Tout à fait pertinent et amusant, ce parallèle.
Imprimerie/Internet. Indulgences/Pub. Doxa religieuse/doxa médiatique …
Ce n’est en rien une critique de l’Eglise catholique, mais à
coup sûr une sévère critique de nos médias modernes.
En effet, l’Eglise catholique est parfaitement dans son rôle
quand elle contrôle la doctrine et sa diffusion. Son magistère s’exerce dans
l’imaginaire (impossible de vérifier l’existence réelle de la Sainte Trinité). Ce faisant,
elle a à mon sens davantage contribué à l’instruction qu’à « l’illettrisme » (l’auteur
de l’article devrait développer ce point).
La vocation des médias d’aujourd’hui est en principe toute
autre : rendre compte du réel (ce qui peut être vérifié). La dérive de nos
médias modernes consiste à décrire le réel à travers un filtre déformant, une doxa.
Avec des objectifs moins nobles que de guider la spiritualité : encadrer
et orienter le comportement économique des individus, élaborer un référentiel
moral favorable aux intérêts dominants. En cela, nos médias trahissent leur
vocation (le réel).
Mais le parallèle a ses limites. Car la Réforme peut être
interprétée comme le rejet (ou le renouvellement) d’une structure qui s’était
institutionnalisée, soucieuse d’abord de sa reproduction (moyens mis en œuvre
pour sa reproduction en contradiction avec la doxa : processus classique).
La dérive de nos médias peut être interprétée comme une tentative de définir
les dogmes d’une religion laïque, ce qui n’est pas sa fonction. Phénomène lié à
l’usure du temps dans le premier cas, erreur de casting et trahison dans le
second.
Ceci dit, l’Eglise catholique n’a pas disparu, loin s’en
faut. Gageons que le « journalisme moral » a encore de l’avenir, avec
son ambition de remplacer les curés, reconnaissant ainsi, implicitement, la
supériorité du spirituel sur le temporel. Bonne nouvelle !