La logique du système : 1- E. Macron
Il serait abracadabrant de penser que la plupart des dirigeants de la plupart des pays du monde soient uniquement préoccupés de leur élection ou leur réélection. En faisant l’hypothèse que beaucoup sont intelligents et que certains sont honnêtes, il est raisonnable de penser qu’ils savent où ils veulent mener le monde. Peut-on le deviner ? Aujourd’hui, Emmanuel Macron donne sa vision.

Il est temps de remplacer des démocraties devenues branlantes qui, même lorsque le dirigeant a la poigne et le talent nécessaires, ne peuvent qu’errer de compromis en compromis, d’errements en errements, de démissions en démissions. Les entrepreneurs doivent prendre le relais des Hommes politiques. Le mode de désignation des dirigeants politiques, les élections, ne peut pas leur donner le pouvoir décisionnel nécessaire. Les structures des entreprises multinationales permettent au contraire l’établissement d’une pyramide hiérarchique claire et efficace dans laquelle les fonctions de chacun peuvent être délimitées et leur efficacité fonctionnelle vérifiée à tous moments par des gens qualifiés. La routine est évitée et la prise de risque encouragée grâce à une concurrence entre les acteurs mondiaux du même secteur. La répartition des richesses entre les diverses parties du globe se fait en stimulant l’émergence d’élites locales créatrices de richesses. Les activités mondialement dispersées de l’entreprise permettent, outre l’optimisation des coûts salariaux, la non-coagulation des conflits éventuels, les transferts financiers se faisant toujours plus rapidement que les flux de population ou les mises en cohérence au niveau international des revendications des employés. Les structures des entreprises multinationales sont adaptées aux grands nombres, tant pour les capitaux que pour les employés. Ainsi, la capitalisation boursière des 100 plus grandes sociétés mondiales est supérieure à 20 000 milliards de dollars. Microsoft à lui seul a une capitalisation de 760 milliards de dollars. Apple a engendré un chiffre d'affaire de 230 milliards de dollars. Bien qu’il n’existe pas d’équivalent pour un État d’une capitalisation ou d’un chiffre d’affaires, il faut rappeler cependant que les recettes de la France sont de l’ordre de 250 milliards d’euros. Woolmart emploie 2,2 millions de personnes dans 11 000 magasins dispersés sur toute la planète. En France, il y a 5,5 millions de fonctionnaires mais une mutation est en cours puisqu’un salarié sur deux travaille d’ores et déjà dans une firme multinationale.
Le contrepoids au pouvoir des sociétés multinationales est d’ores et déjà, et sera encore davantage dans le futur, joué par les associations relayées par les réseaux sociaux. Les moyens humains au sein des associations seront renforcés par la réforme du système universitaire dans lequel la sélection à l’entrée de tous les établissements sera instituée. Le dossier devra comprendre les activités passées au sein des associations humanitaires ou non, et l’appréciation finale tiendra en compte le dévouement bénévole à la collectivité ainsi démontré. Un substrat social clairement délimité doit faire partie impérativement du cursus scolaire des membres de la future élite. Un service national, un temps envisagé, a été avantageusement remplacé par ce service humanitaire ou social.
L’immigration a été souvent corrélée avec une perte d’identité nationale alors qu’elle n’existe déjà plus : un fils d’Universitaire faisant ses études dans un Lycée privé n’a pas grand-chose de commun avec un enfant de chômeur dans un Lycée Technique. Le plus ou moins grand apport d’immigrés constitue la clé de voûte des élections dans presque toute l’Europe. Le choix entre zéro et l’infini est pourtant un non sens, une régulation des flux ne peut qu’exister les extrêmes étant impossibles. La venue de population externe permet de fluidifier les rapports sociaux en faveur des dirigeants et des investisseurs, leur choix de subordonnés ne se limitant plus à une population restreinte. Ceci est particulièrement vrai pour les emplois non-délocalisables : service à la personne, garde d’enfants, précepteurs, agents de sécurité… Le délayage des cultures dépend de l’intensité du flux migratoire et de la différence entre les comportements sociaux des autochtones et des entrants. L’individualisation des motifs d’action des individus, indépendamment de tout concept collectivisant, permet amplement de minimiser une éventuelle difficulté qui se poserait par une perte ressentie ou réelle d’identité : chacun décidera de son propre sort indépendamment de toute notion collectivisante qu’elle soit religieuse, politique, philosophique.
Le grand dessein de ma politique, que je partage d’ailleurs avec beaucoup de mes semblables (rappelons en passant que deux triangles semblables n’ont pas forcément la même surface) se mesure à l’échelle du monde. Deux visions s’affrontent, le nationalisme populiste contre le libéralisme, les valeurs nationales et religieuses contre le seul critère de réussite et de pouvoir, l’argent. On oppose souvent le sacré des uns et celui d’autres principalement sis en Amérique du nord. Pour les premiers le mépris au moins apparent des biens matériels, pour les seconds au contraire la richesse est le signe de la bénédiction de Dieu. C’est bien mal me connaître, même superficiellement, que de penser que je ne connais pas la place à part qu’occupe l’Amour : il rend tout possible, il peut tout mais il doit rester au niveau de l’individu et échapper au terrible piège d’en faire une valeur collective qui devient alors instantanément stérilisante voire totalitaire. L’Amour est un choix personnel peu compatible avec les jouissances immédiates et sans limites, et c’est par cet aspect, et par cet aspect seulement, qu’il donne les clés d’un ailleurs : un éclat dans les yeux d’autre. Au niveau des collectifs, l’argent est la seule mesure possible du talent.
Quelquefois mes collaborateurs s’étonnent de la mise en priorité des combats féministes et LGBT dans les médias : ils sont importants certes pour aller vers l’égalité mais ils servent surtout à canaliser les mauvaises humeurs vers des luttes transversales à la lutte des classes qui n’a conduit à aucun progrès pour hisser les nécessiteux au niveau des nantis… car c’est impossible. La différence de richesse ne peut pas s’amoindrir c’est ce qui maintient en vie une société : sa volonté d’action, son dynamisme, sa créativité. Un barrage à l’anarchie. L’individualisme que je veux promouvoir n’a rien de commun avec le désordre ou l’absence d’encadrement : la concurrence de tous avec tous à tout moment est l’aiguillon nécessaire à la société du futur. Les marchés, hors de portée de la multitude, permettent quant à eux des équilibres macro-économiques optimisés.
Bien entendu, tout le monde ne peut pas devenir riche, il faut le talent et la pugnacité nécessaires pour ce faire, mais tout le monde, les blancs, les noirs, les jaunes, les hommes, les femmes, les homosexuels, peuvent l’espérer. Et cet espoir est plus crédible, plus à portée de main que le repos éternel que l’on proposait d’antan.
37 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON