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Commentaire de boubi

sur C'est en Algérie qu'on brûle le plus de Corans !


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boubi boubi 10 septembre 2010 22:21

Enquête sur le pillage d’Alger en juillet 1830 – Par Pierre Péan

Paris - La conquête de l’Algérie aurait été menée dans le seul but d’accaparer le trésor de la Régence d’Alger en juillet 1830, selon une thèse développée par le célèbre journaliste français, Pierre Péan dans un livre-enquête à paraître prochainement à Paris.« Et si cette conquête avait été menée dans le seul but de faire main basse sur les immenses trésors de la Régence d’Alger afin de constituer les fonds secrets de Charles X pour corrompre et retourner le corps électoral ? » en France, s’interroge l’auteur dans « Main basse sur Alger, enquête sur un pillage » (Editions Plon). Cette interrogation est à la base de l’enquête qui tord le cou à la légende du fameux « coup de l’éventail », soufflet asséné à Pierre Deval, consul de France auprès de la Régence d’Alger, par Hussein Pacha, Dey d’Alger, le 30 avril 1827.

Piqué à vif par des propos outrageants exprimés en ottoman par Pierre Deval, le Dey Hussein soufflette le représentant diplomatique français de son éventail en plumes de paon, rappelle l’enquêteur. Selon lui Ce geste d’humeur servira de prétexte officiel à la colonisation de l’Algérie, en juillet 1830.

Après une longue enquête, Pierre Péan a retrouvé les traces de l’or découvert dans les palais de la Casbah, où étaient entassés des richesses évaluées en francs de 1830 à au moins 250 millions, soit quelques 1O milliards de francs 2001, selon une estimation minimale de Pierre-François Pinaud, historien spécialisé dans l’histoire des finances du XIXème siècle, cité par l’auteur.

Selon Pierre Pean , loin d’être une affaire d’honneur français outragé, le résultat direct d’un coup d’éventail à un représentant de la France, l’expédition militaire contre l’Algérie fut donc un « hold up financier » jamais admis.

« Officiellement, ce fameux trésor a payé un peu plus que les frais de la conquête, soit environ 48 millions de francs en or et argent, alors que le Trésor de la Régence s’élevait à au moins 250 millions de francs (de 1830), soit un détournement d’au minimum 200 millions », écrit Pierre Péan. Cette manne fabuleuse n’a pas atterri dans les seules caisses de l’Etat français. Le roi Louis-Philippe 1er, la duchesse de Berry, des oligarques militaires, des banquiers et des industriels comme les Seillière et les Schneider, ont profité de ces richesses, indique l’enquête.

Le développement de la sidérurgie française doit ainsi beaucoup à cet or spolié, souligne encore l’auteur.

La thèse de la spoliation de l’or algérien n’est pas tout à fait nouvelle. Avant que Pierre Péan ne s’en empare, au hasard d’une recherche sur la conquête de l’Algérie destinée à alimenter une biographie du duc de Bourmont, premier maréchal de la colonisation, un historien, Marcel Emerit, professeur à la Faculté des Lettres d’Alger, avait consacré en 1954 une étude à ce sujet. Il avait notamment découvert un rapport de la police française de 1852, qui, à partir des découvertes de la commission d’enquête gouvernementale sur l’or de la Régence, affirmait que « des sommes très importantes avaient été détournées et qu’une grande partie de ces spoliations avaient abouti dans les caisses privées de Louis-Philippe », rapporte Pierre Péan.

Au terme de son étude, le professeur Emérite estimait que ce Trésor « avait été la motivation centrale de la prise d’Alger, remettant ainsi en cause l’histoire communément admise sur l’origine de cette expédition, à savoir la vengeance de l’insulte à la France, commise par le Dey d’Alger et la volonté de mettre fin à la piraterie » des raïs, souligne Pierre Pean .

Aussi sensationnelle qu’elle pouvait être, cette thèse mise au jour en novembre 1954, avait peu de chances d’être entendue, le fracas des armes de la lutte de libération nationale dominant l’actualité. Dix ans plus tard, l’historien Charles-André Julien conforta cette thèse en quelques lignes sans pour autant l’étayer. En 1985, l’écrivain Algérien Amar Hamdani, reprit à son tour la thèse du professeur Emérite mais sans appuyer sa démonstration par des preuves suffisantes.

En reprenant lui-même cette thèse, Pierre Péan s’est appuyé sur une bibliographie abondante et surtout sur des pièces historiques consultées aux Archives départementales des Alpes-Maritimes à Nice. L’ensemble des rapports, correspondances, études, actes administratifs, comptes-rendus et procès verbaux consultés, sont cités à la fin de chaque chapitre de ce livre de 271 pages qui est édité opportunément à la veille du 50ème anniversaire du déclenchement de la guerre de libération algérienne.


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