Logements : la crise
« La grande majorité des ménages qui veulent changer de logement ou simplement accéder à un premier habitat autonome doivent affronter aujourd’hui un marché de plus en plus sélectif, se résoudre à y consacrer des budgets parfois exorbitants et bien souvent réviser à la baisse leurs aspirations. En comptabilisant tous ceux qui trouvent un logement et les candidats au parc HLM qui n’y accèdent pas, ce sont au minimum 4 millions de ménages qui cherchent chaque année un logement. » C’est le constat accablant que dresse aujourd’hui, vendredi 1er février, la Fondation Abbé Pierre dans son « Rapport 2008 sur l’état du mal-logement en France ».
Alors, on a beau dire, comme Le Monde aujourd’hui, que « la France construit comme rarement dans son histoire. 435 000 logements ont été mis en chantier en 2007 », cette relative bonne nouvelle n’occulte pas la mauvaise : « un million de familles ne sont pas satisfaites par leurs conditions de logement et, sur ce nombre, 600 000 sont mal logées ».
Ce n’est pas le manque de foncier qui est en cause dans cette pénurie dramatique, puisque du foncier on en trouve pour construire des bureaux, des centres commerciaux ou des zones d’activités qui rapportent aux maires bien plus que les logements.
Il faut avant tout une volonté politique. « Durant la campagne présidentielle, rappelle Le Monde, Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal étaient d’accord pour porter de 1,75 % à 2 % du PIB l’effort public en faveur du logement. Cela impose de trouver 4 milliards d’euros. La somme est élevée mais nécessaire pour que nos élus qui ont adopté un droit au logement opposable respectent leur parole. »
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