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Commentaire de Bovinus

sur « Journée sans immigrés » : Un cadeau empoisonné aux immigrés et un service rendu au libéralisme


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Bovinus Bovinus 2 mars 2011 18:35

Saint-Pétersbourg n’en vaut pas la peine, ce n’est pas la Russie, mais plutôt l’Italie. Venise ou Florence sont moins loin et vous n’aurez pas besoin de payer le visa.

Pour ce qui est de notre débat, on va recentrer la problématique car, je vous l’accorde : ça dérive.

D’après ce que j’ai pu comprendre de vos arguments, vous soutenez que la violence (le militarisme, donc) est une stratégie de développement viable, voire souhaitable, et vous la justifiez par le racisme : certains peuples sont supérieurs à d’autres, ils ont donc le « droit » de faire usage de la violence à leur profit.

Cette position est absurde et incohérente. En premier lieu, la violence n’a pas besoin de justification, elle se justifie par elle-même : vae victis, et tout est dit. Le racisme (ou plutôt, le « racialisme ») n’a rien à faire là-dedans.

Si dans l’absolu une telle stratégie n’est ni plus ni moins valable qu’une autre, je soutiens néanmoins qu’elle est contre-productive et autodestructrice sur le long terme. Outre le fait que sur une longue période de temps, cette sorte de « proactivité » est tout à fait suicidaire, elle entraîne aujourd’hui, sous nos yeux, des phénomènes tels que :
- l’immigration économique, qui vous gêne tant (je n’y suis pas particulièrement favorable, je ne conteste pas ce point-là), mais qui arrange bien notre « grand capital », qui nous met « eux » et « nous » de toute façon dans le même panier
- le terrorisme
- l’hostilité profonde de peuples entiers, qui pourrait bien avoir des conséquences très fâcheuses un jour ou l’autre

Certes, on pourrait envisager (toujours en allant jusqu’à l’absurde) une situation où nous serions littéralement emmurés (pour nous protéger de l’immigration et du terrorisme), et où nous aurions des forces d’occupation permanentes dans le Tiers-Monde pour sécuriser l’extraction des ressources dont notre économie de gaspillage a tant besoin, tout en sachant très bien que tout cela ne peut durer éternellement. En outre, cela est amoral et contraire aux valeurs qui sont à l’origine de notre société et de tout ce qui a fait sa grandeur. C’est un comportement de type schizophrène générateur d’un profond malaise social qui a, lui aussi, des conséquences néfastes et observables. Ainsi, nous reproduisons chez nous ce que nous faisons à l’extérieur et nous nous infligeons un schéma de société basé sur la prédation du pauvre par le riche, tout en ayant des velléités pour un bien-être universel (à moins que ce ne soit l’inverse, dans le sens où nous faisons à l’extérieur ce que nous faisons à l’intérieur).

On ne peut sortir de cette contradiction que si on admet qu’il existe des sociétés, des cultures (dont certaines rejettent en effet la violence), et des valeurs différentes, qui ont tout autant droit à l’existence et au bien-être que notre société propre. On peut alors se demander si il est « juste », « moral » ou simplement dans notre intérêt que le monde soit dans l’état où il est actuellement et si nous sommes en droit d’agir comme nous le faisons à l’égard de ceux que nous exploitons (j’avais employé antérieurement le verbe « piller »).

Je suis très curieux de connaître votre réflexion « lucide » à ce sujet.


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