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Commentaire de Krokodilo

sur La France va tricher aux examens de langue !


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Krokodilo Krokodilo 27 juin 2008 12:04

 kriki,

Sur l’enthousiasme des enfants du primaire envers l’anglais, si j’en juge par ce que me rapportaient mes enfants, j’ai de sérieux doutes...

 

Sur le Cadre commun par rapport aux tests, je trouve quand même que c’est une bonne avancée. Car les tests sont issus de boîtes privées je crois, et variables entre eux, privilégiant l’écrit et les QCM. Disposer d’une échelle consensuelle reconnue par tous les pays européens peut permettre de discuter sur des bases plus solides, à condition de l’utiliser honnêtement, sans surestimer le niveau réel. Tests et CECRL ne s’excluent pas, les deux peuvent être utiles.

Un exemple, la discussion entre Skirlet et Xébèche sur le nombre d’anglophones dans le monde : ce mot "anglophone" ne veut rien dire du tout : parle-t-on de comprendre un titre de film, de piger une phrase sur deux dans une chanson, de balbutier avec des touristes sans comprendre un seul idiotisme, ou cela veut-il dire être capable de lire un journal économique et comprendre les infos télés, etc. ; etc ? Autant de gens, autant de niveaux différents. Les vrais polyglottes usent d’expressions prudentes : je suis à l’aise en anglais (le fameux "fluent"), je parle un peu russe, je comprends l’allemand, car il est bien difficile de préciser à quel niveau on se situe dans une langue. Une échelle commune, même imparfaite, est donc un progrès méthodologique. C’est pourquoi je regrette que le ministère s’apprête à dévoyer cet outil.

Une langue étant ce qu’elle est, complexe et difficile à cerner, les tests donnent à mon avis une rassurante impression de précision (456 points sur 700, par exemple), mais ce n’est pas forcément plus fiable qu’une évaluation par un ou deux enseignants qui se baseraient sur cette échelle. Une évaluation décidée par un ou deux profs est peut-être plus subjective que les points d’un test comme le TOEIC, mais pas forcément plus fausse, car le CECRL donne aussi la possibilité de moduler en A2- , A2, et A2+ c’est-à-dire un élève en passe d’accéder à B1, etc. Le résultat dépend avant tout de l’honnêteté de l’évaluation sans chercher à tirer les résultats vers le haut ni à casser l’élève, mais simplement à tirer parti de cet outil pour aller vers un peu plus d’objectivité dans un domaine où on en est encore à commenter les sondages d’Eurobaromètre ! C’est pour ça que je pense que fixer des objectifs était une erreur, une double erreur si ces objectifs sont comme je le pense largement surdimensionnés. Tous les pays européens ne sont pas comparables, et vouloir obtenir les mêmes résultats en anglais que la suède ou la Norvège qui ont quasiment abandonné leurs langues (en tout cas en science et techniques) nous oblige à ces contorsions très peu scientifiques.
 


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