• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de Peretz

sur Laïcité, religions et liberté individuelle


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

Peretz Peretz 25 octobre 2008 16:14

La loi de 1905 a séparé le domaine public du domaine privé d’abord sous l’angle financier, le plus urgent, chacun ayant son propre domaine. Mais en supprimant alors toute implication financière des pouvoirs religieux dans l’Etat, elle n’a pas tout supprimé. Cette loi ne permet pas en effet d’éviter toute influence de communautés spirituelles indirectement dans le domaine civil, donc celui de l’Etat. C’est l’Etat qui rassemble tous les citoyens dans un même moule, celui du citoyen, membre de la société, celle qui se reconnaît dans la République déclarée une et indivisible incluant son organisation, ses mœurs, us et coutumes et non seulement les imbrications financières.

La société civile, par réflexe d’autodéfense ancestrale, en conserve la mémoire collective. Ainsi définie elle n’accepte les groupes et individus qui se distinguent de la communauté que s’ils sont là pour maintenir sa cohésion, ou pour la protéger. Par exemple, les pompiers qui ont des droits de priorité, font du bruit avec leurs avertisseurs, etc. sont acceptés pour le service reconnu qu’ils rendent, comme les militaires ou les policiers en uniforme. Ces groupes de manifestants, sont acceptés, car reconnus officiellement comme étant soit inoffensifs soit utiles à la société. Les lois, décrets, et arrêtés règlent le comportement des citoyens dans la communauté, quel que soit le lieu, public semi privé ou même privé dans sa manifestation. Des individus ou des groupes ont estimé que leur liberté de conscience individuelle par nature, les autorisait à se maintenir telle quelle dans la société civile sans se préoccuper de l’impact qu’elle pouvait avoir dans leur imbrication dans la société. Comment alors reprocher à la société civile où tous ceux qui la composent se confondent naturellement dans le « paysage », qu’elle refuse d’accepter ceux qui, par leur auto-discrémination risquent d’en changer l’état si celle-ci se prolonge ? Tout groupe issu de la société civile doit donc avoir un comportement neutre, sans distinction volontaire de races de couleurs, de religions, qui sont tolérées, à condition de ne pas manifester cette différence. Ce qui suppose de s’intégrer, de se faire admettre. A ces personnes « étranges » de respecter alors le principe de neutralité, comme la laïcité le fait en respectant les religions, en ignorant ce qu’elles ont de particulier, en refusant d’en apprécier plus l’une que l’autre, en refusant d’en aider une quelconque. Cette neutralité doit être alors réciproque.

La tolérance, vaut acceptation de cette réciprocité : il est normal pour un pays dont les droits de l’homme sont reconnus depuis longtemps, qu’il y ait tolérance aux différences reconnues, sous réserve que celles-ci soient involontaires et neutres dans leur contact avec la société, sous peine d’être considérée comme facteur de division. Le voile pour les femmes musulmanes peut paraître à leurs propres yeux comme signe naturel d’appartenance à une communauté à base religieuse– elles apportent leurs maisons avec elles – mais cette communauté n’a de justification pour la société civile en France que si elle est bénéfique à la société. Sinon elle reste étrangère et rejetée. En ne se fondant pas dans le paysage, elles interpellent la communauté existante : il n’est pas étonnant qu’elles soient rejetées, d’autant que leur symbole visible, est celui d’une régression par rapport à l’émancipation de la femme catholique obtenue à grand peine en France. Si discrimination il y a, il s’agit avant tout d’une auto-discrémination ainti-républicaine. Elle apparaît alors comme une menace envers la société civile qui en refuse la manifestation visible, que cette discrimination soit d’origine religieuse ou pas.



Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès