il infiniment probable qu’on nous ment encore avec la grippe H1N1. Mais cela déborde très largement du sujet, ne croyez-vous pas ?
Concernant la grippe, tout ou presque a été dit, et de manière totalement contradictoire, dans les nombreux articles et débats consacrés à ce sujet. N’étant pas spécialiste, j’avoue bien humblement ne pas savoir ce qu’il convient d’en penser.
Concernant Tchernobyl, si vous voulez me faire dire qu’il est probable que des contaminations aient eu lieu dans notre pays, oui sans aucun doute, et notamment dans l’est du pays et en Corse. Mais je n’en sais guère plus ! -
@Fergus,
Vous glissez joyeusement sur la pente de la pensée unique..
Mais vous ne répondez pas à la question :
- Pourquoi aucune anomalie génétique en URSS et un grand nombre en Roumanie ?
@+ -
N’ayant aucune compétence particulière sur le sujet, je vous laisse le soin de nous donner la réponse. Soyez assuré que j’en prendrai connaissance avec le plus grand intérêt, cela dit le plus sérieusement du monde.
-
@ Krolik
Mensonge que tout cela, 1 enfant sur 5 naît avec une grosse débilité mentale avec l’alcool, cela fait des ravages en URSS depuis belles lurettes ; j’admets qu’il ne le clame pas haut et fort. C’est une catastrophe nationale en Russie. -
@Fergus.
A l’époque de l’URSS, il ne naissait aucun enfant avec malformation génétique, impossible de trouver la moindre trisomie 21 sur toute l’URSS.
Pour la simple et bonne raison que du fait du dogme de la priorité à la production il fallait que chacun puisse travailler.
Les naissances se passaient dans des maternités fermées, la parturiente était rasée,aseptisée, et aucune visite autorisée, pas même le mari ; fenêtres hermétiquement closes.
Le mari pour voir le bébé devait téléphoner à son épouse, elle lui donnait par téléphone le numéro de la chambre affiché à la fenêtre, et lorsque le mari venait il envoyait des gravillons contre la fenêtre pour attirer l’attention de sa femme. A ce moment l’épouse nouvelle mère pouvait lui faire voir le bébé par la fenêtre (sans l’ouvrir bien sûr).
Alors comment surveiller ce qui se passait à l’intérieur des maternités !!!!
Mais à partir de la chute de l’URSS en 1991 les méthodes ont changé, les toubibs se sont mis à ranimer tous les nouveaux-nés.
Et là ils ont commencé à en avoir beaucoup, et plus que chez nous !
Pourquoi plus que chez nous ? Tout simplement parce qu’à l’Ouest au troisième mois il est pratiqué une première échographie, si cette échographie conduit à une doute grave, il est pratiqué une amniocentèse sur le génome du fœtus. Et là les parents sont mis en face de leurs responsabilités.
Personnellement j’ai eu à connaître deux cas proches qui se sont terminés par des IVG.
Mais en ex-URSS ils n’ont pas le matériel de suivi, échographie, amniocentèse, donc ils on plus de cas « monstrueux » que chez nous.
Nous sommes mal équipés pour recevoir ces enfants, mais eux ne l’étaient pas du tout du fait de non antécédents historiques expliqués plus haut.
Alors ils ont tout mis sur le dos de Tchernobyl.
Et l’on a vu des collections de photos sortir.
Les occidentaux se sont laissés attendrir dans un premier temps et puis des recherches ont été entreprises et l’on est arrivé aux conclusions que je viens de vous donner.
Même la Criirad a retiré de son site toute référence à ces monstruosités.
Alors qu’en plus il y ait des malformations dues à des intoxications aux métaux lourds c’est très possible…
Dans le même style on peut se pencher sur le cas de la Roumanie. Là, la politique de Ceausescu était de vouloir multiplier la population roumaine par quatre en 20 ans, il avait voulu faire passer une loi en 1977 qui se devait d’obliger les ménages à avoir cinq enfants !! Les accoucheurs avaient des primes pour toutes les naissances « vivantes ».
Et à la chute du « Danube de la pensée » il a été trouvé 100 000 enfants atteints de malformations croupissants dans des orphelinats-mouroirs. L’horreur la plus complète.
Et il n’a jamais été dit que le « nuage » ait atteint la Roumanie. Le « nuage » est passé au Nord et à l’Ouest mais pas au Sud sur la Roumanie. qu’en Roumanie aussi la pollution par métaux lourds soit importante c’est évident également.
Dès que l’on parle de Tchernobyl, si l’on ne connait pas le terrain et le « système soviétique » on se met à raconter des énormités délirantes, le « système soviet » était délirant par lui-mêm.
Maintenant sur Tchernobyl, une petite vidéo pour vous éviter de raconter trop de bêtises :
http://www.dailymotion.com/video/x7zj25_le-nuage-de-tchernobyl_tech
@+ -
Merci, Krolik, pour toutes ces informations, aussi peu réjouissantes soient-elles.
-
@Fergus,
Oh si vous trouvez des informations réjouissantes en provenance de l’ex-URSS il faut le signaler, perso je n’en connais pas..
@+ -
Je suis plutot féru de sensations, de science et de découvertes, mais là, c’est un peu malsain...
-
Bonjour, ProjetX.
On peut le voir comme cela, en effet. Mais la visite revêt un réel intérêt si elle est abordée sous un angle scientifique. Du reste, il y a peu de volontaires, c’est pourquoi le musée n’est ouvert que trois après-midi par semaine.
En confidence, sachez que je ne l’ai personnellement jamais visité. Mais j’en connais l’existence depuis sa réouverture, ayant été sensibilisé à la biographie de Dupuytren par un accident subi lorsque j’avais 14 ans : tombé d’un arbre où j’étais monté chercher un ballon, mon pied s’était pris dans la grille tandis que mon corps basculait vers l’avant ; le résultat : une fracture de Dupuytren, autrement dit double fracture tibia-péronné, arrachement des ligaments et dislocation de la cheville, le tout compliqué dans mon cas par une fracture du calcanéum. Voilà comment, à 14 ans, on peut s’intéresser à l’histoire d’un chirurgien, puis à celle du msuées qui porte son nom ! -
Et.. c’était son jeu favori, à Dupuytren, de détruire complètement les chevilles... ???
Je dis ça, je dis rien. Chacun ses passions. -
Il était « casse-pieds ».. ???
-
Bonjour, PDV.
On peut naturellement sourire en évoquant ce sujet, particulièrement propice à des plaisanteries macabres, et je ne m’en prive pas de temps à autre.
Cela dit, concernant Dupuytren, il est inconstestable qu’il a joué un rôle important dans la connaissance de l’anatomie et la manière de réduire certaines fractures ou de traiter certaines lésions sur le plan chirurgical. -
@ Plancher,
Il fallait bien que ça rentre dans le bocal, en tassant un peu. -
Hhmm.. Appoline.
J’ignore de quel bocal tu parles. Je ne te parlerai donc que de ma tête.
Emplie de capacités, souvenirs et capable de raisonnements...
Comme disait un humoriste : « l’intelligence ne sert qu’à mieux mesurer l’étendue de son malheur... »...
Dans un bocal aprés ma mort.. que veux-tu que cela me fasse.. ???
Mieux vaut que tu profites de ma présence avant, non ? -
Fergus.
Je plaisantais, bien sûr.
En effet, si les médecins n’avaient pas été curieux de savoir ce qu’il y avait dans le corps humains ou quelles transformations il était capable d’avoir, nous serions toujours à l’âge de la religion féodale chrétienne tant pratiquée en Bretagne.
Voyez le succés de la « forêt de brocéliande »... (et des guérisseurs en Bretagne).
Il paraît même que certains Bretons arrivent à guérir de maladies graves par la médecine. Mais c’est une légende, parait-il. -
@ PDV.
Pas de problème pour la plaisanterie, c’est une denrée nécessaire.
Pour ce qui est des guérisseurs bretons, je n’en ai pas connus, mais je ne vis dans cette région que depuis 12 ans. Cela dit, ces guérisseurs doivent désormais se faire rare, là comme ailleurs.
Ailleurs comme en Auvergne où, étant gamin, j’ai eu affaire à une guérisseuse telle que dans les histoires : mèche de cheveux dans la marmite puis feuilles de houx dans ma poche le jour et la nuit sous mon oreiller. Tout cela pendant huit jours sans le moindre résultat sur mon problème dermatologique. Une simple lotion à deux sous achetée dans une pharmacie de Saint-Flour m’a guéri en deux jours.Tout cela pour dire que je ne suis pas trop sensible à l’art de ces personnes. Contrairement au talent constaté de certains rebouteux, mais c’est une autre histoire.
-
Hhmm...cela veut dire que vous n’êtes pas assez imprégné du pays.
Allez en pays de Brocéliande et trouver la source de jeunesse. Cela est un secret qui ne peut être révélé qu’à des esprits forts qui ne verront la vérité qu’en vivant de tout leur corps et de leur esprit la révélation de la fée Viviane que je maudirai durant les 30 générations de chaque femelle portant ce prénom.
Désirant la jeunesse, je me suis plongé dans sa source particulièrement glacée en tout temps de l’année.
Et j’en suis ressorti rajeuni, c’est le moins qu’on puisse dire....
En effet, tout comme le disait la légende, la fée Viviane m’est apparue en ressortant du bain et a exploser de rire au vu de mon rajeunissement.
Elle devait attendre un preux chevalier qui pourrait avoir une épée ainsi ardente que l’équipement de tout mâle bien fait de sa personne, mais je n’avais pas d’épée, et SURTOUT, plus d’autre accessoire annexe ayant retrouvé le sexe de mes... disons : 1 an...
Le fait que la fée Viviane ait explosé de rire me pousse à l’attaquer en justice pour non reconnaissance de grandeur intime, tromperie sur la croyance, non réchauffage d’outil qui pourrait être exploitable et obligation d’exhibition sans passage à l’acte.
Lesquels de ces chefs d’accusation vous semblent les plus pertinents, je vous demande... ???
-
@ PDV.
Je n’ai sans doute pas été suffisamment attentif, malgré mes nombreuses randonnées au plus profond des forêts de Brocéliande et de Huelgoat. Mais je vais me soigner et retourner taquiner ces héros bien cachés. Et même leur dire les quelques mots bretons que je connais pour mieux dissimuler mes origines arvernes qui, peut-être, les rendent méfiants.
Kenavo, ar wech all ! -
Bonjour, Actias.
N’oublions pas que ce musée à été créé essentillement dans un but pédagogique à l’usage des professionnels de la santé et des étudiants en médecine. -
Bardamu 26 novembre 2009 11:37Ne peut-on faire une place à Sarkozy en l’un de ces bocaux ?
Un petite place, quoi !... pour un si petit président !... oui, là ! entre E.T et Elephant Man !
On serre les rangs, les monstres !... Nicolas est en manque de formol !-
Bonjour, Bardamu.
Inutile de gacher du formaldéhyde pour conserver Sarkozy, sa statue de cire à Grévin devrait suffire à ses groupies.
Dommage en revanche que l’hypertrophie du « moi » ne se traduise pas sur le plan anatomique par un signe distinctif un tant soit peu spectaculaire ; nul doute que dans ce cas-là, Sarkozy, champion en matière d’ego démesuré* ferait une sérieuse concurrence à Pipine.
* Le Canard Enchaîné d’hier nous apprend que c’est grâce à lui, Sarkozy, que Treiber a été arrêté ; l’enquête piétinait lamentablement jusqu’au moment où il s’en est mêlé. Prochaine étape : le sommet de Copenhague qui derva tout à notre Chouchou s’il débouche sur un succès. Déjà un tantinet pétainiste, notre Hypertout devrait lancer une gazette de ses exploits. J’ai un titre à lui proposer : « Je suis partout ! » -
@ Bardamu,
Si on refait un remake de Freaks, on pourra sans doute lui arranger le coup, son esprit déformé lui permettra même d’obtenir le premier rôle. -
Excellent pour faire des cauchemars les nuits suivantes.
Bon, sinon, Fergus, comment expliques-tu que ET ait plu à tant de gamins quand c’est sorti.. ???-
Il s’agit là d’un classique de la littérature et du cinéma : l’horrible ou l’effrayant personnage qui se révèle d’une grande gentillesse ou d’une humanité exemplaire, y compris lorsqu’il vient d’un autre monde comme E.T.
Un moyen de conjurer les angoisses qui peuvent naître de l’observation d’une différence chez l’autre, ou de combattre la peur suscitée par l’inconnu. Les enfants ont besoin d’être rassurés. Rien de tel que la révélation de la grandeur d’âme chez un être a priori inquiétant pour les aider à construire leur équilibre.
Mais il ne s’agit là que d’un avis personnel : je ne suis ni sociologue, ni pédopsychiatre ! -
une assisante sociale demande des renseignements à un des membres d’une famille de loupés ....
> où est ton père actuellement ?
> heuuuuuuu ....à l’hospice ..
> oui...et puis ta mère ?
> heuuuuuu.....à l’hospice aussi ...
> ton frère ainé ?
> heuuuuuuuu....à l’asile ...
> et ta soeur ?
> heuuuuuuu...à l’université ....
> ho dis donc ! à l’université ? et qu’est ce qu’elle fait à l’université,elle suit des cours ?
> heuuuuuuu...non...elle est dans un bocal !-
Bonjour, Kitamissa.
Je constate en souriant que cette bonne vieille blague fait encore recette. Normal : elle est amusante et indémodable. -
Salut Fergus,
Si vous voulez rire un peu, voici mon article et mon expérience sur le sujet.
Cela décroche un peu par rapport à votre article.
Je ne suis pas passé au musée, n’ayez crainte.-
Salut, L’enfoiré.
Excellent ce billet. J’ai pris un vif plaisir à le lire, moi qui déteste les opérations et tout ce qui, de près ou de loin, touche au monde médical (j’ai peut-être trop donné étant gamin). A tel point que ma dernière piqûre (une prise de sang) remonte à ma visite prénuptiale en... 1971 ! Depuis, je fuis tout ce qui est aiguille, couteau, scalpel. Je n’arrive même pas à les regarder dans les films, pour dire la phobie.
Cela dit, j’avais envisagé, avant d’y renoncer, de faire dans l’article un bref volet médical sur la fracture de Dupuytren (j’en parle plus haut dans le fil) et la maladie de Dupuytren, celle-là même qui vous a valu cette opération, et qui consiste en une contraction évolutive et handicapante de l’aponévrose palmaire.
Merci pour ce commentaire et bonne journée. -
Fergus,
J’ai eu beaucoup de plaisir à le relire.
En dehors de mon chirurgien, j’ai été étonné de voir le 2ème commentaire d’un certain DW. Que d’histoires depuis lors. Mon chirurgien est devenu un de mes lecteurs, depuis lors.
Deux mains, deux opérations, cette histoire était la deuxième.
Probablement, un problème d’hérédité lointaine.
Je vous assure que ce fut un plaisir de mettre des gants par après.
Aujourd’hui, plus de problèmes. -
J’y pense. Hier, une exposition a généré une enquête à la télé.
Il s’agissait ce celle du docteur Gunther Von Hagens.
Avez vous eu cette expo chez vous ? J’en parle car cela suit votre article.
Chez nous c’était en plus dans un abattoir.
Endroit choisi ? -
Sauf erreur de ma part, Von Hagens et ses écorchés plastifiés ont été refusés en France. Mais peut-être ai-je manqué un épisode ?
-
Merci Fergus de parler de ce lieu peu connu, qui comme vous le dites a bien failli disparaitre
Ah, la joie des bubons, des scrofules et des dystrophies !
Heureusement, de nos jours ces ’monstruosites ’ se font rare du fait des progres de la medecine et des diagnostics prenataux
Ce musee est avant tout a usage professionnel, comme celui de l’hopital Saint Louis a paris avec ses moulages de tumeurs et maladies veneriennes, il y a des pieces magnifique
Encore une fois merci, ca nous change d’Hadopi, de Sarkozy et de la grippe sur ce site, sans parler de la querelle non brestoise autour du conflit entre Israel et les arabes>-
Bonjour, Georges.
Comme vous le dites, heureusement que les progrès de la médecine et les diagnostics prénataux limitent de nos jours le nombre des difformités et des anomalies. Du moins dans les sociétés avancées.
Je ne connais pas le musée de l’hôpital Saint-Louis. Peut-être plus encore que Dupuytren s’adresse-t-il avant tout à des professionnels de la médecine ?
Je profite de cette allusion à l’hôpital Saint-Louis pour inciter ceux qui ne le connaissent pas à le visiter sans la moindre hésitation pour ses bâtiments Henri IV conçus par Châtillon, l’architecte de la place des Vosges. Superbe !
A savoir également concernant Saint-Louis : c’est là que sont soignés les très rares lépreux vivant en France. -
Saint louis, j’y ai fait toutes mes etudes a l’epoque ou le batiment central qui est magnifique abritait encore des salles communes> Il ressemble etrangement a la place des Vosges
Quant aux lepreux, j’ai fait un stage dans l’un des trois services de dermato qui s’en occupait alors
Saint Louis est a l’origine de mon interet pour la dermato
Paul Valery disait:la peau est ce qu’il y a de plus pronfond en nous, je rajoute qu’elle est le miroir de l’ame> -
Salut, Georges.
La cour carrée de Saint-Louis est vraiment un endroit magnifique, avec ses superbes façades, ses arbres et son calme. Pas étonnant qu’elle soit aussi prisée des nounous du quartier.
Quant à la peau, est elle aussi le tout premier siège du plaisir !
Bonne journée. -
Bonjour Fergus,
Voilà un sujet qui sort de l’ordinaire sur un musée qui sort lui aussi de l’ordinaire. Je ne le connaissais pas. S’ils sont appelés monstres, c’est parce que leur cas est très rare, mais s’ils peuvent vivre sans complications médicales majeures, alors ils sont simplement différents. Ce qui est monstrueux, c’est le fait qu’à l’époque on les exhibait dans les foires. Comme Elephant Man. Il n’y a pas si longtemps, quand j’étais petite, on exhibait encore dans un stand à la Foire du Trône de Paris « la femme la plus grosse du monde ».
Quand j’étais ado, peu de temps après la sortie du film relatant la vie de John Merrick, je cavalais dans la rue avec une copine pour attraper le bus avant qu’il quitte l’arrêt, c’était près d’un hopital, et nous avons vu un homme qui avait la maladie d’Elephant Man, la neurofibromatose, entouré de quatre ou cinq médecins en blouses blanches, qui regagnait l’hopital. On a jeté un oeil dans leur direction, mais on n’a pas réagi vu qu’on avait regardé le film peu de temps avant. C’est ensuite, quand je l’ai rattrappée à l’arret et qu’on a sauté dans le bus, qu’on s’est dit : « tu as vu le mec ? Oui, je l’ai vu, il avait la neurofibromatose. » et c’est tout, ensuite on a parlé d’autre chose. Je pense que la tolérance parfois peut trouver ses racines dans l’habitude.
De nos jours, certains siamois peuvent être séparés, d’autre pas. Abigail et Brittany, deux soeurs siamoises américaines, sont nées en 1990 avec un seul tronc, très large, deux jambes seulement et deux bras seulement, mais deux têtes reliées sur le tronc. Brittany a la tête un peu penchée vue la façon dont elle est attachée au tronc. Elles ont deux estomacs, deux coeurs et chacune leurs deux poumons, seul le bas du corps est partagé. Elles ont survécu, contrairement à d’autres qui malheureusement meurent peu après la naissance, elles ont maintenant 19 ans, vivent très bien comme ça, sont totalement acceptées dans la petite ville où elles font du baby sitting pour se faire de l’argent de poche, dans leur établissement scolaire ou personne ne les regarde comme des monstres. Quand elles ont passé leur permis à l’âge de 16 ans, il y a eu deux cessions, une pour Abigail, l’autre pour Brittany. Elles sont pleines de joie de vivre et d’humour, voient l’avenir en rose, et si médicalement parlant, on pouvait les séparer, elles ont bien fait savoir qu’elles refusent catégoriquement de le faire et veulent rester ensemble.
Je ne fais pas partie de ces personnes qui sont contre l’avortement, au contraire. Mais j’aimerais que la société accepte les trisomiques, les siamois et toutes les personnes atteintes de malformations si elles sont viables, sans que l’on propose aux mères d’avorter sous prétexte qu’elles n’attendent pas l’enfant idéal.
-
Bonsoir, Surya.
Merci pour ce long commentaire, à la fois intéressant et chargé d’humanité.
Je n’ai rien à ajouter à vos propos concernant le regard que l’on doit (ou que l’on devrait) tous porter sur ces êtres différents qui sont avant tout des personnes.
Je ne suis toutefois pas entièrement d’accord avec vous pour ce qui est du choix des parents de garder ou pas un enfant fortement handicapé ou des siamois. Les avancées médicales permettent aujourd’hui ce choix, et je crois que c’est bien d’en laisser la responsabilité aux parents, eu égard à la terrible épreuve qui risque d’être engagée pour tous durant de longues années. -
Surya,
Les trisomiques ne sont pas rares. La nature et l’évolution cherche en permanence et se trompe de voie. Parfois, c’est une réussite et un échec dans la même famille.
J’en ai connu dans ma jeunesse. Une jeune fille trisomique qui est parvenue à un âge avancé grâce à sa mère qui vieillissait.
Cela a pu marcher jusqu’à ... la mort de sa mère.
Là, cela a été plus vite. Placée.
Il est possible qu’on ait amélioré les moyens, mais cela reste une charge que la société n’assume pas vraiment.
Vivement, que l’on puisse continuer l’étude de la cellule pour détecter les problèmes à leurs niveaux. En attendant, il faut vraiment se poser la question dès le départ du Stop ou Encore.
Ce n’est pas un question d’espérer un « idéal », mais simplement un « normal » qui puisse se défendre dans la dure vie. -
@ Surya et L’enfoiré.
J’ai moi-même un cousin atteint d’une forme atténuée de trisomie. Par chance, il vit dans la ferme de ses frères et vaque tranquillement à ses occupations (il adore s’occuper des veaux) sans souci pour lui ni pour son entourage. Le problème est nettement plus aigü pour ceux qui vivent en ville et ne peuvent être laissés livrés à eux-mêmes.
Bonne journée. -
Je suis « MamHélène » une des « Admin » de « L’Univers des coccinelles », un FORUM pour les coccinelles, plus exactement les personnes ou leurs proches, atteintes de NEUROFIBROMATOSES de type 1 ou de type 2... C’est un forum d’AIDE, ECOUTE, PARTAGE et surtout SOUTIEN avec le tout dans la BONNE HUMEUR, c’est primordial lorsque l’on vit au quotidien avec cette « bougresse » de maladie qui se classe dans les maladies dites « rares, orphelines, génétiques, héréditaires et surtout évolutives » mais qui N’EST PAS la Maladie qu’avait John MERRICK, plus connu sous le nom de « Elephant Man », lui était atteint du « Syndrome de Protée »...
Maintenant que l’on sait qui je suis, MamHélène, je m’insurge +++++ sur cette façon de parler « de monstres » en parlant des malades atteints de « NEUROFIBROMATOSE » ; je n’ai jamais couru devant mon mari depuis plus de 36 ans de vie commune et encore moins devant notre fille, notre Hélène, qui a 29 ans et qui en est atteinte elle aussi, un des cas grave de cette maladie... Et il FAUT aussi savoir que John MERRICK, « Elephant Man » n’avait pas une NEUROFIBROMATOSE, mais le « Syndrome de Protée »... Mais, qui peut parler de « monstre », employer ce terme en parlant d’un humain, sait-on de quoi peuvent penser et surtout ressentir ces personnes lorsqu’elles vivent pareilles réactions : courir très vite, ne pas les regarder, tourner le regard etc... Imaginez-vous un peu le quoditien pour elle, le mal qui leur est fait ???...
Alors, s’il vous plait, j’apprécierais beaucoup un rectificatif, et je pense sincèrement qu’un musée, même de ce type, avec les « différences » que portent des HUMAINS, ne devrait pas faire penser à une « petite boutique des horreurs », de grâce, un peu de respect pour elles, pour eux ; MERCI
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Vous avez raison, Mamhelene, on ne devrait pas parler ainsi des êtres exposés dans les salles du musée Dupuytren et dont une partie ont souffert en leur temps de neurofibromatose.
En l’occurrence, personne sur ce forum (il vous suffit de lire les commentaires pour en être persuadée) ne s’est pourtant exprimé de manière volontairement dégradante envers les personnes atteintes de ce type de maladie. Et si le mot « monstre » a été utilisé, y compris par moi dans l’article, c’est dans la signification qui lui était donnée naguère dans les milieux médicaux, à savoir « personne ayant une conformité différente de la normale ». L’un des participants, le médecin Georges Yang, n’en a d’ailleurs pas été choqué.
Je suis sincèrement désolé si mes propos ou ceux des autres participants ont pu heurter des personnes atteintes de cette maladie, leurs proches ou des responsables associatifs engagés dans le soutien des malades.
Je n’ai malheureusement aucune possibilité de revenir sur ce qui a été publié. C’est pourquoi, je vous suggère, en le développant, de mettre en forme d’article le commentaire que vous avez posté et de le soumettre à AgoraVox. Eu égard à l’intérêt du sujet et à vos qualités d’écriture, il ne devrait pas y avoir de problème pour en obtenir la publication.
Fergus -
Bonsoir Fergus.
J’ai entendu parler de ce musée, mais j’avoue que je ne connaissais même pas son nom . Voilà un endroit bien utile pour la science mais aussi pour l’instruction les curieux .
Merci pour cet article très intéressant .-
Bonsoir, Gruni.
Merci à vous pour ce commentaire qui montre que, peut-être, d’autres personnes en découvriront l’existence. -
@ Fergus,
Curieux endroit qui peut faire comprendre que rien n’est joué dès le départ. Merci pour cet article qui nous faire que quelque part, on a eu pas mal de chance.-
Je crois, comme vous, que l’on a beaucoup de chances d’être nés sans handicap physique, mental ou... social pour la plupart d’entre nous !
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@ Boris,
Sans déc, c’est une question à se poser. Rien ne se perd, tout se transforme et on a toujours des comptes à rendre quand on part dans le plumier.
Salut mon Boris -
Bonsoir, Fergus.
Je ne suis toutefois pas entièrement d’accord avec vous pour ce qui est du choix des parents de garder ou pas un enfant fortement handicapé ou des siamois. Les avancées médicales permettent aujourd’hui ce choix, et je crois que c’est bien d’en laisser la responsabilité aux parents, eu égard à la terrible épreuve qui risque d’être engagée pour tous durant de longues années.
Tout à fait d’accord que le choix de garder l’enfant, ou les enfants s’ils sont siamois, doit être total. Mais à moins de complications médicales graves que l’on peut prévoir, si l’enfant peut mener une vie normale, comme Abigail et Brittany, qui, c’est vrai, ont été opérées de leurs colonnes vertébrales, mais je connais d’autres gens pas siamois qui ont eu eux aussi des scolioses, j’espère que plus la société évoluera dans la voie de la tolérance, plus le choix sera orienté vers le désir de garder cet(ces) enfant(s). La petite ville américaine dans laquelle vivent ces deux soeurs, (et au delà, le monde entier puisqu’elles n’ont pas hésité à se faire connaître dès leur plus jeune âge), a grandement bénéficié de leur présence. A partir du moment où on ne vous regarde pas de travers, ou personne se moque de vous, où vous êtes accepté tel que vous êtes, où est la souffrance ?
Les avancées médicales permettent le choix, certes, mais elles permettent aussi de permettre aux personnes siamoises comme Abigail et Brittany de vivre normalement. Après, c’est une question de choix, à quoi préfère -t-on que les avancées médicales servent...Bonsoir L’enfoiré,
Une autre anecdote personnelle, j’ai papoté un jour il y a très longtemps dans le bus avec une jeune femme trisomique, qui se rendait à Genevillier pour adopter un animal à la SPA, je n’ai toujours pas compris en quoi elle était attardée mentale. Elle avait juste un visage différent, mais en dehors de ça la conversation était tout à fait normale.
Vouloir un enfant « normal »... Bon, je ne vais pas lancer le sujet du « qu’est ce que la normalité ? » "Le concept de normalité est-il arbitraire ?" on n’est pas au bac philo iciMais ma réponse personnelle à la deuxième de ces questions, c’est bien, et pour faire très court, « oui. »
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J’ai dis : « Les avancées médicales permettent de permettre... »
Non :
Les avancées médicales permettent de permettre de donner le choix d’opter pour...
Voilà, c’est beaucoup mieux dit comme ça... -
Bonsoir Surya,
Je n’ai pas eu la chance ou la malchance d’avoir des enfants.
Je parlais dans l’absolu.
« Qu’est-ce que la normalité ? »
Une question simple et une réponse simple que j’ai d’ailleurs donné. « Pouvoir se débrouiller dans la dure lute de la vie sans devoir compter à longueur de vie d’une autre génération qui disparaitra normalement plus tôt ». Pas de bac philo, pour le dire.
La vie est déjà dure avec certains caractères « normaux ».
Pouvoir mener sa vie, ce n’est pas pouvoir parler, c’est pouvoir exécuter une fonction.
La jeune fille dont je parlais, je m’en souviens, quand on lui demandait de nettoyer sa chambre, deux heures après, elle se trouvait toujours avec la brosse sur le même mètre carré.
La grande question de base est et reste : ne va-t-on pas trop loin en âge à vouloir des enfants ?
Quand les femmes en âge d’être des grand-mères, il y a péril en la demeure.
L’obstination fait aussi du désastre.
La nature garde ses propres lois et qui n’ont aucun rapport avec celles des hommes. -
Re-bonsoir L’enfoiré
Eh bien je trouve votre définition de la normalité très bien trouvée.
Avoir des enfants est une véritable obsession dans nos sociétés, et je suis d’accord que les avoir à des âges très avancés n’est pas une bonne chose. En plus,c’est dangereux, pour la mère, mais aussi pour l’enfant. Vouloir un enfant à tout prix est parfois très égoiste aussi.
Cependant, si un enfant se présente et qu’il est sincèrement désiré, je trouve également égoiste d’interrompre la grossesse sous prétexte qu’il est différent. On n’a pas envie d’affronter le regard et le rejet de la société. Je ne juge pas, d’autant plus que je n’ai jamais été dans cette situation, et c’est peut être tout simplement humain comme réaction, mais quans vous voyez les parents d’Abigail et Brittany (pour ne citer qu’elles, regardez les nombreuses vidéos que l’on trouve sur internet) ils sont vraiment comblés de les avoir et de les voir grandir.Moi non plus je n’ai pas eu la malchance d’avoir des enfants
Très jeune, j’en voulais, maintenant je suis bien contente de ne pas en avoir. Quand je dis ça, beaucoup pensent que je le dis pour masquer un regret, mais ce n’est pas le cas du tout.
Parfois pour éviter, avec des personnes conservatrices ou que je ne trouve pas forcément très ouvertes, des discussions interminables sur le thème : « mais comment tu peux prétendre être heureuse de ne pas avoir eu d’enfants, c’est pas possible », où je serais obligée de me justifier pendant des heures pour prouver que je suis une femme tout à fait normale (on en revient à l’idée de normalité), je prétends ou je laisse entendre que je regrette, comme ça ces personnes entendent ce qu’elles ont envie d’entendre, sont rassurées et me laissent en paix ensuite
Je vois certaines femmes autour de moi qui en ont, deux, trois, parfois quatre, soit elles ont la vie qu’elles ont souhaité, donc c’est bien pour elles soit elles se rendent compte qu’elles y ont laissé une part d’elle même, et ce n’est pas la vie qu’au fond de moi je souhaitais pour moi même. J’ai mis du temps à m’en rendre compte, car comme toutes les femmes j’étais conditionnée à l’idée d’en avoir un jour. Mais j’ai remis en question certains aspects contradictoires de l’éducation que j’ai reçue, (très grande liberté liée à mai 68 et les années 70, mélangée à des petits restes d’attitudes conformistes et conservatrices, un peu comme des réflexes conditionnés) et j’ai jeté le conformisme à la poubelle. Malheureusement de nos jours il est revenu à la mode, et je n’aurais pas du tout aimé élever un enfant dans cette société de surconsommation et d’iindividualisme forcené.
Un ami qui a divorcé il y a peu de temps me disait l’autre jour au téléphone qu’il enviait ma liberté. Je sais que j’ai toujours été très libre (et très indépendante), que je le suis toujours, et que j’ai topujours trop aimé ma liberté.
Je suis un peu comme le vent, personne ne pourra jamais m’empêcher de souffler dans la direction où j’ai envie, et choisi, d’aller. -
Je relis mon message, et je vois ceci :
Cependant, si un enfant se présente et qu’il est sincèrement désiré, je trouve également égoiste d’interrompre la grossesse sous prétexte qu’il est différent. On n’a pas envie d’affronter le regard et le rejet de la société. Je ne juge pas,
Eh ben je me contredis, parce qu’en disant ça, je juge bel eet bien ! Alors je retire ce que j’ai dis.
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@ Surya.
Vous écrivez : « Je n’aurais pas du tout aimé élever un enfant dans cette société de surconsommation et d’individualisme forcené. » Et cela se comprend, tant les valeurs humanistes de respect et de solidarité se dissolvent effectivement dans le matérialisme et l’individualisme. Mais cela peut être également un beau challenge, dès lors que l’on a conscience de cette déliquescence.
Vous écrivez également : « Je suis un peu comme le vent, personne ne pourra jamais m’empêcher de souffler dans la direction où j’ai envie, et choisi, d’aller. » Eh bien, sachez que j’applaudis des deux mains cette très belle formule dans laquelle je me retrouve également. Avec une pensée toutefois pour tous ceux qui, pour des raisons physiques, intellectuelles ou sociales en sont empêchés.
Bonne nuit. -
Surya, bonjour,
J’ai beaucoup apprécié cette confession de foi. Si vous lisez mon « A propos », je ne dis beaucoup plus. Beaucoup de choses à dire sur le sujet qui va un peu polluer l’article de Fergus. Tout pousse à avoir des enfants aujourd’hui. Les États avec leurs allocations familiales. Il faut assurer la relève. Les amis qui ont une progéniture à faire pâlir d’envie. Il faut pourtant oser à ne pas en avoir. La population mondiale dans le même temps augmente dangereusement. Assumer des enfants devient de plus en plus difficile. L’emploi des parents ne sont plus assurés. Les couples se déchirent beaucoup plus souvent. Si déjà, une même génération ne s’entend pas, quand est-il avec la suivante qui se veut de plus en plus indépendante ? Pour élever un enfant, il faut lui consacrer énormément de temps. Lâcher un temps, et le pli est pris. Hors, le travailler plus, est la règle idiote du moment.
La succession est assurée de toute manière même si ce n’est pas par notre intermédiaire.
J’écris pour me faire plaisir, mais aussi pour transmettre un message, une expérience aux jeunes. Une sorte de contributions personnelles. -
Je réponds tard car pas possibilité d’accès à internet aujourd’hui.
Il n’est pas difficile d’oser ne pas avoir d’enfant. Il suffit de ne pas attacher d’importance à toutes ces personnes qui tentent absolument de vous faire croire, on se demande pourquoi, qu’on ne s’est pas pleinement accomplie, qu’on n’est pas vraiment épanouie dans sa vie de femme si on n’a pas été mère. C’est tellement faux !
La pression de la société est telle sur les femmes pour qu’elles finissent tôt ou tard par avoir au minimum un enfant que même si l’on trouve très altruiste d’adopter lorsque la famille a déjà eu « SES » enfants, on pense qu’il y a forcément problème (elle ne pouvait pas avoir d’enfant ? Elle a peur de l’accouchement ? etc etc) si une famille sans enfant adopte par conviction personnelle, parce que, comme vous le dites, l’Enfoiré, la population mondiale augmente de façon inquiétante, et qu’il y a suffisamment d’enfants orphelins et malheureux dans le monde pour ne pas choisir de les élever EUX en priorité. Oui, mais n’est-ce pas, c’est pas vraiment pareil... c’est pas « TON » enfant, entendra-t-on souvent. Sans commentaire.
Bon, c’était un peu hors sujet par rapport à votre article, Fergus, mais ça parlait quand même de vie humaine
A la prochaine -
Bonjour, Surya.
Tout ce que vous dites est vrai. Et je crois, comme vous, qu’il faut, pour chacun d’entre nous, homme ou femme, se démarquer du regard des autres et d’un poids culturel largement formaté par les croyances religieuses. En définitive, la seule chose qui doit réellement compter est d’agir en fonction de ses propres convictions et de sa conscience. A quoi sert-il, dans le cas contraire, d’être doué de raison et de réflexion s’il s’agit, pour des questions aussi essentielles, de s’aligner sur une vox populi désespérément moutonnière ?
Pas de problème pour ce qui est du « hors-sujet ». Comme vous le soulignez justement, il ne l’est finalement pas tant que cela...
Cordiales salutations. -
Et le petit valet zélé du nucléaire krolik, qui en profite pour venir ici en rajouter une couche sur sa propagande, quand on a VU les monstruosités engendrées par Tchernobyl : honte de rien, les lobbyistes.
Sinon, merci pour cet article, et pour les infos sur ce musée.
Pour les amateurs de sensations et peut-être aussi de morbide, mais pas que ça, et de loin : pour ceux qui ne craignent pas, surtout, d’être confrontés à l’humanité dans son extrème diversité, dans ses tragiques conséquences aussi.
L’occasion de rendre un hommage à tous ces HUMAINS, victimes innocentes, et vouées à une vie de malheur, par le seul fait de circonstances malheureuses auxquelles ils ne pouvaient et ne peuvent rien.
On pense, bien sûr, à Elephant Man (et au magnifique film de Lynch), mais aussi à tous ceux victimes des atrocités de la guerre, toutes ces « gueules cassées » (auxquels rend hommage le superbe film de Dupeyron : « La chambre des officiers »)
On pense, également, à tous ces indigènes ramenés des colonies, et exhibés dans des foires, comme des bêtes, des monstres, niant toute leur dignité pour une vie de torture et de souffrances.
Oui, finalement, une leçon d’humanité, une manière de voir, derrière ces malformations et déformations physiques, génétiques, posttraumatiques, les êtres humains qui en furent (et en sont encore) victimes, de leur rendre hommage, et hommage aussi et surtout à tous ceux dont le travail, la vie sont consacrés à les soigner, à s’occuper d’eux, à leur apporter du réconfort, de la compassion, à les faire parfois, au delà les apparences, se sentir humain, et retrouver leur dignité.
Merci à eux.-
Je voudrais aussi englober, dans cet hommage, tous les parents, familles, d’enfants nés malformés ou handicapés, et les personnels soignants qui s’en occupent, qui ont le courage de leur consacrer tout leur amour, toute leur énergie, toute leur formidable empathie, tellement de leur temps, de leurs efforts, pour tenter de rendre la vie de ces victimes plus chaleureuse, mieux supportable, plus humaine.
A tous ceux qui donnent de leur temps, de leur amour pour les autres, bravo et merci.
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Bonjour et merci à vous, Sisyphe, pour ces commentaires et cette approche humaniste.
Comme vous, je crois qu’il est très important de rendre un hommage appuyé à tous les parents et les professionnels qui prennent en charge la vie (et parfois la simple survie) de toutes ces victimes de l’arbitraire génétique ou des maladies invalidantes. Merci pour eux.
Bonne journée. -
Re-bonjour, Actias, et merci pour ce lien.
Les photos sont à la fois très émouvantes et très belles.
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