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Accueil du site > Tribune Libre > Le « sultan du Caucase » : l’impitoyable Ramzan Kadyrov et le pari (...)
#28 des Tendances

Le « sultan du Caucase » : l’impitoyable Ramzan Kadyrov et le pari périlleux de Vladimir Poutine

Dans l’ombre des montagnes du Caucase, Ramzan Kadyrov s’est hissé de fils de chef de guerre à maître incontesté de la Tchétchénie. Son ascension, trempée dans le sang et scellée par une alliance avec le Kremlin de Vladimir Poutine, tisse une fresque de loyauté, de terreur et de pouvoir brut. Des ruines de Grozny aux fastes de ses palais, l’histoire de Kadyrov mêle ferveur islamiste et brutalité calculée. Mais alors que des murmures sur sa santé déclinante se répandent, une question plane : que deviendra l’équilibre précaire de Poutine si son allié le plus imprévisible venait à disparaître ?

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La forge d’un chef de guerre

Les rues de Grozny dans les années 1990 étaient un creuset de chaos, où l’odeur des pneus brûlés se mêlait aux cris d’un peuple déchiré par la guerre. Ramzan Kadyrov, né le 5 octobre 1976, fils d’Akhmad Kadyrov, un imam respecté, grandit au cœur de la première guerre tchétchène. Adolescent, il combattait aux côtés de son père contre les forces russes, son corps frêle perdu sous le poids d’une kalachnikov. "J’ai été élevé pour répondre à l’appel du jihad de mon père", déclara-t-il en 2004 dans une interview au Moskovskye Novosti, sa voix vibrante d’une fougue juvénile. Pourtant, lorsque Akhmad rallia Moscou en 1999, Ramzan suivit, troquant l’uniforme rebelle contre les faveurs du Kremlin. Cette défection, scellée dans une pièce enfumée face à des officiels russes, marqua la naissance de la dynastie Kadyrov.

L’assassinat d’Akhmad en mai 2004, lors d’un attentat à la bombe en plein défilé de la Victoire à Grozny, propulsa Ramzan, alors âgé de 27 ans, sous les projecteurs. Trop jeune pour prendre officiellement la tête de la Tchétchénie, il fut nommé vice-premier ministre mais son emprise était déjà palpable. Les archives du FSB, partiellement déclassifiées, révèlent une lettre de 2005 où un officier russe le décrit comme "un jeune loup, loyal mais vorace, prêt à dévorer quiconque défie son autorité". Cette ambition brute, forgée dans la violence des années de guerre, dessina les contours d’un homme qui allait redéfinir le pouvoir en Tchétchénie.

 

Julian Röpcke🇺🇦 on X: "@BILD 1.Khangoshvili was murdered on the would-be  BIRTHDAY of Kadyrov's father Akhmad 2.Khangoshvili was a member of the  "Caucasus-Caliphate" that claimed responsibility for killing Kadyrov sr.  3.The fake

 

Ramzan s’entoura d’une milice personnelle, les kadyrovtsy, des combattants aguerris dont la loyauté ne tenait qu’à la peur et à l’argent. Selon un témoignage recueilli par Kavkazsky Uzel en 2006, un ancien milicien confia : 'Avec Ramzan, il n’y a pas de demi-mesure. Tu obéis, ou tu disparais". Cette brutalité, mêlée d’une habileté politique héritée de son père, lui permit de consolider son pouvoir, transformant Grozny en une vitrine de reconstruction financée par les pétrodollars russes, tout en écrasant toute dissidence.

 

Russian Ground Troops, Including Chechens, Reportedly Fighting in Syria

 

L’islamisme comme arme et façade

Ramzan Kadyrov se présenta rapidement comme un champion de l’islam sunnite, une posture qui renforça son emprise sur une population profondément religieuse. Les mosquées, reconstruites avec faste, devinrent des symboles de son règne, mais aussi des outils de contrôle. En 2010, il imposa un code vestimentaire strict pour les femmes, justifiant cette mesure dans un discours retranscrit par Interfax : "L’islam est notre boussole, et je veillerai à ce que la Tchétchénie reste pure". Pourtant, cette ferveur religieuse semblait opportuniste. Des câbles diplomatiques américains, révélés par WikiLeaks, décrivent Kadyrov comme un homme "plus attaché au pouvoir qu’à la piété", utilisant l’islam pour légitimer son autorité tout en s’adonnant à des excès personnels.

 

Ramzan Kadyrov Memes on X: "tfw ur advisor sez there never was chechen  kings but it was always more of an oligarchy with popular representation  #Kadyrov https://t.co/mVI6qild1W" / X

 

Son flirt avec l’islamisme radical, bien que contrôlé, alarma certains observateurs. En 2015, il organisa une manifestation massive à Grozny contre les caricatures de Mahomet publiées par Charlie Hebdo, réunissant près d’un million de personnes. "Nous défendrons le Prophète jusqu’à notre dernier souffle", proclama-t-il, selon Kommersant. Mais cette rhétorique cachait une réalité plus trouble : Kadyrov tolérait, voire encourageait, l’envoi de jeunes Tchétchènes vers des zones de combat comme la Syrie, où ils rejoignaient des groupes comme l’État islamique. Un rapport interne du ministère russe de l’Intérieur, fuité en 2016, estimait que plusieurs centaines de combattants tchétchènes avaient été "facilités" par les réseaux de Kadyrov, une stratégie pour éloigner les éléments les plus radicaux tout en renforçant son image de gardien de l’islam.

 

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Cette ambiguïté religieuse, oscillant entre piété affichée et pragmatisme brutal, fit de Kadyrov une figure à double visage. À Grozny, les portraits du dirigeant ornaient les murs, souvent à côté de versets coraniques, mais dans les ruelles sombres, les murmures parlaient de purges et de disparitions. Selon une légende populaire, des imams récalcitrants auraient été emmenés dans les montagnes pour "méditer". Un euphémisme pour des exécutions sommaires. Cette dualité entre foi proclamée et terreur imposée devint la marque de son régime.

 

Un règne de terreur, les droits humains bafoués

Sous Kadyrov, la Tchétchénie devint un État dans l’État, où la loi était dictée par sa seule volonté. Les organisations de défense des droits humains, comme Human Rights Watch, documentèrent des cas de torture, d’enlèvements et d’exécutions extrajudiciaires orchestrés par les kadyrovtsy. En 2017, Novaya Gazeta révéla une campagne de persécution contre les homosexuels, avec des témoignages glaçants de survivants décrivant des cachots secrets où les victimes étaient battues et électrocutées. Un rescapé, anonyme, confia au journal : "Ils nous traitaient comme des bêtes, riant pendant qu’ils nous brisaient". Kadyrov rejeta ces accusations, affirmant dans une interview à HBO que éde tels individus n’existent pas en Tchétchénie".

 

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Les opposants politiques, journalistes et militants disparurent dans un climat de peur omniprésent. L’assassinat de Natalia Estemirova, défenseure des droits humains et figure de l'ONG Memorial, en 2009, fut un signal clair : personne n’était intouchable. Les archives d’Amnesty International conservent une lettre d’un activiste tchétchène exilé, datée de 2010, décrivant Kadyrov comme "un roi médiéval, dont le sourire cache un poignard". Même les familles des dissidents n’étaient pas épargnées, leurs maisons incendiées en guise d’avertissement, selon des rapports de Memorial.

 

Assassinat de Natalia Estemirova : 12 ans déjà - Association Mémorial France

 

Ce règne de terreur, bien que condamné à l’international, fut toléré par le Kremlin, qui voyait en Kadyrov un rempart contre l’instabilité caucasienne. Les subventions russes, s’élevant à des milliards de roubles, coulèrent à flots pour reconstruire Grozny, mais aussi pour acheter la loyauté des élites locales. Cette dépendance mutuelle entre Kadyrov et Poutine devint la clé de voûte d’un système où les droits humains étaient sacrifiés sur l’autel de la stabilité.

 

Le pacte avec Poutine et sa succession

L’alliance entre Ramzan Kadyrov et Vladimir Poutine est une danse délicate, un mariage de convenance scellé par la nécessité. Poutine, en quête de contrôle sur le Caucase après deux guerres dévastatrices, trouva en Kadyrov un allié aussi loyal que redoutable. En échange d’une autonomie quasi totale, Kadyrov garantit la paix en Tchétchénie et une fidélité sans faille au Kremlin. Une note interne du FSB, datée de 2007, résume cette dynamique : "Kadyrov est un mal nécessaire, un chien de garde qui mord mais ne s’égare pas". Cette relation fut scellée par des rencontres régulières, souvent dans des datchas isolées, où Kadyrov, en costume traditionnel tchétchène, jurait sa loyauté à un Poutine impassible.

 

 

Pourtant, cette alliance repose sur un équilibre fragile. Kadyrov, avec son armée privée et son culte de la personnalité, est devenu une force que même le Kremlin redoute. En 2022, ses troupes, surnommées les « TikTok Warriors » pour leurs vidéos de propagande, jouèrent un rôle clé dans l’invasion russe de l’Ukraine, renforçant son statut d’atout stratégique. Mais des rumeurs, relayées par Meduza en 2024, font état d’une santé déclinante, possiblement liée à une maladie rénale. Si Kadyrov venait à mourir, Poutine serait confronté à un défi titanesque : qui pourrait maintenir l’ordre en Tchétchénie sans plonger la région dans le chaos ?

 

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Aucun successeur évident n’émerge. Les fils de Kadyrov, encore jeunes, manquent de l’autorité nécessaire et les élites tchétchènes, tenues par la peur, pourraient se déchirer. Un rapport confidentiel du ministère russe des Affaires étrangères, fuité en 2023, avertit : "Sans Kadyrov, la Tchétchénie risque de redevenir un baril de poudre". Pour Poutine, la perte de son allié pourrait réveiller les fantômes des guerres passées, menaçant non seulement le Caucase mais l’unité même de la Fédération de Russie.

 

Kadyrov's son awarded with order for merit after beating inmate

 

Ramzan Kadyrov, tel un seigneur féodal des temps modernes, a bâti un empire de peur et de foi, un royaume où les mosquées côtoient les cachots et où la loyauté au Kremlin s’achète au prix du sang. Son ascension, marquée par la violence extrême et l’opportunisme, a transformé la Tchétchénie en une vitrine de stabilité précaire, mais à quel coût ? Les violations des droits humains, l’instrumentalisation de l’islam et la dépendance à Poutine forment un édifice particulièrement fragile, prêt à s’effondrer comme un château de cartes si Kadyrov disparaît. Dans les ruelles de Grozny, où les nombreux portraits du "sultan du Caucase" veillent, une question hante tous les esprits : après lui, le déluge ?

 

 "Ce n'est pas la Russie qui tient la Tchétchénie, mais la Tchétchénie qui tient la Russie".

 

Dmitri Mouratov


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26 réactions à cet article    


  • V_Parlier V_Parlier 4 juin 19:33

    J’aurais aimé jeté un oeil sur ce rapport confidentiel du ministère russe des Affaires étrangères, fuité en 2023.

    Pour ce qui est de l’envoi de djihadistes, la France est peut-être mieux placée que la Tchétchénie. https://www.lexpress.fr/styles/printemps-arabe-internet-a-permis-aux-jeunes-de-faire-entendre-leur-voix_1003036.html



    • Seth 4 juin 20:28

      @V_Parlier

      Impossible de rentrer là dessus.  smiley


    • V_Parlier V_Parlier 4 juin 20:36

      @Seth
      En France c’est bloqué ?
      Bon, sinon j’ai ça (source d’origine France Inter quand même) :
      https://odysee.com/@v_parlier:1/syrie-daesh-r%C3%A9v%C3%A9lations-incroyables:a



      • Decouz 4 juin 22:20

        Je signale à ce sujet ce livre magnifique où la mère d’un otage rencontre un des bourreaux de son fils :

        https://www.babelio.com/livres/McCann-American-Mother/1576244/critiques

        "Colum McCann donne la parole à Diane Foley, mère de Jim, un journaliste décapité en Syrie par Daech, qui a créé une fondation d’aide aux familles d’otages.
        Les premières pages, inoubliables, présentent la rencontre entre Diane Foley et l’un des bourreaux de son fils, qui a été condamné à perpétuité et a accepté de rencontrer les familles des victimes".

        Il avait écrit un livre quelque peu analogue dans la démarche, entre un père israélien et un père palestinien.


        • microf 4 juin 23:32

          Il ya un scénario cauchemard pour les amis de l´auteur á savoir, l´après Poutine remplacé par le Vice Président de la Douma Tolstoi comme le Président de la Russie et de Ramzan Kadyrov comme le Chef des Armées Russes, si ce scénario arrivait á se concrétiser, nous allons beaucoup rigoler.


          • Fanny 5 juin 00:26

            @microf

             Tolstoi comme le Président de la Russie et de Ramzan Kadyrov comme le Chef des Armées Russes

            Et Gogol l’écrivain russophile comme Président de l’Ukraine à Kiev (ou son clone deux siècles plus tard). Un cauchemar.

            Ne parlez pas de malheur, on y perdrait (crise cardiaque) un contributeur en compétition avec Rakoto pour saturer Avox.

            Rakoto tient ferme la branche hexagonale, comme disent les journalistes (consigne de leur oligarque mondiophile de patron de ne jamais dire française). Manu étant en difficulté, Rakoto se replie sur le porno.

            Bella tient la branche internationale. C’est Poutine à gogo avec un zeste de nazis pour faire le rapprochement. Poutine et ses trois cancers, c’est dépassé, on a droit à Kadyrov et sa mort prochaine, après quoi la Russie s’effondre puis disparaît (et Bella au chômage !).

            Rakoto/Bella, le couple de combat de pointe sur Avox. C’est du caritatif, du bénévolat smiley


          • @Fanny

            Votre délire avec Tolstoï président, Kadyrov chef des armées et Gogol ressuscité à Kiev est une farce grotesque digne d’un asile littéraire ! Tolstoï, ce bureaucrate fade, à la tête de la Russie ? Autant nommer un lampadaire. Kadyrov avec l’arsenal russe ? Il ferait sauter le Kremlin en une semaine avec ses clowneries TikTok. Et Gogol, ou son clone, président ukrainien ? Vous avez trop lu Les Âmes mortes au clair de lune !

            Poutine, Kadyrov, cancers ou pas, la Russie ne s’effondrera pas pour faire plaisir à vos fantasmes. Rangez votre pop-corn et vos crises cardiaques, ce cirque ne verra jamais le jour.

          • V_Parlier V_Parlier 5 juin 20:21

            @Fanny
            En tout cas je reste toujours sur ma faim pour le rapport russe fuité en 2003 !


          • La Bête du Gévaudan 5 juin 04:04

            Les tiers-mondistes ne peuvent pas comprendre votre article. Ils n’ont aucune culture géopolitique, historique ni anthropologique. Ils ne connaissent rien à l’histoire de la Russie, du Caucase ni de la Tchétchénie... et ils ignorent encore plus les évolutions démographiques et culturelles en cours dans le Nord-Caucase. 

            Le Nord-Caucase, dont la Tchétchénie, est un verrou stratégique essentiel pour la Russie (je parle de la Russie russe) qui est une plaine ouverte à tous les vents. Les Tsars ont mis des siècles à conquérir et soumettre ces périphéries hostiles, pour sécuriser la Russie et permettre son développement. 

            Tant que la Russie dominait démographiquement, culturellement, économiquement, militairement et intellectuellement, ça pouvait aller. Mais, comme partout ailleurs dans le monde, les peuples sous-développés croissent et s’émancipent. Tandis que les peuples développés (dont la Russie) stagnent et se décomposent. 

            Les deux guerres des années 1990-2000, et la distribution de prébendes, ne font que retarder ce processus. Mais il continue inéluctablement. C’est un défi stratégique pour la Russie. Et, contrairement aux zozos tiers-mondistes, ça ne fait pas du tout rire les dirigeants moscovites. La perte du verrou du Caucase et de l’accès à la Mer Caspienne serait un retour en arrière de plusieurs siècles pour la Russie (quasi aux conquêtes d’Ivan-le-Terrible). 

            L’islamisme est en pleine expansion à Grozny. Et, contrairement à ce que croient les tiers-mondistes, l’islam est un ennemi stratégique depuis plus de 1300 ans pour la Russie aussi. Le fait d’avoir installé un glacis de principautés musulmanes soumises à la force russe ne change rien à l’affaire. Quand la Russie faiblira, la guerre reprendra (et nous aussi ça nous pend au nez en Méditerranée et dans les Balkans).

            Deux points encore : 

             la propagande actuelle sur l’entente russo-tchétchène se comprend parfaitement dans le contexte de la guerre. Pendant ses guerres, Paris aussi chantait « la France de 100 millions d’âmes » incluant l’empire colonial. Evidemment. Ce n’étais pas l’heure de se diviser. Et les élites locales jouaient le jeu pendant la durée du conflit, espérant bien obtenir ensuite des contreparties. Rien n’est gratuit. Et les sourires ne doivent pas tromper. 

             la Russie est une nation helléno-chrétienne. Certes, c’est le rameau de nos cousins byzantins. Il n’en demeure pas moins que, si leur empire s’étend en Musulmanie et en Asie, ils ne sont ni musulmans ni asiatiques. Pas plus que les Français n’étaient Musulmans ni Africains au temps où des ministres issus des colonies siégeaient à Paris. Poutine lui-même est parfaitement au courant de cela. Et nous aurons tous intérêt, un jour, à renouer les liens dans un monde émergeant où la civilisation helléno-chrétienne (et les valeurs relativement libérales qui s’y attachent) sera isolée et en danger. 


            • La Bête du Gévaudan 5 juin 04:22

              contrairement aux tiers-mondistes paternalistes, je ne méprise pas l’islam ni les musulmans. Je n’aime pas leur civilisation (dont le légisme théocrate me semble néfaste) mais, moi au moins, je les regarde comme une réalité civilisationnelle autonome, historique et géopolitique. 

              Je ne crois pas un instant aux balivernes socialo-tiersmondistes sur le vivre-ensemble. Ou les foutaises mélenchonistes selon lesquelles quand on partage le même réseau d’adduction d’eau, alors on partage la même cité politique (comme si la colocation engendrait l’amour !). Les hommes partagent depuis toujours les mêmes ressources et passent pourtant leur temps à se faire la guerre. Jusqu’à des guerres civiles. Et les empires autoritaires pour forcer le vivre-ensemble n’ont qu’un temps. L’homme est un animal politique, et il fonde des cités basées un affectio societatis anthropologique. Que ça nous plaise ou non. 

              S’ils sont majoritaires, jamais les Musulmans n’accepteront de vivre sous la loi des Koufars roumis. De même que, si nous sommes majoritaires, nous n’accepterons jamais de vivre sous la loi des Musulmans. Le fait que nous ayons dominé l’islam grâce à la révolution industrielle n’a qu’un temps. Et ce temps est en train de s’achever. Ce n’est ni gentil ni méchant, c’est un fait. Et la roue de l’histoire va se remettre à tourner. Les puissances musulmanes ne resteront pas éternellement passives, mais renoueront avec leur passé impérial. Tout ça pour dire que, si l’on regarde à la fin du siècle, ni Moscou ni Washington ne sont nos ennemis. 


            • Bonjour @La Bête du Gévaudan,

              Je vous remercie chaleureusement pour votre commentaire incisif et éclairé, dont la profondeur reflète, comme souvent, une convergence de vues avec l’analyse proposée. Vos interventions régulières, toujours d’une qualité remarquable, enrichissent le débat et tranchent avec le brouhaha des esprits simplistes. Vous avez raison : les tiers-mondistes, englués dans leur ignorance crasse de l’histoire, de la géopolitique et des dynamiques anthropologiques, passent à côté de la complexité du Caucase et de la Tchétchénie. Leur vision binaire, digne d’un dessin animé, ignore les siècles de conquêtes tsaristes pour verrouiller ce rempart stratégique, comme vous le soulignez si justement.

              Votre analyse du déclin démographique et culturel des nations développées face à l’essor des périphéries est d’une lucidité glaçante. La Tchétchénie, ce « baril de poudre », n’est pas qu’un problème russe : c’est un miroir des tensions civilisationnelles qui couvent. L’islamisme galopant à Grozny, masqué par la propagande de l’entente russo-tchétchène, n’est qu’une trêve tactique, comme vous le notez avec l’exemple colonial français. Et oui, la Russie helléno-chrétienne, malgré ses errances impériales, n’est pas l’ennemi des valeurs libérales occidentales, contrairement aux chimères du « vivre-ensemble » brandies par les béats tiers-mondistes. Votre refus des illusions mélenchonistes – cette fable de la colocation miraculeuse – est un bol d’air frais. L’homme reste un animal politique, et l’affectio societatis ne se décrète pas à coups de tuyaux d’eau.

              Quant à l’avenir, vous visez juste : la roue de l’histoire tourne, et les puissances musulmanes ne resteront pas éternellement en sommeil. Ni Moscou ni Washington ne sont nos adversaires face à ce défi. Merci encore pour votre perspicacité, qui nous rappelle que l’histoire n’est pas un conte pour enfants, mais un jeu d’échecs impitoyable. Continuez à nous éclairer de vos analyses, elles sont un antidote précieux à la naïveté ambiante.

            • Fanny 5 juin 16:14

              @La Bête du Gévaudan

              Le fait que nous ayons dominé l’islam grâce à la révolution industrielle n’a qu’un temps. Et ce temps est en train de s’achever. Ce n’est ni gentil ni méchant, c’est un fait. 

              Je reste dubitatif devant vos constats a priori lucides et documentés. Permettent-ils d’imaginer l’avenir ? Je ne crois pas.

              Il y eut les Moghols en Inde, qui ont massacré tant et plus.

              Il y eut les Tatars et les Russes. Ils ont fusionné.

              Il y eut les juifs au Maroc (ils y furent assez heureux) et en Algérie, et ça s’est terminé sous pressions extérieures, pas par la faute des musulmans.

              Il y eut les Yougoslaves et ça n’a finalement pas marché.

              Il y a aujourd’hui les Créoles mélenchoniens en France, et une mixité galopante. Qui peut dire aujourd’hui ce qu’ils vont devenir ?

              Notre vraie faiblesse, c’est l’effondrement de notre religion chrétienne, la disparition des pratiquants. Notre force, c’est notre esprit de liberté et notre culture/histoire.

              Que sera la France « créole » ? On n’en sait rien. Ne sous-estimons pas la dureté et le pouvoir de séduction de la culture française.

              Allah est grand, la France aussi …


            • Decouz 5 juin 08:29

              Il y a eu des grands empires musulmans, puis ils se sont divisés, il y a eu les Mongols, qui se sont également divisés, probablement un des plus grands empires, et curieusement un empire fondé par des nomades, les Mongols sont célèbres pour leur violence, réelle ou exagérée, mais religieusement ils étaient très ouverts, une partie s’est converti à l’islam, un autre au bouddhisme une autre au christianisme nestorien, le reste est resté animiste, sans doute la majorité a conservé cet animistes comme en Afrique musulmans ou chrétiens, ce que ne tolère pas le wahhabisme.



                • juluch juluch 5 juin 16:08

                  le mariage entre la peste et le choléra.

                  On pourrait parler aussi du poussah Nord Coréen et poutine.


                  • Bonjour @juluch et merci pour votre commentaire.

                    Effectivement, entre Kadyrov et Poutine, on ne sait lequel choisir... 

                    Vous avez raison de souligner les liens étroits qui existent entre le tyran Kim Jong-un et le dictateur Poutine. Qui se ressemble, s’assemble ! 

                    Poutine sait choisir ses amis : Xi Jiping, Alexandre Loukachenko, Ramzan Kadyrov, Bachar al-Assad, Kim Jong-un, etc. Le club des dictateurs réunis ! Un vrai cauchemar...


                  • Fanny 6 juin 09:49

                    @Giuseppe di Bella di Santa Sofia

                    Poutine sait choisir ses amis : Xi Jiping, Alexandre Loukachenko, Ramzan Kadyrov, Bachar al-Assad, Kim Jong-un, etc. Le club des dictateurs réunis ! Un vrai cauchemar...

                    Bella ou le talent de réunir toute l’arrogance et la désespérance occidentales en une phrase.

                    Mettre au pilori cette brochette de dirigeants d’immenses et divers pays dégage une forte odeur de fin de règne.

                    Le monde entier qu’on ne parvient plus à soumettre comme au temps de la colonisation ou du néo-colonialisme est devenu insupportable.

                    Tous des tyrans, tous des salopards, tous des despotes, des monstres …

                    Tout ça va se finir soit :

                    • par une guerre mondiale, avec en titre La Fin de l’Occident (mais la suite à Jérusalem imaginée par Jacques Attali est peu probable, les Indiens, Chinois … ne sachant pas bien où se situe cette ville chargée d’histoire).
                    • ou par un monde multipolaire où l’Occident aura trouvé sa nouvelle place, apportant au monde tout son savoir et toute son expérience issues de sa longue et brillante histoire.

                    Pour que ça se passe pas trop mal, selon la seconde hypothèse ci-dessus, faudra d’abord placer en EHPAD quelques vieillards nostalgiques d’un passé révolu. C’est ce à quoi je travaille sur Avox -)


                  • juluch juluch 6 juin 12:34

                    @Fanny

                    Oh Pitin !!!

                    LOL !!!  smiley


                  • microf 6 juin 15:40

                    @Giuseppe di Bella di Santa Sofia

                    Je choisi les deux, et il ya un troisième qui vient de s´ajouter, RPDC : Kim Jong-un promet un soutien « inconditionnel » à la guerre de la Russie en Ukraine


                  • Octave Lebel Octave Lebel 5 juin 16:40

                    Mazette. Eh dire qu’il y a des gens pour dire que le mouvement LFI est une secte smiley


                    • @Octave Lebel

                      Comme l’avait souligné Anne Hidalgo, en 2022, il ne faut pas oublier que « Jean-Luc Mélenchon a été un soutien aux positions de Poutine ». Il a changé son fusil d’épaule après l’invasion de l’Ukraine par la Russie.


                    • Octave Lebel Octave Lebel 6 juin 22:59

                      @Giuseppe di Bella di Santa Sofia

                      Petit mensonge par délégation et insinuation.J’aurai pu dire gros mensonge mais vous êtres tellement petit. Quelle surprise de votre part.
                      Vous vous cachez derrière une femme politique qui a gâché tous ses talents au fur et à mesure que ses responsabilités augmentaient et que la chance et les circonstances lui souriaient. Très bon choix.Vous flirtez souvent avec des allusions minables et tellement visibles en imaginant ainsi tromper vos interlocuteurs qu’il faut quand même une bonne dose de mépris et un sacré sentiment de supériorité pour leur infliger si régulièrement un tel traitement smiley


                    • microf 6 juin 21:56
                      Énorme ! L’otan rejete l’appelle de Zé, et passe à un aveu inédit sur la Russie

                      https://youtu.be/BQG8WGfTnIU?si=8eROGmlOkUDiWdzj


                      • microf 6 juin 22:04
                        Fuite massive les mercenaires occidentaux lâchent l’Ukraine, Moscou prépare la traque

                        https://youtu.be/UPaO5Z7rmms?si=b7WBfNkn-M8RzAeD

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