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Commentaire de Catherine Coste

sur La définition légale de la mort doit-elle être conditionnée par les transplantations d'organes ?


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Catherine Coste Catherine Coste 9 novembre 2007 10:50

Il n’existe malheureusement aucune certitude en ce qui concerne le constat de décès dans le cas de patients en état de mort encéphalique ou en état d’arrêt cardio-respiratoire persistant, ce dernier état permettant les prélèvements « à coeur arrêté ». La difficulté de la science et de la médecine à déterminer avec certitude le moment exact de la mort a conduit à des polémiques et des controverses sur le plan scientifique à l’échelle internationale. En effet, le diagnostic de mort dans les cas où le prélèvement d’organes sur donneur « décédé » est possible, à savoir la mort encéphalique et l’arrêt cardio-respiratoire persistant, est en fait fondé sur l’imminence de l’état de mort. On prévoit que ces gens vont mourir, donc on dit qu’ils sont morts pour pouvoir prélever leurs organes. Dans de telles situations, le constat de décès sur le plan de l’éthique est problématique, car au moment du prélèvement des organes sur ces patients dits « décédés », on a en fait affaire à des états de mort dits « équivoques », en opposition à l’état de mort dit « univoque ». Les organes prélevés sur un mort ne sauvent malheureusement personne. En ce qui concerne les prélèvements « à coeur arrêté », le constat de décès est basé sur l’arrêt des fonctions du coeur et des poumons, sans que soit vérifiée la destruction du cerveau (mort encéphalique). Dans le cas de la mort encéphalique, le cerveau est détruit, mais le coeur bat encore. Rappelons que la mort, dans son acception traditionnelle, se définit par la cessation irréversible des fonctions du coeur, des poumons et du cerveau.

Il est donc important de retenir qu’une personne en état de mort encéphalique est une personne maintenue en vie artificielle, ou réanimée, et qui décèdera au moment du prélèvement de ses organes. Il s’agit d’un mort « à coeur battant », c’est-à-dire une personne dont le cerveau est détruit, mais dont le coeur continue encore à battre, pour quelques heures. Dans le cas d’une personne « décédée en arrêt cardio-respiratoire persistant », cet état permettant les prélèvements « à coeur arrêté », qui ont repris en France depuis 2006, le diagnostic de la mort de la personne repose sur le fait que son cœur a cessé irréversiblement de battre, et aucun examen complémentaire n’est requis. Actuellement, la médecine est incapable de déterminer le moment où des patients en arrêt cardio-respiratoire persistant vont se trouver en état de mort encéphalique. La destruction du cerveau de ces patients n’est donc pas requise, ni confirmée, lors du diagnostic de mort. Vous voyez que les choses sont finalement assez compliquées, en tout cas plus qu’on ne pourrait le croire.

Pour en savoir plus et trouver les références qui permettent de documenter cette réflexion, voir l’article sur Wikipedia :

http://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Pr%C3%A9l%C3%A8vement_d%E2%80%99organes_%C3%A0_coeur_arr%C3%AAt%C3%A9&oldid=22194993#Les_contraintes_des_pr.C3.A9l.C3.A8vements_.22.C3.A0_coeur_arr.C3.AAt. C3.A9.22_:_une_course_contre_le_temps


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