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Commentaire de eric

sur Participer à la primaire socialiste ?


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eric 3 octobre 2011 11:24

L’organisation de primaire est le reflet de l’autisme des partis de gauche, incapables d’entendre, sinon d’écouter, le reste de la population. Il est doublement paradoxal qu’un parti politique demande au reste de la population de lui dire qui il doit présenter.
Dans le principe :
Au terme de l’article 4 de la constitution, les partis sont réputés concourir à l’expression du suffrage universel. Ici, on demande aux gens qui connaissent le moins, le parti, le programme et les candidats, de se prononcer en lieu et place des militants.... !
Dans les résultats :
Chaque fois que le PS organise une consultation en faisant appel à l’extérieur, le résultat est qu’est désigné le candidat dont l’image est la plus éloignée de la ligne général du parti.Le moins politique. Sachant son électorat voir ses sympathisant beaucoup plus à droite qu’il ne l’est, plutôt que de changer de ligne, le parti préfère abdiquer de son rôle. Dés le départ, on sait donc que le candidat du parti sera désigné sur des critères contradictoires avec le programme. Et on nous parle de transparence...
Comme les extérieurs vont voter plus à droite, mais que les militants les plus idéologisés vont proportionnellement plus voter, on risque de mettre en évidence un parti plus divisé encore qu’il ne l’est en réalité.
Enfin ces primaires sont auto réalisatrices et vont conduire à choisir le candidat le moins politique. Auto réalisatrice puisque l’envie de gagner à tout prix contribue à ce que les électeurs volent au secours du succès, donc votent pour celui dont les sondages disent qu’il a le plus de chances, indépendamment de ses idées.
Dé-politisantes, puisque celui là serra nécessairement celui qui fait de peine au moins de monde, donc fait le moins de choix politiques possible.

Pour la même raison, les primaires visent à désigner un.candidat de premier tour... En faisant appel aux moins militants, aux moins idéologues, on assure le sucés de celui qui apparait le plus à droite, et donc le moins susceptible de mobiliser sur sa gauche au second tour. C’est faire le pari d’une alliance centriste sans le dire. Faire le pari qu’on perdra moins à gauche qu’on ne gagnera au centre. Suffira-il d’offrir d’autres places de Sénateurs, de président de région etc... aux partenaires de gauche pour mobiliser leur électorat ? Pas sur. Et à quel prix en termes de concessions politiques ?

Qui plus est, le processus même constitue une remise en cause de la nature de l’exécutif tel que prévu par la Cinquième république. En principe, la nation choisit un chef de l’exécutif doté de larges pouvoirs. Il doit être susceptible de choisir de trancher, de décider.
Avec la primaire, on se retrouve dans le syndrome Jospin. Les symboles importent plus que les réalités. Les bonnes intentions que la volonté. On ne va pas faire de peine à Taubira et à Chevènement en les empêchant de se présenter. Et on se retrouve avec Le pen aux second tour...
Ici, c’est on ne va quand même pas se battre entre nous, on ne va quand même pas trancher entre les divergences de programme. Laissons les autres nous départager. Qui ne voit qu’accepter ce processus est déjà renoncer à être un chef ce l’exécutif autonome et décisionnaire ? Comme Ségolène, imposée de l’extérieur, n’a jamais vraiment réussi à s’imposer ou à rallier l’intérieur, le vainqueur de la primaire risque de se retrouver peu soutenu. SI il n’a pas réussi à s’imposer avant, le pourra-t-il après ?

D’autant que tout est prévu pour que les résultats soient contestables. Il est à peu prêt sur qu’il se trouvera en fonction des résultats, des perdant pour s’étonner qu’on ait pu faire voter des enfants, des étrangers, des non socialistes.

On reste dans la « participatude » : on ne prendra aucune décision, on ne choisira rien, on demandera l’avis de tous le monde avant toute action, même le choix du candidat. C’est extrêmement sympathique et parfaitement inadapté aux enjeux du moment dans un monde en crise.

Un responsable d’association de progrès social et action locale.

Voilà le candidat que vont produire les primaires. Pas sur qu’il soit adapté à un scrutin présidentiel.


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