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Accueil du site > Tribune Libre > Nicolas Sarkozy : une certaine illusion républicaine

Nicolas Sarkozy : une certaine illusion républicaine

Quand la politique d’immigration révèle une pensée nationaliste d’un autre âge.

Parmi les conditions fixées par le ministre de l’Intérieur pour régulariser « au cas par cas » des immigrés sans papiers, il en est une qui révèle une pensée politique à méditer.

Nicolas Sarkozy a en effet donné des instructions aux préfets pour qu’ils envisagent de valider le séjour des familles immigrées dont les enfants sont nés en France, ou arrivés en très bas âge, et qui ne parlent pas la langue de leur pays d’origine.

Un jeune immigré devra-t-il donc abandonner l’idée de parler un jour sa langue maternelle ? Si ce n’est pas le but de cette mesure, alors à quoi sert-elle ? Pour se justifier, le ministre de l’Intérieur explique qu’il « serait cruel de renvoyer un gamin dans un pays qu’il ne connaît pas et dont il ne parle pas la langue ». Mais la cruauté est peut-être de l’autre côté. Qu’elle soit maladroite ou réellement intentionnée, cette proposition dénote en tout cas une certaine tournure d’esprit du chef de l’UMP.

La langue maternelle est un pilier inaliénable de l’identité, de la culture et des racines d’une personne, quelle que soit son origine. La condition posée par le ministre de la République revient à exiger que les parents immigrés élèvent leur enfant dans une autre langue que la leur, ce qui tend à affirmer en quelque sorte le principe d’une négation de la personne. C’est un danger pour l’intégration. Car la réalité, du point de vue de l’éducation, c’est qu’un enfant qui parle la langue de ses parents et à qui l’on enseigne dans le même temps une autre culture a plus de chances de devenir un citoyen éclairé et une personne équilibrée, apte à trouver sa place dans notre société mondialisée. C’est d’ailleurs le cas de dizaines de milliers de jeunes Français d’aujourd’hui, qui vivent une double culture. Bien sûr, il existe des situations de déracinement et de perte de repères, pour une minorité de ces jeunes issus de l’immigration, mais cette minorité ne doit pas cacher la forêt !

Cette condition sur la langue d’origine posée par le ministre de l’Intérieur est à rapprocher des valeurs nationales de la France, affirmées de façon répétitive par ce même ministre. Certes, Sarkozy n’est pas Le Pen, comme l’affirment certains (procès injuste et dangereux) mais on peut répéter - dans toutes les langues - que le nationalisme de M. Sarkozy atteint ici des sommets qui écartent des réalités ce fils... d’immigrés hongrois.

Au fond, la dernière trouvaille du probable candidat officiel de l’UMP à la présidentielle relance cette vieille illusion française de l’unité culturelle de la République, qui est largement partagée à gauche comme à droite. Ce n’est jamais facile de s’intégrer dans un pays qui refuse d’accepter les cultures croisées, personnelles et collectives, qui se trouvent sur son sol, quelle que soit leur longévité historique. Certains Bretons, Basques et Alsaciens n’oublient pas que la France ne reconnaît toujours pas la Charte européenne sur les langues minoritaires, au nom de cette illusion républicaine.

Pour sortir de cette ornière, il y a urgence à parler de République européenne.


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21 réactions à cet article    


  • Vilain petit canard Vilain petit canard 17 juillet 2006 11:52

    J’espère pour M. Sarkozy que son vieux père a bien pris la précaution de ne pas lui apprendre à parler hongrois, et s’est bien attaché à ne pas prononcer un mot de hongrois pendant l’enfance de ses rejetons, ni même à échanger quelques mots dans cette langue honnie à sa chère et tendre épouse en présence des enfants. Sinon, aujourd’hui le petit Nicolas et le grand Guillaume auraient été expulsés aujourd’hui...

    Ce projet de loi nous ramène à cette époqué bénie où seuls ceux qui parlaient une langue internationale comme le français pouvaient réellement émigrer. Des gens bien éduqués, de bonne extraction, avec nourrice et précepteurs, enfin comme vous et moi, quoi. Et puis avec un bagage intellectuel ou relationnel intéressant pour le pays d’accueil, pas des péquenots qui ne cherchent qu’à gagner leur croûte.

    C’était un monde où chacun était « à sa place » et les vaches étaient « bien gardées ». Et puis un connard a inventé le train, puis l’avion, et tout s’est barré en eau de boudin.

    Je suis tout à fait d’accord avec vous, Laurent, cette disposition sur la langue du pays d’origine est d’un ridicule qui frise l’obscène. Ajoutons un peu d’eau à votre moulin, au passage : qu’est-ce que « la langue du pays d’origine » ? Par exemple pour un malien : le français (encore très présent), le bambara, le dogon ? Pour un algérien : le français ? l’arabe dialectal algérien ? le kabyle ?

    Là encore la dialectique sarkozienne : un problème, une explication unique, une solution simple et unique, et une langue par pays. Pas étonnant que sa femme se soit barrée...


    • arkangel (---.---.85.6) 17 juillet 2006 12:02

      Aux dernieres nouvelles sa femme est revenue car elle ; parle la langue du pouvoir et du showbizz


      • Vilain petit canard Vilain petit canard 17 juillet 2006 12:09

        Votre remarque bat ma conclusion en perfidie ! Je rends les armes !


      • David A. (---.---.187.106) 17 juillet 2006 12:06

        Cette primauté du français n’a pas attendu Sarkozy pour s’installer. Fréquentant un grand nombre de fils d’immigrés portugais, je peu vous assurer que leurs parents leur ont appris le français, quite à les inscrire dès huit ans dans des cours d eportugais pour qu’ils retrouvent l’usage de leur langue maternelle, qu’ils ne pratiquenent guère que pendant les vacances. Au début du siècle, les immigrés italiens forçaient leurs enfants à apprendre le français, sachant que sinon ils seraient relégués au rang de « rital ».

        Les minorités (Basques, Alsaciens, etc...) que vous citez sont dans cette optique : elles réclament le droit de parler leur langue, mais ont auparavant accepté le pacte républicain, et le pacte républicain en France ne se formule qu’en français, n’en déplaie aux adpetes du multiculturalisme. Les immigrés dont il est question dans le discours de Sarkozy n’ont pas accepté ce pacte, et resteront incapables de le faire tant qu’ils ne maîtriseront pas le Français. On peut accepter la diversité au sein de la République, mais pas une République diverse et variée.


        • Marcel Patoulatchi (---.---.103.59) 17 juillet 2006 12:22

          Note : Qui sont « les minorités » ? Je fais partie d’une desdites minorités, je connais donc moultes « minoritaires », et nul ne « réclame le droit de parler leur langue ». Qui s’autoproclame représentatif des « minorités » ? Parce que trois gugusses en Alsace ou en Bretagne prétendent qu’il y a un complot les concernant (personne en 2006 n’empêche autrui de parler la langue qu’il veut), ont-il légitimité à revendiquer au nom des autres ?


        • Marcel Patoulatchi (---.---.103.59) 17 juillet 2006 12:18

          Le fait de ne pas parler la langue d’un pays d’origine démontre que le retour au pays d’origine est impossible. De ce critère de clémence, vous osez tirer la conclusion qu’il serait demandé aux gens d’oublier la langue de leur pays d’origine ? Mais de qui vous moquez-vous !? Ce critère de clémence n’est pas là pour définir comment doivent être les gens ici mais qui on autorise à rester ici ! Il n’est pas exigé des émigrants qu’ils oublient leur langue d’origine, ce n’est pas un critère de régularisation, ce n’est pas un critère pour l’entrée légale en France. On donne juste un passe-droit aux enfants qui ne parlent pas leur langue d’origine, mais ce n’est en aucun cas un procédé normal de régularisation.

          Si on expulsait des gens dans un pays dont il ne parlent pas la langue, seriez-vous là pour défendre cette approche, que vous ne pourriez accuser d’oser, quel scandale, promovoir une vision sociale de la France ?


          • Benjamin (---.---.239.195) 17 juillet 2006 14:22

            Encore un exemple de ce que sont les media... on ne vous demande pas votre avis, donnez les informations aux français, et ceci seront capables d’y voir ce qu’il faut y voir. Assez des media engagés qui ne respectent aucune opinion.


            • nono (---.---.196.191) 17 juillet 2006 16:28

              bhein voyons continuons l’angelisme des droits de l’hommiste et de l’extreme gauche face au chti immigres....

              Voila le dernier artiifice pour violer les lois republicaines... clandestin faite un gosse scolarise les au frais du contribuable a l’education nationale (institution qui a plus un soupson de credibilité les resultats du bac cette année en sont l’illustration), allez pleurez chez immifration sans frontiere (education sans frontiere) et vous pourre rester en france....

              Moi je suis chomeur, pauvre du quard monde né de parents français personne s’occupe de ma misere.... en france il vaut mieux etre clandestin et noir pour avoir des pseudos citoyens pour vous aider a violer les lois, ou de bruler la voiture de son voisin....

              En france quand tu es discret et honnete et tu peux crever la bouche ouverte en france... Par contre les clandestins et les delinquants issus de l’immigration on fait des pauvres victimes avec toutes les circonstances attenuantes et ont leur donne des passes droits....

              Vive la france... mais pas pour les français de souche On est colonise par les immigres du continent africain...

              Qu’on foute dehors les clandestins parents et enfants... si sarko n’est pas ferme je voterais fn pour la premiere de ma vie... j’en ai ras le bol de voir les delinquants et les clandestins avoir autant de passe droit....Ils sont comme les politiques au dessus des lois.... tanpis si on doit torpillé c’est democratie de corrompu... j’en arrive a cette conclusion....ca fait 20 ans que sa dure et que cela ne cesse de s’aggraver....


              • laurent watrin (---.---.27.234) 17 juillet 2006 17:41

                Réponse au commentaire précédent signé « Nono » (anonyme courageux) :

                Je pense que vous vous trompez de colère. D’abord, je n’ai jamais écrit qu’il ne fallait pas une politique pour maîtriser l’immigration, et qu’il fallait régulariser sans conditions : mon propos se bornait à pointer du doigt une curiosité franco-fançaise qui veut que notre pays soit le seul à ne pas reconnaître ce qu’il a lui-même adopté au niveau européen : la reconnaissance des minorités (en ce qui concerne les lois européennes, la France a encore été condamnée à 78 millions d’euros l’an passé pour défaut d’application des règles communes). Deuxièmement, vous mettez l’accent sur un réel problème de société et d’économie : beaucoup de chômeurs, comme vous, effectivement ne sont pas aidés et en plus, on intérêt souvent à rester dans des allocations plutot que de reprendre un travail. A cela, aucune réponse de la part des grands partis. Les fédéralistes, dont je suis, estiment en revanche qu’on doit baisser largement les taxes sur le travail et accorder un revenu d’existence à tous, sans condition d’emploi. Mais c’est un autre débat. En tout cas, ce ne sont pas les immigrés qui captent le plus l’argent du système, même s’ils en abusent, comme les autres. Lorsqu’un système est mauvais, il faut en changer... Mais le clientélisme des grands partis semble empêcher des réformes radicales et nécessaires.

                Bien cordialement Laurent Watrin


              • Zermikus (---.---.108.106) 17 juillet 2006 23:00

                A laurent watrin

                D’abord, bravo pour la parenthèse ! Assurément, vous êtes plus courageux que ça !

                Je voudrais vous rassurer, et du même coup, rassurer aussi celui à qui vous répondez.

                S’agissant de « minorités » : comme les français dits « de souche » vont très rapidement devenir minoritaires en nombre, les actuelles minorités n’ont vraiment pas à s’inquièter pour leur avenir, puisque, devenues majoritaires, ce sont elles qui gouverneront d’ici peu !

                Quant aux nouvelles minorités, nul doute que la nouvelle majorité jouera les retours d’ascenseur, et dans sa luxuriante et infinie bonté, elle prendra en charge les non-nantis comme le révolté légitime ci-dessus. Ce pauvre malheureux aura enfin son statut de reconnu ! Malheureusement pour lui, ce sera difficile de le renvoyer dans son pays d’origine, même si ses enfants sont scolarisés...


              • Daniel Milan (---.---.162.209) 17 juillet 2006 18:10

                Je ne vois pas au nom de quoi, vous vous permettez de justifier le tri entre immigrés et leur expulsion. Expliquez-moi ???


              • Daniel Milan (---.---.162.209) 17 juillet 2006 21:11

                Oui, je connais cette tristement célèbre phrase abjecte de Rocard et sur la base de quels critères veut-on expulser ces immigrés qui « posent problème », comme la propagande s’emploie à nous le faire croire, alors que toute personne présente sur le territoire, s’ils ne l’enrichissent pas, ne coûtent pas grand chose, du moins ! Car un immigré consomme et paie des impôts par le biais de sa consommation ! Les problèmes économiques que nous avons en France (pas pour tout le monde !)viennent du fait qu’une caste s’est accaparée de toutes les richesses et des institutions ; et que cette caste est insatiable, elle a besoin de désigner des boucs émissaires et d’entretenir une certaine guerre civile psychologique entre les « différents » Français et résidants en France, afin de poursuivre ses spoliations et ses rapines. Vous direz à vos amis (qui du reste doivent le savoir ?) que tous les Français ne sont pas dupes de ce qui se trame derrière cette chasse aux immigrés et de leur tri sélectif. Les valeurs de la République sont avant tout la Liberté, l’Egalité et la Fraternité et je pense que sont ces valeurs si bafouées par tous les politiques, mais encore plus par vos amis, qui doivent être reconquises !


              • Gil (---.---.93.79) 17 juillet 2006 18:07

                Vous dites : « illusion française de l’unité culturelle de la République, qui est largement partagée à gauche comme à droite ».

                Si une nation ne repose pas sur une unité culturelle, alors elle ne repose sur RIEN, et donc, ce n’est plus une nation.

                L’illusion, c’est précisémment le contraire : croire que l’on pourrait faire une nation de cultures radicalement différentes. L’identité vient de ce qui est identique, ce à quoi chacun peut s’identifier et se reconnaître. Qu’est-ce que serait une culture où personne ne puisse se reconnaitre et adhèrer ? Tout ça, c’est de l’idéologie, du vent.


                • watrin (---.---.27.234) 18 juillet 2006 16:23

                  Vous dites : « Si une nation ne repose pas sur une unité culturelle, alors elle ne repose sur RIEN, et donc, ce n’est plus une nation ». Mais la culture, cela ne signifie pas seulement langue unique. Vous semblez exprimer là une manière de voir l’idée de Nation qui est très franco-française. Allez poser la question chez nos voisins européens, vous serez sans doute surpris d’entendre d’autres acceptions de la Nation. En Belgique, la nationalité est plurielle. En Suisse, aussi. Au Royamue Uni, idem... En Espagne, aussi. etc etc... Et aux Etats-Unis, vous trouverez des Américains, Noirs, Hispanos, ou Français d’origine (en Louisianne on parle autant français qu’américain), Irlandais d’origine (certains parlent encore le gaëlique) qui sont fiers d’appartenir à une grande Nation dont les aspects multiculturels sont la richesse. Je ne dis pas que c’est simple, mais ce n’est pas plus aisé de faire vivre ensemble des « bons Français »... Si j’ose un petit détour colérique sur les Français : personnellement, je peste toujours contre les « bons Français » qu ine respectent pas les mots de la langue française et leur précision (comme certains visiteurs d’Agoravox par exemple) tandis que je salue souvent les étrangers qui font des efforts énormes pour échanger leur langage et leur culture d’adoption (c’est un réflexe d’ouverture)... Pour moi - n’en déplaise aux nationalistes bornés - les cultures qui se frottent et s’enrichissent réciproquement, dans une vraie démocratie, c’est possible. Encore faut-il tolérer que le voisin de palier existe en tant que personne libre... Un mot encore : en Lorraine, la région que j’habite, il y a eu cette année environ 150 naturalisation d’étrangers immigrés (régulièrement installés depuis plus de 15 ans). Ces personnes - originaires du Maroc, de Tunisie, de Bosnie, de Roumanie - n’ont pas abandonné leur culture d’origine, ils ne parlent pas tous parfaitement bien Français, mais ils se sentent profondément « nationaux » et sont assimilés ou s’efforcent chaque jour de s’intégrer. LW PS : j’entends déjà les reproches sur l’angélisme supposé de ceux qui défendent les idées d’un monde plus ouvert. Tant pis, je persiste.


                • Adolphos (---.---.59.170) 18 juillet 2006 16:26

                  « Ces personnes - originaires du Maroc, de Tunisie, de Bosnie, de Roumanie - n’ont pas abandonné leur culture d’origine, ils ne parlent pas tous parfaitement bien Français, mais ils se sentent profondément »nationaux« et sont assimilés ou s’efforcent chaque jour de s’intégrer. »

                  En cas de guerre, sont-ils prés à tuer respectivement des Marocain, des Tunisien, des Bosniacs et des roumains ?


                • watrin (---.---.27.234) 18 juillet 2006 16:33

                  Et vous en cas de guerre, vous êtes prêt à quoi ? Défendre une terre ou des personnes que vous aimez (quelle que soit leur patrie) ? Affronter et tuer des Français qui n’auraient pas choisi de la faire, votre guerre ? Refuser de prendre les armes au nom de la fraternité ? Prendre les armes contre le monde entier si le chef surprême de la Nation le demande à son peuple ? Décider de voter les pleins pouvoirs à une junte armée de circonstance ? Franchement, cette question est particulièrement déplacée, je trouve. Veuillez me pardonner. LW


                • LosKr (---.---.90.99) 18 juillet 2006 07:34

                  La France, comme tous les autres pays du monde et les Etats-Unis en particulier, n’ont jamais eu à se plaindre de l’immigration, même avant qu’elle soit plus ou moins contrôlée.

                  S’il y a des clandestins en France, comme ailleurs, c’est bien qu’ils trouvent les moyens de travailler, de se loger et de participer à l’économie, n’en déplaise aux donneurs de leçons. Si l’on expulsait purement et simplement tous ces gens qui semblent gêner tant de monde, je ne crois pas que cela sauverait l’économie du pays, bien au contraire.

                  En tout cas, ce n’est pas ce qui redonnerait du travail à Nono, ça je suis prêt à le parier !! Car qui, ici, voudrait d’un travail payé une misère, du moins bien moins que le SMIC, sans couverture sociale, sans avoir d’autre droit que de se la boucler histoire de pouvoir faire vivre sa famille et parfois même d’autres personnes restées dans le pays d’origine ??? Moi, pourtant fils d’immigré portugais, qui ai connu les bidonvilles de Bobigny, qui parle et écrit mieux le français que le portugais, je ne le voudrais pas !!!

                  Alors, oublier sa langue maternelle pour pouvoir rester en France, je trouve ça un peu mesquin... Voire, dangereux. Il n’y a qu’à voir la proposition de loi de M. Benisti, chaleureux député-maire de ma bonne ville de Villiers-sur-Marne, qui demandait qu’on interdise carrément l’usage de sa langue maternelle à tout immigré CHEZ LUI !!!

                  Pourquoi, dans ce cas, comme le souligne si justement M. Watrin, ne pas commencer avec les franco-français... Les corses, aller on interdit le corse... Les catalans, on interdit aussi. Tiens, les juifs, à partir de maintenant, il faudra prier en français... Et dernière coquêterie qui fera sûrement plaisir à M. Sarkozi, Mme Chirac, plus de latin pour votre messe du dimanche à St-Nicolas du Chardonnay !!!

                  J’espère que chacun aura cette fois admis l’absurdité de la chose...


                  • Fred (---.---.155.75) 18 juillet 2006 14:17

                    Effectivement en France, il y a des patrons qui emploient ces clandestins au noir pour se faire un peu plus d’argent et ca devrait etre lourdement sanctionner. Ces clandestins depensent le peu d’argent qu’ils gagnent dans l’economie mais ne serait-il pas mieux que ces emplois soient legaux, meme si payes au SMIC et de faire en sorte que des gens au chomage ou bien permettre a des immigres a travers des visas de travail d’etre embauches.

                    Il n’est pas normal que les gens qui respectent les regles du jeu (application a un visa de travail) se trouvent court-circuites par des gens qui viennent illegalement en France pour faire un gamin.

                    C’est triste que nous ne puissions pas aider tout le monde mais il y a des regles et des lois qui existent pour etre respectees. Rien n’empeche les gens qui trouvent ca degoutant d’aider de leur poche ces personnes. Je trouve ca bizarre qu’un pays qui a autant d’humanistes autoproclames fasse aussi peu de don ou de volontariat, c’est a croire que les gens n’ont aucun probleme a faire du social avec l’argent des autres.


                  • Adolphos (---.---.59.170) 18 juillet 2006 14:45

                    « La France, comme tous les autres pays du monde et les Etats-Unis en particulier, n’ont jamais eu à se plaindre de l’immigration, même avant qu’elle soit plus ou moins contrôlée. »

                    Merde alors, Le Pen à émergé des 1983 tout de même !


                  • Adolphos (---.---.59.170) 18 juillet 2006 14:42

                    « Un jeune immigré devra-t-il donc abandonner l’idée de parler un jour sa langue maternelle ? »

                    Evidement.

                    « La langue maternelle est un pilier inaliénable de l’identité, de la culture et des racines d’une personne, quelle que soit son origine. »

                    C’est bien pour cela que, si l’immigrés veut devenir français, il doit abandonner sa langue, pour adopter une nouvelle identité, une identité de français, justement.

                    « La condition posée par le ministre de la République revient à exiger que les parents immigrés élèvent leur enfant dans une autre langue que la leur, ce qui tend à affirmer en quelque sorte le principe d’une négation de la personne. C’est un danger pour l’intégration. »

                    Effectivement, c’est la négation de l’immigrés qui est en lui pour construire un français. C’est donc trés bon pour son intégration.

                    « Car la réalité, du point de vue de l’éducation, c’est qu’un enfant qui parle la langue de ses parents et à qui l’on enseigne dans le même temps une autre culture a plus de chances de devenir un citoyen éclairé et une personne équilibrée, apte à trouver sa place dans notre société mondialisée. »

                    Notre société n’est pas plus mondialisée qu’il y a 100 ans. Par ailleur les français veulent vivre avec des français. Si ca ne plait pas, la porte est grande ouverte.

                    « C’est d’ailleurs le cas de dizaines de milliers de jeunes Français d’aujourd’hui, qui vivent une double culture. »

                    On ne peut pas servir deux maitre, la France et je ne sais quel autre pays. Cette situation anormale n’est que le symptome d’une assimilation encore imparfaite.

                    « le nationalisme de M. Sarkozy atteint ici des sommets qui écartent des réalités ce fils... d’immigrés hongrois. »

                    Un immigrés assimilé est toujours nationaliste, c’est une constante.

                    « cette vieille illusion française de l’unité culturelle de la République, qui est largement partagée à gauche comme à droite. »

                    La République, je n’en sais rien, et on s’en fou, mais la France elle n’a bien entendu qu’une seule culture.

                    « Ce n’est jamais facile de s’intégrer dans un pays qui refuse d’accepter les cultures croisées, personnelles et collectives, qui se trouvent sur son sol, quelle que soit leur longévité historique. »

                    C’est même impossible, d’ou l’exigeance d’assimilation, d’abandon de sa langue, culture d’origine, et aussi de la double nationalité.

                    « Certains Bretons, Basques et Alsaciens n’oublient pas que la France ne reconnaît toujours pas la Charte européenne sur les langues minoritaires, au nom de cette illusion républicaine. »

                    Cette charte concerne l’ex-yougoslavie, pas nous.

                    « Pour sortir de cette ornière, il y a urgence à parler de République européenne. »

                    Je ne vois aucune orniére, donc pas d’urgence.


                    • watrin (---.---.27.234) 18 juillet 2006 16:43

                      Je comprends votre point de vue général et le respecte. En revanche, vous faites une erreur en ce qui concerne la charte européenne des langues minoritaires : elle s’applique bien à la France, comme à l’ensemble des Etats européens. Permettez que je reproduise ici quelques extraits de ce texte (adopté en 1992) qui vaut à la France des sanctions régulières au niveau européen :

                      "Les Etats membres du Conseil de l’Europe, signataires de la présente Charte, Considérant que le but du Conseil de l’Europe est de réaliser une union plus étroite entre ses membres, notamment afin de sauvegarder et de promouvoir les idéaux et les principes qui sont leur patrimoine commun ; Considérant que la protection des langues régionales ou minoritaires historiques de l’Europe, dont certaines risquent, au fil du temps, de disparaître, contribue à maintenir et à développer les traditions et la richesse culturelles de l’Europe ; Considérant que le droit de pratiquer une langue régionale ou minoritaire dans la vie privée et publique constitue un droit imprescriptible, conformément aux principes contenus dans le Pacte international relatif aux droits civils et politiques des Nations Unies, et conformément à l’esprit de la Convention de sauvegarde des Droits de l’Homme et des Libertés fondamentales du Conseil de l’Europe (...) (...) Compte tenu des conditions spécifiques et des traditions historiques propres à chaque région des pays d’Europe, Sont convenus de ce qui suit :

                      Partie I - Dispositions générales Article 1 - Définitions Au sens de la présente Charte : a. par l’expression « langues régionales ou minoritaires », on entend les langues : i. pratiquées traditionnellement sur un territoire d’un Etat par des ressortissants de cet Etat qui constituent un groupe numériquement inférieur au reste de la population de l’Etat ; et ii. différentes de la (des) langue(s) officielle(s) de cet Etat ; elle n’inclut ni les dialectes de la (des) langue(s) officielle(s) de l’Etat ni les langues des migrants ; b. par « territoire dans lequel une langue régionale ou minoritaire est pratiquée », on entend l’aire géographique dans laquelle cette langue est le mode d’expression d’un nombre de personnes justifiant l’adoption des différentes mesures de protection et de promotion prévues par la présente Charte ; c. par « langues dépourvues de territoire », on entend les langues pratiquées par des ressortissants de l’Etat qui sont différentes de la (des) langue(s) pratiquée(s) par le reste de la population de l’Etat, mais qui, bien que traditionnellement pratiquées sur le territoire de l’Etat, ne peuvent pas être rattachées à une aire géographique particulière de celui-ci.

                      Vous retrouverez le texte intégral sur les sites des Institutions européennes. Démocratiquement vôtre LW

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