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Commentaire de Krokodilo

sur La Chine est-t-elle l'avenir de l'espéranto ?


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Krokodilo Krokodilo 29 mai 2008 18:48

Boordelier,

"Il n’y a pas de doutes qu’existent en chair et en os des sinophones espérantophones : en quel réel nombre ?, cela reste une question à laquelle on aimerait avoir des réponses objectives."

Il ne fait aucun doute qu’il existe des anglophones non natifs en grand nombre, mais à quel degré ? Cela reste une question à laquelle on aimerait avoir des réponses objectives, compte tenu du fait que parmi les millions de locuteurs inclus dans les statistiques, bon nombre n’en ont fait qu’un peu à l’école jusqu’à 14, 16 ou 18 ans, et sans pratique ultérieure, le niveau est voisin de A2 (échelle CECRL), soit un peu au-dessus du balbutiement.
On attend encore de véritables études scientifiques sur le niveau en anglais des divers pays, et non les seuls tests du TOEIC qui concerne une catégorie particulière, universitaire et motivée.

"Est-ce que l’espéranto va être instrumentalisé par les autorités chinoises ? Car avec les dirigeants chinois rien n’est jamais neutre."

Il a déjà été instrumentalisé ! Par exemple, à la suite des émeutes au Tibet, certains articles de China.org en espéranto étaient visiblement soit de commande, soit un gage donné à la censure officielle. Est-ce que l’anglais n’est pas instrumentalisé, par les USA pour maintenir leur influence, leur avantage scientifique résultant en partie de leur langue, par la GB pour rester lingua franca de l’UE ? Le français n’est-il pas instrumentalisé lorsqu’on utilise l’influence qui nous reste pour placer des Airbus, des centrales, ou des choses moins avouables, chars, missiles et autres gadgets. Tout et tout le monde est ou peut être instrumentalisé. L’espéranto n’est qu’une langue, à chacun de résister aux manipulations, en chine comme ailleurs.

" Mais moi j’ai des questions plus prosaïques et bien plus dubitatives. Je suis toujours à la recherche d’analyses et de chiffres objectifs, à la manière des études de marché grand public, quant à la réelle présence, profondeur et impact de l’espéranto."

 

Je suis toujours à la recherche de chiffres objectifs concernant l’anglais, autres que les sondages bidons d’Eurobaromètre.

" Donc à croire les espérantistes la Chine compterait des millions ou, à tout le moins, des centaines de milliers d’espérantophones, engagés dans un grand élan d’enthousiasme collectif"

 

Technique de manipulation insidieuse : vous nous attribuez un raisonnement et des chiffres que nous n’avons jamais donnés. Citations, SVP ?

" On ne trouve aucun, je dis bien AUCUN auteur chinois traduit."

 

J’ai lu plusieurs contes et nouvelles asiatiques, mais je ne me rappelle plus la nationalité des auteurs. Savez-vous le temps que prend une traduction ? En outre, il faut parvenir à un bon niveau, ce qui, même dans une langue facile, n’est pas facile, et tout ça est bénévole. Il s’agit d’une langue auxiliaire pour tous, pas d’une traduction vers sa propre langue.

"Parce que je ne peux m’ôter pour l’instant l’impression que si des chinois apprennent l’espéranto au travers du système officiel actuel, peut être n’est-ce finalement qu’illusion, un peu comme moi quand j’ai dû apprendre, dans ma jeunesse déjà ancienne, le latin et que j’ai laissé aux orties, sans vergogne aucune, dès ma sortie du lycée."

 

Il en est de même avec des Asiatiques à qui leur gouvernement aura imposé quelques années d’anglais au primaire et au secondaire, et qui ne l’utiliseront plus, dès leur sortie du collège, car très peu d’entre eux auront des contacts avec les touristes ou Internet.

" Merci d’avance aux espérantistes d’Agora Vokso d’éclairer notre docte auditoire avec des chiffres scientifiques."

 

Pour la 3e fois, je ne vois pas pourquoi nous devrions prouver quoi que ce soit, alors que les chiffres avancés quant à la diffusion de l’anglais dans le monde sont tout à fait fantaisistes (quoique évidemment largement supérieurs), et quant au niveau sont totalement absents. Dans diverses discussions, nous avons donné des éléments facilement vérifiables des progrès de l’espéranto, y compris en France, de la sympathie croissante qu’il rencontre, de la sensibilisation à nos arguments sur l’intérêt d’une langue auxiliaire simple (pas simpliste !) et neutre, non nationale ; et ce sont ces points qui sont importants dans le débat sur la communication en Europe et dans le monde. Prouver qu’il y a 2 millions de locuteurs, plutôt que un, ou un et demi, voire 4, je n’en ai aucune idée, et je n’en vois pas l’intérêt. N’y aurait-il que 20 locuteurs par pays que ça n’enlèverait rien à la qualité linguistique de l’espéranto, à son efficacité comme langue-pont. Tenter de ramener toujours le débat sur "combien êtes-vous, comptez-vous !" évite d’avoir à débattre des vraies questions qui se posent à l’UE et au monde entier quant à la barrière des langues.


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