A l’oreille des feuilles

En argot, les feuilles sont les oreilles, et une question reste posée : les feuilles nous « entendent-elles » ?
Quitte à se fâcher avec des amis végétariens, est-il possible de considérer avec certitude que nos amies les plantes soient dépourvues de sensibilité ?
Lorsque nous dégustons les feuilles d’une salade vivante, après l’avoir parsemé de quelques gouttes de citron, ou de vinaigre, souffre-t-elle ?
Il y a bien sur ce que l’on appelle les « plantes sensitives » comme le Mimosa Pudica, dont les feuilles se replient les unes contre les autres, lorsqu’on les touche, (lien), le Desmodium Gyrans appelée la plante qui danse, suite au mouvement de ses feuilles latérales à une vitesse assez rapide pour être observée à l’œil nu, (lien) la Delosperma, une plante grasse qui ouvre son fruit lorsqu’il est arrosé, (vidéo) et on pourrait évoquer les plantes carnivores, qui capturent les insectes ayant le malheur de s’y hasarder, mais il n’est pas prouvé pour autant que ces plantes aient une « sensibilité ».
Comme l’a écrit Lyall Watson dans « histoire naturelle du surnaturel » (Albin Michel) : « trop souvent nous ne voyons que ce que nous nous attendons à voir, et notre vision du monde se trouve restreinte par les œillères d’une expérience limitée (…) l’homme a besoin de croire à l’invisible et en temps que biologiste il me parait difficile d’admettre que ce soit par pur hasard ». lien
Jean Marie Pelt, le célèbre botaniste évoquait dans l’un de ses livres les expériences menées par Cleve Backster, lequel était un spécialiste es détection de mensonge.
Backster découvrit en 1966 que les cellules vivantes, même végétales, ont une « sensibilité » et se mettent en phase avec les évènements, les émotions et les intentions humaines se produisant dans leur environnement.
Ce fut en février 1966 que le compteur de son détecteur de mensonge marqua 13’ et 55 ‘’ : le sujet, soumis à un stress, et dont le bien être était menacé, était une plante.
Il alla beaucoup plus loin en réalisant bien d’autres expériences sur des feuilles coupées ou écrasées, et prouva qu’elles répondaient électro-chimiquement aux états émotionnels du donneur, même lorsque celui-ci se trouvait ailleurs. lien
Il avait donc prouvé que les plantes sont douées de sensibilité et réagissent aux intentions amicales ou agressives.
Peter Tompkins et Christopher Bird, dans leur livre « la vie secrète des plantes » paru en 1975 (éditions Robert Laffont) ont écrit un livre passionnant à ce sujet.
Ce livre est basé sur la théorie de la métamorphose des plantes de Johann Goethe.
Dans leur livre, ils ont consacré un chapitre à Jagadish Chandra Bose, un célèbre botaniste indien, lequel avait attiré l’attention de la communauté scientifique en affirmant que l’absence de système nerveux des plantes n’empêchait pas qu’elles aient une « sensibilité ». lien
Ses travaux furent naturellement contestés, mais pourtant, ses recherches finalement couronnés, et il obtint même le titre de Sir, après avoir reçu la CBE (compagnionship of the british empire) et nommé professeur émérite. lien
En 1979, Mikaël Colombu réalisa un documentaire plein d’humour basé sur le livre de Tompkins et Bird. Vidéo
Comme le raconte Bernard Werber dans son « encyclopédie du savoir relatif et absolu », certains acacias d’Afrique présentent d’étonnantes propriétés : lorsqu’un ruminant veut les brouter, ils modifient les composantes chimiques de leur sève de manière à la rendre toxique.
Alors l’animal, dégouté de ce que l’arbre lui propose, va chercher pitance ailleurs, vers d’autres acacias.
Mal lui en prend car les acacias sont capables d’émettre un parfum capté par les acacias voisins, lesquels se préparent à chasser à leur tour le prédateur.
Et la seule solution qu’il reste à l’animal est de trouver un acacia isolé qui n’a pu être prévenu par les autres.
Cette réaction des acacias peut avoir de tristes conséquences pour les animaux : lorsqu’un éleveur décide de parquer ses chèvres dans une zone peuplée d’acacias, le premier acacia touché aura prévenu les autres, et les chèvres n’auront plus que la solution de brouter les feuilles devenues toxiques, ceci expliquant la morts de nombreux troupeaux de ruminants que les hommes ont mis pas mal de temps à comprendre.
La seule parade que peuvent pratiquer les animaux est de se déplacer à contre vent, de façon à ce que le parfum relâché par l’acacia attaqué ne puisse prévenir ses confrères arbres.
Une autre expérience a été faite : Si l’on pose les électrodes d’un galvanomètre sur l'écorce d'un arbre, afin d'en mesurer l'éventuelle résistance électrique, et qu’à ce moment quelqu’un appuyé contre le tronc de cet arbre se blesse avec un couteau, on constate un mouvement de l’aiguille du galvanomètre.
Les arbres pourraient-ils donc percevoir la blessure d’un être humain, voire son assassinat ?
Il serait injuste d’oublier sur ce thème le travail remarquable de Don José Carmen Garcia Martinez, ce paysan qui fait pousser des légumes géants, assurant qu’il doit ce résultat au fait qu’il écoute, et qu’il parle à ses plantes. lien
Le résultat est tout à fait surprenant : des choux de 35 kilos, des oignons gros comme une tête humaine, des maïs de 5 mètres de haut et des blettes d’un mètre et demi. lien
Il y a malgré tout d’autres réponses à ce succès indéniable, car on découvre, dans le film qu’Yvo Perez Barreto à réalisé sur ce sujet, que Don José avait aussi appliqué certaines méthodes de culture, comme enfouir profondément les graines, en tassant très légèrement la terre.
Joël Sternheimer physicien et professeur à l’UER (Université Européenne de la Recherche) s’est intéressé aux effets de la musique sur les plantes.
Il explique que « lorsque les plantes « écoutent » la mélodie appropriée, les ondes acoustiques sont transformées en ondes électromagnétiques, et se mettent à produire la protéine spécifique à cette mélodie ».
Il a même déposé un brevet (procédé de régulation épigénétique de la synthèse protéique) en juin 1992 lequel explique l’influence de la musique sur des organismes vivants. lien
Un documentaire passionnant sur la communication des plantes est à voir sur ce lien.
On y voit une grande antilope, le coudou, devenant la cible malheureuse d’une famille d’acacias.
On le voit, nous ne sommes pas au bout de nos surprises, car comme dit souvent mon vieil ami africain : « quand un arbre tombe, la foret l’entend ».
L’image illustrant l’article provient de « sonrisa.centerblog.net »
Article ancien sur le même thème : « le jardin extraordinaire ».
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