Monsieur le Bâtard,
Autant me désole-je que vous ne partagiez point
mes vues, autant me réjouis-je que vous ayez su goûter ma prose. D’autant plus
que vous sachant issu de la roture et qu’ainsi donc votre nature et condition
vous inclinent naturellement à un langage ordurier dont semble-t-il vous tirez
quelque fierté parfois, ici-même.
Sur votre question qui fut de savoir si j’exercerais
la profession de précepteur, je ne puis que vous répondre par la négative, ma
nature et condition me condamnant à l’oisiveté et aux arts supérieurs.
Ce qui
traduit dans ce langage ordurier qui vous est si familier donnerait ceci : « wesh
tarba ! t’es foncedé ou quoi ? vas-y lâche le spliff ! je suis
pas ta reum pour t’apprendre à parler…va t’acheter un dico, bouffon ! si
tu captes pas ce que l’autre fils de tepu avec sa face à la Burt Reynolds y bave ! allez
zyva passe le oinjjj… »
Cependant, je puis vous fournir quelques conseils,
ainsi donc reprenons votre dernier paragraphe : « Non parce que
j’ai des idées, mais je parle un peu comme un mec qui habité 20 ans en cités,
alors forcément ça les rends moins comprehensibles et tout de suite plus
chocante.... Si j’avais votre plume on leur accorderait certainement plus
d’interet. »
vous auriez du écrire ainsi : « Bien qu’étant de nature roturière et donc
peu à même d’un langage civilisé, j’ai quelque entendement, et parfois m’arrive-t-il
de concevoir quelque projet ou raisonner ; cependant ma nature et condition m’interdisent
bien souvent d’arriver à les formuler en un langage civilisé ou bien encore de
savoir les énoncer d’une façon autant claire que concise, et cela dans le
respect des convenances : respect des bonnes manières qui est le propre de tout
gentilhomme digne de son nom. A ma décharge, je me dois de vous instruire que c’est
parmi les métèques et les nègres des faubourgs malfamés que mon éducation se fit ou plutôt
se défit ; et qu’ainsi ma naturelle inclination au langage ordurier ne fut que
trop favorisée. Ainsi donc Monsieur, je ne puis que constater à quel point ma
condition me condamne à n’être qu’une voix dans le désert. »
Sur ce, Monsieur le Bâtard, sachez que je n’apprécie
que trop peu la fréquentation de la roture, encore plus quand celle-ci semble
tirer grande fierté de sa fréquentation passée ou présente des métèques ou
nègres, et ainsi contrevient sciemment au respect de la hiérarchie naturelle entre les races…mais
il me semble que vous êtes vous-même issu de la gente cosmopolite. Ceci expliquant
cela alors…
kiltran, refrè…le Monsieur y déconne…déchire trop sa
race cette beuh…