Mais le rempart a déjà cédé !
Et là, je ne parle pas d’inceste consenti, mais bien de la forme d’inceste la plus courante : imposé. C’est au point que l’on n’ose même pas lancer d’étude de grande ampleur pour évaluer plus précisément une prévalence des victimes d’inceste dans la population qui, d’après les études disparates sur le sujet, se situe quelque part entre 5% et 20% (pourcentage sur les femmes).
Personnellement, mon dégoût, il est dans l’indifférence incrédule que suscite cet état de fait. Où va une société qui, tacitement, accepte de regarder ses enfants se faire manger par leur parents sans se demander où est le problème ?
C’est la question que l’on refuse de se poser...
La volonté collective de s’aveugler sur ce point peut être soutenue de plusieurs façons. Rarement en affirmant que le viol d’un enfant est sans importance. Mais souvent en faisant appel à la raison opposée dogmatiquement à la prise en compte du sentiment (présenté nécessairement comme un délire émotionnel hystérique), au refus obstiné de toute considération morale (identifiée pour le coup à un intégrisme religieux) et à des logiques viciées basées sur des prémisses fausses ou hors sujet. Or, ne vous en déplaise, mettre l’accent sur les rares cas d’incestes consentis pour s’opposer à l’opprobe morale qu’ils suscitent est un des leurres les plus couramment utilisés pour détourner le regard en se donnant bonne conscience.