• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de Asp Explorer

sur Les blocs des pyramides furent coulés sur place !


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

Asp Explorer Asp Explorer 29 mai 2007 23:21

Il est difficile de répondre de façon exaustive à tant d’élucubrations, aussi me permettrai-je de ne soulever que les objections les plus évidentes :

Les égyptiens de l’Ancien Empire n’auraient eu à leur disposition pour tailler avec une telle finesse un calcaire grossier (contenant une fraction importante de coquilles et de squelettes d’organismes marins) que des outils rudimentaires en silex ou inadaptés en cuivre (un métal particulièrement mou).

Le cuivre est un métal mou lorsqu’il est pur. Toutefois, le cuivre égyptien n’était pas pur. Tout comme l’or qui est mou lorsqu’il est en lingot mais dur lorsqu’il sert à la joaillerie (parce qu’on lui adjoint d’autres métaux, cuivre et argent). Des expériences d’archéologie expérimentale ont conclu qu’il était parfaitement réaliste, et même plutôt facile, de tailler du calcaire égyptien avec un ciseau de cuivre et une masse de bois.

- Si l’on s’imagine que les blocs ont été coulés puis ont durci côte à côte, le mystère de la disposition parfaite des blocs entre eux, avec dans certains cas la présence de joints courbes de moins de 2 millimètres de large, s’évanouit.

en quoi ? Expliquez-moi comment vous faites pour couler deux blocs de béton l’un à côté de l’autre en ne laissant que 2mm entre les deux. Lorsqu’on coule du béton sur du béton déjà sec, il se colle sans joint. Accessoirement, se pose le problème du coffrage. De nos jours, on utilise des parois en acier, mais ce métal étant inconnu à l’époque, il devait s’agir de cloisons de bois. On devrait donc retrouver un peu partout les empreintes des veines des planches, des noeuds, etc... Or, on n’en trouve nulle part. Du reste, pour fabriquer tant de coffrage, il aurait sans doute fallu abattre des forêts entières. Or, l’Egypte ne se caractérise pas particulièrement par sa couverture sylvestre. Autre problème : certains blocs pèsent des dizaines de tonnes. Parmi ces titans, des blocs en chevrons, placés à 45° pour protéger les pièces sous-jacentes contre la pression. Comment diable les Egyptiens auraient-ils monté des coffrages étanches en bois, capables de supporter 30 tonnes, à l’oblique, et le tout à 40 mètres d’altitude, au beau milieu d’un chantier actif ? Voici un défi d’ingénieur qui ne me semble pas beaucoup plus simple que tailler lesdits blocs dans une carrière et le monter tout entiers au même endroit.

L’explication détaillée, donnée par le professeur Davidovits, est la suivante : les ouvriers égyptiens ont extrait le matériau dans des carrières de calcaire relativement tendre, puis l’ont désagrégé avec de l’eau, mélangé cette pâte de calcaire à de la chaux et des ingrédients comme l’argile kaolinitique, le limon et le sel natron égyptien (carbonate de sodium) formant des tecto-alumino-silicates.

La chaux antique était produite en carbonisant de la pierre à chaux, ce qui dans le cas de la pyramide de Khéos, aurait nécessité des quantités de pierre à chaux se comptant en centaines de milliers de tonnes. Où sont les carrières ? Et encore une fois, où diable les Egyptiens ont-ils trouvé les centaines de milliers de tonnes de bois à brûler ?

Accessoirement, on peut se demander pour quelles raisons les anciens Egyptiens se seraient compliqué la vie à extraire des cailloux, à les concasser, à les liquéfier (on attend toujours une démonstration pratique de la faisabilité), puis à les couler en altitude, alors que les traîner jusqu’en haut était - et c’est prouvé expérimentalement - tout à fait possible. Il ne faut pas oublier que si quelques blocs sont de taille cyclopéenne, ils ne représentent qu’un fragment infime de la masse de la Grande Pyramide, l’essentiel étant constitué de blocs relativement modestes, de 2 ou 3 tonnes.


Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès