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Christophe Christophe 17 novembre 2007 12:18

@Daniel R,

Bonjour,

Un système qui met en avant le pragmatisme pour camoufler son cynisme et gouverner contre le peuple.

Le pragmatisme, cet élément déterminant qui sert d’argument massue dans les discours, quelle en est sa source ?

Par définition, ceux qui revendiquent leur pragmatisme avancent comme argument qu’il faut savoir s’adapter aux contraintes de la mondialisation.

Or, inconsciemment, mais certains consciemment, ces ardents défenseurs du pragmatisme nous expliquent qu’une République ne peut décider de son avenir, de la nature de société dans laquelle les citoyens doivent vivre ; elle doit se conformer aux contraintes du monde dont nous connaissons la source : FMI, OMC, OCDE, ...

Compte tenu du fait que ces organismes internationaux sont basés sur des principes de cooptation, nous ne pouvons pas les classer comme des structures dépendantes des principes républicains ou démocrates.

Nous pourrions penser que dès lors que certains choix sont confisqués aux citoyens des nations du monde, puisque des organismes non démocratiques imposent leurs vues au monde nous ne sommes plus en république. Mais, il faut se rappeler de l’approche antinomique de la république qui existait déjà il y a 2500 ans entre Aristote et Platon. Nous retrouvons, dans notre histoire, même dans celle des religions, cette influence. L’âge d’or de l’Eglise est venue par l’introduction des apports platonniciens dans l’approche de la croyance principalement par les oeuvres de Saint-Augustin. Mais l’entrée d’Aristote et de sa vision très matérialiste nous a apportée la sainte inquisition et bien des côté sombres de l’Eglise.

Cette remarque historique s’applique tout autant de nos jours. Car si Platon approchait la République comme un système permettant au peuple de définir la politique appliquée à leur environnement, Aristote expose une République constituée de deux régimes que nos grecs antiques considérés comme dégénérés : l’oligarchie et la démocratie. Aristote, de façon précise, argumentait que seuls les gens ayant fortune et éducation peuvent définir les orientations d’un société, mais, afin d’éviter que le peuple ne se révolte, il fallait laisser une part de démocratie afin que ce peuple puisse croire qu’il pouvait influencer les choix fait dans leur société.

Mais beaucoup ne savent pas particulièrement qu’Aristote a écrit cette approche de la République avec un manque total de rigueur et que sa guerre perpétuelle contre son maître Platon l’a poussé à écrire La Politique pour contredire La République de Platon. Nous retrouvons cette opposition entre l’élève de l’académie et le professeur dans les écrit de Diogène Laerce. D’ailleurs, Raphael, dans sa fresque L’école d’Athènes (musée du Vatican) met en exergue leur opposition. Pour lui les relations entre les hommes sont régis par une relation du maître à l’esclave !

Le pragmatisme est un héritage de la pensée aristotélicienne ; est-ce un hasard ?


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