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Accueil du site > Tribune Libre > Les savoirs d’interface : une histoire de Sciences Humaines et (...)

Les savoirs d’interface : une histoire de Sciences Humaines et Sociales

Les sciences humaines et sociales sont probablement les disciplines majeures pour permettre un meilleure diffusion des savoirs et surtout une meilleure compréhension entre civilisations. Outre cela, l’étude des savoirs d’interface peut aider à la résilience de pays qui ont eu à subir la colonisation.

Le développement est probablement la résultante d’influences multifactoriellesmultifactorielles et à ce jour il semble que ce soit une alchimie vertueuse d’événements qui pousse un Etat à se doter des organes de recherche ou de création de savoir construisant le rayonnement de ce même Etat. Un Etat qu’il soit puissant ou totalement réduit au minimum peut contribuer à une société de la connaissance par un maillage de systèmes qui conduisent à une conservation/diffusion des savoirs. Mais avant d’arriver à la question de la conservation ou de la diffusion des savoirs, il est crucial de se pencher sur l’apparition des savoirs et leur cohérence au sein de sociétés en mutation.

Le point important pour comprendre les sociétés en mutation par rapport à des sociétés stagnantes est de relier le développement à des notions de « savoir d’interface ». Ainsi, sachant que la connaissance entre deux sociétés peut être une « reconnaissance mutuelle et positive », il est peut être souhaitable d’analyser le point historique de contact afin d’amener des sociétés actuelles à croiser « plus » leur compétence et se développer « plus ». L’autre exemple à étudier est peut être le savoir d’interface résultant plutôt d’une friction ou d’une incompréhension. Il est possible alors de voir plusieurs résultantes... une forme de compétition inter sociétale s’instaure et aboutit tout simple à une stagnation voire à une déliquescence de l’un des acteurs... refus psychanalytique de l’autre en raison de contextes historiques et de souvenirs collectifs difficiles... un inconscient trans-générationneltrans-générationnel s’opposerait à l’apport de « l’autre » par souvenir des guerres ou barbaries infligées par le passé. Voilà pourquoi des années après les décolonisations, des régions entières n’arrivent pas à passer le cap du développement ou de l’autosuffisance. Ainsi, ce point permet de comprendre pourquoi certaines régions préfèrent opter pour une vie traditionnelle simple par rapport à une forme de modernité retrouvée au sein de « sociétés d’apparence ». La cellule familiale est éclatée géographiquement étant donné les politiques de l’emploi basées sur des flexibilités et des mobilités incohérentes. Les couples divorcent et l’individu meurt seul dans un appartement froid et moderne. En ce sens, on peut également se demander si les sociétés du Nord ne sont pas en train d’être confrontée à un sort terrible car elles auraient une technologie galopante et en même temps une gangue d’égoïsmes qui par concrétions les pousseraient vers une fin programmée. Ainsi, dans un rapport de 2006 sur la société américaine, la Fondation pour l’innovation politique soulignait que les individus finissaient leur vie dans une ultramoderne solitude. En ce sens, l’intelligence collective de ces sociétés post-industriellespost-industrielles se dissoudrait dans une forme de fuite en avant... Leur culpabilité historique et leur cupidité les pousseraient à produire un savoir mal géré qui les étoufferait et conduirait l’individu à une condition peu désirable voire à une fin peu enviable... Outre ces considérations, il est intéressant de s’appesantir sur les conditions de l’avènement de la « société du savoir ».

Les conditions de la « résilience locale » sont à analyser finement. Pour cela, l’étude des projets qui ont donné lieu à un développement local bien implanté est importante. Prenons l’exemple d’associatifs qui ont apporté un savoir-faire à des villages déshérités... La culture maraîchère a ainsi rapidement vu le jour grâce à des transferts technologiques (pompes photovoltaïques en Amérique Latine, au Mali, MadagascarMadagascar), puis est apparue une forme de négoce pré-industrielpré-industriel avec la dissémination d’un « savoir agricole ou agraire » et d’un « savoir commercial » plus performant. On soulignera le rôle prépondérant des femmes dans la co-gestion ingénieuse de ces projets. Par la suite, la mise en place de pôles de développement, géographiquement assez proches, produit alors les conditions d’un fleurissement de nouveaux terrains de savoir au niveau régional. A l’inverse l’arrivée de médecins, inconsciemment investis de valeurs « missionnaires » (donner le médicament comme on donnait la bonne parole ou la civilisation) peut conduire à des situations de stagnation/frustration des savoirs sans qu’il y ait prise de conscience locale ou de transmission/diffusion du savoir. Dans un cas, on participe à une résilience des chocs de civilisations passés, dans l’autre on conduit à un mime des confrontations anciennes. En première conclusion, la Science Humaine et Sociale peut participer à une multiplication des points d’ancrage des savoirs et à une consolidation des développements vers une forme de synthèse locale, régionale, globale des savoirs et une apparition de structures plus institutionnelles.

J’insiste. L’action d’ONGs qui connaissent bien les codes du terrain permet de « passer » le fossé historique, sociologique, psychologique. Le rôle de la SHS est aussi d’analyser des éléments nécessaires à la création de ces ponts (voire de ces fondations) car sans cela, on parachute des dispositifs ou des techniques sans leurs notices d’utilisation. On inspire une incompréhension qui peut un jour se focaliser et créer des tensions. Ainsi, on peut réfléchir également au rôle des industriels qui partent « faire fortune » en Asie tout en employant des gens à bas salaire. L’analyse de la psychologie inconsciente de ces entrepreneurs est similaire à celle de leurs ancêtres (colonisation)... en face, l’acceptation de ces développements techniques est vécu comme un accablement collectif et une sorte de cercle vicieux historique ou au contraire comme un moyen de « résistance passive » par une captation des savoirs et des techniques... en vue d’une revanche voulue ou non consciemment. Sortir de cette logique « délocalisante et de mime inconscient » est possible par une exigence d’équité sociale. Même si on s’éloigne du sujet... les sociétés en mutation sont des sociétés vivantes qui gèrent une mémoire collective encore très marquée par des siècles d’erreurs/d’horreurs et seulement quelques expériences humainement intéressantes. Les Sciences Humaines et Sociales (sociologie, ethnologie, histoire) ont leur rôle de traitement global des erreurs du passé et de leurs explications. Cela éviterait notamment à certains de promouvoir le « rôle positif de la colonisation »...

On peut évaluer le rôle de la communication moderne dans la capacité de résilience locale. Il a été souvent abordé l’explosion de la communication dans le monde actuel et l’importance de ces techniques dans la diffusion des savoirs. Il y a quelque chose qui vient rapidement à l’esprit à ce sujet. Certaines sociétés techniquement très avancée ont adopté aisément la révolution de la communication au même titre que des sociétés en mutation parfois très éloignées de régions d’interface (ports, grandes villes). L’intérêt de ce phénomène est qu’il s’appuie probablement sur le fait que bon nombre de sociétés de nos jours ont un mode de savoir oral. Je pense parfois à ces Djiboutiens qui de mémoire arrivent quasiment à retracer plusieurs tomes de l’histoire vivante de leur localité. L’avènement de la communication de masse et de la téléphonie vient appuyer ces structures de développement du savoir tout autant au sein de sociétés qui reposent sur l’écrit que sur l’oral. L’autre point important est que l’aspect communicant entre ces savoirs du Sud et du Nord permet des points de contact plus nombreux entre sociétés ou entre individus et participe donc à une forme d’interface généralisée grâce à des portables qu’ils soient de première ou dernière génération... Il serait utile de jouer sur cette révolution communicante... l’aide éducative et la formation à l’histoire des savoirs du Nord et du Sud pourrait aider à une meilleure compréhension de l’autre et ainsi une fraternisation de société en mutation en gommant certains aspects plus frileux. La SHS est là encore en tant que guide pour ce défi. (Il faut également mentionner les relations entre les savoirs du Nord et les savoirs du Sud dans une logique d’associativité mathématique... Les Suds échangeant entre eux, les Nords avec les Suds réciproquement).

Les sciences humaines et sociales sont autre chose qu’un dispositif de traduction mais un socle d’analyse des conditions de développement et d’acquisitions mutuelles des savoirs... La recette d’un développement durable de « société en mutation » est probablement à la convergence de l’acquisition du savoir et d’une apparition d’organismes structurée de recherche. Il est probable que l’instant fondateur de ce principe vienne d’une rencontre avec « l’autre ». La mise en place de condition de résilience est alors cruciale dans la marche vers des savoirs pérennes. Enfin, il est crucial de revoir avec l’œil des Sciences humaines et sociales notre devoir de sociétés du savoir et de la recherche vis-à-vis de ceux qui ont eu par le passé à gérer nos besoins de puissance. La résilience de ces pays face aux temps de la colonisation en dépend.


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31 réactions à cet article    


  • Ergo-sum (---.---.230.130) 9 février 2007 11:37

    Votre article est tellement alambiqué et abstrait qu’il devient complètement contre-productif.


    • Yannick Comenge (---.---.102.41) 9 février 2007 13:27

      Je vous rassure Ergo Sum... des gens plus intelligents que moi et qui bossent sur les savoirs d’interface... ont apprécié l’abstraction.

      L’équivalent de cet article est deja soumis pour publication dans une revue de developpement. Mais j’accepte la critique...


    • panda (---.---.243.114) 9 février 2007 14:54

      Ma première réaction à la lecture de votre article fut une exclamation : « Elizabeth Teissier enlève ton masque on t’as reconnu ! » La seconde m’a remémoré la bétise humaine lorsque la biologie cherche a expliquer les hommes en société.

      Au terme de votre article je ne peux que rejoindre l’avis d’Ergo Sum en regrettant l’absence de pédagogie et de simplicité du propos compte tenu de la grande hétérogénéité du public à qui vous vous adressé en diffusant sur AgoraVox. Combien, ici, auront les connaissances et les codes pour décrypter votre article ?

      En outre, après lecture je cherche toujours la définition de cette notion « savoir d’interface » qui semble être le sujet de votre article. Je passe sur ce qui me semble être un point vue ethnocentriste de considérer certaines sociétés stagnantes et d’autres en mutation. On peut légitiment s’interroger sur cette distinction que vous portez.

      Enfin, à la fin de la lecture, j’avoue être incapable d’apprécier ce que vous apportez de plus à l’entreprise de la connaissance que Les Sciences Humaines et Sociales n’ont déjà faits.

      Bonne continuation.


      • Yannick Comenge (---.---.102.41) 9 février 2007 16:33

        Cher Talleyrand,

        La derniere fois ou nous avons discuté ensemble (en privé) vous m’avez dit apres quelques échanges de mail des trucs qui m’ont sidéré... Ce jour là, je me suis dit que je n’avait plus rien à dire sur vos propos qu’ils soient bons ou mauvais. Des amis, docteur en psychologie m’ont dit que souvent chez les hommes d’un certain age une forme d’égocentrisme farouche les faisaient dire n’importe quoi. Je rappelle aussi le texte suivant que vous avez envoyé à des redacteurs d’Agoravox sur un auteur qui n’etait pas de votre avis...

        MESSAGE SPECIAL AUX INTERNAUTES

        Ne pouvant répondre à la contradiction, l’internaute « TAVERNE DES POETES », devenu incapable de se maîtriser, a replié à lui seul, en 1/2 heure, 16 posts de rédacteur ( vote -30 ) dans un seul forum. Je tiens à le signaler, afin que chacun sache à quoi s’en tenir avec cet internaute. J’ai bien sûr informé Agoravox, puisqu’il en va de la crédiblité et de la durabilité du site.

        Quand on arrive aussi bas... on fait mieux de se calmer.

        Le texte pour votre gouverne est considéré comme bon par quelques spécialistes et sera traduit tres rapidement. Enfin, dites à vos amis et militants d’éviter de tomber sur ceux qui ne sont pas de votre avis.

        Relisez le texte, familiarisez vous avec les notions d’inconscient collectif. Relisez Deleuze.


      • Yannick Comenge (---.---.102.41) 9 février 2007 16:41

        Bonjour,

        Vous savez bon nombre de lecteurs sont aguerris sur agoravox... il y a bon nombre de gens qui ont envi de dépasser des notions. Pour société stagnantes... j’avoue que j’ai le coeur avec ces sociétés... j’ai des amis qui y vivent et je crois qu’il faut apporter chacun sa pierre.

        Pour le texte, il est accepté deja pour publication dans quelques endroits. Mais vous pouvez discuter plus l’article car cela permet à des gens moins aguerri d’apprendre... le but aussi de cet article est là. Cela change des discussions sur le scooter de Sarkozy.

        Amitiés,

        Yannick


      • panda (---.---.243.114) 9 février 2007 18:22

        @ l’auteur : Au vu de vos commentaires je me demande si vous supportez la contradiction... smiley


      • Yannick Comenge (---.---.102.41) 9 février 2007 18:32

        Cher Panda, La contradiction je la souhaite... Pour ce qui est de Talleyrand, je n’irai pas dans les details mais lorsque je tends une main et qu’on joue à l’idiot (cf Talleyrand et conversations privées), je considere que cette personne doit apprendre l’humilité.

        Pour ce qui est de la critique de mon texte, je la souhaite et la vénere... mais je ne peux pas m’excuser d’etre un peu cavalier avec une personne que je n’apprécie pas vraiment.


      • Christophe (---.---.58.18) 10 février 2007 13:57

        @Talleyrand

        Si je rejoins les remarques sur la difficulté d’interprétation du contenu de l’article, il me semble que vos propos sont quelque peu radicaux. La corporation à laquelle vous faites référence regroupes tant la psychologie, la psychanalyse, la sociologie, l’ethnologie, l’anthropologie, ... enfin toutes les sciences de l’homme.

        Si il est exact que ces sciences ont des difficultés à transcrire leurs savoirs sous une forme plus formelle, il ne sont pas plus à blâmer que les spécialistes des sciences dures qui sont dans l’incapacité actuelle de fournir les outils mathématiques permettant d’appréhender formellement les sujets que traitent les sciences molles.

        Les lacunes formelles des sciences molles sont aussi des lacunes expressives des sciences dures. Comme quoi, nous avons tous des limites ! smiley


      • Christophe (---.---.58.18) 10 février 2007 15:13

        @Talleyrand

        Nous sommes d’accord sur le fait que certains scientifiques (doivent-ils encore porter ce nom ?) considèrent que leurs approches, dont la véracité est indémontrable, ont une valeur de vérité indiscutable.

        Mais il existe bien des psychologues ou autre spécialistes des sciences de l’homme qui émettent des conclusions en y ajoutant toute la circonspection nécessaire.

        Ce n’est pas la science en elle-même qui devrait être remise en cause, mais les hommes qui la modèlent comme cela leur convient.


      • Christophe (---.---.58.18) 10 février 2007 23:20

        Mais les gens appartenant à ces corporations devraient faire preuve de + d’humilité lorsqu’ils prétendent proposer leur expertise dans des domaines sérieux où les conséquences d’erreurs peuvent coûter très cher.

        Désolé si j’ai interprété votre propos comme une tendance à la généralisation. Je n’aurais pas fait cette erreur si vous aviez écrit des gens plutôt que les gens. Entre un quantificateur existentiel et un quantificateur universel, il y a une nuance qu’il me semble que vous connaissez.

        Si ce n’est pas ce que vous exprimiez, excusez-moi de ma piètre interprétation.


      • Christophe (---.---.156.77) 9 février 2007 15:56

        Il a été souvent abordé l’explosion de la communication dans le monde actuel et l’importance de ces techniques dans la diffusion des savoirs.

        Tout d’abord, ce n’est pas le savoir qui est transmis. Pour savoir, il faut avoir la capacité d’appréhension du contenu transmis ; les deux remarques précédentes en sont une démonstration ; ce qui signifie qu’il faut, avant même de communiquer, commencer par établir des ponts culturels.

        Comme vous le signalez dans votre article, les ONG qui fréquentent depuis fort longtemps le terrain ont intégré les différentiels symboliques de la culture qui reçoit ; tout ne peut se transmettre et le peu que nous pouvons transmettre doit être en adéquation avec la perception culturelle des destinataires, s’intégrer dans leur vie sans en bousculer les fondements ; il en va de leur liberté !

        Quant aux sociétés techniquement très avancées, elles ont certes adopté les nouvelles techniques de communication, mais ont souvent oublié ce qu’est la communication. L’outil n’est rien si il ne mène qu’à la ruine de ce qu’il doit traiter !

        Quant au besoin de puissance, il ne me semble pas avoir disparu ; il n’a fait que muter. La rencontre avec l’autre est certes essentielle, mais quel en est le but ? Si cela consiste à transposer notre savoir dans une société externe en mutation, étant donné qu’une mutation n’est pas maîtrisable, elle se fait naturellement, nous pouvons observer le glissement sémantique qui conduit à penser que cette fameuse mutation est issue de l’impulsion que nous souhaitons lui donner pour prendre la direction que nous voulons suivre.


        • Yannick Comenge (---.---.102.41) 9 février 2007 16:37

          Je suis vraiment ravi de voir un commentaire comme le votre Christophe. En fait, il y a un colloque le 12 fevrier à Paris organisé par le CNRS. J’ai participé à quelques tables rondes sur le sujet des « sociétés en mutation » qui sera discuté dans ce colloque... Le savoir d’interface est une chose qui caalyse les passions de bon nombre de chercheur.

          Encore une fois, ce texte qui n’est qu’un exposé ouvrant sur le debat sera publié dans plusieurs endroits. Sa traduction en espagnol va etre faites.

          Si Christophe vous etes interessé par les savoirs et les nouvelles études du CNRS, je peux vous mettre en rapport avec des chercheurs en SHS de tres bon niveau... bien meilleur que moi.


        • Christophe (---.---.156.77) 9 février 2007 17:14

          Si Christophe vous etes interessé par les savoirs et les nouvelles études du CNRS, je peux vous mettre en rapport avec des chercheurs en SHS de tres bon niveau... bien meilleur que moi.

          Et sans doute bien meilleur que moi !

          Je ne travaille plus dans la recherche mais je continue à m’instruire. Mon domaine est plus orienté vers les sciences de la connaissance ce qui m’a amené à m’intéresser aux sciences humaines ; étant de formation en informatique fondamentale.

          Habitant Toulouse, il me sera difficile d’être à Paris le 12 février.


        • Yannick Comenge (---.---.102.41) 9 février 2007 18:36

          Christophe,

          Ecoutez, je dois faire l’enregistrement du colloque pour un journaliste-philosophe, donc je peux vous en envoyer une copie gravée sur un CD-Rom. Vous n’aurez qu’à m’envoyer votre adresse. Il suffit de chercher deux secondes sur google pour trouver mon adresse email...

          A bientot

          Yannick


        • malcomm (---.---.102.41) 9 février 2007 18:44

          Interview de Jean-Pierre Alix, organisateur du colloque CNRS « Sciences et Société en mutation » Aux sources historiques du CNRS existait déjà la volonté de soutenir la création scientifique et d’associer la science à l’action pour en tirer le plus grand profit pour la société. Le CNRS se propose de raviver cette inspiration pionnière, d’en faire un élément-phare de son développement et d’imaginer les formes qu’elle empruntera demain. Dans ce but, un colloque intitulé « Sciences et Société en mutation » est organisé le 12 février 2007, à Paris. Cette journée de réflexion, d’échanges et de débats est ouverte à l’ensemble du personnel, et à nos partenaires de l’éducation, de l’économie, de la culture, des médias et de la politique. Pourquoi ce colloque ? Jean-Pierre Alix, organisateur du colloque : Le CNRS est au coeur du dispositif scientifique français et européen. Il est de son devoir d’accorder continuellement à son époque son inspiration pionnière, qui est de soutenir la création scientifique et d’en tirer le plus grand profit pour la société. En se mettant à l’écoute de celle-ci, et en proposant des approches fondées sur la connaissance scientifique, il reste ainsi fidèle à sa mission première. Pour cela, il est parfois nécessaire de faire une pause et de réfléchir. C’est ce que souhaite faire le CNRS lors de ce colloque qui doit être avant tout un moment d’échanges. Rappelons que cette mission originelle du CNRS a été incarnée par les plus grandes figures de notre organisme : durant les années 30, Jean Perrin a usé de toute son influence pour porter le projet d’institution du CNRS qui a permis notamment aux chercheurs d’exercer leur métier à plein temps. Il a également créé le Palais de la Découverte. En 1944-1945, Frédéric Joliot-Curie a pour sa part jeté les bases de l’organisation du CNRS tout en contribuant personnellement à l’aventure atomique, militaire et civile. Depuis, bien d’autres, nombreux, connus et moins connus, ont accompli leur vie scientifique au CNRS, avec au coeur cette conviction que la recherche est source d’avancées des connaissances et facteur d’innovations, ce qui contribue aux transformations profondes de notre société. Le résultat de cet investissement au long cours est que la recherche a pris une place sans précédent dans les activités de l’humanité : il y a dans notre pays cent fois plus de chercheurs en activité qu’il y a un siècle, soutenus par des institutions nombreuses, répartis sur l’ensemble du territoire, et qui coopèrent à l’échelle du monde. On ne peut nier l’importance considérable des progrès scientifiques qui en découlent dans tous les domaines. Mais pourquoi existe-t-il un décalage entre Sciences et Société ? J.-P. A. : Parce que Sciences et Société évoluent en permanence, suivant leur propre chemin. Leur convergence n’a rien d’automatique. Aujourd’hui, la confiance de la société dans ses scientifiques est très grande. Ses attentes à leur égard n’ont jamais été aussi pressantes, face aux enjeux de demain, comme l’énergie, la santé, la préservation de l’environnement, le développement durable ou la communication. Mais paradoxalement, la méfiance dans les usages qui sont faits des découvertes scientifiques augmente. Si la science est perçue comme constitutive du progrès, elle est également perçue comme un facteur de risques. Le nucléaire, les OGM ou la crise de la vache folle en sont quelques exemples. D’où vient cette méfiance ? J.-P. A. : Le rythme des innovations scientifiques et des bouleversements technologiques continue de s’accélérer. Cela provoque des modifications rapides et puissantes dans les modes de vie et fait apparaître des risques nouveaux. Ainsi certaines disciplines comme la biologie et l’agronomie soulèvent de délicates questions d’éthique. Toutes ces nouvelles technologies ne sont pas, dès leur apparition, à la portée de tous. Et la science d’aujourd’hui comprend de nombreux aspects peu accessibles à la culture commune. Tout cela rend le dialogue difficile et provoque des signes de doutes ou de pertes de confiance. En conséquence, les vocations scientifiques sont moins nombreuses dans la jeunesse. Ainsi, aujourd’hui, méfiance et confiance sont étroitement mêlées dans la perception de nos concitoyens avec une intensité quasi égale. De son côté, la société évolue également... J.-P. A. : La société connaît en effet ses propres mutations. Dans le monde, notre relation n’est plus celle d’une puissance dominante, mais celle d’un partenaire interdépendant. La croyance en un Etat omniprésent, unique acteur de la régulation de nos relations internationales et des rapports sociaux, laisse peu à peu la place à une répartition différente des pouvoirs entre politique et société civile, et à un dialogue direct entre les institutions. La complexité et la transformation des responsabilités qui en résultent ne sont pas toujours comprises. L’ambiance de doute rend les décisions publiques plus difficiles, et demande notamment de laisser un temps pour le débat, ce à quoi les autorités publiques ne sont pas toujours habituées. Pour répondre aux mutations en cours, de nouvelles solutions s’imposent. Une bonne recherche peut apporter une contribution très positive. Les meilleurs intellectuels doivent y travailler afin que le dialogue entre Sciences et Société se renforce. Une double responsabilité appartient ainsi aux scientifiques : celle, classique, de contribuer à la connaissance, et celle, nouvelle, de se sentir comptable des bienfaits et des risques que le progrès scientifique engendre. Il ne s’agit en aucun cas de réduire la science à des processus de satisfaction du public, mais de renforcer son potentiel d’éclairage et de l’exprimer, d’en assumer les promesses et les risques avec les générations montantes. Il s’agit aussi de savoir en débattre avec les co-acteurs, très nombreux, et d’assurer sa diffusion, afin de contribuer au développement de notre société et de chacun de ses secteurs essentiels : éducation, économie, culture, opinion et politique. La tonalité et la richesse que prendra ce débat, c’est précisément à cela que le CNRS souhaite réfléchir lors de ce colloque. Qu’en attend le CNRS ? J.-P. A. : Cette rencontre s’inscrit pleinement dans l’effort d’ouverture de notre organisme. Dans cette démarche, elle est une étape destinée à ce que la relation entre Sciences et Société soit encore mieux prise en compte dans les politiques de notre établissement, et mieux comprise par les forces vives du CNRS. Au coeur du colloque se trouvent ainsi l’esprit d’écoute et la démarche de participation. C’est pourquoi - et j’insiste sur ce point très important, tous les chercheurs, les ingénieurs et techniciens de nos laboratoires sont invités à participer à ce moment de réflexion et de débat. De même que le sont nos partenaires de l’éducation, de l’économie, de la culture, de la communication et du monde politique. Ce colloque sera en effet précédé par un certain nombre d’ateliers préparatoires. Comment seront-ils organisés ? J.-P. A. : Nous allons proposer des ateliers thématiques mobilisant l’ensemble des disciplines. Ils constitueront de véritables espaces de débats, et prendront la forme de forums électroniques auxquels chacun est invité à s’inscrire pour apporter ses idées, ses interrogations et ses propositions. Les synthèses de ces différents ateliers seront communiquées et débattues lors du colloque de février. Enfin, parallèlement, nous lançons une série d’entretiens avec des chercheurs afin de qualifier les relations Sciences et Société dans leurs pratiques et dans leurs questionnements. Les résultats de cette enquête seront présentés lors du colloque. Ainsi, en invitant toutes les parties prenantes à se rapprocher, le CNRS souhaite contribuer à ce que l’horizon de la société demeure indissociable de celui de la recherche et à ce que la recherche continue d’améliorer le bien-être de l’humanité


        • Ronny Ronny 9 février 2007 17:33

          @ auteur

          Article bien trop compliqué pour être facilement comprénsible. Dommage, parce que je suis sur qu’il serait intéressant, rédigé sans verbiage inutile et sans jargon des sciences humaines et sociales (SHS).

          Vous etes microbiologiste dites-vous dans votre CV ?. Expliqueriez vous la réplication de l’ADN chez les bactéries, les systèmes de sécrétion, ou la recherche en génomique et post génomique à des lecteurs d’agoravox comme vous l’expliqueriez à des collègues ? Non probablement pas. Alors si je peux me permettre un conseil, utilisez le meme « mode opératoire » pour les thèmes relevant des SHS, et vous serez mieux compris, et moins raillé, même si ces railleries sont injustes et déplacées à mon avis.

          Salutations.


          • Yannick Comenge (---.---.102.41) 9 février 2007 18:34

            Ronny,

            Il est vrai que vous avez raison et qu’en fait j’ai diffusé sur Agoravox un texte qui est prévu pour publication dans un autre type de publication (plus spécialisées)...

            Amitiés,

            Yannick


          • Calimero (---.---.125.1) 9 février 2007 20:20

            Tres bon pastiche, presque aussi bon que du Sokal :

            http://fr.wikipedia.org/wiki/Affaire_Sokal

            Je recommande en complement la lecture de ce livre, de memoire il doit y avoir un passage sur Deleuze :

            http://www.amazon.fr/Impostures-intellectuelles-Sokal-Bricmont-J/dp/2253942766/sr=8-1/qid=1171048662/ref=sr_1_1/402-7886875-3797738?ie=UTF8&s=books


            • Yannick Comenge (---.---.102.41) 11 février 2007 10:18

              a vrai dire, je ne connais pas l’affaire Sokal... mais je peux vous donner des noms de chercheurs parisiens ou universitaires qui publient des articles « bizarifiés » dans des revues scientifiques.

              Pour revenir à ce point de l’éthique des sciences, je vous propose de faire quelques recherches plus étayées sur le sujet. Je vous propose aussi mon aide pour vous montrer comment des professeurs se sont hissés au plus haut tout en etant pas tres regardant sur la veracité de leur recherche... c’est un peu plus important que des hommes qui proposent des théories... rappelez vous qu’Einstein avait pondu une théorie qu’il a fallu tres longtemps pour mettre en application... donc, n’oubliez pas tout simplement la modération dans vos critiques.

              Mais, je peux vous faire découvrir les égouts de la science si vous le desirez... Pour la petite histoire, je fais partis de groupes d’éthiques qui ont une certaine valeur internationale.

              Sokal... c’etait bien essayé mais vous etez mal tombé...


            • Blacke (---.---.102.41) 11 février 2007 18:52

              A vrai dire, l’affaire Sokal est un probleme qui touche la physique. Les sciences sociales sont plus ouvertes en terme de discussion ce que n’a pas compris Calimero.

              D’autres part, les notions d’inconscient collectif ont été abordé par Jung et Freud à la fin de leur vie. D’autres pointures intellectuelles ont egalement montré l’importance de cette idée... nottamment Deleuze dans l’Anti-Oedipe qui affronte les notions de capitalisme au travers de flux au sein de l’inconscient collectif.

              La notion de résilience est aussi une bien belle idée qui a surgit chez les analystes du XXieme siècle.

              Aussi, avant de condamner un texte mieux vaut etudier les idées exposées.


              • Senatus populusque (Courouve) Courouve 11 février 2007 19:07

                L’affaire Sokal touchait la question du politiquement correct dans les sciences humaines, et absolument pas la physique.

                Mais bon, étant donné votre niveau, vous ne pouviez pas le savoir ...


              • Yannick Comenge (---.---.102.41) 11 février 2007 19:20

                Cher Claude, Je trouve que votre apport sur le sujet est particulierement interressant. Je n’ai pas entendu parlé de Sokal et j’avoue n’avoir rien affaire sur ce sujet là.

                Je parle de savoir d’interface et apparemment les idées que je developpe n’ont pas un public. Mais je ne vais pas m’arreter à votre avis. Mon domaine d’expertise est autre et démocratiquement parlant toute personne peut aborder un sujet et en parler. Des gens dans d’autres domaines aiment bien le texte, vous pas... et Sokal est au milieu de cette digression qui ne m’interesse pas.

                Comme le dit le conseil d’Agoravox, il vaut mieux ne pas lire les commentaires et ne pas y répondre. Pour ce qui est de faire le chien savant, j’avoue que vous m’apprenez l’affaire Sokal... j’avoue que je suis mentalement sorti de la maternelle depuis quelques temps aussi et donc par conséquent, je ne vais pas passer de temps à expliquer ce que je sais par rapport à ce que vous sauriez.

                Je sais par expérience que les gens les plus souvent obstinés sont en sciences non dures (SHS) vous me le prouvez encore... Apres tout, quand on voit l’école de psychanalyse française, on a une idée des gueguerres internes... entre lacaniens, junguiens, freudiens... c’est surement pareil dans votre discipline, mais je ne me permettrait pas de vous juger sur un seul ecrit de votre part... d’ailleurs je laisse cela aux autres.

                en toute amitiés,

                YC




              • Senatus populusque (Courouve) Courouve 11 février 2007 19:29

                « démocratiquement parlant toute personne peut aborder un sujet et en parler »

                C’est bien le problème. Car la démocratie n’annule pas les mathématiques, les sciences exactes, le droit, la philosophie.

                La démocratie n’annule pas (elle n’a pas ce pouvoir) l’instruction et la culture.

                C’est plutôt l’absence d’instruction et de culture qui déconsidère et disqualifie cette expression dite « démocratique », comme c’est trop souvent le cas sur AV.


              • Yannick Comenge (---.---.102.41) 11 février 2007 19:36

                Cher Claude,

                J’ai appris que la démocratie participative amenait à des idées. L’histoire des savoir d’interface est un sujet qui passionne certains et le texte lui meme a été suffisamment apprécié pour etre repris par des spécialistes que je ne connaissais pas. Je comprends qu’on n’adhere pas à mes idées. Pourtant je crois que la base d’une politique en Afrique doit reposer sur l’hisoire et la compréhension de ces interfaces. En gros, dans ce texte, je m’emplois à critiquer la version selon laquelle la colonnisation aurait eu des effets positifs... vous etes peut etre de ceux qui sont de cet avis... ?

                Enfin, j’aurai aimé que vous vous employiez à detruire mon texte sur les savoirs d’interface plutot que de balancer deux mots sur l’affaire Sokal... dont je ne me rappelais plus grand chose.

                Encore une fois, hier, j’etais à un colloque ou juristes et scientifiques voulaient discuter de Justice internationale. Pour commencer personne n’a eu la volonté de dire à l’autre que son avis serait inutile... Voila donc l’exemple de discussion pluridisciplinaire qui fonctionent bien et qui acceptent les textes et les différences...

                Amitiés

                Yannick


              • Yannick Comenge (---.---.102.41) 11 février 2007 19:38

                Cher Claude,

                J’ai appris que la démocratie participative amenait à des idées. L’histoire des savoir d’interface est un sujet qui passionne certains et le texte lui meme a été suffisamment apprécié pour etre repris par des spécialistes que je ne connaissais pas. Je comprends qu’on n’adhere pas à mes idées. Pourtant je crois que la base d’une politique en Afrique doit reposer sur l’hisoire et la compréhension de ces interfaces. En gros, dans ce texte, je m’emplois à critiquer la version selon laquelle la colonnisation aurait eu des effets positifs... vous etes peut etre de ceux qui sont de cet avis... ?

                Enfin, j’aurai aimé que vous vous employiez à detruire mon texte sur les savoirs d’interface plutot que de balancer deux mots sur l’affaire Sokal...dont je ne me rappelais plus grand chose.

                Encore une fois, hier, j’etais à un colloque ou juristes et scientifiques voulaient discuter de Justice internationale. Pour commencer personne n’a eu la volonté de dire à l’autre que son avis serait inutile... Voila donc l’exemple de discussion pluridisciplinaire qui fonctionent bien et qui acceptent les textes et les différences...

                Amitiés

                Yannick


              • Milla 13 février 2007 01:04

                POSITIVISME, il n’y a pas de déterminisme,pure sociologie... Qu’est ce que la « résilience » ? et qu’est ce que cet inconscient collectif qui figure dans bien des articles, mais pur mysticisme... ?

                Jacques Testart démissionne le 27 mai 2003 de la présidence de la « Commission française du développement durable » ... "POURQUOI J’AI DEMISSIONNE... Si, avec la grande majorité des membres actifs de la Commission française du développement durable (CFDD), j’ai souhaité mettre fin à mes fonctions, ce n’est pas en raison de mes divergences avec la politique gouvernementale. Ces divergences sont bien réelles mais la CFDD était un laboratoire d’idées, pas un cercle politique. C’est la censure exercée par le secrétariat d’Etat sur notre programme d’activité, qui s’est révélée insupportable, empêchant notre liberté d’action, et donc notre fonctionnement. Pourtant, il faut aussi démasquer l’hypocrisie de ceux qui communiquent sur un avenir vivable tandis qu’ils en ruinent la possibilité. On a souvent évoqué les ambiguïtés de l’expression « développement durable », laquelle, par la contradiction des deux termes constitue un véritable oxymore. Mais les critiques portent surtout sur la traduction du mot anglais « sustainable » par le français « durable », négligeant la continuité évidente de « development » à « développement ». Dans ce concept de « développement », les écologistes voient l’épanouissement des êtres humains, ce qui ne peut arriver que par un « équilibre durable » (Simon Charbonneau) entre les hommes et la terre, bêtes, plantes, climat, air, eau et sol confondus. Aussi le durable ne devient crédible que si la croissance de l’exploitation de la planète est bloquée, c’est-à-dire si les pays les plus riches amorcent une décroissance de leur production. Or, ce que la plupart des dirigeants et économistes appellent « développement », c’est justement la croissance, parce qu’elle assure un bon positionnement dans la « compétition internationale ». Tout le monde reconnaît que notre planète (nous n’en habitons qu’une) est en état de dégradation avancée ; alors, la limitation des gaspillages est de simple bon sens. Mais il est une autre raison de remettre en cause la « compétitivité » partout revendiquée et qui reproduit dans l’économie mondiale le principe de vases communicants : quand le niveau monte en un point du système, c’est qu’il diminue en d’autres points. Il est alors contraire à toute vision globale, et à toute prétention humaniste (si ce n’est humanitaire), de faire croire que l’épanouissement de notre espèce accompagne ce mouvement pourvoyeur d’inégalités et gaspilleur de ressources. Les contradictions apparaissent bien chez les seconds couteaux du développement (les gagnants, eux, sont dans leur logique impeccable, et les perdants dans leur détresse indicible) : on ne peut pas à la fois revendiquer la stratégie de compétition et critiquer les Etats-Unis parce qu’ils la gagnent (sur l’Irak ou les OGM, sur la culture ou la militarisation). Si quasiment toutes les multinationales produisant des OGM adhèrent au Conseil mondial des entreprises pour le développement durable, c’est que le CFDD peut servir de colifichet bien présentable. Il était une fois « le principe responsabilité », proposé par le philosophe allemand Hans Jonas, lequel s’inquiétait de développement technologiques envahissant le monde avant d’avoir été soumis à une réflexion conséquente. Parce qu’on « introduit l’irréversibilité et l’imprévisibilité humaines dans la sphère de la nature où n’existe aucun remède qui déferait ce qui a été fait » (Hannah Arendt). C’était dans les années soixante-dix, mais, dix ans plus tard, « le principe responsabilité » s’effaçait devant « le principe de précautions ». Celui-là se préoccupe moins du sens des actions mais, soucieux des erreurs grossières, il exige surtout le respect de bonnes pratiques professionnelles. On voit bien que la société perd pied devant la techno-science, et les lobbies qui en vivent, quand le principe de précaution se trouve lui-même en difficulté, acculé à se faire tout petit sous les assauts du principe de réalité« . Alors, le développement durable devient la chose des experts et des bonimenteurs, avec des objectifs vagues, des formulations angéliques et des indicateurs rassurants, car seule la mesure rassure, même quand elle évalue les actions absurdes. La terre, la vie, la relation, je les voudrais chacune »durable et désirable« comme le propose joliment un prochain colloque à Lille. Qui donc a demandé que le monde soit compétitif, hors les marchands d’OGM, de voitures rapides, ou de films conçus par ordinateur ? Le jeu stérile de la compétition, comme une réminiscence applaudie de la bête, est une insulte à ce que nous pourrions être, si ce n’est à ce que nous sommes. Ce qu’on appelle »le service public", dont on fustige aujourd’hui le manque de compétitivité, n’est-ce pas la forme généreuse et sûre de l’organisation des hommes, pour apprendre, pour se soigner, pour vivre mieux ensemble ? Fallait-il tant de luttes violentes, tant de poèmes d’amour, tant d’efforts de civilisation pour en arriver là ? Comment promettre un développement durable au moment ou une contre-révolution opportuniste ruine un siècle de conquêtes sur la bêtise, l’exploitation et la misère ? Nous ne voulons pas de ce déguisement des marchés par le développement durable, c’est un autre monde que nous voulons, construit sur l’épanouissement des humains dans leur équilibre avec la planète. Jacques Testart"

                Milla


                • Milla 13 février 2007 02:36

                  @ l’auteur...

                  La résilience, et les sciences humaines ??

                  Psychanalyse et résilience.

                  La première fois que j’ai entendu parler de la chose, c’était à Lausanne. On m’avait invité à un colloque sur la résilience. J’ai entendu pendant deux jours étirer ce concept chewing-gum, bonne à tout faire de la pensée. Ce qui m’a mis la puce à l’oreille, c’est le consensus mou qui se dégageait à chaque fois qu’un orateur parlait. Lorsque j’ai évoqué mon trouble durant une allocution, face à cet étrange exercice de non-pensée collective où la répétition quasi hypnotique du même mot sous toutes ses déclinaisons (« L’humour et la résilience », « la résilience et la crise sociale » « Religion et résilience » j’en passe et des pas meilleures), inutile de dire que ça a été mal reçu. Je me suis trouvé en prise avec une sorte d’égrégore qui possédait l’assistance et faisait front. J’ai alors réalisé que se tenaient ici (par la barbichette,) le clergé des églises (beaucoup d’ecclésiastiques) et de la science (beaucoup de médecins et d’ingénieurs). Lorsque l’un d’entre eux s’est fendu d’une définition, à savoir que la résilience désigne la capacité de certains métaux à se redresser dans leur forme initiale quand on les tord, j’ai pris mes cliques et mes claques et suis sorti. L’être humain n’est pas un morceau de fer, mais un être façonné par la parole. Voilà ce qui pour moi fait obstacle à ce genre de divagations, qui présente une pente d’autant plus savonneuse pour la réflexion qu’elles sont érigées en totem conceptuel : soit vous admirez béatement, soit vous êtes exclus de la tribu. Voila un fonctionnement de la pensée qui ne me convient pas. Penser c’est courir un risque d’élaborer, de se mouiller, se confronter. Je soutiendrai donc ici une thèse totalement antagoniste à l’idée de résilience, que m’inspirent et ma pratique et ma réflexion de psychanalyste : tout être humain, qu’il le veuille ou non, est créateur. La création, c’est ce que chaque sujet met en œuvre pour traiter l’intraitable de la pulsion, ce qui pulse en lui, sans jamais s’arrêter. Et là plusieurs sentiers de création s’ouvrent. Je sais que je vais en choquer quelques uns. Loin de moi cette intention. Ceux qui ont l’habitude de séparer les productions humaines en œuvres d’art et en banalités, vont être déçus. Je dis qu’on ne peut pas échapper au fait de faire œuvre dans sa vie. Dans cette thèse je m’oppose gentiment, comme je le fais toujours, mais fermement, à cette idée à la mode qu’est la résilience, dont Boris Cyrulnik est un des héraut d’arme. La résilience qui postule qu’il y aurait chez certains une capacité à rebondir dans des situations difficiles, m’apparaît comme un concept non seulement fumeux, mais dangereux, et qui plus est facteur de ségrégation sociale. En effet ce n’est qu’une resucée scientiste d’abstractions obscurantistes proférées dans la foulée de religieux comme Calvin, qui prônent une théorie de la prédestination. Certains hommes seraient élus par Dieu et d’autres non. Certains rebondiraient et d’autres non. Voila une belle trampolinisation de l’humaine condition. C’est le fond de commerce de la pensée protestante. Vous savez peut-être que Calvin, c’est ce qu’à montré Max Weber dans L’éthique protestante et l’esprit du capitalisme, tombe sur un os en forme en question : comment reconnaître ceux qui sont prédestinés, quel est le signe que nous envoie Dieu pour les repérer ? Un seul signe sûr et certain : ceux qui accumulent des richesses sont les heureux élus. C’est ainsi que Max Weber explique la naissance du capitalisme. La théorie de la résilience tient un peu de cette fumisterie.

                  D’autre part c’est une façon facile de faire l’impasse sur ce que la psychanalyse nous a appris a repérer comme procédant du choix du sujet et donc d’échapper à la responsabilité. La résilience c’est une dénégation de l’inconscient « De notre positon de sujet, nous sommes toujours responsables » nous dit Lacan dans une conférence sur « La science et la vérité ». Chaque sujet est toujours responsable de tout ce qui lui arrive. Responsable, pas coupable, comme le précisait haut et fort Georgina Dufoix à l’issue du procès du sang contaminé. Responsable au sens premier du terme, vient d’un verbe latin, respondere, répondre. Autrement dit être responsable, c’est répondre en son propre nom de ce qui nous arrive. Cela, personne ne peut la faire à la place d’un autre sujet. Et personne ne peut en déposséder un sujet. S’il y avait dans l’homme quelque force obscure comme la résilience qui pouvait faire faire l’économie à l’homme de sa responsabilité, il serait renvoyé à l’état d’une marionnette dont les ficelles seraient tirées par la puissance de la biologie ou la force du destin. En fait être responsable consiste, comme l’énonçait justement le poète Joë Bousquet, à « épouser notre destin ». La vie d’un sujet, on ne peut pas la changer, alors ce qui compte, c’est la façon dont il se situe face à cette vie, quelle qu’elle soit. Il peut se situer comme pur objet manœuvré par autrui ou bien comme sujet. Avec la résilience, la cause du sujet serait située en dehors. Certains en seraient pourvus, d’autres non. La résilience mettrait le sujet hors-cause, ce serait, pour s’en référer à l’étymologie, une excuse (ex-causa). Du coup on voit sous ce concept pointer son nez ce qu’on pourrait nommer une normose : ceux qui se sortent d’histoires difficiles sont jugés comme normosés, c’est à dire calibrés à l’empan d’une norme. Car enfin que signifie s’en sortir ? Je ne connais qu’une façon de s’en sortir pour l’être humain, c’est les pieds devant. En attendant, nous ne nous en sortons pas d’avoir à faire avec l’énigme de la vie et l’impossible, présent dans le sexe et dans la mort. Ce concept mou de résilience produit finalement une fois des plus une ségrégation. Le point de référence que je vise ici est au-delà de ces jugements de valeur sur la façon dont un sujet mène sa vie. La question inaugurale sur le fil de rasoir de laquelle j’avance est : quelle est l’œuvre que chacun est en train de réaliser ? Non pas en bien ou en mal. Oeuvre d’art ou basses œuvres. Mais qu’est ce qu’un sujet fabrique ? Cela peut ressembler à du mal, du malheur, ou du malaise, là n’est pas la question. En dehors de toute catégorie, de toute classification, qu’est-ce que je peux entendre, voir, comprendre de ce qu’un sujet fabrique, au sens le plus matériel du terme ? C’est peut-être à cela qu’il faudrait être attentifs. Sinon, dans ces endroits où l’on a le devoir d’accompagner des personnes en difficulté vitale, dans ces endroits nommés institutions sociales ou médico-sociales, si l’on n’y prend pas garde, on a vite fait de produire une ségrégation : les normaux et les anormaux. Les normaux, ce seraient les encadrants, médecins, psychologues, éducateurs, AMP, rééducateurs, administratifs, personnel d’entretien ; et les anormaux les accueillis ; que l’on a vite classés dans des boites pour justifier cette ségrégation ; trisomiques, psychotiques, handicapés sensori-moteurs, etc. Plus les anormaux tendent à se calquer sur le comportement des encadrants, plus on dit qu’ils s’en sortent. Ça doit être ça la résilience. Vous voyez qu’avec ma petite idée des sentiers de la création, je mets un peu le bazar dans ces classifications bien pensantes. Or tout sujet est condamné à traiter sa jouissance. Qu’il lui manque une bout du cerveau, ou que ses yeux ou ses oreilles ne fonctionnent pas, qu’il ait du mal à entrer en relation, ou qu’il s’enferme dans des agissements anti-sociaux, tout cela ne change rien à l’affaire. S’il l’on ne prend en compte cette dimension créatrice présente chez tout être humain, je vous le dis, on est à la masse. C’est à dire que l’on produit une masse informe, des légumes, des choses, que l’on pose dans des lits ou des fauteuils et qu’il faut garder comme des prisonniers. Si l’on ne veut pas être à la masse, il faut s’ouvrir à ce pari de ce que j’appelle une « clinique du sujet ». Tout être né dans le langage est notre frère en humanité et très souvent, c’est nous, les soi-disant normaux, qui sommes handicapés pour aller vers lui. Nous ne savons pas trouver, pour cheminer vers lui, les sentiers de la création. Mon idée me pousse à dire, n’en déplaise au ségrégateurs de tous poils, que tout être humain traite comme il peut ce qui l’habite. Toute création naît de la force de la pulsion, de la libido, mais s’ouvre à la création de chemins multiples. Avec la même énergie pulsionnelle, on peut faire différentes choses. La pulsion, j’ai souvent employé cette métaphore, c’est comme une source de montagne : elle pulse, elle pulse, elle pulse. Elle ne veut qu’une chose : rejoindre le plus vite possible le point d’apaisement de la tension qui l’habite, le niveau de la mer. Dans la langue française, c’est pratique, il suffit d’ajouter une lettre, le « e » à la fin du mot mer, pour obtenir le but de la pulsion, la mère. Ce que veut la pulsion, c’est aussi rejoindre le niveau de la mère. Le désir des hommes, désir increvable, est un désir incestueux. C’est pour cela qu’il est interdit. Mais c’est pour cela aussi qu’il est si fort. Justement parce qu’interdit. Sur les sources de montagne, les hommes ont construit des barrages pour canaliser la force brute de l’eau. Ainsi faisant ils ont accumulé des énergies énormes qu’ils utilisent pour produire de l’électricité ou des mouvements mécaniques qui entraînent des machines. Je me souviens d’un de mes oncles qui vivait en Bretagne dans une forêt où il n’y avait pas d’électricité. Il a détourné un ruisseau, construit une roue à aube, et sur l’arbre de transmission, il a branché une dynamo qui alimentait la maison en électricité, et des courroies pour faire tourner divers moteurs. La pulsion, c’est pareil. Elle existe comme force productrice parce qu’elle a rencontré sur son chemin, un barrage. Ce barrage c’est la culture des hommes faite de langage. Prenez ici le mot langage au sens le plus global : tout chez l’homme est langage. Ce qui n’est pas langage, ce qui en est exclus, ce que je nomme l’infantile, c’est la part animale de l’homme. La conquête de cette part animal est sans fin. C’est nous dit Freud comme les polders en Hollande, où l’on gagne petit à petit de terres à cultiver en asséchant la mer. Ajouter y un « e » pour la pulsion. Ce barrage que rencontre la pulsion sur son chemin et qui va finalement décupler sa puissance en accumulant ses forces, il est ancré dans une fonction : la fonction paternelle. La fonction paternelle c’est ce qui sert à faire barrage à la jouissance. C’est un point que je ne peux pas développer ici, malheureusement, parce qu’il constitue le cœur de la théorie et de la pratique de la psychanalyse, mais retenons que la fonction « père » désigne ce pouvoir du barrage face à la puissance de la pulsion. La pulsion en est condamnée à s’appareiller à cette fonction pour poursuivre son chemin. Dans un barrage ce qui transforme l’énergie brute en énergie d’ « hommestiquée », comme l’électricité, ce sont des turbines qui opèrent cette transformation. Les turbines dérivent la puissance de l’eau au profit de la collectivité. De la même façon une des transformations les plus intéressantes de la pulsion, c’est une dérivation vers des processus de socialisation ? Freud a appelé cela la sublimation. C’est le plus noble de la production pulsionnelle, en tout cas selon les critères d’acceptabilité sociale. Participer à la communauté des hommes par son travail ou son activité, se lier aux autres hommes et créer des objets, voilà l’essentiel de la sublimation. Mais je rappelle que la poussée de la pulsion est constante : ça pulse, ça pulse, ça pulse. Et les turbines de la sublimation ne fonctionnent pas toujours très bien : elles sont rouillées, ou bien le sujet veut une jouissance plus rapide, immédiate. En effet il faut longtemps pour apprivoiser le savoir-faire de la sublimation, il faut accepter beaucoup d’insatisfactions, d’attentes, d’apprentissages pour entrer dans les voies du travail ou de l’art. Peindre, sculpter, chanter, ne s’apprend pas en un jour. Même si l’acte de création jaillit ex-nihilo, l’apprentissage de la technique qui va accoucher de cet acte, exige du temps, des efforts, des sacrifices. Et comme la pulsion continue à pousser, qu’elle pousse au cul si j’ose dire, elle passe par d’autres sentiers de création. Ces autres sentiers sont ce que Freud nomme des formations de l’inconscient. L’inconscient étant, comme il le dira bien plus tard, le réservoir des pulsions, ce réservoir produit par accumulation de la libido freinée et déviée dans sa course par la culture. La pulsion alors se fraie un chemin dans la matière du barrage lui-même, elle passe à travers. Il y a comme ça de petites créations gentilles. Ce sont ces premières créations que Freud a repérées et qui lui firent faire l’hypothèse de l’inconscient. Ce sont les lapsus : vous voulez dire un mot et c’est un autre qui vient. Ou les oublis de mot. Ou encore les actes manqués, qui sont de grandes réussites de l’inconscient. Nous avons aussi cette petite machine extraordinaire à recycler les désirs inconscients et à leur offrir une voie de création : les rêves. Un peu plus frappants au fur à mesure que la force de la pulsion se fait plus pressante, les diverses manifestations du passage à l’acte. Le passage à l’acte signifie qu’apparaît un agir à la place d’un dire langagier. C’est comme un langage, mais avec des faits et gestes. Un sujet ne trouvant pas le passage pour le flux pulsionnel dans des voies socialement acceptées, passe les bornes, franchit les limites et, comme on dit, pète les plombs. Ce que Freud nommait agieren. Et enfin il y a une série de créations étonnantes chez les humains, ce qu’on nomme les symptômes en psychanalyse. C’est le corps qui se met à exprimer ce qui ne peut se dire sublimé dans la langage. Les symptômes que Freud range en trois catégories, selon la façon dont un sujet est appareillé au langage : névrose, psychose et perversion, sont de véritables créations. Qu’elles fassent souffrir n’y change rien. Le paradoxe que soulève la psychanalyse, c’est qu’en souffrant, le corps produit un apaisement de la pulsion. Quand on lit les délires de Paul Schreber (Mémoires d’un névropathe), célèbre psychotique du début du siècle, que Freud a étudié, à partir de ses textes, on ne peut qu’être frappé du déploiement créateur de ses productions. D’ailleurs c’est une indication clinique précise. Lorsqu’un psychotique commence à délirer, ce n’est pas le moment de lui casser la baraque : il traite à sa façon la pulsion. Le délire est une forme de création. Et après tout si ça nous dérange, il faut aller se soigner comme soignant pour le supporter. On le supporte bien chez ceux de nos contemporains que l’on nomme artistes. Le délire en effet est une production où la pulsion rencontre les voies du langage, dans la parole, dans l’écriture, ou dans toute autre mise en forme et retrouve donc les voies de la sublimation, c’est à dire de la socialisation. Freud dans son Totem et tabou étaie à mon avis solidement cette thèse « D’une part les névroses présentent des analogies frappantes et profondes avec les grandes productions sociales de l’art, de la religion et de la philosophie ; d’autre part, elle apparaissent comme des déformations de ces productions. On pourrait presque dire qu’une hystérie est la caricature d’une œuvre d’art, qu’une névrose obsessionnelle est la caricature de la religion et une manie paranoïaque est une parodie de philosophie ». Plutôt que de parodie ou de caricature, j’avance ici qu’il s’agit de productions de même nature, toutes issues du traitement de la pulsion par le sujet. Dans la psychanalyse pas de résilience : mais un sujet et sa responsabilité de ce qu’il fait de sa propre vie. De quel droit penserions-nous qu’il est des vies dignes d’être vécues et d’autres non ?

                  Joseph ROUZEL

                  Milla


                  • Yannick Comenge (---.---.102.41) 13 février 2007 12:53

                    Bon texte mais vraiment loin des idées de mon texte. Pour moi la résilience n’est pas religieuse, mystique mais plutot un phenomene qui peut etre en chaque homme. Pour la religiosité, j’aime Voltaire et ce sera une réponse que se posent certains.

                    Avec un peu d’humour, je parlerai de Louis Omnes, directeur de l’Hopital Georges Pompidou qui face à la crise de la legionellose parlait de résilience de son hopital vis à vis de la crise rencontrée (ouvrage paru en 2006 dont un des chapitres traite de la résilience). Je crois que les scienteux purs sont en train d’adapter et de s’approprier des concepts un peu trop utilisés par Freud et ses compères... Peut etre d’ailleurs qu’on peut regretter que les scienteux ne soient pas plus investis dans le champ des sciences sociales histoire qu’elles ne tournent pas trop en rond.

                    Bref, vive la génétique... au moins c’est simple !


                  • Yannick (---.---.102.41) 13 février 2007 13:28

                    Je n’ai pas utilisé le terme de résilience dans sa définition classique... je l’ai calqué à une capacité que des gens, des peuples peuvent avoir face à l’adversité. Cette adversité peut etre la guerre, le sous-developpement... A l’heure ou on n’ose plus dire civilisations du nord ou du Sud... quand on n’ose pas parler de pays sous développé... je crois qu’il faut pas trop chercher loin dans l’utilisation de certains termes... sachant qu’on n’ose meme plus utilisé dans nos société le terme de « pauvre ». On se cache derriere, sans droit, mal logé, SDF...

                    Aussi, parlons de capacités à rebondir si le terme résilience est problématique. En gros dans mon texte, je dis que les sciences dures ont besoin des gens sciences sociales pour décoder les usages locaux afin de sortir certains pays de la misere. Je critique aussi la colonisation en disant tout simplement que si les pays sont « peu développés »... c’est que peut etre que notre génération actuelle a tendance à se prendre pour Dieu et vouloir jouer au missionnaire en Afrique ou ailleurs... ainsi, on se trouve avec des médecins qui pour soigner le SIDA dans les années 90 preferaient humilier le gourrou local... ce qui a eu des effets tristement negatifs...

                    Mon texte à la base est terre à terre... Y a pas de mysticisme car je suis incapable de pensée trop spirituelle... c’est mon handicap de scientifique... cela vient d’avoir lu Darwin... dans le texte... Cela vient d’avoir été confronté à des pathologies au travers de mes sujets de recherche (virologie, cancer, resistances aux antibiotiques)... Quand on a vu l’infiniment petit ou l’infiniment grand, on regarde différemment les délires mystiques des diseurs d’avenir...

                    cela dit, Milla votre texte est tres bon et j’aurai bien aimé en discuté plus avec vous car il m’éclairerait beaucoup sur des concepts que vous maniez avec pureté... je me suis permis de les detourner.

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