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Commentaire de Tof

sur Non à toute ingérence auprès des élus de la République


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Tof 19 juillet 2011 15:01

Sur une partie de votre article, je ne peux qu’être d’accord avec vous. L’être humain possède un libre arbitre quant à la façon de mener sa vie, il exerce cette liberté dans le cadre des règles de la société et des limites qu’il se fixe lui-même. Cela concerne des vastes domaines allant de l’engagement politique au choix de sa sexualité, entre autres.

Lu au travers du prisme de la liberté individuelle, l’article est intéressant.

Vous l’orientez malheureusement sur un terrain, celui de la religion, qui vous offre d’exposer un point de vue un peu caricatural et assez radical, qui pour ma part décrédibilise votre discours.

Evidemment, étant moi-même catholique, mon point de vue risque d’attirer un certain nombre de contradictions pas forcément des plus tendres. Il n’empêche que je vais essayer d’exposer quelques points de vue sur des passages de votre article qui ont retenu mon attention :

1. Expression et ingérence

Le titre de votre article est plutôt brutal. J’ose croire qu’il constitue une sorte « d’accroche » pour interpeller le visiteur en page d’accueil d’Agoravox (c’est d’ailleurs ce qui m’a fait lire votre article donc c’est efficace).

Dans le cas contraire, je crois que vous confondez « ingérence » et « expression ». La loi de 1905 n’interdit pas, il me semble, aux représentants des différents cultes de France d’exprimer leur position sur quelque sujet que ce soit, d’actualité ou de société. L’Eglise catholique propose d’ailleurs sa vision sur nombre de sujets au travers de la Doctrine Sociale de l’Eglise, où tout n’est pas bon à jeter, loin de là...

Bref, cette critique adressée à nos gouvernants, indépendamment du fait qu’elle ne contient rien de bien nouveau, a toute légitimité à s’exprimer. Je ne crois pas que la critique soit réservée à la presse (un peu aux ordres, en ce moment...), aux ONG ou autres rédacteurs du net. Détrompez-moi le cas échéant.

En aparté, je citerai la réaction de la Conférence des Evêques de France lors du triste épisode des reconduites de Roms aux frontières. Je n’ai pas souvenir d’avoir entendu à ce moment beaucoup de libres-penseurs s’insurger de cette « ingérence » de l’Eglise dans les affaires de l’Etat...

2. Légitimité

Je passe rapidement sur ce point, relevant ce rebond humoristique à votre phrase « [...] ferait mieux de s’abstenir de tout commentaire [...], dans le commentaire suivant : »Tous ces mecs en robe ont oubliés que quand on ne pratique pas un sport il vaut s’abstenir d’en commenter les règles....« (Rough, 19 juillet 10:26).

J’imagine que vous n’êtes sérieux ni l’un ni l’autre en écrivant ce type d’affirmation, mais me plais quand même à imaginer notre bon peuple français devant son match de foot à la télé (ou le Tour de France ou toute autre belle manifestation sportive) et n’ayant plus le droit de l’ouvrir...

Pour tout dire, vous me faites peur à décréter de qui est légitime pour s’exprimer sur tel ou tel sujet. Où doit-on vous contacter pour une demande de prise de parole ?

3. Fondamentalisme et cléricalisme

J’ai relevé au cours de votre article le terme »fondamentaliste« que vous avez malencontreusement associé à l’Eglise que représente Mgr Barbarin. Je crois qu’il y a là une erreur qu’il était important de souligner. Le Diocèse de Lyon n’est pas -à ma connaissance- aux mains d’intégristes arriérés, ces termes devant être utilisés avec une »relativité« certaine. Je comprends évidemment que certains voient là une notion plus »absolue", sorte de grand sac dans lequel ils fourrent tout ce qui a à voir avec le christianisme !

Enfin, je souhaiterais vous rassurer quant à vos craintes d’un retour du cléricalisme. Ce serait prêter un pouvoir à l’Eglise qu’elle n’a plus. Je crois que notre modèle de laïcité, aussi imparfait soit-il, demeure une qualité essentielle de notre société quant aux garanties de liberté des consciences qu’elle nous offre.

Bien à vous.


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