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Accueil du site > Actualités > Technologies > Le Thorium peut-il remplacer l’Uranium ?

Le Thorium peut-il remplacer l’Uranium ?

Face aux besoins d’énergie pour une population mondiale en hausse, les énergies renouvelables comme le solaire ou l’éolien sont-ils la solution ? Les cellules photovoltaïques sont polluantes à la fabrication et au recyclage, tandis que pour les éoliennes il faut plusieurs tonnes de cuivre pour un seul appareil. Les mines de cuivre ne sont pas extensibles et leur situation sont pour beaucoup d’entre elles dans des zones à fort risques écologiques. Les autres solutions sont actuellement à l’état de « prototypes » ou plutôt marginales.

Le problème n’est donc pas seulement de sortir ou non du nucléaire, mais de savoir quel « carburant » est-il possible d’utiliser. L’Uranium n’est pas le seul « carburant » possible, mais c’est le plus dangereux et surtout, c’était le seul qui permettait aux militaires d’avoir des bombes dévastatrices et dissuasives. Le nucléaire basé sur le Thorium est une solution nettement moins dangereuse, qui fonctionne à basse température et qui ne s’emballe pas en cas de problème d’alimentation électrique. De plus l’Uranium n’est pas disponible en grande quantité, alors que le Thorium se trouve plus facilement et surtout qu’il nécessite des quantités moindres pour faire fonctionner un « réacteur ».

Parmi les atouts du Thorium on peut citer des réserves immenses et facilement exploitables, et une capacité à incinérer les déchets de longue durée produits par nos centrales actuelles et même du nucléaire militaire. A puissance égale, le thorium c’est 200 fois moins de volume de déchets qu’un réacteur classique, mais surtout des déchets d’une durée de vie de 500 ans. 

Le physicien, De Mestral souligne également les énormes avantages d’une sécurité intrinsèque d’une telle technologie : « Prenons les deux types de réacteurs (imaginés pour fonctionner au thorium). Le Rubbiatron, tout d’abord : son cœur fonctionne de manière sous-critique, ce qui signifie que, si l’on tire la prise de l’accélérateur de particules nécessaire à l’entretien de la réaction en chaîne, ou qu’on dévie son faisceau de protons, la réaction cesse immédiatement. Le cœur du réacteur, une masse de plomb fondu dans lequel se trouve le thorium, se refroidit et finit par se solidifier, ce qui n’est pas un problème. Le deuxième type de réacteur, celui dit à sels fondus, a un cœur déjà liquide. En cas d’augmentation de chaleur, le nombre d’atomes fissionnés chaque seconde diminue. On dit que ce réacteur a un coefficient de réactivité à la température fortement négatif et, dans cette situation, le cœur devient sous-critique, donc sans risque d’explosion. »

Alors, ce nouveau combustible peut-il relancer le débat pour ou contre le nucléaire ? Ce qui est sûr, c’est qu’il faut sortir du nucléaire tel qu’il est actuellement. Le lobby nucléaire assène l’idée que ce choix énergétique est irrémédiable. Pour lui, c’est le nucléaire ou la bougie ! Tout débat est interdit.

Le principal obstacle à cette nécessaire évolution énergétique est, en dehors des militaires, l’opposition des industriels de la filière actuelle qui bénéficient d’appuis politiques à droite comme à gauche. Alors quelle que soit la décision à propos du Thorium, il faut surtout que production et distribution d’énergie soient réunies dans un pôle public, ensuite la décision du « quoi faire, avec quoi » sera un choix collectif.

Car ce qui est sûr actuellement, c’est que les français n’ont pas leur mot à dire, et ce qu’ils ne payent pas comme consommateur, ils le payent comme contribuables, car la rénovation des centrales, et le recyclage des déchets coûtent très cher !

Article publié sur Conscience Citoyenne Responsable

http://2ccr.unblog.fr/2011/12/02/le-thorium-peut-il-remplacer-l%E2%80%99uranium/#more-817


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19 réactions à cet article    


  • Harfang Harfang 2 décembre 2011 11:34

    La filière Thorium présente en effet plusieurs avantages : risque moindre d’accident grave, déchets moins nombreux et à plus courte durée de vie, abondance (la France pourrait même être réellement indépendante puisqu’on en trouve sur le territoire national au contraire de l’Uranium).

    A ce titre, le Thorium pourrait constituer une intéressante alternative de transition. Mais je pense cependant qu’à terme, la filière de la fission nucléaire est une voie sans issue. Même moins nombreux, les déchets restent dangereux, et il faudra tout de même les stocker. Le Thorium étant plus abondant, si cette filière est maintenue longtemps, la quantité de déchets sera forcément conséquente... De toutes façons, la principale erreur dans le domaine de l’énergie, est de mettre tous ses œufs dans le même panier : dépendre de la filière uranium et plus généralement du nucléaire à 80% est une ineptie.


    • Alois Frankenberger Alois Frankenberger 2 décembre 2011 12:38

      C’est beau comme un article du Sciences et Vie !

      Bravo !

      Vous avez raison d’insister sur la nécessité absolue de fabriquer un réacteur expérimental au Thorium au niveau Européen voire mondial, une sorte d’Iter bis mais en nettement moins onéreux et en plus accessible puisqu’on a déjà fait fonctionner des prototypes.

      Il est plus que probable que toutes les companies électriques voudront en construire dés qu’elles verront que ça fonctionne bien.

      Il faut inciter nos politiciens à aller dans cette direction d’autant plus qu’un projet avec des fonds de tous les pays Européens ne pèserait pas lourd dans les budgets nationaux.


      • Scual 2 décembre 2011 12:51

        Effectivement le Thorium semble être une alternative intéressante à l’uranium.

        Bien sur il faudrait un dossier vraiment complet d’experts indépendants et le soumettre à des associations bien méfiantes, histoire d’être sur. C’est pas qu’après le nucléaire totalement sûr du genre Fukushima on se méfie, mais un peu quand même...

        Une fois qu’on saura quels sont les dangers, car il y en a, et quelle quantité d’énergie ces réacteurs pourraient fournir et pour quel coût, il se pourrait bien que le thorium puisse effectivement offrir aux technologies nucléaires une solution crédible. Ce n’est évidement pas le cas actuellement.

        Mais bon si vous voulez mon avis, quitte à investir dans une énergie, le géothermique me parait vraiment plus intéressant.


        • Alois Frankenberger Alois Frankenberger 2 décembre 2011 12:58

          On doit faire les deux et voir ce qui correspond le mieux à nos besoins.

          Deux projets pour l’Europe.

          Comme qui dirait, Yes we can ou, plutôt, Yes we MUST !


        • Scual 2 décembre 2011 13:14

          Oui mais le pognon pour investir n’est pas vraiment lâché facilement en ce moment...

          Sinon en ce qui concerne la dangerosité du Torium, je crois que la conversation s’est déplacée dans les commentaires du dernier article de Cabanel :

          http://www.agoravox.fr/actualites/environnement/article/fukushima-le-debut-de-la-fin-105467


        • Stéphane Lhomme Stéphane Lhomme 2 décembre 2011 13:25

          Il faudrait arrêter de croire au Père Nöel, en l’occurrence à une « solution miraculeuse » qui permettrait d’obtenir une énérgie « propre, illimitée, et (presque) sans risques ». CA N’EXISTE PAS.

          En l’occurrence, la filière Thorium n’est pas pour demain : il faudrait comprendre que le thorium n’est pas fissile mais seulement fertile (comme l’Uranium 238). De fait, un réacteur au thorium serait UN SURGENERATEUR !

          Or cela fait 50 ans que l’industrie nucléaire mondiale échoue dans cette voie (cf Superphénix, Monju, etc). Par quel miracle ça marcherait subitement ? Le Thorium n’est pas de la potion magique !


          • sobriquet 3 décembre 2011 17:54

            Pour un profane comme moi, utiliser un surgénérateur ne semble pas être un mal en soi. La question est surtout : est-ce que, comme Superphénix, un surgénérateur au thorium nécessiterait de grandes quantité de sodium comme caloporteur, comme cela aurait été le cas dans Superphénix ?

            Si la réponse est oui, alors cela constitue en effet un sérieux bémol : les risques d’incendie ou d’explosion sont vraiment dissuasifs.


          • doctorix, complotiste doctorix 2 décembre 2011 16:17

            J’avais proposé cet article iconoclaste, mais il n’a pas eu l’heur de plaire. Je le glisse ici :

            Nous n’avons pas nécessairement à choisir entre la peste et le choléra.

            Cet article n’est pas destinée à vous informer de façon exhaustive, ce serait trop long, mais à vous donner l’envie d’en savoir plus.
            Il est évident que dans l’immédiat, on ne peut se passer de nucléaire, puisque les solutions proposées pour le remplacer sont coûteuses et inefficaces : photovoltaïque et éoliennes.
            Pourtant notre choix ne devrait pas être limité à ces trois options.
            Il existe une technologie alternative qui aurait vu le jour depuis longtemps si les puissants lobbies militaires, pétroliers et nucléaires ne l’avaient pas confisquée, (avec la complicité bienveillante des états, qui trouvent leur compte dans les taxes), c’est celle de l’énergie libre, l’énergie du point zéro.

            Il y a 6000 kw dans chaque cc d’éther qui nous entoure, qu’il suffit de savoir pomper. C’est simplement colossal.
            Nicolas Tesla avait parfaitement maitrisé ce phénomène il y a plus de 60 ans. Son sponsor était le banquier Morgan. Quand il a présenté sa machine à énergie libre, Morgan lui a demandé :

            « Bon, où est-ce qu’on met le compteur ? »

            A quoi il a répondu :

            « Mais il n’y a pas de compteur : cette énergie est universelle, infinie, et gratuite ».
            Et Morgan lui a coupé les vivres.

            Gratuite et infinie, voilà le problème. Il nous faut vivre dans la précarité et la peur, il faut que nous restions esclaves, taxables à l’infini, c’est une nécessité étatique.

            Il y a 20 ans, Pons et Fleishman découvraient la fusion froide. Découverte majeure et de la même lignée. Tous les scientifiques leur sont tombés dessus ; mais aujourd’hui, les travaux qui prouvent sa réalité abondent, mais ne bénéficient que d’une aide limitée, ou pas d’aide du tout, quand un projet stupide et délirant comme Cadarache trouve et gâche des milliards. Alors qu’il ne fonctionnera jamais.
            Enfin, et c’est ma pilule la plus difficile à avaler, il vous faudra bien constater un jour que nous sommes visités depuis des millénaires par des civilisations très avancées (qui n’ont guère besoin que vous y croyiez pour exister), qui utilisent également l’énergie libre pour propulser leurs engins, dans le silence, sans pollution et avec des performances au-delà de tout ce que nous avons pu rêver. Il semble que au moins les armées américaine et soviétique ont pu accéder à cette technologie par rétro-ingénierie, mais qu’ils en gardent le secret au nom de la soi-disant défense nationale et des intérêts vitaux du pays.

            Bien sûr, les commentaires de ceux qui n’ont rien lu sur le sujet vont fleurir. Ca n’existe pas parce que ça ne peut pas exister, tout comme Lavoisier disait que « Des pierres ne peuvent tomber du ciel parce qu’il n’y a pas de pierres dans le ciel ».

            Pourtant, j’ai passé des centaines d’heures à étudier ce sujet d’avenir, et mes conclusions sont formelles : cette énergie existe et les militaires américains la maitrisent, mais nous la volent, ce qui est le plus grand crime contre l’humanité qu’on puisse imaginer.

            Aux sceptiques de bonne volonté (je ne peux malheureusement rien pour les autres), je conseillerai entre toutes la lecture du livre de Steven Greer, Révélations, où des centaines de militaires retraités ou dégagés du secret (ou prenant le risque de s’en dégager au nom du bonheur de l’humanité) exposent ce qu’ils en savent, ce qu’ils ont constaté, et comment on leur a dit : « Il ne s’est rien passé, vous n’avez rien vu, et vous n’en parlerez jamais ».

            Sans parler des disparitions soudaines des bavards.

            En passant, vous prendrez sûrement intérêt à apprendre qu’en Septembre 2010, une brochette de militaires américains a révélé que nos « visiteurs » étaient extrêmement intéressés, voire préoccupés, par nos armements nucléaires, partout dans le monde, y-compris au plateau d’Albion, et qu’ils faisaient régulièrement la démonstration de désactiver nos missiles suicidaires en un instant et contre toute défense, prouvant par là, et leur crainte de notre absurdité collective, et leur désir de nous convaincre qu’ils ne laisseront pas se réaliser cette folie qu’est une guerre nucléaire. Ce qui est particulièrement d’actualité quand on nous pousse chaque jour, par une scandaleuse propagande mensongère, vers un conflit en Syrie puis Iran, qui impliquerait automatiquement la Russie et la Chine.

            1h 27 de patience, et vous n’aurez plus guère de doutes :

            http://www.youtube.com/watch?v=73ZiDEtVms8

            Alors, si vous voulez vraiment vous battre, battez-vous pour que cette révélation ait lieu, au lieu de vous battre pour ces chimères que sont l’éolien et le photovoltaïque (et même le thorium). Et pour cela étudiez le sujet, dans la bonne foi au lieu de la polémique. Tout autre combat pour l’énergie propre est futile.

            Imaginez le monde disposant de cela : les déserts fleuriront, parce que dessaler l’eau de mer ne posera plus de problème. Les fils électriques qui défigurent nos campagnes disparaitront, parce qu’une centrale de la taille d’une boite à chaussures équipera vos maisons (comme vos voitures). Il n’y aura plus de canalisations de gaz. Plus de guerres du pétrole (et donc plus de guerres du tout). Plus la moindre pollution. Plus de misère en ce monde. Et, pour vous personnellement, plus la moindre facture énergétique.

            Est-ce que cela ne vaut pas le coup de remettre en cause vos certitudes, et de passer de la fate certitude des ignorants au doute, puis du doute à l’étude, puis de l’étude à l’action ?

            Et maintenant, lancez-vous, les passéistes : j’ai le dos rond. Il n’est jamais bon d’avoir raison avant tout le monde. Un jour, vous me donnerez pourtant raison.


            • Alois Frankenberger Alois Frankenberger 2 décembre 2011 17:20

              On ne savait peut être pas y mettre de compteur mais on pouvait en fabriquer des milions et gagner des miliards.

              Vos histoires ont tout l’air de tenir de la légende urbaine plus qu’autre chose.


            • doctorix, complotiste doctorix 3 décembre 2011 01:07

              Ce n’est nullement une légende urbaine.
              Ces trois faits sont exacts et vérifiables.
              Morgan savait que l’industrie pétrolière et charbonnière, sur lesquelles il asseyait sa puissance, ne se remettrait pas d’une telle innovation, et qu’elle seule pouvait assurer des revenus durables, au contraire des centrales à énergie individuelles : et il avait raison : songez à ce que vous avez payé pour votre énergie depuis votre naissance !
              Tant qu’une remise en question des croyances anciennes n’aura pas été faite, ces technologies resteront secrètes, ce qui arrange bien les lobbies.
              Nous utilisons pour nos voitures des technologies qui ont 150 ans. La batterie est la même que celle qui équipait la « jamais contente » en 1895, la première voiture à dépasser les 100 km/h.
              Leur moteur est le même, avec ce ridicule piston qui fait des aller-retours dans son petit cylindre.
              Pensez-vous vraiment que le génie humain se soit arrêté là ?
              Les solutions proposées ici, avec le thorium, sont un replâtrage, tout au plus.
              Ce n’est pas de cela que nous avons besoin.
              Remettre à plat nos certitudes est une nécessité, mais cela demande un effort, et de passer les barrières du ridicule derrière lequel ces technologies sont confinées, afin de décourager les curieux.
              Il est des milieux où la technologie ET est une routine depuis plus de 60 ans. Les gadgets proposés au public pour l’amuser, tels que ces fusées antédiluviennes, sont une fumisterie destinée à cacher les vraies avancées technologiques, qui sont réservées à l’armée. Vous seriez surpris de savoir où nous en sommes vraiment en ce qui concerne l’exploration spatiale, l’antigravité, et bien d’autres sujets tabous..
               Le ridicule est la meilleure protection de ce grand secret, et cela fonctionne, hélas, pour encore quelque temps.Un temps précieux perdu pour l’environnement, perdu pour nos libertés.
              Si vous aviez pris le temps de visualiser la conférence que j’ai citée, vous en seriez convaincu.
              La véritable légende urbaine, c’est que nous serions contraints à l’impuissance face à nos besoins énergétiques. Ce n’est pas le cas. Et nous perdons un temps précieux.


            • olivier cabanel olivier cabanel 2 décembre 2011 18:30

              à l’auteur,

              j’avais commencé un article sur le sujet, et comme je l’ai évoqué dans un autre article, en réponse à votre commentaire, la théorie du thorium ne tient pas longtemps la route si on creuse un peu le sujet.
              voici donc un extrait de mon article en préparation.

              Il s’agit d’utiliser ce Thorium, plus abondant que l’uranium sur notre planète, pour en faire de l’Uranium 233.

              C’est l’un des problèmes, car cet uranium à une période (ou demi-vie) de 159 000 ans. lien

              Et puis en fin de cycle, cette installation produit aussi de l’uranium 233, lequel a une demie-vie plus courte (70 ans quand même) mais qui est de loin plus toxique que le plutonium. lien

              Le thorium 232 est très radiotoxique, à preuve la limite fixée par inhalation (90 Bq/an) alors que le plutonium, dont la période est de 24 400 ans voit sa limite annuelle par inhalation repoussée à 300 Bq/an.

              Pourtant sur le papier, çà semble « très joli ».

              Kirk Sorensen, expert en Thorium, affirme que les centrales au Thorium, une explosion à l’hydrogène, telle celles qui se sont produites à Fukushima, ne peut arriver, puisque ce type d’installation « fonctionne à la pression atmosphérique, et qu’il n’y aurait eu dans ce cas aucune fuite de radioactivité » lien

              Mais il oublie au passage qu’une explosion d’hydrogène peut avoir lieu, qu’il y ait, ou pas, une pression atmosphérique.

              Si une réaction chimique se produit, il y aura impossibilité de fuite de cet hydrogène et au-delà d’une concentration de plus de 5%, le mélange explose.

              Le professeur Robert Cywinksi, de l’université d’Huddersfield affirme « le thorium peut être bombardé de neutrons pour produire une fission, mais sans que cela crée une réaction en chaîne. La fission cesse dès que l’on arrête le rayon de photons ».

              Sur le principe, on comprend donc que la réaction devrait s’arrêter d’elle-même en cas d’accident.

              Des physiciens se sont penchés sur la filière Thorium, et ils démontrent toute la complexité de cette technologie, pour laquelle ils dénoncent un manque d’expérience.

              Si dans les années 70, le Canada et l’Inde, qui avaient adopté la filière eau lourde/uranium naturel, ont étudié le remplacement de l’uranium par le Thorium dans leurs réacteurs « Candu », ils ont vite abandonné cette piste, en évoquant que les « temps de doublement » ont été jugés trop longs en comparaison avec ceux des réacteurs rapides.

              Il y a bien eu, à Oak Ridge en 1965 un prototype mis en œuvre, mais ces physiciens pensent que le cycle Thorium manque cruellement  des « quelques 5 décennies de recherche et de développement dont à bénéficié le cycle uranium ». Lien

              En fait ce type de centrale ajoute au risque nucléaire, le risque chimique.


              • bigglop bigglop 3 décembre 2011 01:54

                Bonsoir à tous,
                Merci @ Olivier pour cette mise au point salutaire.
                Le seul avantage « bien mince » du thorium serait d’abandonner la filière uranium et à terme l’abandon du nucléaire militaire, mais quid du laser mégajoule du Barp (40)


              • Karash 2 décembre 2011 18:50

                Clairement, la filière thorium n’est pas toute rose.

                Il faut savoir qu’on ne sait pas actuellement faire d’accélérateur de particules de la taille de ceux qui seraient nécessaires pour faire fontionnner une centrale nucléaire par ce biais.

                Néanmoins, on peut utiliser le thorium dans des réacteurs à neutrons rapides comme du plutonium.

                Et même si le thorium est radiotoxique, il n’est surement pas un poison aussi violent que le plutonium, qui est plus toxique CHIMIQUEMENT que par sa radioactivité.

                Pour répondre à Yoann, les premiers réacteurs nucléaires ont été développés par l’armée américaine pour faire du plutonium pour les bombes atomiques.
                On a ensuite recyclé cette technologie dans le civil, car c’était la voie la plus simple.
                Mais aujourd’hui, le plutonium est clairement un déchet, et il est urgent de trouver une voie de s’en débarasser.

                C’est pourquoi je pense qu’il ne faudrait pas mettre un véto trop vite sur les réacteurs à neutrons rapides, car ce sont les seuls qui peuvent nous débarasser de ce poison ( un réacteur à neutron rapide n’est pas obligé de fonctionner en surgénération (production de plutonium) bien au contraire).


                • sto sto 2 décembre 2011 20:32

                  Pour info, le Thorium est plus radiotoxique et plus chimico-toxique que le plutonium.

                  D’eventuelles centrales au thorium seraient plus dangereuses que les centrales actuelles. De beaucoup de points de vue. Meme si il y a un leger avantage a avoir un combustible liquide, la complexite de mise en oeuvre est immense et non maitrisee


                • stamp stamp 2 décembre 2011 19:42

                  Le problème de la filière Thorium c’est la radioprotection...
                  Le combustible « se baladant » dans les circuits , la maintenance deviendrait à haut risque pour les intervenants...
                  Ceux qui proposent l’utilisation du Thorium n’ont qu’a se proposer pour venir y travailler , ils pourraient ainsi profiter des « nombreux avantages » de cette solution...
                  La filière uranium / plutonium en assemblage de pastille sous gaine a encore de l’avenir devant elle...


                  • bert bert 4 décembre 2011 16:45

                    vive le moulin à eau et le Saint Empire Germanique


                    • francoyv francoyv 7 décembre 2011 10:37

                      @ l’auteur

                      contrairement à ce que vous semblez croire, la filière thorium n’est qu’un avatar de celle que vous condamnez. D’ailleurs elle a bien failli, de peu, s’imposer dans les années 70 avec les projets de réacteurs à haute température de Gulf Atomics qui auraient presque pu être couplés à un haut-fourneau ou à une usine chimique demandeuse de gaz chauds (Fort St Vrain) repris pendant un temps et développés en Europe par le CEA et les Allemands (réacteur à boulet). Malheureusement, heureusement pour d’autres, les déchets de fissions confinés dans les sphères de graphite au Th s’avéraient très difficile à retraiter à La Hague


                      • amenis 8 décembre 2011 13:50

                        Bonjour,

                        J’ai eu l’occasion d’avoir un échange par mail avec Elsa Merle-Lucotte (citée dans Science&vie)

                        Voici sa réponse :

                        Nous travaillons sur la définition d’un démonstrateur de MSFR dans le cadre du projet européen EVOL (Evaluation and Viability of Liquid Fuel Fast Reactor), projet Euratom qui a débuté cette année. Une page internet sera bien prête. a l’heure actuelle, la première étape consiste à commencer une manipulation de sels fondus fluorures ne contenant pas de matière radioactive mais à haute température (500-600°C) afin d’acquérir et de démontrer la maîtrise technologique et d’étudier certaines propriétés physico-chimiques. Cela est en cours à notre laboratoire de Grenoble où une boucle expérimentale de sels fondus en convection forcée (FFFER) commencera à fonctionner cet automne.

                        D’après ce que je crois comprendre, le problème de cette filière est le manque de recul sur le comportement des matériaux face aux sels fondus à haute température ...


                        • Robert GIL ROBERT GIL 8 décembre 2011 14:02

                          Merci à tous pour toutes ces précisions.....

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