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Accueil du site > Tribune Libre > Crise des retraites - Paris est le désert intellectuel français et Sarkozy (...)

Crise des retraites - Paris est le désert intellectuel français et Sarkozy est son prophète !

L’impasse socio-politique dans laquelle s’enfonce la France, et dont la question des retraites n’est qu’un catalyseur, s’enracine dans l’obsolescence du modèle pyramidal français. Nous assistons aux premiers chocs d’un problème qui va aller croissant au cours de la décennie à venir, à savoir la perte de légitimité des élites parisiennes et l’impossible continuation d’une France pilotée par Paris. Si la crise mondiale actuelle marque un tournant historique en refermant un épisode de près de quatre siècles de domination euro-occidentale, la France doit méditer rapidement le fait que son modèle centralisateur est aussi vieux. Pour faire face aux défis des dix prochaines années, il va ainsi falloir tourner une grande page de l’Histoire de France. La suite reste à écrire. J’espère que cet extrait du livre que je viens de publier aux Editions Anticipolis (www.anticipolis.eu), « Crise mondiale : En route pour le monde d’après / France, Europe et monde dan la décennie 2010-2020 », peut contribuer à alimenter le débat intellectuel .... hors de Paris ! Car c’est le seul débat qui aura in fine de l’impact sur l’avenir des Français !

Ce qui auparavant pouvait apparaître comme les excès d’un pouvoir somme toute porteur d’efficacité intérieure et extérieure n’est plus aujourd’hui que son travestissement. Le désert français est intellectuel et c’est l’absence de débats et d’idées dans les élites parisiennes. Le provincialisme est central, et ça n’est plus Trifouilly-les-Oies dont tout le monde se moque (au propre et au figuré hors de nos frontières) mais les 5e , 6e, 7e, 8e et 16e arrondissements « élargis » à Neuilly les Oies. Je me souviens d’une époque, quand je bâtissais le premier réseau étudiant européen et qu’on forçait la main aux dirigeants européens pour faire adopter Erasmus, il y a 25 ans donc, où mes amis étudiants européens connaissaient et suivaient les débats intellectuels français. Depuis plus d’une décennie, c’est une situation que je n’ai plus rencontrée nulle part1, sinon pour s’affliger du provincialisme des débats parisiens qui n’intéressent plus personne au-delà de nos frontières et tenter de comprendre la cause de cette disparition. Les débats intellectuels français se sont réduits au parisianisme, à des discussions de salons pour courtisans2. Ils sont aux débats intellectuels qui intéressent le monde ce que le cinéma italien est devenu pour le cinéma mondial, un sentiment de manque de ce qu’il était et une consternation pour ce qu’il est devenu.

Bernard-Henri Lévy fournit l’exemple parfait de cette situation. Il est en effet l’un des rares « intellos » français dont le nom est connu parmi les élites européennes ou américaines, mais pas pour ses idées philosophiques (que ceux qui connaissent son nom seraient bien en peine de mentionner), mais pour ses reportages truqués (comme lors du conflit en ex-Yougoslavie) ou ses citations de philosophes qui n’existent pas (comme dans son dernier livre). Un petit tour sur les moteurs de recherche Internet permet de vérifier cela très vite3.

Mais comme nos médias et nos intellectuels qui les peuplent appartiennent à ce petit monde, ils n’en soufflent bien sûr pas un mot, prétendant toujours être le (ou au minimum « un ») centre du monde. Du leur certainement ! De celui du Monde certainement pas4 ! De celui des Français, cela va justement être à voir dans la décennie à venir. Car en politique, on peut prétendre à tout, mais il arrive toujours un moment où la réalité présente l’addition. Et pour les peuples, il n’existe que deux cas de figure, soit l’addition est présentée aux élites concernées, soit elle est présentée aux peuples. Le second cas survient quand les peuples n’ont pas su, pas pu se débarrasser à temps de leurs élites illégitimes. Regardez l’Islande, la Grèce, le Royaume-Uni, les États-Unis ! Rappelons-nous 1940, Napoléon III !

Il est d’ailleurs très utile de constater que les États-Unis, le Royaume-Uni, comme Napoléon III font partie des références fortes de l’actuel pouvoir parisien et de sa cour. Quant à 1940, ils sont nombreux dans l’ombre du président français5 et de son « amour » pour la Résistance à œuvrer directement pour détruire l’héritage du Conseil National de la Résistance (éducation de qualité pour tous, sécurité sociale universelle, refus de la concentration des médias dans des mains privées, etc.) et à être nostalgique d’une époque où le rêve européen se déclinait autour du concept d’un Occident dont les Nazis étaient alors le fer de lance. Sans entrer dans ce débat, on peut en tout cas noter sans risque d’erreur que Napoléon III comme Vichy ont été les fourriers des plus importantes défaites du pays, et de tragédie pour l’Europe6. Avec ce détour par le présent, puis le passé, on se rapproche ainsi petit à petit des risques de la décennie à venir puisque, à nouveau, la question pour la France et les Français les années 2010-2020 va être la pertinence de la France dans le paysage géopolitique mondial. Comme cette question fut posée dans le contexte européen en 1870 et dans le contexte mondial en 1940. Or, penser l’avenir, anticiper les défis futurs imposent de pouvoir compter sur une élite très diverse et constamment rajeunie car la jeunesse est instinctivement une tête chercheuse d’avenir7. Et là encore, le centralisme français, devenu en deux décennies, un véritable clanisme parisien, a créé les conditions propices à se plonger dans le provincialisme ultime. Le recrutement quasiment exclusif des élites via le système des grandes écoles parisiennes a concouru à limiter toujours plus la diversité intellectuelle de ces mêmes élites. Leurs enseignants (qui dans les grandes écoles viennent directement des cercles dirigeants) provenant massivement du groupe soixante-huitard, les futures élites se sont donc vu nourries au sein du modèle anglo-saxon, du rejet de la politique, de la franchouillardise de salon qui va de pair avec le provincialisme de congrès internationaux8—.- Désert intellectuel, élites mercenaires ou castrées, provincialisme de la capitale, absence de vision d’avenir. Pour ce qui est de ses élites, aucun doute, la France commence très mal cette nouvelle décennie qu’elle ne doit pourtant pas rater si elle veut influencer le monde au XXIe siècle. 

« Mais heureusement, pourrait-on dire en guise de boutade, nous ne sommes pas le Royaume-Uni », paraphrasant ainsi Napoléon et De Gaulle quand ils comparaient la France et l’Angleterre en constatant qu’à l’inverse de ce pays, en France les élites étaient souvent médiocres et le peuple remarquable.

1- Les trois seuls moments où j’ai pu constaté que la France et les Français ont à nouveau partout suscité un vif intérêt hors de nos frontières ont été, par ordre d’intensité décroissante : le refus de soutenir l’invasion de l’Irak, le Non au référendum sur la Constitution et la reprise provisoire des essais nucléaires. Cherchez le point commun : la France plaît, intrigue, existe, quand elle est politiquement incorrecte, quand elle dérange l’ordre des choses. Et non pas le contraire comme essayent de vous le faire croire nos élites actuelles que ce soit sur l’Europe, ou sur la gouvernance mondiale.

2- La France par ci, la France part là. On assiste à un nombrilisme hallucinant depuis plus de dix ans. Il n’est donc pas difficile d’imaginer pourquoi le reste du monde se moque de plus en plus de ce que nous pouvons raconter. En tant que Français, en quoi ça vous intéresserait le centième livre sur les problèmes de l’Italie, le cinq-centième débat sur l’identité allemande ou le millième article sur ce qu’est la Hollande ? C’est cependant ce que nous « offrons » au monde depuis une quinzaine d’année.

3- Le même test, dans différentes langues, conduira au même résultat pour toute la coterie intellectuelle parisienne. Personne ou presque, hors de France, ne se préoccupe de ce qu’ils peuvent dire ou penser.

4- Partout les mêmes jugements tombent sur Paris, c’est une ville morte en terme de créativité et ce dans tous les domaines : un marché de l’art de seconde zone, sans aucune créativité car monopolisé par les mêmes depuis plus de vingt ans, une vie nocturne pour les vieux car les jeunes n’ont plus leur place dans une ville chère et policée à outrance, des médias qui se content de traduire plutôt que de produire. Ouf, il reste toujours les défilés de haute-couture ! Berlin, Barcelone, Amsterdam, Budapest jouent avec l’avenir et ceux qui le feront. Paris s’enivre d’illusions, illusion de grandeur, illusion de grands hommes, illusion d’avenir. Un jeune catalan étudiant à Paris m’a raconté récemment que ses amis qui étaient venus le voir à Paris se sont rendus compte que sur la plupart des photos de rue qu’ils avaient prises lors de leur séjour dans la capitale, il y avait un policier ou une voiture de police en fond. Une triste réalité peu compatible avec une cité aux prétentions intellectuelles et artistiques.

5- Il a été choisi car il était bon vendeur et qu’il ne se posait pas de questions. Je ne crois donc pas qu’il comprenne grand-chose au processus dans lequel il est un acteur de premier plan, mais certainement pas celui qui écrit le scénario.

6- La perte de l’Alsace-Lorraine, c’est 1914-1918 en préparation et les tenants de Vichy sont ceux qui ont tout fait pour empêcher la France de jouer son rôle dans les années 1930 face à la montée de la menace hitlérienne.

7- Ce qui ne veut pas dire qu’elle trouve automatiquement l’avenir souhaitable.

8- Il est intéressant de constater combien les congrès européens et internationaux tournent avec un « stock » pratiquement jamais renouvelé depuis vingt ans d’intervenants français. Depuis plus d’une décennie, les autres Européens, et les étrangers en général, ont un mal fou à identifier de nouvelles têtes en France (politiques, intellectuels, etc.) et ils sont donc condamnés à reprendre, sans enthousiasme, toujours les mêmes.

 

 

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13 réactions à cet article    


  • sebowze sebowze 21 octobre 2010 14:12

    Très bon texte qui illustre bien les méfaits de l’hypercentralisation des pouvoirs. Vrai en politique, vrai en culture et en « pensées ».
    Je rajouterai aussi que c’est vrai dans le monde de l’entreprise, vrai pour une multitude d’entreprise dont les sièges sociaux sont parisiens et les pôles production en « province ».
    Les salariés souffrent de prises de décisions de hiérarchies souvent déconnectées des réalités, sont ralentis par des formalités inutiles et se trouvent étouffés, écrasés par des structures pyramidales aux allures d’armée mexicaine.


    • Kalki Kalki 22 octobre 2010 12:39

      Et vous qu’est ce que vous dites de ca ?

      hxxp ://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89conomie_de_l%27abondance

      « Les robots ont volé mon travail ! : Vous pensez ne pas pouvoir être remplacé par une machine ? Détrompez-vous[5]. Les robots sont de plus en plus adroits, capables de faire un nombre croissant de tâches exigeant de la précision et de la force, et les systèmes informatiques sont de plus en plus intelligents, capables de s’attaquer aux emplois nécessitant des compétences de reconnaissance[6][7][8] et de créativité[9][10][11]. Le travail des êtres humains est encore moins cher, pour le moment, mais cette avancée technologique exerce une pression pour la baisse des salaires - et la vieille règle selon laquelle les nouvelles technologies ouvrent de nouveaux domaines de travail à l’homme ne sera pas toujours vraie. Des machines plus intelligentes, et plus capables prendront également ces emplois. »

    • voxagora voxagora 21 octobre 2010 15:08

      plutôt que « coterie intellectuelle parisienne », 

      je pense à « coterie politico-médiatico-intellectuelle,
      fruit d’un pouvoir avide, concentrationnaire et abetissant,
      dont l’accaparement des »droits-d-auteurs" sur le moindre mot,
      et l’invention de l’Hadopi, sont les avatars législatifs.

      • ddacoudre ddacoudre 21 octobre 2010 21:57

        bonjour frank

        bravo pour cet article, face à la vie qui nous démontre que la diversité est l’essence de toute vie sur cette planète à notre regard, il en découle inévitablement que la pensé unique constitue un enterrement de première classe. j’ai durant mon activité militante pris le relais de Fernand Pelloutier (dont je rappelai l’existence dans mon article de hier) pour toujours réclamer l’éducation des masses populaire afin non quelles devienne des élites ou des génies mais qu’elles comprennent la complexité de notre monde afin de pouvoir avoir des choix éclairés. je n’ai pas honte de reconnaitre que j’ai toujours échoué dans ce domaine car même les masses populaires ont délaissé le savoir pour un savoir faire mercantile, qui s’il a son utilité, ne peut couvrir les besoins intellectuels d’une réflexion sur la capacité projective dont est doté l’humain, en étant capable de se projeter dans l’avenir sur la base d’événements antérieur que l’environnement sur lequel il agit en rétroaction guide son système émotionnel.

        je suis donc d’accord avec toi que nous posons depuis une trentaine d’année les conditions d’une auto destruction qui nous dirige vers une nouvelle forme de fascisation pour permettre aux élites qui nous dirigent de ne pas disparaitre, dans le déclin programmé de l’Europe et plus tardivement à l’échéance de 250 ans (épuisement des ressources minières)de la civilisation occidentale, qui entraine dans ce gouffre la communauté mondiale en leur ayant fait adopté la loi du marché pour obtenir des biens dont nous savons que tous n’en bénéficieront pas d’autant plus que l’avènement de 9 milliards d’individus viendra compliquer cette distribution de la rareté.

        c’est pour cela que la recherche d’une existence nouvelle requiert d’autres réflexions que la sous culture que nous développons qui s’apparente à ce que faisaient les communistes qui sont allés jusqu’à exiger que leurs scientifiques fassent coller leurs découvertes avec l’idéologie communiste.
         je n’ai plus en mémoire le nom du physicien qui c’est déconsidéré aux yeux de ces collègues mondiaux en se prêtant à ces exigences.

        quand je lisais ton article cela met revenu car ce que tu expliques est de la même essence il faut que tout soit conforme au dogme de la loi du marché développé par la pensé unique comme une organisation irréversible. il n’est donc pas surprenant que nous ayons à ce titre des hommes à l’esprit bloqué qui ne répondent comme tout animal qu’a leurs désirs d’immédiateté de puissance et de possession.

        nous sommes donc dans une régression « civisilationnelle ».
        la technologie est pour beaucoup dans cette régression, tu le soulignes aussi. je dis toujours a mes amis militants qu’il faut qu’il se gagnent un droit d’antenne, comme nous nous nous étions gagné le droit d’entrée dans les entreprises alors que nous nous faisions traités de « violeurs » d’espaces privés pour approcher les salariés.
         comme si une entreprise était l’égale du domicile privé qui devrait être un lieu inviolable par les pouvoirs, car il constitue l’antre, la grotte ou l’animal peu reposer sa vigilance sans avoir à craindre qu’on lui défonce sa porte au nom de ce que l’on voudra, pour ceux qui y trouveraient refuge à leurs comportements anti sociaux il suffirait d’attendre qu’ils sortent tant qu’ils ne mettent pas en danger la vie d’autrui.

        nous sommes dans la « judiciarisation » et la « policiarisation » de la société et il ne faut pas compter sur la population, et là je diverge un peu avec toi.
        pour renverser cela il ne faut pas compter sur les peuples, si c’était pas exat il n’y aurait jamais eu autant de dictature de tout ordre.
        les faibles sont toujours du coté des tyrans, mais par contre il y a toujours une frange de population qui à une capacité de transgression et qui permet aux sociétés d’évoluer, en recevant, une fois établi leur capacité d’opposition, le soutien d’une partie de la population ou en prenant le pouvoir par la force.

        quand je parcourais la Grèce des colonels ou l’Espagne franquiste sur les photos il y avait aussi toujours en arrière plan des policiers, je n’ai pas parcourus les pays de l’est à l’époque mais ayant fait une demande pour l’URSS, c’était mon parcours au quotidien qu’il fallait décliner.
        Nous, nous n’aurons plus à le faire, les caméra s’en chargerons et bien sur nous appellerons cela la liberté de circule en sécurité, un jolie concept pour parler de la vie sous surveillance, mais ne sommes nous pas dans le monde des communicants, devenus une spécialité de notre gouvernement.
        j’ignore si Ben Laden à autant de pouvoir que ce que lui prête l’occident, mais le terrorisme peu s’enorgueillir d’avoir fait passer les pays occidentaux d’une organisation démocratique à une organisation qui élira son dictateur démocratiquement, comme tu le rappelais à propos d’hitler.

        je défends toujours l’idée que la richesse inépuisable des humains est sa faculté de disposer du Savoir, et Savoir faire, un long chemin semé d’obscurantisme nous sommes entré dans cette période, et si nous ne trouvons pas le moyen de faire du savoir une source de revenu pour les individus en complément de leur activité productrice, les humains connaitrons une nouvelle période de régression.
         nous la construisons tous les jours. naturellement pour percevoir cela il ne faut pas resté l’oreille et le regard collé sur l’information et le savoir marchand.
        nous sommes relativement nombreux à avoir compris cela, mais ils n’ont pas l’honneur des médias, et encore parfois je me dis que l’on a de la chance que des éditeurs leur fasse une place, car dans les temple marchand il n’y sont pas.
        en 1999 j’ai rédigé un essai Rémunérer les hommes pour apprendre, fruit d’une expérience de militant qui des instances ou je siégeais, et à partir desquelles j’ai vu s’installer le déclin.

        dédolé si j’ai été un peu long mais ton article le mérité amplement.

        cordialement.


        • Login 22 octobre 2010 00:10

           Bonjour, 

           Excellent. 
           
            Et si vous participiez à la mise en place d’un gouvernement 2.0, une initiative qui
           serait relayée et portée par des personnes instruites délaissées par le système, 
           ceux dont vous parlez indirectement en évoquant leur absence du paysage.... 
           

           

          • FYI FYI 22 octobre 2010 01:26

            « paraphrasant ainsi Napoléon et De Gaulle quand ils comparaient la France et l’Angleterre en constatant qu’à l’inverse de ce pays, en France les élites étaient souvent médiocres et le peuple remarquable. »
            Et pourtant 99% des foyers ont un poste de télévision ... procédé qui permet d’abrutir les masses !!!


            • ricoxy ricoxy 22 octobre 2010 07:48

              Hé oui, la triple chape de plomb de la mondialisation, de la pensée unique et du politiquement correct étouffent progressivement toute créativité, toute liberté de pensée et tout courage. Un seul mot : résistance !


              • Waldgänger 22 octobre 2010 10:39

                Bon article, fouillé et qui apporte des éléments précis à des arguments que l’on entend certes ailleurs, mais qui ne sont pas étayés, ce qui est ici le cas.


                • ZEN ZEN 22 octobre 2010 11:05

                  Reprendre toujours les mêmes ?

                  Peut-être pas
                  Un sursaut , né de l’exaspération, pourrait venir plus vite qu’on ne le croit
                  Mais je ne suis pas devin...
                  L’histoire monte que nous avons souvent remonté des pentes plus dures
                  Je vous trouve un peu « décliniste »


                  • ZenZoe ZenZoe 22 octobre 2010 11:41

                    Monsieur l’auteur, je vous ai lu avec beaucoup de plaisir et d’intérêt, de même que la réaction de ddacoudre.

                    Vos deux interventions représentent le meilleur de ce qu’Agoravox peut être : une pensée et des arguments construits, développés, sans animosité aucune ni remarques à l’emporte-pièce, avec des références et des exemples. Bref, une vraie « nourriture » intellectuelle, avec en prime des formules à recopier et à garder tant elles sont pertinentes (« il arrive toujours un moment où la réalité présente l’addition », « Paris s’enivre d’illusions, illusion de grandeur, illusion de grands hommes, illusion d’avenir », « les faibles sont toujours du coté des tyrans », "passer (...) d’une organisation démocratique à une organisation qui élira son dictateur démocratiquement etc.)

                    Bravo ! Au plaisir de vous lire encore.


                    • ddacoudre ddacoudre 23 octobre 2010 20:22

                      bonjour zen zoe

                      merci pour ce commentaire flateur ;

                      cordialement


                    • ykpaiha ykpaiha 22 octobre 2010 18:16

                      Passionant votre article bravo ! (il a d’ailleurs été repris sur LEAP)
                      http://www.leap2020.eu/notes/Crise-des-retraites-Paris-est-le-desert-intellectuel-francais-et-Sarkozy-est-son-prophete-_b2427889.html

                      Par contre et pour compléter votre pensée par une opinion, je crois interressant aussi de souligner l’éxtremisme ultramontain de ces « visionnaires vaniteux », ceci venant en contrepoint de votre centralisme « franchouillard et parisianiste »
                      De mon point de vue c’est plutot l’extreme vatuité de leur pensée qui a induit depuis 30 ans un glissement de plus en plus crispé, jusqu’a ignorer le cerveau qui les portent.
                      La commodité et le simplisme sont un reflet qui noyé dans un océan de turpitudes, pouvaient apparaitre comme arrangeant, voire pousser meme a éliminer les contradicteurs.
                       Faute de mieux il se sont contenté de postures ou la raideurs et la complaisance des slogans tenaient pour langage.
                      De mon humble avis pour condamner ces saltimbanques, ce seraient de nous réaproprier nos propres valeur afin d’avoir a nouveau quelque chose a dire ou a condamner, pour l’intant c"est un constat, mieux vaut ne pas les écouter, mais sont ils la voix de la France ?.


                      • Imprecator 24 octobre 2010 23:10

                        Bon article Mr. BIANCHERI

                        Votre commentaire me rappelle celui d’un ingénieur américain de chez Boeing Industries en 1985 lorsque nous développions le système AWAC pour l’Armée de l’Air :

                        « Votre problème, à vous les Français, c’est que vous êtes tous identiques et donc très prévisibles dans vos décisions et vos comportements. C’est ce qui vous rend très vulnérables commercialement et politiquement ».

                        Alors faut-il nous poser la question de savoir si nous ne sommes pas retombés dans les erreurs de l’entre-deux guerres, si nous n’avons pas régressé vers le dix-neuvième siècle ou y sommes resté englués. Si nous ne sommes pas en quelque sorte impliqués dans un jeu de rôles nous faisant épouser celui de l’Allemagne juste avant la deuxième guerre mondiale….Un pouvoir fascisant qui hypnotise une population livrée au mimétisme mercantile des médias sous contrôle de l’élite…Une population de plus en plus inculte et hermétique à la moindre démarche intellectuelle, sauf celle de la téléréalité…

                        Combien d’individus consultent le site de LEAP2020 pour prendre une autre opinion, moins convenue, moins « cliché » que celles de nos économistes « agréés » par l’élite pour dire ce dont tout le monde se fout :  la parole de son maître. Certes il faut utiliser Internet pour s’informer et s’éduquer et en cela c’est une fantastique fenêtre sur la vie du monde, une opportunité sans pareille d’élargir son horizon intellectuel, de prendre le pouls du monde réel qui y côtoie de près le monde virtuel, celui du joy-stick . Les forums ne suffisent pas car comme les vidéos sur You Tube ils s’y multiplient et  se contredisent, laissant chacun sur sa faim.

                        Non, il faut chercher, analyser et aussi comprendre la langue de Shakespeare pour découvrir des trésors d’information sur le Real World, celui qui tisse le destin du monde, ce monde à coté duquel nous les Français vivons de plus en plus éloignés ! Nous les Français qui sommes encore dans la démarche de la Ligne Maginot, malgré nous, sournoisement, imperceptiblement retranchés dans notre « modèle français » qui nous singularise mais nous fait considérer par les autres nations comme une espèce en voie d’extinction, dont la plupart des dirigeant politiques ne savent même pas s’exprimer en anglais dans les rencontre internationales.

                        C’est mesquin…mais symptomatique qu’un peuple qui dans son immense majorité soit réfractaire aux langues étrangères  soit parallèlement décalé de la réalité du monde qui l’entoure.

                        C’est une constante culturelle remarquable, une de celles qui s’observe dans tous les pays ouverts sur les échanges et la libre circulation commerciales que d’être réceptif aux formes de cultures étrangères. Dès l’époque du Christ les échanges commerciaux et culturels se faisaient en trois langues : le Grec, l’Araméen et le l’Hébreu qu’il fallait maîtriser peu ou prou pour développer son commerce et maintenir des échanges stratégiques. Civilisation et culture étrangère sont inséparables pour ne pas être affaiblis et exploités par le reste du monde.

                        Ce n’est pas au peuple de donner l’impulsion nécessaire, de créer son modèle qui soit en harmonie avec son histoire et ses aspirations, c’est aux élites d’insuffler les comportements à suivre, par leur exemple propre, par des orientations opportunes de la société et par les remise en question indispensables du modèle culturel pour qu’il soit originel et à l’avant-garde de l’identité de son peuple et non pas mimétique d’un mondialisme anémiant la créativité et l’industrie des peuples. Et donc leur économie et leur capacité d’innovation avec pour corollaire une concurrence acharnée sur des secteurs aussi étroits que les idées qui les sous-tendent.

                        Non, le peuple demande à être guidé et instruit par celui qu’il se donne comme chef. Le peuple demande un dialogue ouvert, une réciprocité d’échange, une parité hiérarchisée et juste dans les actes de la législature concédée. Pas un autoritarisme opportuniste sous quelconque prétexte d’urgence, pas une carence de dialogue sous prétexte de protocoles législatifs obscurs, pas une désinformation rampante se prévalant de l’unicité d’une vérité que ses commanditaires seraient seuls à détenir, pas une propagande de coterie Élyséenne qui s’auto congratule quotidiennement devant des médias aux ordres et s’entoure de laquais cireurs de bottes jusque dans les deux Assemblées.

                        Comme vous le dites justement :« …on peut en tout cas noter sans risque d’erreur que Napoléon III comme Vichy ont été les fourriers des plus importantes défaites du pays, et de tragédie pour l’Europe ». C’est une alerte ! Nous ne sommes plus dans le paysage géopolitique mondial ; l’affaire du refus de participation à la deuxième guerre d’Irak ayant sonné la cloche de la fin de la récréation pour nous, non pas que ce refus ait été injustifié bien au contraire, mais bien plus qu’il ait été la plus grande démonstration de notre perte d’influence dans le jeu international par une incapacité congénitale à dialoguer avec nos partenaires, à les écouter, à les comprendre et À SAVOIR NÉGOCIER, savoir placer nos conditions et savoir entraîner nos adversaires sur un terrain qui nous soit favorable au lieu de les laisser nous marginaliser, comme cela s’est passé.

                        Les Américains, je les connais bien pour avoir été éduqué chez-eux et ils ne respectent que ceux qui se font respecter, ils savent très bien négocier et respectent ceux qui sont durs en affaires. Les Français ne font pas le poids, ils ne savent pas négocier ; je l’ais vu avec BOEING pour les AWAC français, je l’ais revu avec BOEING avec l’affaire des avions ravitailleurs puis , je l’ais revu encore une fois avec le Koweït pour le marché des Rafales et toujours avec eux pour les réacteurs nucléaires EPR.

                        Nos élites sont arrogantes et suffisantes à outrance, au point de perdre tous les marchés essentiels à l’équilibre de notre économie, au point d’être en décalage total dans l’actuelle guerre des monnaies qui annonce un échec au prochain G20 encore plus sévère que celui qui a mené à l’avortement de mesures efficaces pour le climat. Au point d’en être même devenues toxiques pour le peuple français tant elle le considère comme un simple assujetti à son centralisme hors d’âge, économiquement et industriellement ruineux. Ne serais-ce que d’évoquer les quelques 22 milliards d’euros qui sont dus par l’État aux régions et ne seront jamais remboursés, à charge pour les contribuables d’assumer l’impôt vital à la survie desdites régions…Un exemple parmi tant d’autres.

                        L’arrogance d’une élite médiocre, qui n’est plus compensée par l’intelligence mise sous tutelle du peuple va nous mener en queue de peloton de l’économie mondiale, sur tous les autres plans eux aussi gouvernés par le rapport de l’argent au pouvoir mondialiste.

                        Comme vous le dites Mr Biancheri et comme vous l’explicitez fort bien sur votre site, la France commence fort mal la décennie 2010-2020, elle est dans le Cercle de Feu,  et comme votre mise en garde peut être prophétique d’un âge noir si nous ne sacrifions pas notre petit confort immédiat pour nous donner un grand coup de pied dans le c…l : « … pour les peuples, il n’existe que deux cas de figure, soit l’addition est présentée aux élites concernées, soit elle est présentée aux peuples. Le second cas survient quand les peuples n’ont pas su, pas pu se débarrasser à temps de leurs élites illégitimes. Regardez l’Islande, la Grèce, le Royaume-Uni, les États-Unis ! Rappelons-nous 1940, Napoléon III ! »

                        Alors Messieurs les Français, cette fois-ci, qu’attendez-vous pour tirer les premiers… ?

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