• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Accueil du site > Tribune Libre > Tous manipulé(e)s... sur les classes inversées

Tous manipulé(e)s... sur les classes inversées

Comment vendre l'école de manière démagogique

Un constat est indéniable : au collège de nombreux jeunes se démotivent. Ils ont entre 11 et 15 ans -parfois plus- et l'écart entre ce que chacun comprend et ce qu'il devrait acquérir se creuse. Alors on remet tout en cause ! Sans nuance, ni juste milieu. On jette tout avec l'eau du bain et on propose : LA CLASSE INVERSEE. Et à lire les présentations toutes plus élogieuses les unes que les autres sur cette nouvelle conception révolutionnaire de l'école, tous les problèmes se résolvent ! Fini l'ennui. C'est LA méthode pour REMOTIVER...

Mais qu'est-ce que la classe inversée ?

Eh bien au lieu de faire cours au collège, chaque enfant apprend chez lui. Chaque professeur peut lui proposer de regarder une video, de lire une page de manuel ou une photocopie de cours ; lorsqu'il revient en classe, fort de son apprentissage il peut alors poser des questions mais surtout envisager d'autres manières de vivre la classe : être en groupes, réaliser un projet sur ce qu'il a étudié seul à la maison. Sauf que ... sur le terrain cette idée ne fonctionne à nouveau qu'avec un très faible pourcentage d'enfants : ceux qui ont un ordinateur à la maison et l'autonomie pour travailler, comprendre seul le cours présenté à l'écran car le plus souvent il s'agit de cours filmé.

Pour les autres, la grande majorité, croire que le cours va être lu, compris, assimilé est une utopie. Croire que l'utilisation de l'écran va favoriser l'apprentissage est un leurre car pour ces générations l'écran est synonyme de "JEUX" "zapping", "sms" appli" mais pas "j'apprends mon cours !"

Encore une fois c'est la variété et la richesse pédagogique qui triomphe : il ne faut ni dénigrer un cours traditionnel, ni se voiler la face sur la réalité ; en effet, certains s'ennuient, sont sous alimentés intellectuellement et il est nécessaire, indispensable de varier les approches, les approfondissements. Mais faire croire à l'opinion que nos jeunes s'ennuient parce qu'ils restent assis toute la journée à écouter des adultes précher la bonne parole, c'est faux. Une journée classique de cours pour un jeune collégien inclut des activités variées :cours classique ou en îlot, CDI, salles d'ordinateur, de dessin ou musique, lieux pour l'EPS, salles de sciences où ils peuvent expérimenter.

Si l'ennui de ces générations est présent, il n'est peut-être pas à chercher uniquement au coeur de l'école où nombre des réflexions, de projets sont menés dans les équipes pour leur réussite ; mais partout autour d'eux, dans un zapping constant qui les rend incapables d'efforts, de concentration et donc d'apprentissage. Vendre l'école au clientélisme serait dangereux. Du ludique, du jeu ? A dose modérée car que dira un patron lorsque quittant l'école le jeune lui balancera " c'est pas assez marrant ton truc, j'veux pas l'faire !" ...Classe inversée ? Non juste pédagogie adaptée. 


Moyenne des avis sur cet article :  3.78/5   (9 votes)




Réagissez à l'article

12 réactions à cet article    


  • Frédéric Van der Beken Frédéric Van der Beken 11 mars 2016 19:43

    J’engage à la simple lecture des manuels de français, histoire, géo ou maths sur la 4e ou la 3e. C’est devenu édifiant de termes qui vous seront inconnu. Savez vous ce qu’est un homophone ou les déterminants numéraux cardinaux ? Comment ils apprennent le boom économique de la Chine en 80 avant d’avoir vu Mao. En électricité, tout est dipôle autant la lampe que le générateur.
    Alors l’école peut bien être différente de la mienne mais aujourd’hui, j’en suis à expliquer à ma fille la définition de taudis, l’orthographe de carambolage ou lui indiquer que l’on ne dit pas paralysation mais paralysie. Quant à Louis XIV au moyen âge ... Les calculettes depuis la primaire ... Le fils de 16 ans n’a toujours pas compris les sinus et cosinus dans un cercle trigonométrique et encore moins l’utilité car on ne lui a jamais demandé de compter des tuiles sur un toit en pente. On fabrique une forme d’inculte déjà lobotomisé par les smartphones au point que j’en suis obligé à confisquer à une heure donnée, obliger à la demie-heure de lecture sinon ça ne lit rien mais vraiment rien du tout et même obliger à regarder certaines choses à la TV car même le phone prime sur la TV maintenant.
    Ne me répondez pas, supprimez mais supprimez. C’est devenu complexe d’exclure vos enfants de la normale des autres autant pour le phone que pour les Nike. Il y a comme une ségrégation quand vous n’êtes pas dans le moule. Je fais donc le service minimum de ce côté mais en réalité sur le temps éveillé de la journée, je pèse quoi face à l’école ou leur temps sans moi.
    J’ai aussi vu des institutrices corriger les dictées mais pas les fautes dans les autres devoirs : logique, ce n’est pas du français...
    Une des grandes différences et qui se retrouve dans les conversations est l’absence totale de curiosité quelque soit le sujet. Même le Bataclan n’a pas apporté de questions.
    Ayant eu des premiers qui ont 20/25 ans de plus, le décalage est énorme entre l’école des 90 et celle de maintenant. Pisa dit vrai ...


    • mmbbb 11 mars 2016 20:30

      @Frédéric Van der Beken je n’ai jamais accepte les reformes successives lors de ma scolarite comme si une equation du second degre la physique la grammaire ect changeaient de forme chaque annee Il y a de cela quelques decennies Ne parlons pas de certains profs plus que moyens et souvent absents Quant aux livres d’aujourd hui je suis incapables de comprende leur contenu . J’ai toujours regrette de ne pas etre alle dans le prive Du grand gachis vraiment. Si vous voulez mon oipinon l ’education nationale a toujours ete destinne aux masses l’elite elle se preserve et a un tres bon enseignement loin de ce fatras pedagogique le peupel est ainsi asservi la gauche a ete la cheville ouvriere de cette destructuration mais evidemment elle s’en defend


    • Captain Marlo Fifi Brind_acier 11 mars 2016 20:18

      Il faudra bien que les enfants apprennent à rester à la maison... quand l’école sera privatisée et que tous les parents n’auront pas les moyens de payer...
      Pour en arriver là, on va continuer à mener des campagnes de dénigrement contre les fonctionnaires, tous « des nantis et des fainéants » !
      Déjà Sarkozy prévoit d’en virer 350 000 et de faire des contrats de 5 ans...


      Privatiser les services publics, c’est dans la liste des « réformes structurelles » exigées par les décisions européennes. Pour cela, l’ OCDE a une méthode qui s’applique partout, dans les hôpitaux par exemple : baisser progressivement la qualité, sans changer la quantité de service.
      Pour pouvoir, à terme, proposer la privatisation, comme le seul recours à un machin qui ne fonctionne plus.

      Voici ce qu’écrivait l’ OCDE, dès 1996 pour détruire l’école.
      « L’apprentissage à vie doit être assuré par des prestataires de services, les enseignants qui resteront s’occuperont de la population non rentable »

      Alors, cessons de nous lamenter, rassemblons nous pour sortir de l’ UE avec l’ UPR et écrire dans la Constitution que la santé et l’école sont des biens communs, non privatisables par nature !

      • mmbbb 11 mars 2016 20:44

        @Fifi Brind_acier, J’appartiens a une generation ou la France avait sa monnaie et ses frontieres L’education nationale n’arrivait deja plus a assumer la transmission correcte du savoir Deja l’enseignement reçu etait tres alleatoire Si j’ai eu des bons profs certains etaient des crouilles sans parler de l’absenteisme Les reformes successives ont completement destruture l’enseignement Je savais deja que la selection se faisait par l’argent J’ai cotoye la bourgeoisie et leurs rejetons avaient les meilleurs etablissements selectionnes Essayez de sortir de vos sempiternelles attaques sur l europe L’education nationale n’a pas entendu l entree de la France dans l UE pour etre verollée L’elite est en dehors de ce bordel generalise Je l’ai deja dis dans ce media je passe souvent devant le lycee du Parc a Lyon ecole preparatoire Ce n’est pas l’ambaince « d’entre les murs » mais c’e sont les enfants de l’elite locaux propres profs ayant de la tenu et eleves ayant envie d’apprendre.


      • Captain Marlo Fifi Brind_acier 11 mars 2016 21:44

        @mmbbb
        Pour avoir envie d’apprendre, il faut que les études débouchent sur de l’emploi et un avenir.
        L’UE n’a assuré ni l’un ni l’autre pour le plus grand nombre.


        Les enfants des classes supérieures n’ont pas de meilleurs profs ou de meilleurs établissements, leurs parents ont confiance dans leur avenir et transmettent cela à leurs enfants.

        La privatisation n’a pas pour but d’améliorer le système, mais de le détruire.
        Pas plus que la Loi Travail n’a pour but de créer des emplois, mais de détruire les CDI.

      • OCEANE2 (---.---.79.189) 12 mars 2016 13:04

        @Fifi Brind_acier
        Il faut tout faire pour éviter la privatisation programmée au plus haut niveau européen ; l’école est un tel marché pour les boites ! Et ne pas se résigner !!! Je refuse de me dire que les jeunes vont être seuls face à leurs écrans.


      • OCEANE2 (---.---.79.189) 12 mars 2016 13:05

        @Fifi Brind_acier
        Vous avez tristement raison mais quand on enseigne à des jeunes de 12 -14 ans on ne peut pas leur dire uniquement que l’avenir est bouché...


      • Le p’tit Charles 12 mars 2016 09:06

        Encore une trouvaille du PS...Feront tout pour casser l’EN comme le reste... !


        • mac 12 mars 2016 10:49

          Ces nouvelles méthodes vont transformer les profs en moniteurs de colonies de vacances.
          Dans ce cas, plus de besoin de gros diplômes et les salaires qui vont avec. Des étudiants au Smic pourront suffire pour encadrer les élèves avec le Elearning.
          A l’heure actuelle, les élèves de première S voient des notions de maths qui étaient abordées en classe de seconde indifférenciée il y a 30 ans. J’ai peine à croire qu’à la fin de leurs études ils auront rattrapé leur retard.
          Au final les parents qui en auront les moyens seront tentés de mettre leurs enfants dans des écoles privée hors contrat où l’on fera des cours magistraux comme avant dans les disciplines traditionnelles tout en leur permettant d’acquérir, à côté, des compétences dans les nouvelles technologies.


          • Alren Alren 12 mars 2016 17:21

            Un commentateur écrit plus haut que ses enfants passent plus de temps hors de sa présence qu’avec lui ; mais c’est également le cas pour l’école ou le collège : les heures de cours ne représentent qu’une petite partie de la vie des élèves et collégiens. En réalité c’est entre eux que les adolescents passent le majeure partie de leur temps que ce soit physiquement ou par l’intermédiaire d’internet.

            Comme pour le loup, le chien ou le chimpanzé, l’être humain, depuis le paléolithique qui a modelé son psychisme, accepte que tout groupe auquel il participe, soit hiérarchisé, avec donc des dominants plus ou moins affirmés qui vont définir les comportements et les opinions du groupe.

            Or l’étude de matières abstraites, présentées en cours le plus souvent de manière plate, monotone et imposée par les adultes sans prendre l’avis des intéressés, n’apparaît pas à ces dominants qui statistiquement ne sont pas forcément les plus brillants intellectuellement, comme attrayant, c’est le moins que l’on puisse dire.

            La petite minorité de ceux qui s’intéressent à l’activité intellectuelle n’intègre pas ces groupes et d’ailleurs les garçons en particulier sont généralement rejetés par eux comme ’’fayots’’, ’’lèche-culs’’ etc.

            Pour mémoire ce phénomène social existe depuis toujours et a déjà été décrit par Alain Fournier dans sa ’’Guerre des boutons’’ pour des enfants vivants avant 1914.

            La seule différence entre hier et aujourd’hui est que l’autorité des parents était beaucoup plus forte sur leur progéniture autrefois, et que les enfants des classes intellectuelles ainsi que ceux de certains employés, plus rarement d’ouvriers, subissaient une exigence de résultats scolaires … qui assurait leur avenir professionnel en fin de compte, en période d’expansion économique comme durant les ’’Trente glorieuses’’ ou entre les deux guerres quand les diplômés étaient rares !

            Mais cette pression pour la réussite scolaire était minoritaire à l’échelle de la population : la plupart des enfants qui devaient affronter le difficile Certificat d’Études primaires échouaient. Pour beaucoup de parents ouvrier et femme au foyer, c’était presque naturel car eux aussi étaient sans diplôme et de ce fait ne trouvaient cela ni humiliant ni inquiétant pour leurs enfants.

            Si les enfants asiatiques réussissent mieux aux tests PISA que les Occidentaux, aujourd’hui, c’est d’abord parce que l’autorité des parents et des enseignants sur les jeunes est restée à l’image de ce qu’elle était chez nous il y a des décennies, dans la tradition confucéenne.


            Il est bien entendu illusoire de croire que cette relation autoritaire soit rétablie à l’avenir.

            L’autorité des professeurs se rétablit quelque peu au lycée, car après seize ans révolus, l’enseignement n’est plus obligatoire et les élèves qui suivent l’enseignement général savent qu’ils peuvent être exclus définitivement. À ce propos, il faut à certains réviser leurs a priori : l’autorité des enseignants est beaucoup plus contestée dans le privé que dans le public car les adolescents savent que l’établissement privé a besoin de l’argent que versent leurs parents exister, malgré les ’’contrats’’ qui leur font recevoir de l’argent public. Et que les exclure représente une perte financière pour ledit établissement privé ; ce qui fait hésiter le chef d’établissement qui doit prendre cette lourde décision.


            Ce constat posé, quelle solution proposer ?


            Il faut INTÉRESSER. (C’est vrai aussi pour n’importe qui, y compris des adultes !)

            Pour cela, il faut impliquer l’apprenant dans son apprentissage, lui donner un rôle actif. S’il peut y avoir manipulation, expérimentation, observation sur le vif, enquête, et pour les plus grands, recherche documentaire sur internet, on verra naître des passions et en tout cas une fixation bien meilleure que la mémorisation d’un texte tombé du ciel.


            Pour certaines matières cela n’est pas possible. Je pense à l’orthographe par exemple. On éveillera l’intérêt en montrant que la graphie des mots est souvent logique, dictée par la racine des mots etc.


            L’informatique peut rendre plus agréables certains apprentissages en fournissant des images, des vidéos des arborescences d’approfondissement pour les plus intéressés : je pense ici à l’histoire et la géographie.

            La poésie est faite pour être dite plutôt que lue : pensons aux poèmes d’Aragon magnifiés par Léo Ferré ou Jean Ferrat, sans parler des œuvres de Georges Brassens. Il faudrait que le service public propose l’écoute gratuite sur internet de centaines de poésies dites par de grands acteurs.

            Ceci est aussi vrai pour les étudiants. Il paraît que les amphis de médecine de première année sont chahutés par les redoublants qui veulent perturber l’apprentissage des nouveaux, lesquels seront leurs concurrents pour le concours de fin d’année.

            Mais pourquoi, bon sang, l’intégralité de ce cours de première année ne se trouve-t-il pas sur internet avec en plus toutes les superbes illustrations que ce média peut offrir ?


            Les professeurs doivent se souvenir en permanence qu’ils ont des références que leurs élèves n’ont pas. Cela demande un effort intellectuel permanent de réduire ce champ avant d’enseigner.

            Encore faudrait-il qu’ils ne soient pas désabusés à l’avance.




            • non667 12 mars 2016 17:41

              @Alren
              Il faut INTÉRESSER. (C’est vrai aussi pour n’importe qui, y compris des adultes !)

              de mon temps l’age de raison était 7/8 ans , on pouvait y faire appel , et ne pas compter sur le ludique , l’affectif , mais sur l’effort quelque soit la matière !


            • non667 12 mars 2016 17:25

              Croire que l’utilisation de l’écran va favoriser l’apprentissage est un leurre car pour ces générations l’écran est synonyme de « JEUX » « zapping », « sms » appli« mais pas »j’apprends mon cours !"

              j’ajoute : + 80%le porno pour les garçons si les parents n’ont pas verrouillé correctement !

Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON



Publicité



Les thématiques de l'article


Palmarès



Publicité