L’anti ouvrier
Quand on trouve que les autres sont des "cons", il faut vraiment être très "intelligents". Mais peut-être que pour certains un monde du travail sans organisations syndicales serait le paradis.
Pour s'en convaincre il suffit de se renseigner sur les litiges en cours entre salariés et employeurs dans les conseils de prud'hommes. Ce que Gattaz au nom du MEDEF, CGPME, UPA, voudrait voir réformer c’est le droit du travail pour revenir au droit divin patronal sans risque d’être condamné par la justice.
Aujourd'hui, les conditions de vie pour l'ensemble des travailleurs sont devenues très difficiles. Un peu partout existe des luttes (particulièrement pour la sauvegarde de l'emploi), les travailleurs et leurs organisations syndicales essayent de sauver ce qui peut l’être encore au grand dam des patrons et des réactionnaires.
Jeter le discrédit sur les syndicats ouvriers c'est encourager la mise à l'écart du rassemblement des travailleurs dans la lutte, et ce n'est pas par hasard si ces gens "supers intelligents" jettent l'opprobre sur le plus important syndicat français. Ces commentateurs espèrent ainsi réduire plus encore la défense des travailleurs. Imaginons ce que donneraient des luttes sans représentants et porte paroles de ces mouvements ? Mais peut-être que ces adeptes de l'obéissance et de la soumission aux patrons préféreraient l'anarchie a la lutte organisée.
De tous temps il y a eu des personnages indélicats et aujourd'hui dans cette société civile et politique l'exemple est à la malhonnêteté (les politiciens avec la magouille financière, les spéculateurs de tous poils, les patrons qui pillent les caisses de l'état etc...) sans oublier le désir de certains salariés qui ont fait le choix de leur intérêt personnel au détriment de l’intérêt collectif.
Alors au nom de la réflexion si un dirigeant syndical commet une indélicatesse (ce qui reste à prouver), il faudrait peut-être éviter de traiter ceux qui se battent au nom d'un syndicat, de "cons ou de voleurs". Pour la plus grande majorité de ces militants ils se battent pour une cause, un idéal, loin d’intérêts mercantiles.
ALORS RESPECT !!
Le mouvement ouvrier avance avec ses qualités et ses insuffisances. Mais l’aide apportée dans la prise de conscience, dans l’organisation de la lutte par le mouvement syndical est indéniable. Depuis plus de 200 ans le patronat use de toutes les formes possibles pour empêcher l’organisation et l’unification des travailleurs. Malgré ce combat acharné que mène le patronat contre les acquis obtenus par les luttes :
Le droit de grève systématiquement remis en cause, Les congés payés, une caisse de retraite par répartition et Sécurité Sociale sans cesse attaquées, voire mises à mal par les cotisations patronales impayées. Ces droits obtenus concernant les conditions de travail, des patrons condamnés pour avoir délibérément sacrifié la santé et parfois la vie de leur personnel. Malgré l’anti syndical, malgré la guerre sans répit que mène le patronat à l’égard des militants syndicaux dans les entreprises, le syndicalisme de classe reste l’arme absolue contre ce pouvoir patronal et ce système inégalitaire et totalitaire.
Les grèves gênent le confort et la rentabilité de certains. Mais elles gênent avant tout les salariés qui se privent d’une partie de leur paie pour faire aboutir leurs revendications. Mais pour certains il est plus facile de jeter la pierre à ces travailleurs en lutte plutôt que de s’en prendre aux véritables responsables, à ces patrons qui ne veulent pas négocier qui préfèrent attendre la grève pour mieux épuiser le mouvement revendicatif. Ces détracteurs du droit de grève, ces antis syndicaux sont devenus des marionnettes manipulées par des illusionnistes des profits .Sans s’en rendre compte ils participent à l’appauvrissement intellectuel et matériel du pays.
13/12/201
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