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Commentaire de Voltaire

sur Marine Le Pen complètement à l'ouest en économie


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Voltaire Voltaire 17 janvier 2012 12:14

Je partage votre avis sur un point : l’auteur a eu tort de mélanger l’aspect économique du projet de M Le Pen, et les éléments « patriotiques » ou « souverainistes » de son idéologie. Chacun mérite un article détaillé, et le mélange des deux induit une suite de commentaires peu lisibles. Je me contenterai ici de ne commenter que le premier thème, qui semblait être celui de l’articel d’après le titre.

AS Lapix a effectivement démontré dans son entretien certaines lacunes profondes dans le raisonnement économique de M Le Pen. Malheureusement, le chiffrage du projet FN n’est pas encore disponible sur leur site, mais l’analyse objective de leur projet, clair et détaillé, indique un double problème :

- des dépenses publiques très importantes. Qu’il s’agisse de l’accroissement considérable des budgets de l’armée, de l’intérieur, de la justice, de la santé, ou des affaires sociales (comme cet accroissement de 200 euros des salaires les plus bas), mais aussi de la renationalisation partielle des banques, des aides agricoles etc. Ce projet est très dépensier des deniers publics. Je n’ai pas eu le temps de faire un chiffrage mais cela doit tourner entre 50 et 100 milliards d’euros annuels supplémentaires, alors que notre déficit budgétaire annuel est déjà supérieur à 100 milliards.

- des recettes très aléatoires. Face à des dépenses très explicites, le FN propose des recettes et des économies peu fiables. L’essentiel est centré sur la sortie de l’Euro et la lutte contre l’immigration, mais les chiffres proposés ne sont pas crédibles. Une sortie de l’euro est considérée par une majorité d’économistes comme ayant à court termes un effet négatif (hausse massive des intérêts de notre dette notamment) qui ne pourraient être compensés au mieux qu’à long termes par une reprise de nos exportations. Quant aux chiffrage des économies liées à l’immigration, les chiffres proposés par les économinstes sont variables, mais en moyenne ils s’établissent à un bénéficie ou un coût pour la France assez proche de l’équilibre. Même en prenant des estimations optimistes, ce ne sont probablement que quelques milliards d’euros qui pourraient être économisés, à mettre en parallèle avec un surcout à court termes lié aux mesures de restriction, puis à long termes pour certains secteurs économiques.
Certaines nouvelles recettes fiscales sont aussi proposées (douanières notamment) mais ne tiennent effectivement pas compte des mesures réciproques probables de nos partenaires commerciaux. Quant aux 200 euros de salaire supplémentaire, même si ils étaient intégralement dépensés dans la consommation, ce ne sont au mieux que 20% de TVA qui seraient restitués à l’Etat, tandis que les entreprises concernées verraient leur compétitivité diminuer.

La conséquence la plus probable de l’application de ce projet serait non seulement de placer la France en position très difficile au niveau internationnal mais surtout de creuser encore un déficit budgétaire déjà abyssal.

Le principal problème de ce projet est qu’il est plombé par les mesures idéologiques traditionnelles du FN, qui sont non seulement contestables, mais surtout irresponsables. Si celles-ci étaient retirées, ce projet serait plus équilibré et présenterait un réel intérêt dans certains domaines, par exemple en matière de soutient aux PME et à l’artisanat. Mais cela signifierait sans doute la fin du FN comme parti nationaliste... cruel dilemne...


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