État des lieux de la recherche scientifique sur la réincarnation
Tout le monde aura pu constater que, depuis quelques années, le phénomène des vies successives, jadis tabou, est désormais abordé sans difficulté dans les discussions de tous les jours.
Les sondages effectués en occident montrent en effet que :
- en moyenne 20-25% de la population occidentale (Europe et Amérique du Nord) croit à la réincarnation,
- ce pourcentage atteint presque 50% au sein de ceux qui croient en Dieu,
- et atteint presque 75% parmi ceux qui ont vécu une NDE (expérience de mort imminente) !
A un niveau mondial, on peut affirmer que plus de la moitié de la population de notre planète croit à la réincarnation, soit presque 3,5 milliards de personnes !
Cela dit, si on analyse les sondages publiés entre 1960 et 2010, contrairement à ce que l’on pourrait penser, la croyance à la réincarnation n’a guère évolué dans le temps. Ce qui change en revanche, c’est que depuis quelques années, les personnes en parlent beaucoup plus librement sans avoir honte d’afficher leurs convictions.
En effet, plusieurs indicateurs démontrent un intérêt croissant pour la question, notamment la production de plusieurs films qui ont mis en scène ce phénomène ainsi que l’essor de nombreux ouvrages sur la question. Et si on analyse les statistiques des moteurs de recherche comme Google, on se rend compte que même sur Internet le concept de réincarnation suscite un intérêt grandissant.
Mais l’indicateur le plus important est représenté par le regain d’intérêt auprès des chercheurs et des scientifiques.
En effet, à la suite des nombreux témoignages recueillis à partir des années 50, les recherches universitaires ont d’abord démarré dans les années 60, notamment avec l’étude des souvenirs des enfants analysés par le prof. Ian Stevenson et un peu plus tard avec les souvenirs induits par hypnose avec le prof. Raymond Moody. Mais c’est dans ces dernières années que nous assistons à de nombreuses expérimentations originales.
En général, les éléments en faveur de l’hypothèse des vies successives sont étudiés en fonction de leur mode opératoire et plus précisément en fonction de comment ces prétendues preuves se manifestent.
En simplifiant, nous pouvons distinguer deux grandes familles de « preuves » :
- les « preuves » induites ou provoquées par un expérimentateur
- les « preuves » qui se manifestent spontanément sur une personne
1. Les « preuves » induites ou provoquées par un expérimentateur
Dans cette catégorie, nous regroupons tous les éléments en faveur de la réincarnation qui sont provoqués par le recours à une tierce personne capable soit de vivre elle-même des états de conscience modifiés (notamment les mediums et les clairvoyants), soit de susciter des états particuliers auprès de certains sujets (surtout par hypnose). Même si la recherche scientifique s’intéresse de plus en plus aux facultés parapsychiques ou paranormales de certains clairvoyants, nous allons surtout nous concentrer sur les chercheurs capables d’engendrer des états de conscience modifiés non pas sur eux-mêmes mais sur leurs patients.
L’hypnose est sans aucun doute la discipline dans laquelle il y a eu le plus d’expérimentations scientifiques qui ont été réalisées jusqu’ici et pour cette raison nous allons nous y attarder. Soulignons juste qu’il existe d’autres variantes de l’hypnose comme la sophrologie, le rebirth, le lying ou le rêve éveillé mais pour l’instant la recherche scientifique s’est surtout consacrée à l’étude de l’hypnose et des régressions. Raymond Moody est l’indiscutable précurseur de cette discipline mais son travail a été approfondi récemment par d’autres chercheurs reconnus : c’est le cas principalement de Brian Weiss et de Michael Newton, auteurs de nombreux best-sellers mondiaux.
Pour Brian Weiss, psychiatre diplômé de Columbia et de Yale, c’est lors d’un travail avec une patiente remontant, accidentellement, dans une vie antérieure, qu’il a commencé à s’intéresser au phénomène malgré son scepticisme initial. En constatant que sa patiente donnait de minutieux détails de faits avenus il y a plusieurs centaines d’années et en observant qu’elle guérissait au fur et a mesure, il eu l’intuition que cela ne pouvait être le fruit de son imagination. Brian Weiss se mit alors à se documenter sur la question et à mener des recherches sur ce thème. Par la suite, il a récolté à partir de ses consultations menées pendant 30 ans de nombreuses informations portant notamment sur la situation de l’âme entre deux vies et sur la raison de la venue sur Terre.
Michael Newton, thérapeute américain spécialisé au départ dans l’hypnose traditionnelle, a été exposé de la même manière au phénomène des régressions. Mais, conscient des dangers de cette pratique, il s’est imposé une approche objective et neutre, afin de ne pas influencer les patients et éviter de recueillir des témoignages biaisés. Les observations qu’il a alors faites pendant dix ans sur les expériences vécues par ses patients ont donné lieu à la publication du best-seller « Un autre corps pour mon âme ». Et c’est grâce aux récits de ses patients qu’il croit désormais en une puissance supérieure à lui, une source à l’origine de toutes les vies et toutes les créatures :
Pour ceux qui connaissent le penseur spirituel Ostad Elahi décédé en 1974 et sa théorie des "vies successives ascendantes", il est frappant de voir les similitudes qui existent entre les descriptions qu'il fit de son vivant sur l'au-délà avec les récents témoignages de Newton (on peut s'en rendre compte en visionnant l’intégralité de son interview disponible en ligne).
Cela dit, ce qui est paradoxal c’est que Weiss et Newton sont devenus les références sur la question, alors qu’avant cela ils étaient tout les deux athées et ne croyaient pas en l’existence d’une vie après la mort !
2. Les « preuves » qui se manifestent spontanément sur une personne
Malgré son intérêt, certains scientifiques sceptiques tendent à mettre en cause les régressions et l’hypnose notamment en mettant en avant le rôle de l’inconscient qui peut être influencé par les désirs, les souhaits, les expériences ou les lectures passées (et oubliées) du patient.
Certains « pionniers » se sont donc concentrés sur toutes ces expériences qui se manifestent spontanément sans aucune intervention extérieure. Le phénomène du déjà-vu est une illustration de ce phénomène même s’il demeure difficilement exploitable d’un point de vue scientifique.
Pour cette raison, les recherches se sont focalisées surtout autour de trois catégories de « preuves » bien plus difficiles à réfuter :
- les anomalies de la mémoire (souvenirs des enfants en bas âge)
- les anomalies du comportement (phobies, refus inexpliqués de sa vie actuelle, talents insolites en bas âge comme avec Mozart)
- les anomalies physiques (marques de naissance, malformations congénitales, prédisposition à certaines maladies)
Le professeur Ian Stevenson, décédé en 2007, a été le premier à étudier de manière rigoureuse l’ensemble de ces anomalies et a fourni pendant presque 50 ans un travail colossal qui restera à jamais dans l’histoire de la recherche scientifique sur la réincarnation.
Professeur émérite de psychiatrie, Stevenson a été le précurseur en menant des recherches sur les vies successives. Il a recueilli de façon méticuleuse plus de 3.000 témoignages d’enfants sur leurs souvenirs de leur vie antérieure. C’est en vérifiant les informations et en en constatant la véracité, que Stevenson a porté ce phénomène au rang de la recherche universitaire de haut niveau. C’est à ce titre que ses résultats ont été publiés uniquement dans des revues scientifiques.
Stevenson a également crée un laboratoire dédié à ces recherches au sein de la Division des Études de la Personnalité (DOPS) de l’Université de Virginie dont il est devenu le directeur. Après son décès en 2007, c’est désormais son élève, le professeur Jim Tucker, qui a pris la relève toujours avec le même sérieux.
En décortiquant les milliers de cas qu’il a étudiés, on a remarqué qu’il existe un certain nombre de constantes qui permettent d’envisager un « modèle Stevenson » :
- changements de sexe très rares : inférieurs à 5 %
- âge moyen où l’enfant commence à donner des informations : de 2 à 5 ans
- âge moyen où l’enfant arrête de donner des informations : de 5 à 8 ans
- âge moyen au moment du décès lors de la vie antérieure : entre 27 et 35 ans (inférieur à l’espérance de vie moyenne)
- circonstances des décès souvent associées à des morts violentes
Et au sujet de ce dernier point, Stevenson a remarqué qu’en cas de mort violente et de réincarnation rapide (environ 35% de ses cas), il arrivait de constater des anomalies physiques ou somatiques chez certains enfants qui étaient reliées à des souvenirs d’expériences traumatiques dans la vie précédente et notamment :
- des cicatrices ou marques de naissance suspectes,
- des malformations congénitales (membres tordus, doigts atrophiés),
- des prédispositions à certaines maladies.
D’une manière générale, ce qui est en train de changer, c’est que depuis quelques années on essaye de faire intervenir plusieurs disciplines scientifiques afin d’élucider ces anomalies de la mémoire, comportementales ou physiques. Il n’est en effet pas rare que des laboratoires de recherche en charge d’investiguer sur la véridicité d’une expérience fassent collaborer des généalogistes, des historiens, des psychologues cliniciens, des physionomistes et parfois même la machine de la vérité pour écarter toute fraude consciente ou inconsciente.
Il arrive d’ailleurs que certaines émissions de vulgarisation grand-public essaient de montrer ce type d’approche multidisciplinaire même si parfois, comme dans cet extrait, le ton est un peu sensationnaliste :
Depuis 2005, un nouvel axe de recherche, initié par le psychologue Paul Von Ward, semble se développer aux États-Unis pour tenter de prouver la réincarnation. Il s’agit d’un filon encore embryonnaire qui cherche à démontrer que l’ADN pourrait avoir un rôle dans la réincarnation et qui essaie d’identifier des éléments dans le génome humain capables de permettre de valider l’hypothèse réincarnationniste de la présence d’un même esprit dans deux corps différents. Paul Von Ward a également esquissé l’hypothèse d’une sorte de psychoplasme (ou génome de l’âme) qui engloberait le génome physique ! Plus précisément, le concept de « génome de l’âme » est le résultat d’une recherche scientifique pluridisciplinaire qui étudie les liens entre vies présentes et vies antérieures en se basant sur les caractéristiques physiques, intellectuelles, créatives, émotionnelles et comportementales des individus analysés. The Reincarnation Experiment relaie sur Internet l’état d’avancement des ces recherches.
En conclusion, pour l’instant aucune expérimentation n’a réussi à valider ou à invalider de manière irréfutable l’hypothèse des vies successives. Néanmoins à ce jour, plusieurs éléments ont été prouvés par des enquêtes scientifiques, notamment :
- l’existence de sujets capables de fournir des informations détaillées sur des individus décédés inconnus d’eux et éventuellement de manifester des caractéristiques de ces individus (talents, habilités, sensibilité…) ou de présenter sur le corps des marques suspectes reproduisant des traumatismes passés,
- l’authenticité des souvenirs de certains enfants souvent liés à des morts violentes ou prématurées,
- l’existence de personnes qui sous hypnose sont capables de revivre des épisodes attribués à la vie d’une personne décédée,
- l’existence de personnes qui en état de veille, rêve ou vision sont capables de fournir des souvenirs vérifiables,
- l’existence de médiums ou clairvoyants qui réussissent à décrire des épisodes d’existences antérieures, dont certains sont vérifiables historiquement.
Au regard de ces faits, on peut supposer que l’avancée de la science, ainsi qu’une approche réellement multidisciplinaire, fourniront des données qui corroboreront à terme la réalité des vies successives.
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