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Onecinikiou

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  • Onecinikiou 19 février 2012 20:15

    Cher Moutons éclairés,

    Vous dites : « Les économistes ne sont pas tous d’accord sur les conséquences d’une sortie de l’Euro. »Remarquez que je n’ai jamais dit ni laissé entendre qu’une sortie de l’euro serait sans conséquences. Elles seront sans doute même fort douloureuses. Je dis que la sortie de l’euro est, pour la France, un préalable absolument nécessaire à toute politique qui se voudrait un tant soit peut volontariste et ayant prise sur le réel. Cela pour l’ensemble des raisons inlassablement énuméré précédemment. Le reste n’est que bavardage inutile.

    Je fais remarquez tout de même que l’Argentine, à qui en 2002 l’on promettait l’enfer lorsqu’elle se décida d’appliquer une politique de sortie de crise hétérodoxe (répudiation du FMI, fin de la parité avec le $, défaut sur sa dette souveraine à hauteur de près de 70%), à depuis connu une moyenne de 8,5% de croissance chaque année. Et cette année encore, quand l’Europe s’enfonce elle dans la récession.

    Nous n’avons comme perspective que des mauvais choix, que des mauvaises solutions. Je puis simplement vous garantir que la moins mauvaise de ses solutions est précisément la sortie préalable de l’Euro. Si possible concertée. Au pire, unilatérale.Vous dites : « Les statuts de la BCE l’interdisent : des statuts ça se changent, non ?
 »

    Ils se changent en négociant avec vos partenaires. Or selon certains d’entre eux il ne sont pas à négocier, ou alors seulement dans le sens qui les arrange. Nous sortons à présent de nos rêves éveillés et rentrerons de nouveau, et de plein pieds, dans la réalité de ce qui a guidé les relations entre puissances depuis que l’homme est Homme : les rapports de forces.

    Vous dites : « -le Traité de Lisbonne, le Front de Gauche veut s’en affranchir donc pas de souci
 »

    Trouvez-moi l’article du programme du Front de Gauche qui en fait mention je vous prie.

    Vous dites : « -la loi constitutionnelle allemande que je connais mal, reste un obstacle majeure »

    En effet.

    Vous dites : « Ensuite des mesures protectionnistes ne peuvent trouver de sens que dans l’Europe. » 

    C’est une chose de dire qu’il serait préférable qu’elles s’appliquent aux frontières de l’Europe, c’en est une autre d’affirmer comme vous le faites qu’elles ne peuvent trouver sens QUE dans cet espace géopolitique. Car alors ce serait acter fatalement qu’en cas d’échec pour l’imposer à cette échelle – échec encore une fois fort probable puisque ce protectionnisme, ô combien nécessaire pour un pays comme la France, achoppera assurément sur la politique mercantiliste de l’Allemagne et le libre-échangisme identitaire du Royaume-Uni, qui sont souverain en ce domaine – nous ne pourrions par conséquent ou pire, nous ne devrions pour je ne sais quel prétexte, entamer des mesures protectionnismes unilatérales à l’échelon national. Par conséquent votre argument n’est pas satisfaisant, à tout le moins de la façon dont vous le tournez.

    Vous dites : « Une taxe sociale et environnementale amènerait une plus grande justice par rapport à des produits venus de pays où les réglementations sont moins contraignantes. »

    Seulement cette rhétorique, que je m’approprie personnellement, ne peut être le fait - tout à fait logiquement - des partisans de la posture internationaliste. Car alors on ne comprendrait les raisons pour lesquelles ils devraient se soumettre à un protectionnisme raisonné servant les intérêts des travailleurs français dès lors que le libre-échange mondial améliore quelque peu (décoléré d’ailleurs totalement de l’augmentation réelle de la productivité, dictature oblige) les conditions de vie des travailleurs... chinois, ou indiens !

    Nous touchons d’ailleurs ici au non-dit fondamental, à la contradiction ultime des internationalistes post-marxistes de tous bords : il ne peut récuser doctrinalement le libre-échange. Ne serait-ce que parce que Marx, le père de la doctrine, le théoricien en chef, était lui-même un fervent libre-échangiste. Parce qu’internationaliste déjà, et pensant naïvement aussi (mais il est excusable sur ce point, le système capitaliste ayant démontré depuis qu’il était infiniment résilient) que celui-ci, une fois mondialisé, s’écroulerait sous le poids de ses propres contradictions, créant ainsi les conditions objectives de l’avènement d’une révolution prolétarienne mondiale. Ce qui était alors, nous le savons désormais, une grossière vue de l’esprit. 

    Cela pour une raison et une seule, mais cardinale et qui ruine définitivement le postulat marxiste : la marche du monde n’est pas réductible au seul antagonisme de classe (ce qui ne veut pas dire que cet antagonisme n’existe pas, vous m’aurez bien lu), d’autres paramètres d’importance tout aussi fondamentale sont à prendre en considération, en particulier la logique des peuples et des cultures ancestrales, les sentiments d’appartenance nationaux et religieux, les communautés particulières de destin, les rapports de forces géopolitiques, les « visons du monde »

    En réalité cet internationalisme, partagé encore par tout ou partie de la gauche et admirablement incarné par la sortie d’un Hollande sur ce sujet, s’est révélé follement idéologique parce que d’abord utopiste et déniant dramatiquement le réel, et même clairement contre-productives pour le prolétariat dans les faits, bilan de la mondialisation faisant foi.

    Internationalisme de gauche qui joua le rôle objectif d’idiot utile du Capital apatride par la caution morale apportée (pensons notamment au rôle des associations pseudo-antiracistes), et qui justifia toutes les dérives et les accentua même, et qui intronisa surtout l’Europe institutionnelle que nous connaissons à présent cheval de Troie de la mondialisation et de l’ensemble de ses corollaires : dérégulation massive, désétatisation, suppression des frontières, libre-échange intégral, concurrence et consumérisme échevelés, destruction des systèmes sociaux les plus avancés (considérés comme avantage civilisationnel à l’époque il est vrai mais vu désormais, dans ce cadre mondialiste, comme pur handicap du point de vue de la rationalité économique et de ses agents), libéralisation progressive mais non moins inéluctable dans ces conditions de l’ensemble des anciens marchés et monopole de services publics, etc...

    Quiconque - je dis bien quiconque, Mélenchon en tête dont je sais qu’il est incapable de revisiter son imaginaire - refuserait de rompre radicalement avec cette vision fantasmée, purement idéologique et démentie par les faits, réductible à la vulgate marxiste susnommée et qui sert de manière objective, criante même, les intérêts de ceux que l’on affirme dans le même temps combattre (faussement en réalité), ne peut décemment prétendre à la défense des intérêts des nations, des citoyens et des travailleurs les composant, quant bien même s’affirmerait-on de « gauche » pour se donner bonne conscience ! Bonne conscience toute relative en définitive.



  • Onecinikiou 19 février 2012 18:55

    Cadoudal,

    Pourquoi l’évidence ne s’impose-t-elle jamais d’elle-même ?! 


  • Onecinikiou 18 février 2012 23:03

    L’argument d’autorité n’a jamais valu démonstration cher JL1.

    D’autre part je ne crois pas qu’un Fédéric Lordon par exemple, ou un Jacques Sapir, se soient présentés comme des soutiens revendiqués du FdG, me tromperai-je ?

    Voyez-vous je me situe sur le terrain des idées, et de la fameuse Raison inlassablement convoquée par Mélenchon. 

    Or sur tous les différents sujets que j’ai mis en évidence, je vous mets au défi de démontrer qu’il se révèlent au final inexacts ou approximatifs.

    Un Todd, un Gréau, un Sapir (un Lordon dans une moindre mesure) - soit les économistes à contre-courants les plus rigoureux - sont tous pour la sortie de l’euro, tous pour la réinstauration de taxes douanière aux frontières, tous pour la monétisation des dettes, même le cas échéant à l’échelle nationale (c’est à dire dans le cas fort plausible d’un échec de l’imposer à nos autres « partenaires »). La seule valide en réalité. 

    Même Aglietta (c’est dire) a appelé à la sortie de la Grèce de l’eurozone. Aujourd’hui la Grèce, demain le Portugal, l’Espagne et puis tous les autres. 

    Stiglitz, Krugman récemment, Allais (ce visionnaire) hier, 3 prix Nobel d’économie (pour ne citer qu’eux) qui affirment que l’euro n’est pas viable pour la simple et bonne raison qu’il n’y a pas de mécanismes d’ajustement pour compenser les différences de compétitivité des divers appareils productifs nationaux. 

    Et, au risque de me répéter, il n’y a pas - il ne peut y avoir - de mécanisme d’ajustement car cela supposerait des transfert de fond massif entre opérateur, ce qui ne sera tolérer pour les raisons culturelles - j’allais dire même : anthropologiques - évidentes qui ont été données précédemment.

    Ce qu’il faut impérieusement retenir c’est que les Etats-Unis d’EUROPE, tel que voulu par des illuminés incultes mandatés par la ploutocratie européiste (qui y trouve son compte naturellement), sont définitivement caduques.

    Cela car les Etats-Unis D’AMERIQUE, à la différence de la multitude d’Etat-Nations européens multi-séculaires, sont une zone monétaire optimale (base de la science économique en ce domaine), qu’ils le sont pour la simple et bonne raison qu’il y a un budget fédéral, et il y a un budget fédéral parce que le peuple américain existe, et pourquoi existe-t-il sinon pour la raison de l’effectivité d’un sentiment identitaire commun et cohérent d’appartenance formant une véritable cohésion nationale. 

    Toute chose par ailleurs qui n’existe, au sein d’un continent européen aux cultures et antagonismes plurimillénaires, que dans l’esprit dérangé d’apprentis sorciers à la solde d’intérêts qui les dépassent. Si pour vous cela fait une petite différence...

    J’attends quant à moi et avec une impatience non-dissimulée vos arguments en ce domaine.


  • Onecinikiou 18 février 2012 14:35

    Ma cher Ariane, votre naïveté est confondante. 

    Il est malheureusement à craindre que le jeu des appareils, le processus d’attribution des circonscription électorales aux législatives, le poids déterminant du PCF dans le Front de Gauche, le passif de Mélenchon en matière de politique gouvernementale et de fédéralisme européen, va vous sortir douloureusement de votre rêve éveillé.

    L’auteur dit : "« The Guardian », reflètent en tout cas très clairement son positionnement par rapport au monde de la finance : François Hollande reconnait que la libéralisation des marchés, réalisée sous les gouvernements socialistes ainsi que sous sa propre impulsion, fut une bonne chose. Le néolibéralisme et sa finalité désastreuse pourront dormir sur leurs deux oreilles avec cet homme aux commandes de la France…« 

    Mon pauvre, au-delà des belles déclarations d’intentions et des paroles politiques qui n’engagent que ceux qui les reçoivent, il y a la dure réalité des actes des uns et des autres. 

    Saviez-vous par exemple que dans son dernier livre Chevènement, dont Mélenchon a dit récemment, dans une forme d’aveu remarquable et reconnaissance de faute politique, qu’il avait raison avant tout le monde et qu’il fut alors une erreur d’engager des délégations successives de souveraineté en faveur d’une Commission non-élue (il était temps...) :


    Chevènement donc, écrit qu’il démissionna du gouvernement Jospin pour deux raisons essentiellement : la première au sujet de la modification des statuts de la Corse qu’il jugea contraire aux idéaux républicains. 

    La seconde, plus emblématique, parce qu’il ne cautionnait pas la dérive eurolibérale dans laquelle s’engageait le gouvernement de GÔCHE plurielle, qui consistait sous prétexte de se soumettre aux désidérats des idéologues de la Commission, à entériner la casse méthodique de nos monopoles de services publics et concomittament la libéralization intégrale des secteurs de marchés alors dévolu aux entreprises et établissements publics. Cela avec les conséquences que chacun peut factuellement constater désormais - et d’abord dans son porte-feuille !

    Or pourquoi ce rappel d’importance ? Car à la même époque M. Mélenchon, que tout le monde dépeint maintenant comme un révolutionnaire le couteau entre les dents et prêt à renverser la table idéologique, était alors membre du gouvernement Jospin en qualité de Ministre délégué à l’Enseignement Professionnel. 

    Jamais - a contrario de Chevènement donc, ce qui prouve qu’il n’y avait AUCUNE fatalité à s’y soumettre - il ne pensa une seule seconde à démissionner afin de signifier son profond désaccord. Jamais il ne pipa mot lorsque Jospin, Premier Ministre en charge du gouvernement de la France, alla parapher en mars 2000 les conclusions du Conseil Européen de Lisbonne engageant alors la politique de l’Etat français sur ces points, et qui je cite, écarquillez-bien vos yeux ébahis :

    17. Le Conseil européen demande donc à la Commission, au Conseil et aux États membres, eu égard à leurs compétences respectives :

    - de définir d’ici à la fin de 2000 une stratégie pour l’élimination des entraves aux services ;(...)

    - d’accélérer la libéralisation dans des secteurs tels que le gaz, l’électricité, les services postaux et les transports.(...)

    - de poursuivre leurs efforts visant à favoriser la concurrence et à réduire le niveau général des aides d’État,(...)


    La fameuse citation M.F. Garaud va à Mélenchon l’imposteur comme un gant : "Je le croyais du marbre avec lequel on fait les statues, il est de la faïence avec laquelle on fait les bidets !"


  • Onecinikiou 18 février 2012 13:30

    Le problème principal est très simple à identifier : son manque de cohérence macro-économique. Cela alors que c’est justement le point fort de celui d’une Marine Le Pen par exemple.

    Mais encore faut-il nous entendre sur le diagnostic. Je soutiens pour ma part, après une étude sérieuse et rigoureuse des faits et des tendances, de lectures attentives et d’écoutes de points de vue et d’analyses divers et variés, que les deux points fondamentaux qui oblitèrent les économies européennes, et singulièrement celle de la France, sont notoirement notre adhésion au libre-échange mondial et à l’euro, par le biais il est vrai des institutions politiques européennes, et des différents traités auxquels nous avons progressivement aliénés notre souveraineté et liberté.

    Or, trois mesures radicales sont selon moi absolument nécessaires pour nous sortir de la spirale d’un déclin mortifère et non moins inexorable si nous poursuivons dans cette voie :

    1/ Sortir immédiatement, et en ordre si possible, de la monnaie unique. Cette dernière conservant un statut de monnaie de réserve. Convertir à cette occasion la dette libellée en euros en monnaie nationale respective nouvellement recréée (=pas d’appréciation de la dette). Dévaluer dans la foulée afin de regagner instantanément en compétitivité, réduire notre déficit commercial et rétablir ainsi l’équilibre de notre balance des paiements. Ce qui induit également de faire défaut partiel sur notre dette souveraine en la restructurant auprès de nos créanciers (et contractée illégitimement auprès d’eux), ce qui est tout à fait envisageable sinon hautement souhaitable. Et, sur ce point, le plus tôt sera le mieux. N’oublions pas qu’il est toujours possible pour les puissants, ce que nous sommes à défaut de l’être encore demain, de modifier les règles du jeu en cours de partie. Ce qui est le fondement de toute politique depuis Mathusalem.

    2/ Réinstaurer un protectionnisme raisonnable, au mieux à l’échelle européenne si nous arrivons à convaincre nos partenaires (a fortiori l’Allemagne, ce qui est plus qu’improbable), et donc au pire à l’échelon national, modulé en fonction du change monétaire et des secteurs productifs industriels à protéger. Cela afin de conserver une indépendance stratégique, et donc des marges de manoeuvre politiques importantes, dans un monde en mutation sévère et qui aborde des échéances majeurs à court/moyen terme, notamment au niveau de la raréfaction des ressources naturelles. Stopper parallèlement les flux migratoires, en abolissant immédiatement l’espace Schengen et en rétablissant les contrôles systématiques aux frontières nationales respectives.

    3/ Se réapproprier le droit légitime et souverain des Etats à battre monnaie pour leur compte, ne faisant plus appel ainsi au seul marché, en re-nationalisant l’instrument de création monétaire. Ce qui aura pour effet de tuer dans l’oeuf toute velléité spéculative, et plus encore d’assainir durablement nos finances publiques (comme de réduire notre dette extérieur contractée auprès de prêteurs étrangers). Cela passe par la dénonciation collective - ou non - des traités européens qui nous engagent sur ce point, et signe de facto la fin de l’indépendance des banques centrales. Ce qui là encore est non seulement fort souhaitable, mais nécessaire.

    Sur ces trois points Mélenchon est hors jeu car il fait soit preuve d’utopie (l’autre mot pour dire idéalisme/idéologie), soi preuve de graves manquements :

    1/ Il ne veut pas sortir de l’euro mais le transformer afin de le faire mieux correspondre à ses intérêts. Prends-il les gens pour des imbéciles, sait-il seulement que nous sommes 17 Etats-membres de l’eurozone et qu’il est impossible qu’il torde le bras à ses partenaires pour obtenir ce qu’il veut ? Il faudrait l’unanimité et tous les Etats-membres ont droit de véto. Cette solution est donc caduque. D’autre part la question n’est pas de savoir s’il faut sortir, mais quand allons-nous être contraint de sortir. Car nous allons devoir le faire pour une raison très simple : l’euro n’est pas viable car une monnaie unique ne peut définitivement chapeauter des économies par trop divergentes et disposant d’un taux de change unique vis à vis de tiers. C’est la raison fondamentale. D’autre part nous ne sommes pas - et ne pouvons définitivement être - une zone monétaire optimale (Mundell). D’où des déficits extérieurs considérables pour les pays dits du sud qui ne font que creuser un peu plus leur endettement. C’est le point cardinal. Sauf à faire de la zone euro une zone monétaire optimale cela afin d’ « égaliser » ces différences par des transferts massifs de fonds (on parlerait de 20 points de PIB pour un pays comme la France, 400 milliard d’euros...) à l’intention des pays les plus vulnérables et les moins productifs de cette zone, on ne pourra sortir de cette situation inextricable qui ressemble fort à un cercle vicieux.

    Or c’est justement le point que les européistes (auquel je suis obligé de réduire à présent Mélenchon et son programme) refusent d’intégrer comme une pure utopie : il n’y aura pas de transfert équivalent car il n’y a pas une volonté de solidarité d’une ampleur telle qu’elle permette sa réalisation, cela pour la simple et bonne raison qu’il n’y a pas de sentiment d’appartenance européen et un processus d’identification suffisamment fort et prégnant au sein des différents peuples qui composent l’Europe. Les européistes achopperont irrémédiablement, ils le savent, et c’est pourquoi ils veulent passer au-dessus des peuples pour forcer l’intégration - le fédéralisme - cela afin de sauver leur merveille. Qui peut croire néanmoins que, sans adhésion et mandat clairs des peuples pour le constituer, ce projet, cette construction idéologique, sera viable ?

    De plus il faut aborder le problème de la croissance. Car sans croissance il est complètement illusoire, quelle que peut être l’intensité des plans de rigueur par ailleurs (ils se révéleront même contreproductifs), de croire que nous serions en capacité de résorber notre endettement et d’améliorer notre ratio. Or Mélenchon refuse de voir que l’euro, structurellement, a plombé notre croissance depuis dix ans et promet de la plomber pour les dix ans qui viennent. Comment expliquer en effet que dans l’Union européenne, la zone euro ait depuis sa création une croissance systématiquement inférieure aux autres pays membres situés hors zone euro, et bien inférieure encore aux autres pays et zones économiques du reste du monde ?

    Personne doué de bon sens ne peut ici soutenir que les peuples d’Europe - car à la différence des Etats-unis ou de la Chine il y a DES peuples en Europe - en particulier ceux des nations les plus riches (car c’est eux qui seront mis à contribution), soient prêts, à l’instant où j’écris ces lignes, à voir transférer l’équivalent d’au moins 20% de leur richesse nationale (à comparer au 1,05% de l’actuel contribution au budget européen des Etats-membres de l’Union) vers les zones les plus fragiles qui serait situé AU-DELA de leurs frontières nationales respectives ?

    De ce point de vue l’aveuglement idéologique des libéraux-fédéralistes, auquel nous devons malheureusement réduire le sieur Mélenchon par ses prises de postions réitérées, quand bien même les pousserait-il à opérer une fuite en avant malheureusement fort prévisible (relativement pathétique et semblable vers sa fin à une autre « construction de l’esprit » qu’incarnait admirablement le système communiste soviétique), ne pourra définitivement résoudre par des moyens légitimes c’est à dire démocratiques - j’allais dire même : par des moyens pacifiques - la quadrature du cercle.

    Pour résumer mon propos : une monnaie, comme le dit excellemment bien Asselineau, c’est d’abord et avant tout une Nation et un Peuple. Or il n’y a pas de peuple européen. Donc : fermer le ban.

    2/ Le protectionisme ne fait pas partie du vocabulaire de Mélenchon et encore moins du programme du FdG. Cet aspect pourtant essentiel est par conséquent inusité. Et quand bien même le voudrait-il qu’il le proposerait dans le même ordre d’idée que précédemment, c’est à dire au niveau européen. Alors que l’Union est fondamentalement libre-échangiste et que ses partenaires disposent de surcroit, comme il a déjà été rappelé, chacun d’un véto (il faut en effet l’unanimité des Etats-membres pour valider une telle mesure à cet échelon). C’est donc là encore totalement utopique, soi pire : non formulé.

    3/ Pure tartufferie sur la nationalisation de l’outil de création monétaire : il pense pouvoir convaincre l’Allemagne de donner à la BCE les mêmes droits dont disposent la FED aux USA, c’est à dire de jouer le rôle de prêteur en dernier ressort et faire ainsi tourner la planche à billet en garantissant solidairement les emprunts de l’ensemble des Etats-membres de la zone euro. Mascarade totale quand on sait que les statuts de la BCE l’interdise, le Traité de Lisbonne, ainsi (totalement accessoirement) que la Loi constitutionnelle allemande, comme l’a rappelé la Cours de Karlsruhe récemment.

    Sur ces 3 points sans lesquels j’affirme que RIEN NE SERA RENDU POSSIBLE, le FdG de Mélenchon est out quand le FN de Marine Le Pen répond de façon globale à des problèmes macro-économiques qui, encore une fois, déterminent quasiment l’ensemble d’une politique socio-économique qui se voudrait un tant soit peu volontariste et qui romprait surtout avec trente ans de social-démocratie et de libéralisme mortifère.

    Idéologie néolibérale qui, partagée il est vrai à gauche par l’ »internationalisme des imbéciles" (Sapir), théorise une totale liberté d’établissement des capitaux, des marchandises, et... des travailleurs.

    Ainsi - et pour conclure - il est à tout le moins surprenant, sinon suspect, que de supposés authentiques anti-libéraux se prononcent continûment pour la restriction des deux premiers vecteurs de ce néolibéralisme mortifère pour nos économies - et de son cortège de désindustrialisation, de chômage, d’endettement, de casse de notre modèle social, de désindexation des salaires et même de désinflation généralisée - sans jamais rien mentionner (ou si peu) sur ce troisième vecteur de propagation pourtant d’importance ?!! Car pour cela encore faut-il comprendre que l’immigration n’est pas un stigmate qui nous tombe du ciel mais fut bel et bien l’allié objectif de la mondialisation économique (la fameuse armée de réserve de Marx) et du discours néolibéral qui l’accompagna. 

    Mélenchon, idiot utile du Capitalisme apatride porté par l’oligarchie mondialiste ? Il convient de poser sérieusement la question.

     

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