• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


En réponse à :


Samson Samson 2 novembre 2015 01:20

« une assistance médicalisée permettant par un acte délibéré une mort rapide et sans douleur »

Ayant longtemps travaillé au soutien et à l’accompagnement de personnes « différentes » et fragiles, je tiens à vous mettre en garde sur les dérives auxquelles expose inévitablement ce que je qualifierai de « meurtre compassionnel ».
Professionnellement, j’ai en au moins une occasion assisté au plaidoyer d’accompagnants qui - avec les meilleures intentions du monde et en toute bonne foi - « glissaient » hors son consentement du refus de l’acharnement thérapeutique au soulagement actif et définitif d’une personne en situation de grand handicap et d’urgence médicale. D’expérience, je sais que l’intolérable pour le spectateur, le proche ou l’accompagnant relève pour part de ses propres ressentis et projections et est parfois loin de correspondre au vécu et à la volonté de la personne concernée, ce qui s’est en tout cas vérifié lors de cette occasion.
 
Pour rappel, l’évolution médicale des traitements de la douleur permet dans l’immense majorité des situations d’assurer à la personne en fin de vie une mort digne. La loi française garantit le droit à leur accès, et c’est maintenant au politique d’assurer les moyens de l’accès à ce droit, notamment par la multiplication de structures de prise en charge palliatives !

Pour réflexion, en partie copiée-collée de mon avis, déjà exprimé ailleurs dans ces colonnes.

En Belgique, en sus de l’accessibilité à des unités de soins palliatifs, la loi autorise dans un cadre strictement déterminé le recours des majeurs à l’euthanasie depuis 2002 : dans des conditions fort controversées, il a été étendu aux mineurs en 2014.
Encore a-t on évité le pire, certains « jusqu’au-boutistes » ayant tenté de substituer à l’autorité parentale celle de la seule équipe médicale.

Si, notoirement composée en majorité de militants pro-euthanasie déjà à l’instigation de la loi, la Commission fédérale de contrôle et d’évaluation de l’euthanasie n’a depuis 2002 pas jugé qu’un seul des cas qui lui ont été soumis ait enfreint le cadre légal, on commence à très sérieusement s’inquiéter du sérieux de ses évaluations, d’autant qu’on estime que 50% des euthanasies ne sont toujours pas déclarées.

Malgré le cas médiatisé cet été de l’euthanasie accordée à une jeune femme affectée de dépression sévère et chronique, c’est seulement par suite d’un reportage sur une télévision australienne qu’un premier dossier d’euthanasie, en fait le suicide assisté d’une vieille dame qui - affectée du deuil récent de sa fille - ne souhaitait plus vivre, vient d’être transmis à la justice.

Au bout de 13 ans d’une politique renvoyant pratiquement la décision d’euthanasie à l’arbitraire du seul médecin, un arrêt de la Cour constitutionnelle belge finit par s’en inquiéter tandis que les spécialistes et éditorialistes se décident à sonner l’alarme.

Joyeux Halloween et bonne fête de Toussaint à toutes et tous ! smiley


Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON


Palmarès