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Accueil du site > Tribune Libre > Faillite de l’école conséquence de l’échec de l’éducation (...)

Faillite de l’école conséquence de l’échec de l’éducation ?

On nous ressasse continuellement que «  l’école n’est plus ce qu’elle était », «  que le bac ne sert plus à rien » et l’on s’empresse d’en rendre les enseignants et le système éducatif responsable. Mais ce n’est pas un enseignant qui écrit cet article, c’est un étudiant.

"Toute tolérance, disait Clémenceau, devient à la longue un droit acquis"

Cet aphorisme traduit ma malheureuse expérience dans une école. On nous ressasse continuellement que «  l’école n’est plus ce qu’elle était », «  que le bac ne sert plus à rien » et l’on s’empresse d’en rendre les enseignants et le système éducatif responsable.

 

Mais ce n’est pas un enseignant qui écrit cet article, c’est un étudiant. Un étudiant qui s’est vu proposer par la ville de Besançon (il faut croire que la ville considère la réussite des élèves comme importantes vu qu’elle se donne les moyens de les aider) un poste dans une école afin d’aider les enfants à faire leur devoirs.

Je peux vous dire que j’ai vite déchanté. Du haut de mes 20 ans, j’ai le sentiment d’appartenir à un autre monde, pourtant, la primaire c’était il n’y a pas si longtemps pour moi. On aurait pu comprendre si j’avais été dans des écoles du genre collège Henri IV pour les primaires coupé des réalités et materné par mes parents. Et pourtant ce n’est pas le cas, j’ai fréquenté de nombreuses écoles, privée en ville, publique à la campagne et je n’ai jamais été confronté à une situation pareille. D’ailleurs pour couper court à toute conclusion hâtive, mon école en question ne se trouve même pas dans un quartier sensible (d’ailleurs, une légende urbaine voudrait que la situation soit bien meilleure là-bas.)

Lorsqu’une majorité de CE2 (puisque c’est la classe dont je suis responsable) peine à lire, à calculer et à écrire il est clair que l’enseignement est en faillite. Seulement, j’ai pu constater autre chose : l’absence totale d’investissement parental.

Laissez-moi vous donner un exemple : Dans les faits, notre rôle se résume à du maintien de l’ordre. Ce terme peut faire sourire mais c’est bel et bien notre travail, éviter que des enfants de 10-12 ans s’attaquent telle une horde (ou peut-être devrais-je dire une harde dans ce cas) à un gamin de 6 ans, éviter aussi que des enfants s’échappent pour aller au bureau de tabac à 12 ans !

Ayant encore foi en la sévérité parentale et ne voulant pas surcharger l’administration de travail en envoyant des avertissements écrits (on notera aussi l’aspect écologique de mon action puisqu’il parait que c’est de mode) nous avions décidé avec nos collègues de nous adresser directement aux parents pour leur faire part des problèmes liés à leur enfants. Pour vous donner une petite idée, j’ai surpris une de mes élève simulant une fellation au squelette de la salle de science ou encore une autre qui surfait sur Facebook (avec son portable) et dont la photo de profil la montrait en sous-vêtements. C’est Marcel Lechien qui aurait été content !

La réaction la plus courante chez les parents est de garder le silence quand il est question de la stupidité de leurs enfants. J’ai l’impression qu’ils gardent ce silence méprisant que vantait Montesquieu. On a parfois l’impression de leur parler de quelqu’un d’autre, c’est toujours les enfants des autres.

On a eu droit dernièrement à ce débat sur le châtiment corporel. Je crois que la République s’immisce dans la vie privée des citoyens que quand ça l’arrange et ne tient pas compte de certaines réalité. La perte de valeurs morales, l’absence de considérations civiques, bref, à mon sens, c’est l’éducation parentale qui engendre cet échec de l’éducation nationale. C’est là que j’en reviens à ma citation première : L’école a été trop tolérante, désormais, tout n’est que droits acquis.

Peut-être me direz-vous pour finir : Mais d’où vient cette perte des valeurs morales et civiques ? Sans doute d’un déclin de l’école elle-même.

Est-ce la poule de la faillite de l’enseignement ou l’œuf de l’éducation parentale qui est arrivé le premier ?

 

Cet article étant mon premier, je fais appel à l'indulgence du lecteur tout en lui rappelant qu'il s'agit plus du partage d'une expérience personnelle que d'une réflexion aboutie.


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57 réactions à cet article    


  • Robert GIL ROBERT GIL 11 février 2012 10:27

    Depuis ces dix dernières années les différentes réformes de l’Education Nationale n’ont eu qu’un seul but, son intégration sur le marché très porteur du projet néolibéral en matière d’éducation. Peu à peu, l’on prépare le passage d’une école publique à des structures privées. Ces transformations s’inscrivent dans une volonté de soumettre les domaines de la recherche et de l’éducation, c’est-à-dire la production et la transmission des savoirs, aux logiques de rentabilité et d’accumulation proprement capitalistes..................
    http://2ccr.unblog.fr/2011/12/19/l%E2%80%99ecole-est-finie/


    • Abou Antoun Abou Antoun 11 février 2012 14:36

      Peu à peu, l’on prépare le passage d’une école publique à des structures privées.
      Cela me parait une évidence, voir détails plus bas.
      L’état se saborde, et se désengage partout, il ne bat plus monnaie ne gère plus le réseau routier.
      L’éducation et la défense seront un jour sous-traitées.
      L’État n’est plus que la vache à lait d’une classe politique totalement corrompue.


    • Abou Antoun Abou Antoun 11 février 2012 19:31

      On ne prépare rien du tout
      Vous n’avez pas assisté à la liquidation de la Régie Renault, des P.T.T., de la S.N.C.F. d’EDF/GDF, etc.. etc.. et vous ne voulez pas croire que l’Éducation Nationale (et la Défense) suivront le même chemin ?
      Voici comment les choses se passeront (un peu comme pour la Police Nationale progressivement remplacée par les milices intitulées ’polices municipales’)

      • Les chefs d’établissements commenceront par évaluer leurs enseignants, ils deviendront de facto DRH et chefs d’entreprise.
      • Les chefs d’établissements auront le droit de recruter et de licencier directement (y compris les personnels titulaires, aussi longtemps que ce mot aura un sens).
      • Les enseignants (comme tous les autres personnels) seront au mieux versés dans la fonction publique territoriale, au pire il deviendront des employés de l’établissement qui les emploie (hypothèse la plus vraisemblable).
      • Les chefs d’établissements seront remerciés pour leur collaboration, en perdant à leur tour leur statut de fonctionnaire et en étant nommés en C.D.D. par les maires ou les présidents d’assemblées régionales. On sera sûr de la sorte qu’ils sont de parfaits lèche-culs (enfin ils sont prédisposés ils n’auront pas trop à se faire violence).
      • Comme pour les universités on promulguera une loi d’autonomie des établissements qui les autorisera à ne plus se conformer à des programmes nationaux, permettant ainsi de supprimer les I.G. et les services centraux.
      L’Éducation sera ainsi entièrement soumise au pouvoir politique alors que dans le système actuel le niveau politique s’arrête aux recteurs.
      Ce processus est déjà engagé, il se poursuit inexorablement. Si vous ne voulez pas le voir ...

    • COVADONGA722 COVADONGA722 11 février 2012 23:23

      bonsoir , Alchimie attribue la vision d’un/des autres au délire , pour le lire réguliérement Alchimie est ou pense etre un des bénéficiaires de la démolition systemique voulue et
      Réelle décrite par Abou Antoun .Le monde révé d’Alchimie c’est le libéralisme versus Dickens .Pour le constat fait par notre jeune auteur cette réalité par vous décrite me vaut à
       moi modeste titulaire du certif de remplir documents administratifs et professionnels à la place de nos jeunes apprentis et ce bien que les dits documents comportent des pictogrammes à la place de questions rédigées.
      Notre ami Alchimie verra de la paranoia la ou je crois percevoir
      une volontée délibérée dans l’abrutissement et l’arasement culturel du peuple le transformant
      en esclave à cerveau disponible pour tf1.
      Asinus


    • ricoxy ricoxy 13 février 2012 08:52

      Le problème est sans doute né depuis que l’Instruction publique est devenue l’Éducation nationale. Les professeurs instruisent : ils transmettent un savoir — encore qu’il y a beaucoup à redire sur le monopole de la transmission du savoir par l’État ; l’éducation, c’est affaire de la famille, qui éduque l’enfant pour en faire un homme intégré dans la société. Dans ce sens, on ne peut que rejoindre l’auteur de l’article.


    • tonton17 11 février 2012 10:36

      Les soixantehuitards ( M. Cohn-Bendit entre autres ) doivent être fiers de leur travail en mai 68 ...et ils continuent au Conseil de l’Europe à Strasbourg !
      ( Europe qui fonctionne très bien comme tout le monde le sait , exemple : les tondeuses à gazon seront interdites le même jour dans toute l’Europe...c’est fondamental ) !!!!


      • Christian Labrune Christian Labrune 11 février 2012 11:01

        La destruction de l’école ne date pas d’hier ; cela a commencé au milieu des années 80, lorsque Chevènement a lancé ce mot d’ordre volontariste et stupide : 80% d’une classe d’âge au niveau du bac. C’était généreux, dira-t-on, mais pourquoi s’arrêter à 80% et ne pas aller jusqu’à 100% pendant qu’on y était, et pourquoi consentir encore au sacrifice de 20% de la dite classe d’âge ? On aurait pu faire mieux encore et modifier la déclaration des droit de l’homme en posant qu’ils « naissent bacheliers (ou licenciés, ou docteurs !) et demeurent libres et égaux en droits ». Cela aurait évité bien des souffrances à tant de malheureux soumis à la nécessité de faire travailler leur cervelle pour réussir.
        Il relevait jusque là de la compétence de l’école d’évaluer le niveau de culture de ceux qu’elle avait la charge d’instruire, et non pas des institutions politiques. Peu à peu, puisque le niveau « montait » (en fait, il y avait de plus de plus de pseudo-bacheliers) le niveau des études pouvait bien baisser en proportion. Ce qui fait qu’on peut aujourd’hui, à l’entrée dans l’université, être incapable de comprendre un texte et plus incapable encore de s’exprimer d’une manière correcte et cohérente.
        Ce sont donc des gouvernement « de gauche » qui se sont chargés de détruire le système d’instruction publique, par des réformes imbéciles que la droite aurait sans doute souhaitées mais qu’il lui aurait été impossible de mettre en oeuvre : c’est tout le corps enseignant qui serait immédiatement descendu dans la rue.
        L’étiquette « socialiste » de ces gouvernements a constitué un parfait anesthésiant et les enseignants n’y ont vu que du feu. Je me souviens encore d’une pétition consternante affichée dans un lycée de la région parisienne : on prétendait, dans une sorte de supplique, informer Jospin, alors premier ministre, que son collègue de l’Education nationale, Allègre, était en train de détruire l’école, feignant d’ignorer que la distance qui séparait ces deux-là concernant les visées sur l’école était à peu près celle qui sépare ordinairement le cul de la chemise. 
        Aujourd’hui, le candidat du parti fossoyeur de l’école républicaine fait tout ce qu’il peut pour s’assurer du vote des enseignants, probablement convaincu qu’il s’agit là du plus imbécile et du plus amnésique des électorats. Un autre, Mélanchon, celui qui veut se faire passer pour l’homo novus de la plèbe, fut aussi ministre de l’Education nationale. Un des plus insignifiants.
        Mon intention ici n’est aucunement de dédouaner une droite tout à fait capable du pire elle aussi. Le malheur des temps, c’est qu’on ne peut plus voter : les partis susceptibles d’être élus sont plus ou moins à la botte des intérêts financiers et les « fronts » populistes qui se prétendent novateurs sont amis des systèmes anciens les plus abjects.
        Christian Labrune


        • Abou Antoun Abou Antoun 11 février 2012 12:00

          Peu à peu, puisque le niveau « montait » (en fait, il y avait de plus de plus de pseudo-bacheliers) le niveau des études pouvait bien baisser en proportion.
          Approbation totale, je suggère simplement de remplacer ’pouvait’ par ’devait’.


        • Christian Labrune Christian Labrune 11 février 2012 12:45

          J’approuve tout à fait votre amendement !
          Il y a des textes de l’OCDE, dont j’aurais du mal à trouver immédiatement la référence - c’est déjà loin - qui expliquent très bien, et fort cyniquement, comment il faut s’y prendre pour détruire les services publics lorsqu’on veut privatiser. Beaucoup de choses ont été écrites sur cette période, incriminant les ministres successifs. Curieusement, rien n’a encore jamais été écrit, à ma connaissance, sur la complicité objective des syndicats de l’Education nationale, en particulier ceux qui étaient regroupés dans la FEN. Je ne parle évidemment pas du SGEN voire de SUD, lesquels étaient souvent le fer de lance des réformes destructrices.
          A la base, il s’est trouvé aussi un nombre considérable de crétins absolus pour dire : on ne peut pas se prononcer sur une réforme si on ne l’a pas mise en oeuvre ; il faut donc essayer. C’est de cette façon que les TPE et autres IDD ont été mis en place. L’amour-propre a fait le reste : quand on est certain d’être un « bon prof », on se croit naturellement capable, même dans un cadre absurde, de faire des miracles. Partant, au vu de résultats pourtant tout à fait illusoires et par auto-persuasion, on se croit fondé à persévérer. En fait, on n’a jamais mis le couteau sous la gorge de personne, il n’y a pas eu de menaces ni de sanctions pour ceux qui refusaient d’appliquer des dispositions qu’ils jugeaient pernicieuses. Un conformisme moutonnier très bien entretenu par les organisations syndicales aura permis cette belle promotion de l’inculture dont nous allons subir durablement les effets.


        • Abou Antoun Abou Antoun 11 février 2012 14:18

          Curieusement, rien n’a encore jamais été écrit, à ma connaissance, sur la complicité objective des syndicats de l’Education nationale, en particulier ceux qui étaient regroupés dans la FEN.
          Bien entendu, la ’cogestion’ a fonctionné à plein régime sous tous les gouvernements de droite comme de gauche, culminant sans doute avec les années Bayrou (l’homme neuf, Mr Propre qui va nettoyer l’E.N. plus blanc que blanc).
          Un des résultats, entre autres, la déqualification du corps enseignant :

          • Titularisation massive de fonctionnaires n’ayant jamais passé un concours (adjoints d’enseignements)
          • Élimination des certifiés des collèges par un recours massif à des personnels issus de l’enseignement primaire en collège (PEGC).

          Toutes ces mesures étaient bien évidemment liées au clientélisme des organisations syndicales soucieuses de satisfaire le plus grand nombre plutôt que de défendre la qualité du service public.

          Toute vérité n’est pas bonne à dire et la complicité de la classe politique avec la voyoucratie syndicale se poursuit (ce sont souvent les mêmes, les postes de délégués syndicaux étant réservés à des personnels encartés et étant considérés comme des rampes de lancement pour des carrières politiques).


        • gordon71 gordon71 11 février 2012 14:26

          si vous lisez le programme de bayrou pour l’éducation et ses 30 propositions c’est la promesse de rendre à ces citadelles et ces féodalités toutes leurs prérogatives et leurs privilèges


          vive le moyen âge à l’école


        • Abou Antoun Abou Antoun 11 février 2012 14:29

          Ce sont donc des gouvernement « de gauche » qui se sont chargés de détruire le système d’instruction publique, par des réformes imbéciles que la droite aurait sans doute souhaitées mais qu’il lui aurait été impossible de mettre en œuvre
          Ce que je résume souvent par la formule :
          « La droite en a rêvé, la gauche l’a fait »
          Exemple, avec les réformes d’Allègre concernant les mutations, les enseignants ont perdu de facto leur statut de fonctionnaires nationaux pour devenir des personnels rectoraux, le but final étant de les basculer dans la F.P. territoriale (c’est un des objectifs de l’évaluation intégrale par les chefs d’établissements) puis de les défonctionnariser complètement. C’était énorme et personne n’a bronché.
          Et ça ne s’applique pas qu’à l’Éducation Nationale.


        • Christian Labrune Christian Labrune 11 février 2012 17:41

          Pour les lecteurs qui n’auraient pas connu de l’intérieur, comme nous (je suis à la retraite aussi depuis trois ans) les moeurs de ce curieux sérail que l’Education nationale constitue et qui souhaiteraient comprendre comment on a pu en arriver là, il faudrait probablement renvoyer aussi à la loi d’orientation du 10 juillet 89 qui ouvrait, à la veille du bicentenaire d’une révolution française dont les socialistes ne laissaient pas de faire leurs choux gras, le chantier de démolition de l’ascenseur social. C’est à partir de cette loi écrite en langage de Tartufe qu’a pu ensuite s’épanouir dans toute sa splendeur une nouvelle tyrannie de la bêtise.

          Le jeune auteur de cet article, qui se demande si c’est bien l’affaiblissement des principes d’éducation qui est à l’origine de la faillite de l’école ignore peut-être qu’à l’origine, l’école se préoccupait surtout d’instruire. Le ministère de l’Instruction publique n’est devenu ministère de l’Education nationale qu’en 1932. Anatole de Monzie, qui en détenait le portefeuille, était en effet très fortement séduit par le fascisme italien. Dans les années noires, sous Carcopino on est revenu, je ne sais pourquoi, à l’Instruction publique, mais cela n’a pas duré très longtemps. A la libération, on aurait bien dû sentir ce qu’il y avait de fascisant dans la dénomination de ce ministère, mais l’habitude s’était installée.

          Il va sans dire que l’éducation est toujours un effet secondaire de l’instruction, mais la réciproque n’est pas du tout vraie : l’éducation peut très bien former des jeunesses nazies ou communistes, des gardes rouges ou des islamistes, en lavant les cerveaux au lieu de les remplir. L’objectif presque avoué des réformes dont on a été témoin ces dernières années, c’est de fournir au patronat une main d’oeuvre très subalterne et assez peu capable, malgré ses diplômes, de revendiquer. Avant la guerre, avec le seul baccalauréat, on obtenait très vite des fonctions d’encadrement, mais si tout le monde est bachelier, il n’y a plus assez de place pour la promotion sociale. Il vaut donc mieux que l’école devienne, pour reprendre un titre devenu célèbre, « La fabrique des crétins ».

          Sans doute, il y aura toujours des gens intelligents et instruits, capables de concourir pour entrer dans les grandes écoles, mais ce sera en dehors du système d’instruction publique. Ceux qui ont des parents aisés pourront peut-être espérer tirer leur épingle du jeu. Pour les autres, il restera le statut d’esclave-citoyen. C’est-à-dire qu’ils pourront voter et choisir la sauce à laquelle ils seront mangés. C’est quand même, par rapport à l’époque d’Aristote, un considérable progrès de la démocratie, non ?


        • Abou Antoun Abou Antoun 11 février 2012 18:53

          @ Christian Labrune,
          Vous faites bien d’insister sur la dérive du système.
          Le remplacement de ’Instruction Publique’ par ’Éducation Nationale’ n’est pas anodin.
          Le rôle de l’École est la transmission des connaissances, bref de l’héritage commun et finalement de ce qui permet la survie de l’espèce. Chaque nouvelle génération doit être au minimum aussi compétente que celle qui précède, spécialement à une époque de technologies avancées.
          L’éducation c’est surtout l’affaire de la famille, le fondement doit en être une morale civile doublée éventuellement pour les familles croyantes de principes religieux dans la mesure où ils sont compatibles avec les lois du pays dans lequel on vit. l’École n’a rien à faire là-dedans. Bien sûr, les manquements aux règles de vie communautaire doivent être sanctionnées par l’école comme ils le seront plus tard par l’employeur, le syndic d’immeuble, la police, etc. cela constitue aussi une forme d’éducation, malheureusement fondée sur la répression, mais c’est mieux que rien en cas de défaillance de la famille (cas souligné par l’auteur).
          Je me souviens encore d’une pétition consternante affichée dans un lycée de la région parisienne : on prétendait, dans une sorte de supplique, informer Jospin, alors premier ministre, que son collègue de l’Education nationale, Allègre, était en train de détruire l’école, feignant d’ignorer que la distance qui séparait ces deux-là concernant les visées sur l’école était à peu près celle qui sépare ordinairement le cul de la chemise.
          Je me souviens de cela aussi, je pense que c’était en 1997.
          Nous n’avons jamais vu avant Allègre un ministre dénigrer publiquement l’administration dont il avait la tutelle. c’est une première dans l’histoire de la république.
          C’est pourquoi, je n’accorderai plus aucune confiance à aucun politicien se prétendant ’socialiste’ pour la gestion des problèmes de l’enseignement. Il fera ce qu’on toujours fait ses prédécesseurs de droite comme de gauche, les enseignants étant en somme anésthésiés par les courroies de transmissions que sont les syndicats (ou ce qu’il en reste).


        • gordon71 gordon71 11 février 2012 19:31

          christian labrune 


          ce que vous décrivez ne date pas de 89

          c’est dès le départ le projet de Jules ferry « mettre fin aux cycles des révolutions » et mettre au pas la classe ouvrière

        • Christian Labrune Christian Labrune 12 février 2012 10:27

          L’allusion à Jules Ferry est quand même devenue depuis vingt ans, vous en conviendrez sans doute, une espèce de tarte à la crème constamment utilisée par les « pédagogues », particulièrement ceux qui batifolaient dans les IUFM et dans certains corps d’inspection chargés de faire passer en force des réformes idiotes, à seule fin de discréditer des républicains qualifiés de « réactionnaires », - dont je suis !- qui ne voyaient pas la necessité de démolir un système qui avait fait ses preuves pour organiser, par toute sorte de dérégulations successives, la grande chienlit que nous pouvons maintenant observer. Il ne s’agissait évidemment pas de maintenir tel quel un ordre ancien, des réformes étaient nécessaires, mais ce qui s’est appelé « réforme », c’est en fait une espèce de révolution culturelle à la chinoise qui a produit ce que nous voyons aujourd’hui : l’illettrisme au niveau du bac. Gigantesque progrès !
          Jules Ferry n’était certes pas un révolutionnaire, il était tout à fait colonialiste, mais ce ne sont pas des socialistes, lesquels se réclament encore d’un Tonton partisan de l’Algérie française et de la guillotine pour résoudre les problèmes coloniaux à l’époque du gouvernement Guy Mollet, qui seraient fondés à le lui reprocher.
          Jules Ferry, c’est une autre époque. Mais si vous lisez le rapport Attali (pourtant dirigé par un socialiste) à propos de l’école, vous verrez quand même qu’au lendemain de la guerre, si le nombre d’enfants d’ouvriers dans les grandes écoles était faible, il n’a depuis cessé de diminuer. On peut bien, injecter des bacheliers de banlieue méritants à Sciences Po (je ne sais plus trop où en est ce projet), je doute fort qu’à long terme ces sortes de rustines puissent être vraiment efficaces. Elles montrent surtout que le système est en bout de course, hors de toute rationalité, et ne vit plus que d’expédients.


        • jak2pad 13 février 2012 03:44

          Entièrement d’accord avec vous


          J’ai l’impression que vous connaissez la maison « Educ’Nat » de l’intérieur.
          malheureusement elle ressemble de plus en plus à la maison Usher.
          Ayant eu le privilège de travailler pas mal de temps dans une Université de Lettres anciennement réputée ( à l’étranger du moins), je peux confirmer les effets dévastateurs de cette baisse qui n’est même plus inquiétante.
          Nous sommes déjà plus loin.
          Et si 80% de nos lycéens deviennent bacheliers, sans même le vouloir particulièrement, l’Université elle aussi usine bon an mal an pas loin de 200.000 mastères au niveau totalement effrayant.
          Il est possible de se demander ce que cela donnera dans un avenir proche.

        • ricoxy ricoxy 13 février 2012 09:04
          « La structure actuelle du système éducatif considérée comme archaïque, est appelée à disparaître au profit de structures plus souples, largement soumises aux lois du marché aussi bien dans leurs débouchés que par leur fonctionnement interne. L’institution scolaire proprement dite n’aura plus qu’à assurer la socialisation des jeunes et à leur inculquer, non plus essentiellement des savoirs, mais des compétences devant garantir leur employabilité et leur adaptabilité ».

          Rapport de l’OCDE de 1998


        • ricoxy ricoxy 13 février 2012 09:18

          « La droite en a rêvé, la gauche l’a fait »

          Ou pour parodier la pub d’un célèbre entraîneur : La Gauche tient les promesses que la Droite n’a pas osé faire


        • Abou Antoun Abou Antoun 13 février 2012 13:22

          @jack2pad
          Ayant eu le privilège de travailler pas mal de temps dans une Université de Lettres anciennement réputée ( à l’étranger du moins), je peux confirmer les effets dévastateurs de cette baisse qui n’est même plus inquiétante.
          Les profs d’université ont essayé eux aussi de faire de la résistance, bref de maintenir le niveau des études universitaires, quel que soit le public.
          Le chantage qu’on exerce sur eux est relativement simple, le nombre d’enseignants chercheurs (maîtres de conférence, professeurs des universités) est proportionnel au nombre d’étudiants inscrits dans la filière. Libre à vous de scier la branche sur laquelle vous êtes assis.
          Message reçu !
          Les jurys de fac sont depuis quelques années de plus en plus laxiste et les diplômes universitaires s’obtiennent à l’ancienneté.
          PS : C’est du vécu !


        • bluerage 11 février 2012 11:15

          Eh oui, les parents d’aujourd’hui ne contrôlent plus rien, soit ils font des gosses parce qu’ils ne peuvent avoir de chien et pour toucher les allocs, soit ils investissent tout dans leur moutard et en font des demi dieux, veulent être leur pote plutôt que leur éducateur, et en font finalement des paumés sans repères qui ne pensent qu’à leur petit cul et à leur petite gueule, des narcisses en fin de compte.

          Et l’école face à ça ne fait rien, elle enlève leur autorité aux profs pour la transferer aux parents et pour en rajouter dans le narcissisme et la démagogie, fait du môme le « centre du système éducatif ».

          Bref, on est pas sorti de l’auberge...


          • gordon71 gordon71 11 février 2012 11:29

            il me semble que le tableau est plus nuancé que le désastre absolu


            nombreux sont ceux parmi les éducateurs qui ont cessé de culpabiliser en exigeant le respect et en usant de l’autorité nécessaire, préalable au travail studieux et à la sérénité requis pour réfléchir et apprendre.

            certains d’ailleurs n’ont jamais cédé aux sirènes progressistes et n’ont jamais abdiqué, en essayant de masquer ce rapport de pouvoir et d’inégalité de statut entre maître et élève, qui me semble lui aussi nécessaire.

            la marchandisation de l’école est en route, c’est vrai, ceux qui ont voté pour le traité européen ne devraient pas s’en offusquer, c’était la seule rubrique lisible et compréhensible de ce monument d’enfumage.

            je pense que tout n’est pas perdu, les enseignants, les partenaires de l’école et les parents des élèves en particulier, sont demandeurs de cadre, d’autorité et d’exigence, les élèves ne mettent pas longtemps à comprendre que cette exigence est une forme de respect de l’institution envers eux mêmes.`

            Donc tout est en place pour que chacun remette les discours laxistes, faussement généreux et compréhensifs, réellement démobilisateurs à leur place, à la poubelle.


            • Abou Antoun Abou Antoun 11 février 2012 14:41

              C’est exact à tous les niveaux et particulièrement à l’école primaire ou de nombreux instituteurs (pardon des ’professeurs d’école’) ont fait et font toujours de la résistance en continuant à enseigner ’en cachette’. Merci à eux, il faudra leur élever un jour un monument.


            • Stege Heide 11 février 2012 13:16

              Un grand merci à vous pour votre appréciation.


            • Ptetmai 11 février 2012 15:56

              La « grand-mère », jeune homme, s’apprend naturellement en écrivant à ses correspondants sans faire d’erreurs (pas de fautes, laissons ça aux curés) ) pour ne pas passer pour un nul.

              Qu’on commence par le commencement :

              Interdire la méthode syllabique et aider modestement et sans crainte l’enfant à maîtriser la méthode naturel et globale pour savoir vraiment lire vite et bien, donc silencieusement, sans bouger les lèvres en comprenant ce que ses yeux seuls ont transmis au cerveau directement 

               is vuos pvueoz lrie ccei, vuos aevz asusi nu dôrle de cvreeau. Puveoz-vuos lrie ceci ? Seleuemnt 55 porsnenes sur cnet en snot cpalabes.Je n’en cyoaris pas mes yuex que je sios cabaple de cdrpormendre ce que je liasis. Le povuoir phoémanénl du crveeau huamin. Soeln une rcheerche fiat à l’Unievristé de Cmabridge, il  n’y a pas d’iromtpance sur l’odrre dnas luqeel les lerttes snot, la suele cohse imotprante est que la priremère et la derènire letrte du mot siot à la bnone palce. La raoisn est que le ceverau hmauin ne lit pas les mtos par letrte mias ptuôlt cmome un tuot. Étonannt n’est-ce pas ? Et moi qui ai  tujoours psneé que svaoir élpeer éatit ipomratnt ! Si vuss poevuz le lrie, fitaes le svirue !!! 

              Célestin Freinet,* reviens ! Ils sont de plus en plus incapables de vraiment lire et surtout comprendre ce qu’ils lisent ! 

              Célestin aurait fait des miracles avec l’ordi à l’école et on serait obligé de bannir les textes de manuels de lecture idiots. 

              Autre test de lecture : tendez un texte à quelqu’un, si vous l’entendez lire, aussi diplômé soit-il, c’est qu’il en est resté au stade scolaire.

              IL NE SAIT PAS LIRE



              • Abou Antoun Abou Antoun 11 février 2012 19:10

                Bonjour Ptetmai,
                Merci de nous rappeler ce test intéressant. La première fois que j’y ai été soumis cela m’a fait un choc. Cependant vous mélangez implicitement deux choses.
                La maîtrise (totale) de la lecture d’une part et l’apprentissage de la lecture. Un test de maîtrise comme celui que vous proposez a une valeur mais ne donne aucune indication sur la méthode d’acquérir les compétences, bref ne permet de tirer aucune conclusion dans ce domaine.
                Nous utilisons une écriture alphabétique, c’est à dire qu’il y a correspondance, entre les signes (les symboles, les lettres quoi) et les sons. Pourquoi vouloir cacher cela à nos têtes blondes (ou brunes) ?
                Je ne prétends pas que cette méthode de transcription du langage est la meilleure, les chinois utilisent depuis des millénaires un autre système, mais c’est celui dont nous avons hérité.
                Cela dit la méthode du B.A. BA se doit d’être agrémentée de lecture de textes réels et simples pour ne pas être ennuyeuse ou ridicule et démotivante. Aux auteurs de manuels de se creuser un peu. Bref il n’y a aucune raison d’être contre une dose de ’global’ en parallèle pour augmenter la motivation, mais une méthode globale pure n’est fondée que sur la mémoire visuelle et pas sur la logique, la raison.


              • crazycaze 11 février 2012 16:03

                Votre appréciation et votre analyse sont empreintes de vos préjugés et valeurs propres, et à partir d’une toute petite expérience personnelle vous rendez compte de façon simpliste et pleine de poncifs d’une problématique fort complexe dont les variables sont nombreuses.

                De nombreuses mutations, culturelles, sociologiques, socio-économiques, technologiques, mais aussi idéologiques et politiques constitutent des dimensions que nous ne pouvons ignorer pour comprendre la scolarisation des enfants, les programmes et les conditions mêmes de ces enseignements, l’école et ses professionnels.

                Les politique de droite qui sont succédées n’ont eu qu’un seul souci, rendre improductif tout ce qui est de l’ordre du service public pour que l’offre privée se place dans un contexte concurrentiel favorable. La scolarisation n’échappe pas à cette volonté mercantile.

                Chaque année on nous dit que les performances des élèves sont de plus en plus bassespar rapport aux années précédentes, et chaque année nous voyons le nombre de bacheliers augmenter ainsi que le nombre de mentions... J’ai fait il y a quelques temps une recherche sur l’estimation qui avait été faite à l’entrée en 2e du niveau des élèves qui en terminale avaient explosé le nombre de réussites et de mentions au bac. Selon l’estimation, ils étaient catastrophiques à l’entrée en 2e !!! Cherchez l’erreur...

                On exige des élèves qu’ils aient les mêmes performances en français et en mathématiques qu’autrefois.... du temps où ces matières constituaient à elles-seules un volume horaire équivalent à la moitié du temps scolaire. Aujourd’hui, les enfants font des initiations aux sciences, de l’informatique, de l’anglais, etc. autant de matières qui n’existaient pas dans l’enseignement. Le volume d’enseignement du français et des maths a donc baissé. Or, nos capacités cognitives ne vont pas changer du jour au lendemain, et nos capacités d’apprentissage et de rétention d’un cours demeurent les mêmes. Il est donc logique que le niveau de performance sur ces deux matière baisse par rapport au temps où elles constituaient l’essentiel de l’enseignement.

                Quant aux parents... les conditions mêmes de leur possibilité d’exercer un rôle éducatif se sont dégradées. Mais il ne faut pas croire que d’être sévère suffit... c’est mal connaître là encore la diversité des problèmes, des conditions mêmes d’exercice de la parentalité. Aux difficultés économiques de plus en plus criantes, générant de plus en plus de stress, de moins en mons de disponibilité, viennent se greffer des idéologies mercantiles, consuméristes et de dénigrement systématique de tout ce qui est « intellectuel ». Les media, mais aussi nos « élites » politiques, abondent de crétins qui affichent de façon clinquante leur réussite financière malgré leur échec scolaire et leur QI d’huître anémiée. Comment voulez-vous alors qu’un môme, dans de telles conditions socioculturelles, puissent voir dans l’école et les performances scolaires les conditions sine qua non d’une réussite personnelle ?

                Enfin, pour ce qui est des enseignants eux-mêmes, si l’Ecole Normale formait bien sur 3 ans des insituteurs, plus ou moins compétents, ayant plus ou moins la fibre pédagogique, les IUFM se sont révélées catastrophiques, que ce soit au niveau des contenus (absence de pédagogie, psychologie de l’enfant en option, sur-intellectualisation par les didactiques et les sciences de l’éducation) ou dans les modalités de sélection des candidats. Une étude avait même montré que la réussite au concours était statistiquement liée aux notes en français et en maths du bac. Or, pour bien enseigner, une tête bien pleine ne suffit pas - cela est également vrai au plan universitaire - encore faut-il avoir le goût, l’intérêt pour cette relation pédagogique. Malheureusement, les IUFM comptaient davantage sur leurs bancs des gens qui faisaient le métier d’enseignant par défaut, ayant échoué dans leurs plans de carrière initiaux, et qui s’étaient finalement tourné vers ce débouché (vacances + sécurité de l’emploi), ne pouvant se résoudre à s’engager dans l’armée ou la police !!

                Enfin, le nombre d’élèves, et parmi ces élèves, le nombre d’élèves issus de famille en grande difficulté, peut avoir selon le contexte socio-economico-culturel une incidence sur les performances scolaires, encore que cela dépende beaucoup de l’équipe enseignante, et du soutien dont l’école peut bénéficier de la municipalité. J’ai vu à Arras une école maternelle de ZEP où 22 enfants sur 24 avaient les deux parents au chômage, des enfants arrivant survoltés, manquant de sommeil, dans une école peut amène et avec une équipe pédagogique aussi désabusée qu’incompétente... et j’ai également vu la même année une école maternelle située également en ZEP à Marseille avec des locaux accueillants et surtout une équipe pédagogique extraordinaire, et des enfants qui malgré les difficutés de vie, s’épanouissaient, et étaient arrivés pour certains à faire lever leurs parents pour qui les amène à l’école alors qu’ils étaient en grande précarité et au bord de la désocialisation.

                Tout discours simpliste et généralisant sur des problématiques aussi complexes ne peut éviter de tomber dans l’écueil de la caricature grossière et l’erreur.


                • Stege Heide 11 février 2012 22:33

                  « Votre appréciation et votre analyse sont empreintes de vos préjugés et valeurs propres » Clairement, je n’ai pas revendiqué le contraire. D’où la présence des petites phrases en italiques à la fin.

                  Aussi, vous noterez que mon texte est subjectif mais impartial ce qui explique cette absence de données politiques, économiques ou technologiques que vous citez. D’ailleurs, vous le dites mieux que moi, j’écris « à partir d’une toute petite expérience personnelle » et un cadre tout aussi restreint. Ce qui, à mon sens ne dénue pas le discours d’intérêt.  Parce qu’il s’agit d’une seule école, on ne peut noter certaines dérives ? Vous décrivez une école maternelle de Arras mais la situation (parentale, sociale, ...) de certains élève dans mon école est la même ce qui n’empêche pas ces même élèves de travailler, de tenter de sortir du lot. On en revient à ces fameuses valeurs morales à laquelle je pensais. Malgré le chômage, l’abrutissement de masse via la TV, une rigueur économique, certains parents apprennent à leurs enfants des valeurs et les pousse à la réussite. L’école est gratuite et ne dépend pas de critères matériels.

                  « Mais il ne faut pas croire que d’être sévère suffit... c’est mal connaître là encore la diversité des problèmes, des conditions mêmes d’exercice de la parentalité. »

                  Ils se trouvent ici mes préjugés ? Je n’ai pas encore eu la chance d’élever un enfant mais j’imagine que la sévérité ou du moins une certaine obéissance (ne pas voir ici l’enfant servile ou que sais-je encore !) est une part de l’éducation. Je me doutais que mon âge serait préjudiciable pour ce genre de sujet.


                • crazycaze 11 février 2012 23:33

                  En me relisant, j’ai trouvé également que j’avais été un peu « sévère » envers vous, et j’espère que vous m’en excuserez... mais je suis un peu las des généralisations et des idées toutes faites qui consistent à attribuer à Paul (les parents) ou à Jacques (l’EN) la prétendue faillite de l’école publique.

                  Rassurez-vous, votre âge n’est pas en cause, et votre article pourrait tout aussi bien être le fruit de quelqu’un d’âgé. Non, ce que je vous reproche, c’est à partir d’un expérience restreinte d’en tirer des généralisations abusives, tout comme certains sociologues tirent des plans sur la comète à partir d’une étude de cas sur quelques individus, là où des approches plus scientifiques en nécessiteraient des centaines pour pouvoir se prononcer avec toutes les prudences qui s’imposent.

                  La sévérité dont vous parlez me dérange car elle peut revêtir différentes formes, et les études qui ont porté sur le développement de l’enfant soumis à des pratiques éducatives sévères (autoritaires) en ont montré les limites et les failles, et les conséquences négatives sur le devenir des enfants, quand elles ne sont pas dramatiques du fait d’une sévérité disproportionnée. Ce qui semble le plus adapté dans nos cultures occidentales est une éducation faite à la fois d’amour, d’affection, et de contrôle. Comme chez tous les mammifères, le jeune apprend à partir de différents individus qui interagissent avec lui et/ou font partie de son environnement et qu’il peut observer. Si le système dans lequel il grandit est « perverti », il apprendra à se comporter d’une certaine façon de manière à s’adapter à ce système. Et en absence de connaissance d’autres systèmes, il ne pourra même pas imaginer que le système dans lequel il grandit est complètement dysfonctionnel. C’est ce qu’on observe avec les enfants vivant en vase clos et victimes de différentes formes de maltraitance. Comme chez tous les mammifères sociaux, et c’est particulièrement vrai chez nos cousins primates, à mesure que l’enfant grandit on attend de lui qu’il se conforme aux règles sociales régissant le groupe, et l’on passe d’une grande tolérance à des réprimandes plus ou moins appuyées aux manquements.

                  Pour le jeune enfant, les individus avec lesquels il a établi des liens d’attachement sont des référents sociaux. Pour comprendre l’environnement, il se sert de l’observation des actions et des réactions de ces individus. Ainsi, la peur du médecin peut être déclenchée dans les première visites par l’angoisse de la personne qui l’accompagne. C’est cette angoisse qui confère au contexte son aspect anxiogène, pas le médecin, ni le facteur nouveauté (en général) ni même l’objet de la consultation. C’est également le cas pour l’angoisse de séparation pour l’entrée en crèche ou à la maternelle... Le problème des conditions matérielles est davantage à considérer dans la façon dont il affecte la disponibilité psychologique des parents à l’égard de l’enfant. Vous pouvez être très riche comme très pauvre et ne pas arriver à vous rendre disponible... et le fait d’être dans le même espace que l’enfant et ce durant de nombreuses heures ne garantit en rien la disponibilité, l’attention que vous lui accorderez.

                  Et le fait de savoir tout ça ne m’a pas empêché de me comporter parfois comme un vrai CON avec mes enfants... mais à la différence des autres parents, moi je savais à quel point et je disposais de quelques outils qui me permettaient d’en atténuer la portée. 


                • Abou Antoun Abou Antoun 12 février 2012 00:22

                  Chaque année on nous dit que les performances des élèves sont de plus en plus bassespar rapport aux années précédentes, et chaque année nous voyons le nombre de bacheliers augmenter ainsi que le nombre de mentions... J’ai fait il y a quelques temps une recherche sur l’estimation qui avait été faite à l’entrée en 2e du niveau des élèves qui en terminale avaient explosé le nombre de réussites et de mentions au bac. Selon l’estimation, ils étaient catastrophiques à l’entrée en 2e !!! Cherchez l’erreur...
                  Christian Labrune vous donne la réponse dans son premier post, lisez le plus attentivement.
                  J’en rajoute une couche au passage.


                • Abou Antoun Abou Antoun 12 février 2012 00:41

                  Malheureusement, les IUFM comptaient davantage sur leurs bancs des gens qui faisaient le métier d’enseignant par défaut, ayant échoué dans leurs plans de carrière initiaux, et qui s’étaient finalement tourné vers ce débouché (vacances + sécurité de l’emploi), ne pouvant se résoudre à s’engager dans l’armée ou la police !!
                  Réflexion gratuite, sans fondements et mesquine.
                  On peut dire cela de toutes les professions.
                  Ceux qui sont vendeurs n’ont pas pu être chefs de rayons, ceux qui sont inspecteurs de police n’ont pas pu être commissaires, ceux qui sont médecins généralistes n’ont pas pu être spécialistes, etc.. Bref, nous sommes tous des ratés (sauf si on prend en compte le fameux principe de Peter, mais c’est une autre histoire...).
                  Je vous dirais simplement la chose suivante. Ceux qui intégraient les IUFM (ou bien auparavant les CPR) étaient les gens qui avaient réussi un concours de recrutement. Les taux de succès dépendent des époques et des disciplines aujourd’hui il est facile d’être, par exemple, prof. de maths (plus personne ne veut l’être et on n’arrive pas à pourvoir les postes disponibles) mais cela n’a pas toujours été ainsi.
                  Bien que le recrutement des candidats se fasse à des niveaux allant de Bac+3 à Bac+5 selon les concours, le nombre de postes mis au concours représentait souvent 10% des candidats.
                  Les gens qui avaient ’gagné leur stage’ étaient donc les meilleurs suivant les critères définis par l’administration elle-même. Les décrire comme des bons à riens, des frustrés et des paresseux est une injustice que je ne peux admettre.


                • crazycaze 12 février 2012 01:17

                  J’ai enseigné en IUFM et fait partie d’un laboratoire de recherche situé dans un IUFM. Je n’ai absolument pas dit que ces étudiants étaient des fainéants, des incompétents, etc. Le constat est que la grande majorité ne se destinait pas à enseigner en tant qu’instituteur lorsqu’ils ont commencé leurs études, et parmi les recalés, beaucoup avait pourtant la vocation, mais les critères de sélection ne reposent en rien sur les qualités de pédagogue. J’ai parmi mes meilleurs amis quelqu’un qui est devenu instituteur après avoir fait une licence de maths, un DUT informatique, et a finalement intégré l’Ecole Normale.. et qui s’est révélé être un excellent instituteur, apprécié par ses élèves comme par leurs parents. Et pour avoir visité de nombreuses écoles maternelles, je sais à quel point certains ne sont pas là par vocation, et leur incompétence comme leur inadaptation à ce métier peut avoir des conséquences très néfastes sur les apprentissages précoces et l’image de l’école dans les représentations de l’enfant. Oui, c’est vrai pour beaucoup de métiers... mais c’est dommage que la sélection se fasse sur des critères très éloignés des qualités premières qui font un bon enseignant.

                  Quand nous avons voulu avec quelques maîtres de formation proposer de créer une filière de spécialisation pour les maternelles, car à ce niveau les didactiques des maths et du français n’ont pas grand chose à faire, et sachant que par contre la psychologie de l’enfant étant une option très peu prisée par les étudiants (- de 20%) et pourtant plus que nécessaire à ces âges, nous nous sommes heurtés aux caciques qui ne voulaient rien entendre (syndicats, administration). Plus logique d’admettre en effet que quelqu’un qui a passé 20 ans à enseigner en primaire puisse enfin grâce à ses points obtenir un poste d’enseignant dans l’école maternelle juste à côté de chez elle, même si ce n’est pas du tout le même travail... et tant pis pour les pots cassés.


                • crazycaze 12 février 2012 01:24

                  Au fait, en relisant votre dernier commentaire, ne serait-ce pas vous qui assimilez le fait de s’engager dans le police ou l’armée comme étant réservé aux fainéants, aux bons à rien et aux frustrés ???  smiley !!!

                  J’ai poussé un peu le trait, j’admets, mais si vous avez cotoyé les bancs des IUFM, vous ne pouvez pas raisonnablement contredire le fait que la majorité des étudiants n’ont pas entamé leurs études à la sortie du BAC pour faire instituteur.


                • jak2pad 13 février 2012 03:56

                  une bien longue contribution, et tout cela pour nous informer de votre largeur de vue .

                  Franchement je préfère l’article de l’auteur, que j’ai trouvé intéressant, instructif et bien agréable à lire.
                  Il n’est pas pontifiant, et n’abuse pas de ces stéréotypes vraiment usés et assez peu crédibles, comme par exemple les élèves voués à l’échec et qui font des mentions au bac. C’est une blague, non ?

                  Cependant j’ai trouvé votre dernière phrase pleine de bon sens, c’est une critique très dure de tout ce que vous avez écrit au-dessus.
                  .Je regrette que vous ne l’ayez pas choisie toute seule à la place de ce long développement indigeste.

                • crazycaze 13 février 2012 15:18

                  Non, ce n’est pas une blague, désolé, c’est tout ce qu’il y a de plus authentique. Pour le reste, je reconnais que cela puisse paraître pontifiant, mais la complexité ne se traite pas avec des phrases lapidaires et des idées pré-conçues.


                • xray 11 février 2012 17:27


                  Enseignement 

                  Il serait peut être bon réfléchir au rôle de l’enseignement. 

                  Dans notre système européen, le rôle de l’enseignement est de produire des crétins à la chaine. C’est peut être à ce niveau qu’il conviendrait d’intervenir. Il ne faut pas compter sur les élus. 

                  Le savoir est contagieux.  Heureusement, grâce à dieu,  les enseignants sont vaccinés. 
                  Dans ce contexte, le débat sur le nombre des enseignants est sans intérêt 

                  Le BAC : « Permis à l’ignorance de naviguer sur un océan de mensonges. » 


                  Les
                  Français sont revenus à la situation du début des « années 40 ». 
                  Ils sont soumis à : 

                  - Une monnaie d’occupation ; 

                  - Des journalistes d’occupation ; 

                  - Des mœurs judiciaires dignes du nazisme ; 

                  - Des collabos financés et au service de qui ? L’Europe,  les Américains, ou le Vatican ? 

                  Néanmoins, dans les moyens mis en œuvre par l’Europe pour asservir les foules on reconnaît les méthodes de curés : 

                  - « Générer l’incompréhension, les désordres, la délinquance, la criminalité, l’injustice,  la misère, les maladies, les épidémies, les conflits,  les guerres, les famines, etc. » 
                  Le tout reposant sur l’ignorance permanente et des flots de mensonges sous lesquels les médias noient les individus. 

                  L’Europe est soumise au dictat de l’axe CIA-Vatican. 
                  Seule la géographie distingue la CIA du Vatican. Pour le reste, c’est pareil. 

                  - Les mêmes intérêts, les mêmes méthodes, les mêmes moyens, les mêmes personnes ! 

                  - Les curés manipulent. Ils contrôlent le premier et le plus grand réseau de renseignement. Ils vivent de la misère qu’ils produisent. Ils gagnent à pourrir la vie du plus grand nombre. 

                  - Les américains manipulent. Ils imposent aux pays européens tout ce qu’ils ne veulent pas chez eux. Etc. 

                  La « cuisine » diabolique des croyances (Le complot des blouses blanches et des soutanes) 
                  http://levirusmachin.hautetfort.com/archive/2010/11/27/la-cuisine-diabolique-des-croyances.html 




                  • Abou Antoun Abou Antoun 11 février 2012 21:35

                    @ Alchimie

                    "Dans notre système européen, le rôle de l’enseignement est de produire des crétins à la chaine"

                    ça vient d’où cette certitude ?
                    Faudra prévenir les enseignants, parce qu’ils ne sont pas au courant de cette directive.

                    Bonjour,

                    Vous êtes loin d’être naïf, comme le montrent vos interventions ayant un rapport avec l’enseignement ou non, et même quand nous divergeons sur certains points.

                    Cela dit, vous avez décidé de jouer aujourd’hui les Candide. Peut-être est-ce un réflexe corporatiste d’un professeur en exercice et soucieux de mener à bien sa mission envers et contre tout. Nous savons que vous n’avez pas la tâche facile, et il est logique et naturel que vous vouliez défendre la profession (que personne n’attaque franchement ici).

                    Bien, vous ne recevrez jamais la consigne de faire des crétins mais en fait l’E.N. en fabrique à la pelle et cela n’est pas nouveau. C’est parce que les mots émulation, excellence, ont disparu ainsi que toute méthode pouvant dégager une élite. Il y a donc un alignement par le bas et ce processus est sans fin, le bas de l’année n+1 étant plus bas que celui de l’année n. Le but n’est donc pas de former des têtes bien pleines ou bien faites mais des citoyens lambda destinés à faire un boulot répétitif quelconque, à être de bons consommateurs, à ne pas se poser de questions et à ne pas se rebiffer. On sert donc un ’bagage minimum’ juste compatible avec la tenue d’un emploi utile dans la logique capitaliste.

                    Ce qui est curieux c’est qu’on refuse d’appliquer à l’enseignement général les méthodes que l’on estime bonnes pour le sport. On dit bien que les succès de nos sportifs de niveau international suscitent des vocations, c’est couramment admis. Alors pourquoi ne pas mettre toute son énergie à entraîner des prix Nobel, des médailles Fields. Ayant travaillé plusieurs années au Canada j’ai été responsable de la formation des équipes du ’Concours Canadien de Mathématiques’ organisé par l’Université de Waterloo. Je puis vous assurer que toute l’École était très fière des résultats de son équipe et que meilleurs étaient ces résultats et plus important était le nombre des inscrits l’année suivante. 

                    Quand nos fonctionnaires et nos politiciens voudront bien se mettre dans la tête que ce qui est bon pour l’élite est bon pour la masse ? Les gens ont besoin de modèles, c’est la nature humaine, c’est comme ça.


                  • gordon71 gordon71 12 février 2012 01:30

                    sur la fabrique des crétins :


                    je crois qu’il y à un peu de vrai la dedans
                    je considère que le système éducatif fonctionne comme une centrifugeuse, les éléments les plus « légers » étant automatiquement expulsés vers l’extérieur, maintenus le plus longtemps possible dans le circuit mais dans des filières de relégation 
                     on peut prendre aussi la métaphore de la tour de distillation les formations sont fortement hiérarchisées et sélectionnent de bas en haut selon les besoins du monde du travail

                    lycées professionnels= ouvriers et chefs d’équipe

                    BTS DUT cadres moyens techniciens

                    écoles d’ingénieurs = cadres et dirigeants

                    l’université est un peu à part elle forme essentiellement des fonctionnaires en particuliers les enseignants

                    par ailleurs les juristes et les médecins

                    en fait l’école opère un tri social, et produit notamment, mais pas seulement grâce à l’échec scolaire, des non qualifiés très utiles pour tout un tas de tâches non qualifiées promises à un grand développement les services aux personnes

                  • brad 11 février 2012 18:06

                    Pour comprendre la cause de l’échec de l’éducation parentale, vous devez absolument lire l’article suivant :
                    http://knol.google.com/k/la-cause-de-l-homosexualit%C3%A9#


                    • crazycaze 12 février 2012 00:47

                      Article à lire absolument pour comprendre à quel point la psychanalyse et ses prophètes fait dire et croire n’importe quoi !! Un fatras d’une bêtise consternante et dangereuse parce que se donnant les apparences d’une approche rigoureuse, voir scientifique. Donald Winnicot, qui bien que psychanalyste n’a pas dit que des conneries, et plus encore John Bowlby, ne méritaient pas d’être cités dans un tel article. Quant à Richard Tremblay, bien que reconnu, ses travaux et ses interprétations sont très contestées. 


                    • non667 11 février 2012 22:43

                      bravo pour notre jeune stege qui a perçu tout de suite une faille du système qu’il permette à un vieil observateur d’ajouter les siennes .qu’il pourra confronter à la réalité a venir
                       voila qui résume et complète toutes les réactions ci -dessus .

                      les mauvaises méthodes/ réformes 68tardes ne sont pas des erreurs mais font parti d’un COMPLOT qui vise a démolir l’éducation nationale et au delà la nation /société française

                      l’école de jules ferry avant 1966 (début des réformes) permettait l’instruction et l’ascension sociale sans discrimination sociale je peux en témoigner étant dans une école ou il y avait 50% d’enfant d’origine polonaise . Des siècles (depuis Charlemagne comme dit la chanson )d’expérience ont permis d’affiner les méthodes pédagogiques a l’école et une bande de trouduc n’ayant jamais enseigné (ou s’étant planqués dans l’inspection , la direction , le syndicalisme pour fuir les élèves ! )viendrait tout démolir et imposer leurs élucubrations !!!!!!!!

                      les ministres , les inspecteurs ,la hiérarchie , les pédagogues institutionnels (genre philippe meirieu ) n’étant pas des imbéciles ces réformes aberrantes (math moderne ,méthode globale ,notation par lettre ., suppression des notes , suppression du bepc , contrôle continue ,suppression du bac si,si il en a été question . ..etc .... ) ne peuvent êtres des erreurs mais un complot destiné a démolir l’école de jules ferry .
                      la méthode pour les imposer étaient staliniennes, sorties au printemps ,formation d’une demie journée en juin , applicables à la rentrée suivante . les manuels n’étant pas encore sortis ., toutes remarques /contestations publiques valait a l’auteur une dénonciation et une visite de l’inspecteur et un rapport assassin à la clef et une note ( si,si il n ’est pas question de la supprimer celle là, il est même question qu’elle soit mise par les chefs d’établissement ???? voir plus haut abou antoun  !).proche du renvoi pour incompétence !

                      preuve/motif de ce complot : la déclaration de cohn bendit sur les universités en mai 68 (revue à la télé en 2008 ) en substance :" inutile de promouvoir a classe ouvrière dans l’enseignement supérieur ils deviendront les plus fidèles valets du capitalisme "
                      dans un contexte de rivalité capitalisme / communisme russe pour les rouges /roses il fallait en 68 faire échouer la société française pro-capitaliste en sapant l’éducation nationale de l’école à l’université , en formant les élèves a la revendication (délégués élèves ,délégués parents ) (aujourd’hui et en 2002 envoyés dans la rue ! )
                      pendant toutes ces années les syndicats gauchistes pourtant tout puissant dans l’éducation nationale ne se sont jamais opposé à ces réformes (silence radio sur toute la ligne .,donc complices )

                      après la disparition du communisme le travail de sape continuant de la part du ps (acquis au fmi .,au N.O.M.....) le motif ne peut être que :

                       maintenir dans l’ignorance /abrutir la vile populace pour la rendre plus docile et plus servile

                       démolir la nation française au profit du mondialisme judéo-américain .

                       démolir l’enseignement public pour le refiler au privé mondialo-capitaliste 
                       volonté depuis toujours de la droite mais poursuivi après par la gauche insidieusement : (taper : autonomie des établissements 1983 ) autour de 1984 voulait sortir un projet ou les lycées auraient leurs bac propres répondant a un projet pédagogique spécifique avec recrutement /gestion des profs par le chef d’établissement ! etc... le ps = ok ; pc = 0 , il a fallu toute l’énergie des trotskistes infiltrés dans F.O. pour mettre en échec ce projet !
                      mesurettes par mesurettes insidieusement la privatisation se prépare elles ne servent qu’à démolir l’e.n. et a diviser les enseignants .

                       




                      • Abou Antoun Abou Antoun 11 février 2012 23:35

                        volonté depuis toujours de la droite mais poursuivi après par la gauche insidieusement : (taper : autonomie des établissements 1983 )
                        Oui, recherche intéressante et résultats édifiants. L’idée est dans l’air. Concrètement pour le moment la montagne n’a accouché que d’une souris « Le projet pédagogique » ou « Le projet d’établissement ».
                        Qu’est-ce-à dire ?
                        Deux collèges peuvent avoir des projets différents, comme si le projet d’un établissement scolaire simple évident, unique n’était pas d’instruire, comme le projet d’un hôpital doit être de soigner. Le plus triste c’est que chaque année, administratifs, enseignants, parents, élèves (enfin les plus lèche-bottes) planchent sur le fameux ’projet’ et pour les enseignants la note administrative peut être fonction del ’implication dans le projet.
                        Quelle connerie et que de temps perdu, mais encore une fois cela n’est pas anodin.
                        C’est la marche vers des établissements ’franchisés’ avec le label E.N. comme sont actuellement les établissements privés sous contrat. Des Mac-Donald de l’éducation en somme.
                        Chacun doit comprendre qu’une fois cette autonomie acquise sur le plan financier, le bon chef d’établissement sera le bon gestionnaire, celui qui embauche des profs au rabais, qui vire les récalcitrants.
                        Dans ce genre d’établissements on pourra vous interdire de parler d’évolutionnisme et vous imposer le créationnisme, si vous êtes prof. de SVT, on pourra vous interdire de parler de Marx si vous êtes prof. d’histoire pour peu que ces sujets ne figurent pas dans le projet.
                        Comment faire accepter cette farce aux usagers (parents et élèves ) ? Eh bien c’est simple en appliquant les bonnes vieilles recettes ; bonnes notes à tout le monde, examen final réussi à 99% (bac-maison). Enfin si le bahut d’à côté vous fait de l’ombre donnez des mentions à tous vos élèves.


                      • Christian Labrune Christian Labrune 12 février 2012 11:03

                        Je ne saurais trop vous approuver sur ce point comme sur les précédents. J’ai pu finir ma carrière sans jamais m’associer à un quelconque « projet pédagogique ». Ces démarches propitiatoires, ces sortes d’exercices de piété, ce culte rendu partout à Sainte-Pédagogie, c’est bien le comble de la foutaise. Comme si un professeur pouvait avoir un autre projet que celui d’instruire ! Evidemment, à voir comment le système, globalement, fonctionne, on pourrait en douter et on s’applique à rassurer. Cette notion de « projet » vient des théoriciens de l’entreprise, soucieux, dans l’univers industriel sinistre, de créer de la motivation et de remplacer le bâton par la carotte. Ces techniques de manipulation ne devraient évidemment pas avoir leur place dans l’école.
                        Vous avez raison aussi de poser clairement la nécessité de l’évaluation et même de la sélection. On peut bien éviter de dire à des jeunes, et jusqu’à dix-huit ans, pour ne pas les « traumatiser » qu’ils sont tout à fait illettrés et les entretenir dans l’illusion sur leurs capacités, leur entrée dans la vie active se chargera de remettre à l’heure les pendules, et très durement. Ce refus de voir les choses en face, cette façon de masquer la vérité aux jeunes jusqu’à un moment où il ne leur sera plus du tout possible de se reprendre pour corriger le tir, c’est criminel. C’est comme si un médecin découvrant que son client est atteint d’une maladie qui doit rapidement le conduire à la mort se contentait de lui taper sur l’épaule en le raccompagnant à la porte et lui disait : ne vous inquiétez pas, ca n’est pas si grave, bientôt vous irez mieux.


                      • Christian Labrune Christian Labrune 12 février 2012 11:29

                        Je ne pense pas qu’il s’agisse à proprement parler d’un complot. L’hypothèse est tentante, assurément, mais au fond plus rassurante que pertinente. On peut enfin se dire : ça y est, j’ai tout compris. Dans le complot, il y a d’un côté les méchants tapis dans l’ombre et de l’autre leurs pauvres victimes. C’est très simple.
                        La responsabilité des ministres successifs et des formations politiques qui les ont portés est énorme, mais celle de leurs victimes, c’est triste à dire, ne l’est pas moins. Je peux vous assurer qu’aucun professeur, durant toutes ces années, n’a jamais été OBLIGE de s’associer à un projet pédagique ou d’approuver un quelconque projet d’établissement. On n’a obligé personne à mettre en place les TPE, les IDD. En ce qui me concerne, je n’ai jamais subi la moindre pression et j’ai fui comme la peste ces sortes de dérives.
                        Autrement dit, il n’y a pas eu de résistance du corps enseignant, du moins dans sa très large majorité. Les profs sont bien descendus en masse dans la rue lorsqu’ils se sont sentis insultés par Allègre, mais il aura suffi de très peu de pommade socialiste apportée par son très souriant successeur pour que tout rentre dans l’ordre. Il se trouvera même un très grand nombre d’enseignants qui voteront, hélas, pour Hollande ou Bayrou (un excellent démolisseur !), comme s’il ne s’était rien passé, pourvu qu’on sache les caresser dans le sens du poil.
                        La bêtise me paraît plus agissante et plus terrifiante que n’importe quel complot. Elle est vieille comme le monde. Puisse-t-elle crever un jour ! Mais ça n’est pas encore pour demain.


                      • Abou Antoun Abou Antoun 12 février 2012 12:26

                        Bien que j’approuve les faits avancés par non667, je ne le rejoins pas non plus dans la théorie du complot.
                        Effectivement les choses sont faites au grand jour par des gens tirant leur légitimité d’une élection. Ils avancent à peine masqués et sans grande résistance.
                        La France est (était) un modèle qui dérange avec ses caractéristiques héritées à la fois de son histoire et du rapport de force existant à la libération.
                        La France était un pays centralisé où l’État était fort (héritage monarchique puis napoléonien). En tant que tel l’État était interventionniste en matière d’éducation, d’économie, de transports, etc. Bref l’état mettait son nez partout et le résultat était une économie mixte avec l’existence presque exclusive en Europe de régies nationalisées dans beaucoup de domaines stratégiques (mines, sidérurgie, construction automobile, aéronautique, etc...) le domaine des services n’échappait pas à la règle (poste télégraphe téléphone, éducation, transports, infrastructure routière, etc...).
                        Le modèle français n’avait aucun équivalent en Europe de l’Ouest, mais il restait libéral dans la mesure où l’entreprise privée n’était pas découragée avec de bons résultats au niveau des PME/PMI et surtout de l’agriculture.
                        L’effondrement du bloc socialiste et le triomphe (en somme par abandon) du contre-modèle libéral et du capitalisme débridé a remis tout cela en cause pour notre pays dans la mesure où il n’était plus conforme au modèle dominant imposé par l’UE (pâle copie du grand-frère américain).
                        Notre état-nation était donc appelé à disparaître et c’est ce que nous voyons tous les jours, il dérange. Nos élus, tous acquis au modèle dominant (le complot est-il là ?) ont donc enchaîné les décentralisations et les dénationalisations pour vider cet état-nation de sa substance.
                        L’affaiblissement de notre système éducatif procède de tout cela. Il ressemble de plus en plus à ce qu’on trouve aux USA, c’est à dire un système où l’école est un ’lieu de vie’ une sorte de moule où l’on forme le citoyen standard dont la première qualité est de ne pas être rebelle, c’est à dire d’accepter le système ou si vous préférez la loi du plus fort. L’acquisition de connaissances, de compétences, n’est certainement pas une priorité dans une telle logique.
                        Le problème se pose de la régénération des élites. Elle se fait (nécessairement) en dehors du système public (réduit à peu de choses) mais de plus en plus difficilement. Les USA sont en train de perdre leur leadership en matière de recherche fondamentale et de technologie au profit de nations comme l’Inde et la Chine (preuve s’il en faut que leur système ne fonctionne pas). Ils ont pu jusqu’à présent compenser ces dysfonctionnements par l’importation de cerveaux au prix fort, d’abord d’Europe puis maintenant d’Asie.
                        Peut-on parler de complot quand il s’agit finalement de mettre un pays comme le nôtre ’au pas’ par la méthode forte consistant en la disparition de l’état-nation et de ses prérogatives ?
                        Oui et non, je nous vois en fait victimes des aléas de la politique internationale. Nous sommes en tant qu’état une espèce de brontosaure incompatible avec les principes qui règlent le fonctionnement de cette partie du monde ’occidental’ à laquelle nous appartenons géographiquement et historiquement, en conflit de valeurs avec le pays phare de cette ’civilisation’ (si l’on peut dire). Seul l’effondrement de ce système pourrait remettre tout cela en cause et je crois que c’est ce que nous sommes en train de vivre.
                        Nous disparaissons parce que nous ne faisons pas le poids et que nous renonçons à nous battre pour défendre nos valeurs.


                      • velosolex velosolex 12 février 2012 19:09

                        Article assez consternant et dont on se surprend à constater qu’il a été écrit semble t’il par un jeune étudiant, aussi désabusé qu’un vieux rond de cuir !
                        Ainsi donc les parents seraient responsable de cette dégradation !
                        Pourquoi pas la télé, les communistes, les mœurs, la drogue, les jeux vidéo.....
                        « Mais que fait la police ! »

                        Trop facile ensuit de se défausser, en disant qu’il s’agit ici d’une toute petite expérience personnelle, et que les conclusions ne sont pas universelles.
                        Les mots « horde » et autre « stupidité » termes génériques destinés aux enfants me choquent. Les considérations oiseuses et quasi nostalgiques sur la violence tout autant.
                        Quand au sens qui sous-entend l’ensemble, il est affligeant.
                         
                        La baisse de niveau, si elle indéniable, est liée à une multiplication de causes, dont il est bien illusoire de chercher un bouc émissaire : Tantôt les enseignants, la méthode, l’époque, aujourd’hui les parents...« Laissez moi vous donner un exemple ! »....

                        Pauvres parents, attendez de le devenir pour tacher d’avaler les couleuvres qu’on voudra vous soumettre. Mais sans doute pensez vous que vous serez plus malin que les autres, tous ces bas du front que vous avez croisé à l’age ou vous croyiez encore appréhender de si belles assurances.

                        Plus sérieusement, méfiez vous des explications trop simples.
                        Si les cartes sont brouillées, c’est qu’elles ont perdu de leur magie. Les enfants sont les buvards d’une société en crise. Ils nous renvoie en miroir les défaillances et les égarements d’une époque.


                        • Stege Heide 12 février 2012 19:27

                          Il semble que peu suffise à vous choquer. Des enfants que je garde sont vraiment « stupide » si ce n’est plus encore. Pour ce qui est de la « horde », je m’en remet à vous pour trouver un terme plus approprier pour désigné les attitudes que j’ai déjà évoqué.

                          Commentaire somme toute aussi consternant que mon article (à vous lire) quand on voit avec quelle facilité vous me qualifiez de « quasi nostalgique sur la violence ». Il ne suffit pas de lire en biais, j’ai simplement parlé de sévérité (qui exclu la violence) et de débat sur le châtiment corporel. Je ne suis en aucun cas nostalgique de ce procédé.

                          Comme dirait l’autre, méfiez vous des explications trop simples.


                        • velosolex velosolex 12 février 2012 20:57

                          Plutot que de perdre votre temps avec des gamins stupides
                          Faites donc autre chose
                          J’espère que vous n’envisagez tout de même pas de faire profession dans l’éducation
                          La police propose aussi de belles carrières
                          Néanmoins u peu de psychologie n’est pas superflu.
                          La aussi les inspecteurs pataugars ne font plus forcément recette !


                        • BOBW BOBW 12 février 2012 21:52

                          Enseignant retraité, je suis abasourdi de constater que le massacre de l’École publique entrepris par les gouvernement actuel avec le nombre de poste supprimés cette année n’ait pas été évoqué dans cet article sur la faillite de l’École.

                          Voir ce lien et la carte de France détaillée de ces suppressions
                          Certains intervenants ont développé des arguments justes, mais cette véritable « Destruction programmée par le système smiley » qui s’amplifie chaque année ne méritait-elle pas d’être mentionnée en premier quand on traite ce sujet plutôt que de s’étendre sur la question lecture globale ou syllabique ou sur les défauts des IUFM ???

                          • Christian Labrune Christian Labrune 13 février 2012 09:53

                            Permettez-moi d’être à mon tour singulièrement « abasourdi » par votre réaction : non seulement nous avons essayé d’expliquer brièvement ce qui faisait qu’on en fût arrivé là, mais il me semble même que dans les deux ou trois messages qui figurent tout de suite après après l’article, Abou Antoun a rappelé d’une manière tout à fait précise, en séparant clairement les points, les dernières dispositions qui paraissent destinées à achever le travail de démolition.
                            Si vous jugez que tout cela est encore insuffisant, rien ne vous empêche de développer ou d’écrire un nouvel article, on se fera un plaisir de vous lire et, si besoin est, si vous ne parveniez pas à cette espèce d’exhaustivité que vous paraissez souhaiter et qui me paraît bien difficile dans le contexte assez limitatif d’AgoraVox (plusieurs livres n’y suffiraient pas), d’apporter de l’eau à votre moulin.


                          • BOBW BOBW 12 février 2012 22:52

                            C’est extraordinaire comme vous défendez vos amis les casseurs du gouvernement. ! smiley


                            • Christian Labrune Christian Labrune 13 février 2012 10:01

                              « C’est extraordinaire comme vous défendez vos amis les casseurs du gouvernement ! »

                               ?????????????????????
                              Voudriez-vous avoir l’obligeance d’argumenter quelque peu, s’il vous plaït ? Ce que vous écrivez me paraît de plus en plus incompréhensible.


                            • BOBW BOBW 13 février 2012 16:01

                               @ Cristian : Quiproquo : je répondais à alchimie smiley


                              • benevole 13 février 2012 18:09

                                @ l’auteur

                                Je n’ai pas évalué votre article parce que j’aurais sans aucun doute voté oui pour l’aspect « journaliste » qui rapporte son expérience de manière claire , correcte et bien orthographiée, ce qui n’est pas toujours le cas dans les articles à modérer.

                                Pourtant, j’aurais répondu « non » pour la conclusion réactionnaire (l’école a été trop tolérante)

                                J’ai travaillé comme éducateur et comme enseignant à une autre époque (j’ai aujourd’hui 63 ans). J’ai eu affaire à des enfants et adolescents de tous âges et même à des adolescents
                                dits asociaux et placés en institution. Il en existe des fermées, la mienne était ouverte.

                                Je n’ai jamais été un partisan de la discipline, ni du respect dû à ma fonction. Et j’ai toujours eu un excellent contact avec les enfants et adolescents.

                                Puisque vous parlez d’enfants de six à douze ans, l’essentiel est de ne pas se cantonner au rôle de « parent normatif » dont parle la méthode de l’analyse transactionnelle mais de pouvoir investir soi-même tous les rôles, dont celui de « l’enfant rebelle ».

                                Je sais que la classe n’est pas l’endroit rêvé pour cela mais un peu d’anticonformisme ne tue pas. Cela aide au contraire à établir un lien entre le prof et l’élève. Si le prof sait réveiller , à certains moments, l’enfant qui est en lui, il n’aura aucun problème lorsqu’il changera de ton pour jouer un rôle plus parental ou plus neutre et objectif. 

                                J’ai constaté souvent que des enfants de parents désunis cherchaient en moi plus qu’un prof et ne me suis jamais soustrait à cet appel. Un peu d’affection, quand l’enfant la demande, ne tue pas non plus. Elle peut s’exprimer par le ton et le geste, parfois aussi par l’une ou l’autre activité en dehors de l’école. Ainsi, plusieurs de mes élèves ont fréquenté mon club d’échecs.

                                L’enfant aime jouer, c’est sa nature et c’est heureux qu’il en soit ainsi. Si la classe est le moment où le jeu cesse, l’apprentissage devient beaucoup plus difficile.

                                Je me souviens d’un prof qui avait divisé la classe en quatre ou six équipes représentant chacune une écurie de course automobile et les élèves avaient sur leur banc une voiture de course miniature « Porsche, Maseratti, Ferrari, ou Lotus. » Je me souviens encore de la marque de ces modèles réduits : Norev.

                                C’était un petit investissement en début d’année mais ça nous tenait motivés l’année entière car, quelle que soit la matière, ça donnait lieu à une petite épreuve à la fin de chaque cours, tantôt individuelle, tantôt collective, qui faisait évoluer les voitures sur une reproduction sans doute infidèle du circuit du Mans divisé en de multiples cases.

                                Ce n’est qu’un exemple mais la motivation pour apprendre à lire peut partir d’une belle histoire qui conduise l’enfant à lire un message pour passer à l’étape suivante. Chaque matière peut être associée à un jeu.

                                Enfin, outre l’analyse transactionnelle et le jeu, le facteur le plus important est tiré de l’effet Pygmalion. J’avais le pouvoir de m’émerveiller sincèrement devant les progrès de mes élèves et leur renvoyais l’image d’élèves doués et intelligents.

                                Et s’ils ne l’étaient pas au départ, ils le devenaient. Car l’enfant a de lui l’image que lui renvoient les autres et plus particulièrement ses professeurs et ses parrents. Dites à un enfant qu’il est un cancre ou un voyou et il le devient. Dites lui qu’il est super doué ou un chic type et il le devient. 

                                Dans le secondaire, les règles évoquées plus haut sont toujours valables mais il faut leur adjoindre quelque chose en plus que je pourrais appeler « l’objection de conscience ».

                                C’est à ce moment de sa vie que le jeune ado va construire sa personnalité, se démarquer de ses parents ou de sa fratrie, en choisissant ça et là les options qui lui conviennent.

                                L’amener à réfléchir, à décoder l’information, à débattre, à se positionner, à prendre des responsabilités, à s’opposer à l’autorité quand il estime un ordre injuste ou arbitraire, bref lui apprendre à se forger sa propre opinion est le service le plus estimable qu’on puisse rendre à un ado.

                                Parce que c’est d’abord lui faire comprendre qu’il est quelqu’un et que son opinion compte.
                                C’est ce qui manque dans la société d’aujourd’hui. Le jeune habite parfois dans un quartier miteux ou qu’il estime tel par comparaison avec ce qu’il voit à la TV, il n’a pas d’argent et la société de consommation ne cesse de l’en culpabiliser , ses parents sont chômeurs ou travaillent pour un salaire de misère et il a l’impression de n’être personne. C’est pour cela qu’il joue au caïd , rackette les plus faibles, persécute certains condisciples ou fait le mariolle pour attirer l’attention.

                                Alors, la discipline pour la discipline, ça ne marchera pas ou ça fera des psychopathes qui se tiendront correctement devant vous et auront un comportement inadmissible quand ils auront le sentiment de pouvoir échapper à la sanction.

                                Je vous parlais au début de respect pour la fonction, en vous disant que je ne l’ai jamais exigé mais le fait d’adopter les conseils qui précèdent conduit au respect de la personne et ça, c’est beaucoup plus intéressant.

                                Beaucoup trop de profs pensent que parce qu’ils sont profs, ils doivent être respectés. Allons donc ! Ils n’avaient pas droit au respect avant d’entrer en fonction ?

                                Ne soyez jamais un prof, soyez d’abord une personne.


                                • Stege Heide 13 février 2012 19:55

                                  Je note et tacherais d’en prendre acte. Un grand merci aussi à vous pour ce partage d’experience qui, je l’espère, se révèlera utile.


                                • Christian Labrune Christian Labrune 14 février 2012 12:29

                                  Vous écrivez : " Dites à un enfant qu’il est un cancre ou un voyou et il le devient. Dites lui qu’il est super doué ou un chic type et il le devient."
                                  Si c’était aussi simple, tout le monde le saurait et tout le monde appliquerait cette excellente méthode. Je crains que vous ne preniez un peu vos désirs pour des réalités, mais cela part d’un bon sentiment et on ne saurait vous le reprocher.
                                  Ce que j’ai pu quand même remarquer constamment, du moins à la fin du cycle secondaire, c’est que lorsqu’on est en face d’une classe dont le niveau est acceptable, et quelle que soit la manière dont on se comporte, les problèmes de discipline n’apparaissent jamais. On s’en tire aisément avec beaucoup d’humour et un peu d’ironie. Il n’y a jamais lieu de réclamer le silence, encore moins de sanctionner.
                                  Lorsqu’on est confronté en revanche à des élèves qui ne sont pas en état de comprendre et qui sont incapables de faire face aux moindres exigences, le cours devient très vite pour eux un supplice et ils réagissent à cette souffrance par l’agressivité. Le paradoxe est que lorsqu’il paraît devenu nécessaire de sanctionner, les sanctions ne serviront déjà plus à rien, elles ne seront pas plus admises qu’un enseignement devenu incompréhensible. C’est à cette situation que sont confrontés beaucoup de nos collègues, particulièrement dans les banlieues. Dans bien des classes depuis plus de vingt ans, en lettres, il n’y a pas un seul élève qui soit au niveau de la moyenne. On surévalue, pour amorcer la pompe, mais c’est déjà criminel. En définitive, on n’enseigne plus, on fait semblant, et tout le monde, le professeur y compris, finit par être dupe. C’est une situation irrémédiablement pourrie.


                                • Raymond SAMUEL paconform 14 février 2012 21:29

                                  Bonsoir,

                                  Je m’adresse à vous, BENEVOLE, pour vous dire MERCI.
                                   J’ai éprouvé un grand bonheur à vous lire et à constater qu’il y avait encore des personnes préservées de la culture générale.
                                  Je vais un peu oublier le malaise que je ressens à la lecture de la plupart des commentaires et la désespérance qui en découle.

                                  CE SERAIT INSTRUCTIF et PEDAGOGIQUE DE RACONTER VOTRE ENFANCE.

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Jean Hartman


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