Je partage votre avis qu’il y a un vrai problème dans les écoles aujourd’hui.

Je l’ai vécu et j’ai assisté à l’abaissement de l’âge moyen des comportements sexuels, des comportements irrespectueux, du je-m’en-foutisme débridé, du culte du vulgaire et de la sottise (pour rester poli). C’était au collège il y a treize ans, et d’après mes frangines et mon activité actuelle dans un lycée agricole, ça ne fait qu’empirer depuis.

Mais je ne crois pas que la mixité soit le problème de fond. Le fait de cotoyer des personnes du sexe opposé est au contraire ce qui devrait limiter l’adoption d’opinions toutes faites au sujet de la femme ou des hommes.

Ce qui est malheureux c’est l’énorme pression sociale que l’on subit à l’école. Je n’ai plus jamais retrouvé cela ensuite. A des âges où l’être se trouve en pleine construction, qu’il est traversé de nombreux doutes et qu’il cherche dans le regard d’autrui la confirmation de lui-même, son souci est l’intégration.

Le problème (et c’est du vécu), c’est qu’on peut difficilement s’intégrer sans s’habiller plus ou moins "à la mode", ni sans marcher comme un cow-boy (pour les mecs) ou une prostituée (pour les filles). On ne peut pas s’intéresser aux cours et respecter les professeurs sans risquer de se voir coller une étiquette de fayot, ni communiquer sur le fond avec son prochain sans passer pour un intellectuel ringard. Pour traverser les cycles scolaires sans embâcles, il est plutôt conseillé aujourd’hui de se comporter avec une bassesse morale à peine croyable...

La faute à la mixité ? Sincèrement je ne pense pas... C’est en partie grâce à la mixité que j’ai pu constater que les femmes n’étaient pas toutes des cruches avec un pois chiche à la place du cerveau, et que j’ai véhiculé, je crois, l’idée selon laquelle certains hommes n’avaient pas le cerveau dans les testicules...

Je crois que les "vieux" ne réalisent pas que la jeunesse d’aujourd’hui appartient à une génération sacrifiée sur l’autel de Satan. Il n’y a plus de valeurs, il n’y a plus d’honneur, il n’y a plus ce qui faisait que le monde tenait à peu près debout. La plupart des "vieux" me semblent encore si puériles. Il n’ont aucune "classe". Plus d’exemple vivant donc, c’est "faites ce que je dis, pas ce que je fais". L’école n’est plus faite pour forger des hommes libres (l’a-t-elle jamais été ?). La pub distille son venin, addiction à la consommation, au je veux. Prendre, posséder, je veux, moi, mon mien, ma poire, mon dû, ma bulle...

Ceux qui sont nés comme moi durant les trentes dernières années ne vivrons pas longtemps... car élevé à l’alimentation chimique, aux champs magnétiques pulsés, à la télé à outrance, au matérialisme strict, au culte de l’individu. L’Education Nationale ? Véritable brain washing. Nous formons soit les Jeunesses Libérales, soit les Légumes Suicidaires, soit les Terroristes Utopistes.

C’est trop tard, désolé. Le sort est cellé.

Mixité ou pas, ça ne changera pas l’inexorabilité du déclin de notre modèle de société.

Pessimiste, moi ?