• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de San Kukai

sur Non, l'islamophobie n'est pas de la musulmanophobie !


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

San Kukai San Kukai 3 mars 2009 13:17

 @ Léon,

Permettez-moi d’intervenir dans votre échange avec Cosmic, s’agissant de la laïcité.

Vous écrivez : qu’est-ce qui est menacé en France, la liberté religieuse, ou la laïcité ?
La laïcité en France cherche à rendre compatible la liberté de pensée (qui n’est pas limitée à la liberté religieuse) et l’égalité républicaine. Les cléricaux réclament toujours plus de possibilités de faire intervenir leurs préceptes dans la sphère publique, sous prétexte de liberté de conscience, et les anticléricaux rappellent les instances publiques à l’ordre, au nom de l’égalité républicaine. Cela fait deux siècles que le scénario est écrit.

Le rôle de la République est ici de faire respecter la liberté de culte, sans prendre en compte les préceptes religieux qui pourraient nuire au service public. C’est la raison pour laquelle une charte est affichée dans les hôpitaux, par exemple, qui rappellent cette position :
Les usagers des services publics ont le droit d’exprimer leurs convictions religieuses dans les limites du respect de la neutralité du service public, de son bon fonctionnement et des impératifs d’ordre public, de sécurité, de santé et d’hygiène.
Les usagers des services publics ne peuvent récuser un agent public ou d’autres usagers, ni exiger une adaptation du fonctionnement du service public ou d’un équipement public. Cependant, le service s’efforce de prendre en considération les convictions de ses usagers dans le respect des règles auquel il est soumis et de son bon fonctionnement
.
Vous pouvez trouver le texte intégral ici.

Vous écrivez à la suite : Vous ne pourrez jamais assoir une vraie laïcité qui assure, selon vos voeux, la liberté de conscience de chacun qui ne s’adosserait pas à l’athéisme.
Or, la laïcité en France a été conçue par des athées, des juifs, des protestants et des catholiques (cf. Baubérot, Kintzler et Pena-Ruiz). Le concept politique de laïcité en France ressemble plutôt au Panthéon : pour assurer la paix sociale, mettons toutes les croyances au même niveau (religions, agnosticisme, athéisme et autres spiritualités) et ne reconnaissons aucun culte.

La République française respecte les croyances (ce qui se réfère à l’individu) et ne reconnaît aucun culte (ce qui se réfère aux communautés). Elle affirme le respect des opinions de chaque citoyen pour ne reconnaître qu’une communauté : le peuple français. C’est très habile ; la laïcité politique devient ainsi une notion supra-spirituelle, conçue dans l’intérêt du peuple pour assurer sa cohésion. Les religieux en viennent même à parler d’aveu d’incompétence avec une certaine morgue s’agissant de l’État. Or, pour la République, il ne s’agit ici que d’une garantie de neutralité qui seule peut assurer sa mission publique.


Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès