Bonjour André. Je suis vraiment
ravi que tu écrives sur Agoravox – fais le plus souvent-, et je salue au
passage les pédagogues de ton labo. Ils font un travail magnifique. Les
neurosciences cognitives avalisent ton modèle allostérique. Voici quelques
références :
Redish, E. F. (2004). A theoretical
framework for physics education research : Modeling student thinking. In
proceedings of the Varenna summer school, “Enrico Fermi” course CLVI, Italian
Physical Society.
Reif, F. (1987). Interpretation of scientific or mathematical concepts :
Cognitive issues and instructional implications. Cognitive Science, 11(4),
395–416.
Pine, K., & Messer, D. (1998). Group collaboration effects and the
explicitness of children’s knowledge. Cognitive
Development, 13(1), 109–126.
McLachlan, J. C. (2003). Using models to enhance the intellectual
content of learning in developmental biology. International Journal of
Developmental Biology, 47(2–3), 225–229.
Coley, J. D., Hayes,
B., Lawson, C., & Moloney, M. (2004, January). Knowledge, expectations, and
inductive reasoning within conceptual hierarchies. Cognition, 90(3), 217–253.
Hayes, B. K., Foster,
K., & Gadd, N. (2003, June). Prior knowledge and subtyping effects in
children’s category learning. Cognition, 88(2), 171–199.
Hayes, B. K., Goodhew,
A., Heit, E., & Gillan, J. (2003, December). The role of diverse
instruction in conceptual change. Journal of Experimental Child Psychology,
86(4), 253–276.
Pour les agoranautes qui s’interrogent sur le modèle
allostérique de Giordan, voici un court résumé de ce qu’en dit l’auteur :
« Une planche à voile vogue
au milieu des flots vers une bouée, sur une mer agitée. Le plus souvent,
l’apprenant doit élaborer un savoir à l’encontre de ce qu’il pense, c’est à
dire aller contre le vent. Il ne peut donc jamais élaborer ce savoir
directement. Il prendra appui sur quelque chose de fragile et de très
instable : ses conceptions. Ensuite cette élaboration se poursuit en
interaction entre le savoir et les conceptions de l’apprenant tout comme la
planche avance en interaction entre le vent, sa voile et sa dérive. »
Formule des composants d’une
conception
Conception = f (PCORS)
P (Problème) est l’ensemble des
questions plus ou moins explicites qui induisent ou provoquent la mise en œuvre
de la conception. Il constitue le moteur de l’activité intellectuelle.
C (Cadre de référence) est
l’ensemble des connaissances périphériques activées par le sujet pour formuler
sa conception. Ce sont les autres conceptions déjà maîtrisées sur lesquelles
s’appuie l’apprenant pour produire sa nouvelle conception.
O (opérations mentales) est
l’ensemble des opérations intellectuelles ou transformations que l’apprenant
maîtrise. Elles lui permettent de mettre en relation les éléments du cadre de
référence, de faire des inférences et ainsi de produire et d’utiliser la
conception. On appelle cela des invariants opératoires.
R (Réseau sémantique) est
l’organisation interactive mise en place à partir du cadre de référence et des
opérations mentales. Elle permet de donner une cohérence sémantique à
l’ensemble. C’est l’émergence issue du jeu de relations établi entre tous les
éléments principaux ou périphériques qui composent la conception. Ce processus
produit un réseau de significations et donne un sens bien spécifique à la
conception.
S (signifiants) est l’ensemble
des signes, traces et symboles nécessaires à la production et à l’explication
de la conception.