NUCLÉAIRE OU SOLAIRE ???
Le « marché » permettra-t-il de trouver des solutions aux innombrables problèmes existentiels qui doivent être résolus pour bâtir un nouveau monde ? Lequel du solaire ou du nucléaire servira de socle à celui-ci ?
Les exposés scientifiques sont souvent encombrés de termes et de sinuosités techniques qui obscurcissent l’essentiel. À terme, quasiment tous les éléments du tableau de Mendeleïev vont devenir difficilement accessibles aux industries. Le type d’énergie utilisable est la clé de toute solution à ce problème. Il sera présenté ici les défauts majeurs de l’utilisation du nucléaire ou du solaire pour fournir l’énergie indispensable à la France.
L'unité utilisée pour mesurer une irradiation est le gray (Gy) qui mesure une énergie fournie par unité de masse, indépendamment de ses effets biologiques. L'unité utilisée pour mesurer les effets d'une irradiation sur un organisme est le Sievert, qui inclut des termes correctifs permettant de prendre en compte la dangerosité relative des différents rayonnements (électron, neutron, onde électromagnétique…) et la sensibilité relative des différents tissus. L’irradiation due à la radioactivité naturelle en France est de l’ordre de 1 à 2 mSv/an. Au dessous de 20 mSv, il n’y a a priori aucun risque majeur pour la santé. De 100 à 1000 mSv, il n’y a pas de symptômes immédiats mais des risques significatifs de cancer apparaissent ensuite. Au delà de 2000, les radiations sont potentiellement mortels rapidement, quelques jours pour 10 000 mSv.
Lors de l’accident de Tchernobyl en 1986, causé par une suite d’erreurs, toutes les villes et localités se trouvant dans un rayon de 30 km durent être évacuées. En 2000, la plus grande partie des zones contaminées ne présente plus de danger avéré d'irradiation. Si l'on prend en compte tous les habitants de la zone touchée par les retombées radioactives et les 600 000 « liquidateurs » en charge de maîtriser les conséquences de l’accident, soit environ 5 millions de personnes, le nombre de décès induit devrait être de l’ordre de 10 000.
On comptait dans le monde environ 400 centrales nucléaires en service à la date de l’accident de Tchernobyl, ce nombre n’a pas augmenté significativement depuis. La durée de vie d’une centrale est supérieure à 40 ans, soit 8 quinquennats. Les coûts de démantèlement des centrales actuelles sont considérables, des dizaines ou des centaines milliards d'euros selon les sources. Reste à prendre garde aux déchets radioactifs. Il n'existe pas de produit de fission dont la période soit comprise entre 100 ans et 100 000 ans, ce qui entraîne une différenciation entre les radio-isotopes à vie courte et ceux à vie longue. Le volume des déchets radioactifs à vie longue à traiter et stocker s’élève à environ 130 000 m3 (un cube de 50 m de côté).
Pour quelqu’un qui n’est pas familier des unités que l’on utilise pour exprimer puissance et énergie, il n’est guère facile de calculer, la surface de terrain nécessaire pour alimenter en énergie un Français durant une année grâce à l’illumination solaire. Par contre, vous trouverez aisément tous les éléments pour connaître les coûts, les réglementations, les financements publics, les aides locales possibles… La concurrence libre et non faussée engendre de fait une bureaucratie envahissante. Après quelques minutes de désarroi, vous trouverez qu’il est nécessaire de disposer de l’ordre de 35 m2 par personne. Au Sahara, où le soleil est plus lumineux, environ 20 m2 seront suffisants. Encore faut-il transformer l’énergie solaire captée en énergie électrique : c’est le rôle des cellules photovoltaïques. À l’origine en 1954, ces cellules avaient un rendement de 4%, cinquante ans plus tard il atteint 20%. Chaque individu doit donc disposer de 35x5=175 m2 pour subvenir à l’ensemble de ses besoins en énergie (sans tenir compte du stockage). La surface requise pour la France est grande : 175x66 106 = 1,15 109 m2 ou 1150 km2 (un carré de 35 km de côté).
Le silicium s’impose à l’évidence comme matériau des cellules photovoltaïques : c’est l’élément le deuxième plus abondant dans la croûte terrestre (après l’oxygène), il est réparti équitablement dans tous les pays de la planète. Toutefois, le silicium dit métallurgique s’obtient par réduction de la silice (sable) par le carbone et nécessite une haute température dans des fours à arc : les quantités requises de charbon et d’électricité sont importantes (et calculées avec exactitude). C’est une autre limitation. De plus, les cellules solaires ont une durée de vie comprise entre 20 et 30 ans et doivent être recyclées. Ceci engendre des quantités importantes de matières plastiques qui sont pour l’instant brulées lors du retraitement.
D’autres possibilités, dont l’éolien, pourraient être évoquées comme élément d’un « mix » énergétique du proche futur ou de l’avenir. Les comparaisons deviendraient vite savantes (apparemment) et byzantines et n’apporteraient rien quant au seul choix à faire : faut-il abandonner le nucléaire ?
L’uranium, le thorium et les diverses technologies possibles donnent accès à des quantités pratiquement illimitées d’énergie à l’échelle de temps des millénaires. Une convergence des natalités entre les populations occidentales (et opulentes) de basse fécondité et les autres est possible. Un développement technologique satisfaisant pour tous à l’échelle de la planète est envisageable avec les individus que nous connaissons depuis toujours, c’est à dire avides de tout et en particulier de jouissances. L’Europe était sur le point de donner le jour à un Homme nouveau : pacifique, cultivé, sobre, respectueux des autres. Le capitalisme est sur le point de le tuer en ne laissant que des oripeaux verbaux et gesticulatoires. Pourtant, sans lui, aucun horizon avec uniquement des énergies renouvelables n’est possible.
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