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Commentaire de Renaud Delaporte

sur De Tipasa à Disneyland, les tribulations de la présidence Sarkozy


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Renaud Delaporte Renaud Delaporte 18 décembre 2007 12:46

Bonjour Paul,

Oui, nous aurions aimé un Sarko citant Camus à Tipaza, évoquant par exemple un cap somnolent et massif dans l’eau claire. De quoi rebondir sur bien des considérations constructives (Camus, qui aimait tant votre pays magnifique... objectif de clarté et solidité des relations entre nos peuples, etc...). Mais il n’est que Sarko, cela aurait décalé son image. Ne mélangeons pas les genres. Nous avons échappé au fait qu’il évoque Mickey et ce n’est déjà pas si mal.

Je repasse ici le post que je viens de passer sur un autre forum d’Agoravox traitant du même sujet :

A ce niveau de provocation et de manipulation médiatique, le premier facteur à prendre en compte est l’effet d’amplification de l’annonce. Ici, il est tout à fait favorable à Sarko. L’annonce trouve en gros deux publics.

Un public « républicain » (à la louche 40% de la cible). Ce public va s’offusquer de l’annonce, considérer que cela ne le regarde pas et protester contre les atteintes à la vie privée provoquées par la « révélation scandaleuse ». Il valide ainsi le comportement dénoncé. L’effet pervers est grave : il tend à s’interdire les jugements de valeur à l’égard du chef qui les a sciemment provoqués.

Un public « concupiscent » (à la louche 60% de la cible). Il va se réjouir de l’annonce mais ne peut l’admettre en public sans dévoiler le plaisir un peu pervers qu’il en tire (Le président « couche » avec untelle). Ce public va s’astreindre à communiquer sur les détails anodins, voire sur le romantisme de l’affaire et valider ainsi le comportement provocateur. L’effet pervers est aussi grave : il conduit à éprouver une certaine complicité avec tout ce que fait le chef.

Cette recherche de complicité des « concupiscents » est le moteur le plus puissant de la communication publicitaire. L’habileté de la communication de Sarko est de le faire valider par ceux-là même qui s’en offusquent.

Résultat des courses : on valide un comportement, on s’interdit un jugement de valeur sur les actions du chef dont, de toutes façons, on se sent déjà complice donc un peu responsable (après tout, on l’a élu, hein ?). Cette attitude, de provocation en provocation, vaudra pour l’ensemble de sa politique.

Sont considérés hors de la cible les TSS dont font déjà partie tous ceux qui, dans ce forum comme ailleurs, ont pris conscience de la réelle personnalité du candidat et de ses méthodes de communication bien avant son élection.

PS. Juste un truc pour le fun, mais ses spins docteurs travaillent nécessairement déjà sur le sujet : il faut que Sarko cesse de discuter directement avec les représentants de la société civile. Trois essais (SNCF, Lorient, Lorraine), trois grosses mandales qui prouvent qu’il ne connaît rien à ses dossiers et qu’il ne sait pas faire front à des contradicteurs dès lors qu’ils tiennent un discours argumenté et agressif. S’il continue comme ça, ça va lui faire très très mal. Il apprendra vite dans ses sorties à se contraindre à un seul modèle sémantique : « j’ai compris votre message et je veillerai à vous répondre personnellement parce que je vous aime ». Il va s’enfoncer dans la peopolitique dans laquelle il excelle.

Amicalement,

Renaud Delaporte


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