L’article commence par deux affirmations contestables :
- L’auteur affirme que la laïcité « n’est pas
une loi », or en France,les textes de la Déclaration des droits de l’homme
ont valeur constitutionnelle car ils ont été intégrés au préambule de la
Constitution du 4 octobre 1958. Parmi eux figure l’article 10 de la déclaration
« Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que
leur manifestation ne trouble pas l’ordre public établi par la loi ». La
constitution est justement la loi fondameentale sui conditionne la validité de
toutes les autres.
- L’auteur affirme que la laïcité est une notion. C’est
pourtant très clair et indissociable de la séparation des églises et de l’état :
empêcher l’influence des religions dans l’exercice du pouvoir politique et
administratif. Elle renvoie les idées spirituelles et philosophiques au domaine
exclusif de la conscience individuelle et de la liberté d’opinion.
Ce principe n’est toujours pas
intégré dans les mentalités de nombreuses contrées en France, et pas seulement
en ce qui concerne l’intégration des populations immigrées. De la même façon
que le christianisme n’a jamais pu éradiquer les croyances, superstitions et
cultes des religions païennes antérieurs et a dû les intégrer sous la forme de
saints, de pèlerinages et dépoussiérage des mythes solaires polythéistes, la
laïcité risque d’être confrontée longtemps aux automatismes de la psychologie
collective dont la matrice a été l’église catholique. Les départements ont
remplacé les diocèses (imparfaitement), les préfets ont pris le pas sur les
évêques (du moins pour ce qui concerne les services publics), mais beaucoup de
gens continuent de baptiser leurs enfants, se marier à l’église et se faire
enterre religieusement. Dans la vie politique, la puissance des lobbies
religieux constitue un « état profond » qui est aussi antinomique de
la laïcité que l’influence des groupes de pression des multinationales est
antinomique de la « démocratie ».