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Commentaire de Mor Aucon

sur Qu'est-ce que le blasphème ?


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Mor Aucon Mor Aucon 1er décembre 2011 15:36

D’ailleurs, je pense qu’il serait intéressant de creuser l’étrange parallélisme entre ce fait religieux, qui a évolué jusqu’à constituer une structure qui a inversé les dépendances ( l’homme crée la divinité comme un concept abstrait qui lui permet une meilleure cognition du monde qui l’entoure, la religion inverse la création ) et le fait financier.

Je sais c’est très scabreux, mais on peut voir clairement que la finance, en gros, roule pour elle-même et répand un catéchisme du genre financez-nous les uns aux autres, sans nous il n’y a plus de richesse, la main invisible du marché, etc... Elle s’oppose aussi à la science assez souvent : modèles mathématiques foireux, formation de produits dont il est impossible de prédire le comportement, laissez-faire comme une loi naturelle, on casse tout pendant 20 ans, on reconstruit durant 30 ans, on recommence à démolir 40 ans de plus et on appelle cela des cycles économiques, l’école psychologique et intuitive des autrichiens, etc... 

Le résultat en est la situation actuelle où la finance ( qui est à la base le mode de formation et d’application du capital dans le système afin de produire des biens et des services ) s’est détachée du système et inverse la dépendance. On a, maintenant, une classe sacerdotale, les détenteurs du capital, dont le nombre réduit à vue d’œil du fait de la concentration brutale des richesses. C’est ce que certain appellent financiarisation qui du point de vue anthropologique apparaît comme la forme extrême d’une nouvelle religion. Mais attention, le dieu n’est pas la monnaie ni même le capital, sinon la formation de celui-ci, sa manière de circuler et de se concentrer pour transformer la nature. Donc la question importante, à mon avis, est : Peut-on libéraliser totalement le droit individuel de transformer le monde ? Bien, évidemment non. Celui-ci doit être limité par une notion de bien commun. Une bonne part des solutions à ce financiarisme passe donc par un Droit international qui définirait clairement les limites de la liberté économique et du bien commun et y conditionnerait l’activité financière.

Je pense que les mesures, beaucoup plus techniques, à prendre d’urgence pour stopper la destruction des acquis de la démocratie sociale ne peuvent avoir d’effet que dans un cadre juridique de ce genre quitte à n’être qu’européen. Surtout quand on voit que se dessine au proche horizon, une réforme monétaire internationale.


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