Le vent ne fait rien à l’affaire
Lettre ouverte à une Girouette
Après les amabilités diverses échangées entre les utilisateurs de jet ski et le défenseur d’une Loire sanctuaire, je pensais en avoir fini de nos joyeuses joutes verbales quand une Girouette vint grincer dans le ciel tourmenté de ce débat qui finissait par toucher le fond. L’homme- je n’imagine pas une femme tenir de tels propos-l’homme donc, usa d’arguments massues, de sentences définitives qui, selon lui, ne supposent plus de réplique recevable.
« Après des recherches sur vous, je me suis bien marré... En effet, votre métier est juste inutile... écrire des livres pour certainement l'élite, c'est à dire aux oreilles de tous les gens normaux, chiant ... » Nous sommes donc dans le monde des créateurs, des entrepreneurs, des gens qui ne perçoivent le monde qu’en termes d’utilité, de fonctionnalité, de rentabilité sans doute. Laissons de tels individus au pouvoir et bientôt il sera question d’euthanasier les vieux, les malades, les infirmes, les poètes et les anarchistes …
Après une belle charge contre la Culture, les beaux mots, les belles tournures, uniquement destinés, selon notre aventurier des flots, à ces intellectuels qu’il vomit, il me lance sentencieux et magnifique : « Vous avez déjà essayé un jet ski ? C'est aussi de la culture d'essayer les choses. » Effectivement, je ne peux rien répondre à pareil argument. Les mots me manquent pour contrecarrer une posture délirante et absurde. Si tout est culture, ce monsieur mérite le prix Nobel de littérature.
Pour enfoncer le clou, me crucifier à la croix de sa morgue et de sa supériorité, l’homme espère me donner le coup de grâce en déclarant péremptoirement : « Je n'irai pas lire vos livres (tiens, d’ailleurs, j'apprécierai de connaître le nombre de personnes qui les ont lu...) car le sujet ne m´inspire pas. ». Non seulement la menace me fait doucement rire, je n’imagine pas toucher des lecteurs de son acabit. Les contes sont réservés à ceux qui ont conservé une âme d’enfant mais pire encore, le bonhomme jugerait de leur qualité en fonction du lectorat obtenu. Les lois du commerce appliquées au jugement d’une œuvre. Nous ne sommes décidément pas sur la même planète.
Hélas, c’est bien notre planète Terre que cet homme souille pour la réalisation d’un loisir sans aucun doute grisant, spectaculaire, attrayant mais un loisir seulement qui n’a d’autre raison d’être que la satisfaction personnelle d’un désir égoïste. Monsieur la Girouette, le vent finit toujours par tourner ; je vous souhaite un jour de prendre conscience de la vacuité de vos propos, de l’indécence à juger les gens sur leur rentabilité sociale.
Je sais, nous ne sommes pas du même monde. Vous êtes l’excellence, la preuve vivante de la réussite sociale, de la grandeur de celui qui a travaillé plus que les autres ( une antienne souvent ressassée par les arrivistes, les parvenus, ceux qui ont la chance de frayer dans un secteur où l’argent récompense des mérites jugés -on se demande bien pourquoi- supérieurs à ceux des gens qui ont choisi des métiers moins bien payés mais tout aussi utiles, sinon plus). « Et bien moi, comme beaucoup, sommes pourtant loin d'être bêtes, avons des postes importants, et vivons d'autre chose que de la pure critique... » Fermons le ban ; dans son univers, on juge les individus à leur feuille de paie : c’est la seule valeur reconnue par de tels personnages qui ne me paraîtraient pas exécrables s’ils ne venaient pétarader leur réussite sur ma rivière.
Pour conclure, l’entre-soi s’impose dans son milieu puisque l’individu se reconnaît la capacité d’autodérision des gens de sa caste pourvu que les remarques ne viennent pas de la piétaille qu’ils exploitent au travail et incommodent le reste du temps. Riez, riez, de vous mais surtout de ces salauds de pauvres qui osent s’insurger contre vos loisirs polluants, bruyants et vains. Riez de nous et continuez à joyeusement nous mépriser. Profitez bien de l’instant ; vous mettez en danger le futur, futur qui m’inquiète quelque peu pour vos descendants quand je constate le faible niveau de votre prose. Mais vous avez sans doute raison : l’éducation doit appartenir à ce grand ensemble des valeurs inutiles.
Je ne vous embrasse pas, monsieur le très important. Je ne le puis, je ne vous arrive même pas à la cheville. Je ne suis qu’un souffleur de vent, je suis là pour faire tourner en bourrique les girouettes et, en la circonstance, j’y suis fort bien parvenu. Au plaisir de ne jamais croiser votre chemin ; nous n’empruntons sans doute jamais les mêmes routes.
Aimablement vôtre.
Girouette et sa prose en l’état :
Apres des recherches sur vous, je me suis bien marré...
En effet, votre metier est juste inutile... écrire des livres pour certainement l'elite, c'est à dire aux oreilles de tous les gens normaux, chiant...
Je comprends mieux votre façon de narrer...
Vous etes tout à fais le type qui se veux le porte parole de la bienveillance de ses propres yeux, celui qui a la pensée ultime, qui se sent superieur aux autres de part sa verbe...
Mais sapristi, la culture ce n'est pas juste bien s'exprimer sans fautes, et dans un beau language.
La culture, ce n'est pas que lire des livres et regarder de l'eau couler en nommant le nom latin des fleurs...
Vous avez déjà essayé un jet ski ? C'est aussi de la culture d'essayer les choses.
Bon, je comprend que vous ne le ferez pas, comme moi meme je n'irais pas lire vos livres (tiens, dailleurs, japprecierais de connaitre le nombre de personne qui les ont lu...) car le sujet ne m´inspire pas.
Avec des mots simples, vous donnez juste l'impression d'être un vieux reac chiant, qui ne doit ni aimer le sport, le foot en ce moment, le gouvernement, qui doit se plaindre de tout, « regarde moi ces cons ils sont droles à me répondre dans leur language » car vous seul et votre vous intérieur jubilez à l'idée que ces jet skieurs sont soit debiles, soit bourgeois à petite quequette... ou les 2...
Et bien moi, comme beaucoup, sommes pourtant loin d'être betes, avons des postes importants, et vivons d'autres choses que de la pure critique...
Bon, certain ont quand même des petits zizis...
Ah oui, on sait rigoler sur nous meme, nous... sans prendre les autres pour des abrutis comme vous aimez tant le faire...
Bisous Nabum
14 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON