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Accueil du site > Tribune Libre > Les défis de l’économie sociale et solidaire

Les défis de l’économie sociale et solidaire

L'économie ne se réduit pas à, d'un côté le secteur marchand, de l'autre côté l'économie du secteur public. Dans la réalité, depuis les années 80, des emplois se sont créés dans l'économie solidaire. La chasse au profit et à la plus grande satisfaction des actionnaires n'est pas l'objectif de ce secteur mais la rentabilité est néanmoins le plus souvent présente. Une économie ni capitaliste ni publique joue aujourd'hui un rôle important dans la production de richesses tout en renforçant le lien social et solidaire.

Le président du Mouvement Démocrate était dans les Bouches-du-Rhône, lundi 21 novembre, aux côtés de Jean-Luc Bennahmias (lien). Il visitait les salariés et bénévoles de la fraternité salonaise. Il a déclaré que "L'économie, qui est un souci pour tout le monde, doit être repensée. De nouvelles formes doivent être prises en compte. L'économie sociale et solidaire, créatrice, productive et vivante, mais qui n'a pas comme seul but le profit, doit se voir reconnaître toute sa place", a analysé le leader centriste, qui défend "un autre modèle économique pour la France".

"En 2007, j'avais axé une partie de mon programme sur la social-économie. Ne pas séparer le social de l'économique, c'est vital. Voir l'économique servir le social, c'est précieux", a-t-il rappelé à un journaliste de La Provence qui l’interrogeait.

L'association de loi 1901 que François Bayrou rencontrait lundi administre notamment une épicerie solidaire et un centre d’hébergement et de réinsertion sociale (CHRS). Les CHRS sont à l'origine des Ateliers de C.H.R.S. eux-mêmes pour une large part à l’origine de l’insertion par l’activité économique (IAE) qui est une composante de l'économie sociale et solidaire. L'objectif de ces ateliers est de permettre à des personnes marginalisées, en grande difficulté et n’ayant pas accès aux autres dispositifs d’insertion, l’apprentissage ou le réapprentissage des règles nécessaires à l’exercice d’une activité professionnelle. Tournés au départ, quasi exclusivement, vers l’hébergement des personnes, les CHRS se sont, en général, ouverts à des personnes extérieures.

L'appellation d'insertion par l'activité économique (IAE) regroupe un ensemble de structures ayant pour vocation principale, voire exclusive, l'insertion professionnelle des publics en grande difficulté auxquels elles offrent des emplois et un accompagnement adaptés. Les structures d'insertion par l'activité économique (SIAE) bénéficient de dispositifs d'aide publique particuliers. L'IAE est l'un des instruments majeurs de la lutte contre les exclusions ; elle constitue une passerelle nécessaire entre les règles de l'activité économique et les logiques d'insertion sociale et professionnelle de l'action sociale.

Ce secteur solidaire de l'économie est utile et aidant mais n'offre pas de CDI, juste des CDD (contrats à durée déterminée). La Cour de cassation, dans une affaire jugée le 2 mars 2011, précise aujourd'hui que la mise à disposition par une association intermédiaire ne peut intervenir que « pour l'exécution d'une tâche précise et temporaire et non pour l'occupation d'un emploi lié à l'activité normale et permanente de l'entreprise utilisatrice ».

Je saisis l'occasion pour rappeler que la loi de 2008 généralisant le RSA a prévu une réforme des modes de financement du secteur de l'insertion par l'activité économique (IAE). Mais on attend toujours cette réforme. C'est même le dernier chantier du Grenelle de l'Insertion resté en suspens. Le ministère du travail ne propose pour l'heure que des expérimentations, dans quatre départements : le Doubs, la Gironde, le Haut-Rhin et le Rhône. Une nouvelle expérimentation, basée sur le volontariat, va s'adresser aux quatre types de SIAE (structures de l'IAE) :

- entreprises d'insertion (sociétés commerciales productrices de biens ou de services ayant une finalité sociale et concourant à l'insertion socio-professionnelle de personnes rencontrant des difficultés particulières, notamment des demandeurs d'emploi) : ce sont ces entreprises d'insertion qui accueillent les personnes le plus en difficulté.
- entreprises de travail temporaires d'insertion : ce sont des entreprises d'intérim spécialement destinées à l'emploi de personnes en difficulté et bénéficiant à ce titre d'aides particulières. Ces entreprises regroupent les salariés qui sont les plus proches du milieu de travail ordinaire et qui affichent le meilleur taux d'insertion.
- ateliers et chantiers d'insertion (ACI), qui oeuvrent dans le secteur non marchand. C'est la loi de programmation pour la cohésion sociale du 18 janvier 2005 qui a défini les ACI, leur donnant ainsi une existence légale. Les ACI recrutent essentiellement en contrat d'accompagnement vers l'emploi (CAE),
- associations intermédiaires (associations qui emploient des personnes en insertion pour effectuer des services de proximité : garde d'enfants, entretien, petits travaux, etc.).

Si les structures de l’IAE ne sont pas toutes rentables, elles sont toutes soumises à des critères de performance. Les deux indicateurs de performance sont : le « taux d’insertion dans l’emploi durable six mois après la sortie d’une structure d’insertion » , « l’effet de levier des concours de la mission travail et emploi (du budget de l’Etat ) dans les structures de l’IAE. »

L'économie sociale est l’œuvre de citoyens qui savent se rassembler et jouer collectif. Elle n'est pas parfaite mais ses valeurs comptent plus que jamais dans une économie mondialisée qui subit la loi de marchés financiers. L'économie sociale et solidaire a encore des défis à relever...


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13 réactions à cet article    


  • Jean-Pierre Llabrés Jean-Pierre Llabrés 24 novembre 2011 09:20

    Le capitalisme peut largement rivaliser avec l’économie sociale et solidaire.

    Le Dividende Universel.
    Synthèse capitaliste pour instaurer une authentique compatibilité entre compétitivité et cohésion sociale ; entre compétitivité et solidarité.

    Ce projet de « Dividende Universel » se compose d’un Objectif Principal et de deux Objectifs Spécifiques qui découlent de l’objectif principal.

    Objectif Principal :
    Acquisition Citoyenne & Collective du Pouvoir Économique

    Objectifs Spécifiques :
    I)
    Transformer le « capitalisme ordinaire » en un authentique Capitalisme Écologique, Anthropocentrique, Philanthropique et Équitable.
    II)
    Faire bénéficier chaque citoyen, même mineur, d’un Dividende Universel évolutif qui, de facto, éradiquera définitivement le concept même de chômage.


    • Francis, agnotologue JL1 24 novembre 2011 10:02

      Je propose de décerner à Llabrés le prix de l’avatar le plus harmonisé, le plus cohérent, le mieux adapté avec les idées qu’il promeut.


    • Jean-Pierre Llabrés Jean-Pierre Llabrés 24 novembre 2011 14:06

      jl 1 :

      Pendant fort longtemps, bien trop longtemps !, j’ai tenté d’argumenter rationnellement avec vous : ce fut vain.

      Par ailleurs, plusieurs fois, plusieurs intervenants ont aimablement tenté de vous faire entendre raison et de vous expliquer que les réponses infirmant vos questions se trouvaient déjà dans mon texte : ce fut également vain.

      Vous proférez des énormités dans tous les domaines. Un exemple entre mille (à ce jour, vous avez 18.039 commentaires ; nets de tous ceux qui furent supprimés pour injures et insultes) :
      Quote
      Par JL (xxx.xxx.xxx.180) 29 juillet 08:50 
      le propre d’une agriculture vivrière est précisément que çà ne se vend pas : çà va directement du producteur au consommateur, par le troc si besoin est, ou le don !

      Unquote
      Combien de céréaliculteurs beaucerons avez-vous vus troquer ou donner leur blé, produit vivrier par excellence ? Aucun, car ils vendent leur blé ! ! !...

      Face à votre obstination, quiconque ne peut que déduire certainement que votre grand-père était un aigle et votre père un faucon. Quant à vous...

      De plus, vos commentaires témoignent assurément d’une grave pathologie. Vous devez être atteint d’une entropie cérébrale.

      Entropie :
      L’entropie mesure le degré de désordre d’un système par rapport à son état initial probable.

      Dans votre cas :
      Plus vous vieillissez, plus s’accroît le désordre de vos « idées ».


    • Francis, agnotologue JL1 24 novembre 2011 14:20

      Llabrés,

      Au sujet de l’agriculture vivrière : « L’agriculture vivrière est une agriculture essentiellement tournée vers l’auto-consommation et l’économie de subsistance. La production n’est destinée ni à l’industrie agroalimentaire ni exportée. Elle est en grande partie auto-consommée par les paysans eux-mêmes et la population locale. Bien qu’essentiellement limitée au « Tiers-monde » ou « pays du Sud », cette forme d’agriculture demeure très importante, représentant environ 20 % de la production alimentaire mondiale1. Par l’importance qu’elle accorde aux semences paysannes - on estime à environ 1,2 milliard d’agriculteurs ceux utilisant des procédés traditionnels de sélection. Elle favorise fortement la biodiversité » (Wikipedia)

      Vous êtes un ignorant, Llabés, et votre jugement négatif à mon égard ne me réjouit même pas !


    • Jean-Pierre Llabrés Jean-Pierre Llabrés 24 novembre 2011 14:31

      Les gens de wikipédia n’ont jamais dû mettre un pied dans un pays du « Tiers-monde » ou « pays du Sud » afin d’y étudier la commercialisation des produits vivriers.
      La-men-ta-ble ! ! !

      Commercialisation des produits vivriers : LE Grand Secret (de Polichinelle ?) !

      Herman van Rompuy, José-Manuel Barroso, Andris Piebalgs et leurs subordonnés sont incompétents ! ! !...



    • Francis, agnotologue JL1 24 novembre 2011 14:59

      Nul ne doit se prévaloir de ses propres turpitudes - ni de celles de ses amis !

      C’est pourtant ce que vous faites, Llabrés : ainsi donc, je dirais une énormité quand j’affirme que l’agriculture vivrière n’est pas destinée au commerce, au motif selon vous qu’il y des bandits qui la commercialisent ?!

      Si vous n’êtes pas un ignorant, Llabrés, alors vous êtes un allié objectif de ces bandits ! Autrement dit leur ami.


    • Jean-Pierre Llabrés Jean-Pierre Llabrés 24 novembre 2011 15:26

      En affirmant que tout commerçant est un bandit, vous ajoutez une énormité de plus à toutes celles que vous avez déjà proférées.
      Chacun comprendra que vous n’êtes pas à cela près...


    • Francis, agnotologue JL1 24 novembre 2011 15:35

      Mais quel nul !!!

      Llabrés, vous êtes une ordure ! Et je suis gentil !

      Vous pouvez pleurnicher et demander la suppression de ce post, je ne dirai rien.


    • Taverne Taverne 24 novembre 2011 15:35

      « Allons messieurs, ne nous fâchons pas ! »


    • Jean-Pierre Llabrés Jean-Pierre Llabrés 24 novembre 2011 15:49

      Par Taverne (xxx.xxx.xxx.38) 24 novembre 15:35

      Il en va toujours de même avec cet individu...


    • Francis, agnotologue JL1 24 novembre 2011 16:59

      Bizarre ce post de Llabrés qui commence par cette phrase !

      « Par Taverne (xxx.xxx.xxx.38) 24 novembre 15:35 »

      et ne cite rien ! Llabrés serait-il un automate mal programmé ? Toujours est-il qu’il faut en tenir une sacrée couche de vice pour tenir de tels propos.


    • Francis, agnotologue JL1 24 novembre 2011 10:02

      « L’économie ne se réduit pas à, d’un côté le secteur marchand, de l’autre côté l’économie du secteur public. » (Taverne)

      « Pour évacuer l’idée que le financement d’une activité non marchande proviendrait d’un prélèvement sur le fruit de l’activité marchande, plaçons-nous dans une hypothèse irréaliste aujourd’hui, mais qui vaut pour la logique d’un raisonnement « à la limite », dans une perspective dynamique. Supposons que la sphère non marchande s’élargisse progressivement et que le paiement des biens et services qui y sont produits soit socialisé par l’impôt. Si la part de cette sphère dans la production totale tendait vers le maximum de 100 %, il serait impossible de considérer que son financement est assuré par un prélèvement sur une sphère marchande en voie de disparition. »… « Ainsi, dans toutes les sociétés capitalistes contemporaines, se combinent principalement trois formes de mise en œuvre des capacités productives. La première, dominante, concerne le travail salarié qui aboutit à une production de valeur marchande destinée à grossir le capital. La deuxième concerne le travail salarié dans les administrations produisant des valeurs d’usage monétaires bien que non marchandes (éducation et santé publiques). Enfin, il existe un troisième pan de l’activité humaine, dans la sphère domestique ou dans le domaine associatif, dont le produit est non monétaire. L’idée soutenue ici est que les deux dernières ne sont pas nées d’une soustraction au produit de la première, ni à celui du travail indépendant » (Jean Marie harribey : Les vertus oubliées de l’activité non marchande)


      • latortue latortue 24 novembre 2011 11:01

        tant que la dette sera au niveau ou elle est, le social passera en second plan, parce qu’il n’y a pas de fric pour le financer ,et ceux qui disent le contraire sont ou des menteurs ou des rêveurs .
        le premier poste a attaquer c’est la dette et personne en parle ou presque alors ???? Croyez vous qu’on puisse continuer longtemps a faire des budjets déficitaires a ce point et léguer a nos enfants des dettes qui vont les appauvrires .51 MILLIARD DE DEFICIT EXTERIEUR plus de 50 milliard d’intéret de la dette En 2010, le déficit public de la France « au sens de Maastricht » s’est élevé à 136,5 milliards d’euros .
        alors il faut faire quoi pour faire disparaitre ce déficit .car a force de cumuler les pertes on va finir par vivre a crédit avec un déficit de 100% puisqu’on empreinte pour payer ce déficit et que les intérêts de l’emprunt viennent gonfler le déficit .survoler les problème voila l’art et la manière des politicards BAYROU compris ce rigolo .

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