Bonjour
Pour les flux financiers :
- La taxe Tobin concerne à la base uniquement les transactions à terme, c’est-à-dire les opérations à pertes limitées à un apport ridicule mais gains illimités. Ce que vous souhaitez faire peut s’étudier, mais ce n’est pas la taxe Tobin (à laquelle je suis plutôt favorable)
-L’idée d’une TVA modulée selon de multiples critères ne me séduit pas.
Avez-vous déjà déclaré une TVA ? Avez-vous mesuré le temps que cela peut prendre, en particulier dans une PME qui ne peut pas se permettre d’avoir un comptable à demeure ?
Avec la TVA, les entreprises assument déjà gratuitement le rôle de percepteur d’impôt pour l’Etat : cela se fait avec du temps de travail, payé et cotisé par l’employeur et non-remboursé.
De plus, cela ne paraît pas résoudre l’injustice fondamentale de la TVA : elle pèse sur tout sauf le loyer, les bénéfices d’entreprise, les droits d’auteur et l’épargne : bref, elle pèse sur les revenus sociaux et le travail.
Enfin, votre idée ouvre la voie à une complication extrême des contrôles fiscaux, chronophages pour les agents comme pour les contrôlés (faut-il prévoir un triplement ou un quadruplement du temps nécessaire à un seul contrôle ?) et la complexité est source d’arbitraire.
- La taxe foncière sur l’énergie souffre d’un défaut similaire : elle pèsera sur ceux qui sont trop pauvres pour ’habiter bien’.
Globalement, on peut penser à des réformes fiscales tant qu’on veut. On peut élargir la camisole à la marge... Mais cela ne crée pas de richesse, comme Dilma Roussef le faisait remarquer au G20.
L’argent n’est pas seulement indisponible pour la consommation : il n’y en a juste pas, ou alors il sert à payer des loyers ou des emprunts sur 30 ans pour l’habitation. En général, dans ces cas-là, historiquement, on commence par une réforme agraire (ou son équivalent en pays urbanisé)
Alors voici une proposition bourine, non dégrossie, destinée à faire comprendre l’écart entre le problème que vous voulez régler et l’investissement que représenterait une réelle solution :
Autant recruter 500.000 chômeurs volontaires pendant 3 ans avec équiv. RSA+ logement collectif nomade, nourriture et formation payée, pour rénover et construire 5 millions d’habitations, et qu’à la fin du programme chacune de ces 500.000 personnes soit propriétaires de l’un des logements : à la fin des 3 ans ceux qui ont accepté d’en baver sont formés, et propriétaires d’un logement neuf ou vraiment rénové, non-dépensier en énergie. La quote-part-loyer dans leur revenu devient nulle, et ils sortent de l’expérience formés, expérimentés, avec une confiance en soi retrouvée.
Cordialement