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Commentaire de Surya

sur L'école sans sexe


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Surya Surya 10 octobre 2012 12:15

Il semblerait à la lecture de votre article que cette école, et les autres basées sur le même modèle, n’ait pas su éviter le piège de tomber dans l’extrême inverse.

Pour certaines choses, je suis tout à fait d’accord avec la façon de faire suédoise : je suis la première à m’agacer quand arrivent dans nos boîtes aux lettres les catalogues de jouets pour Noël, et que j’y vois, en les feuilletant, une série de pages toutes bleues pour les garçons, remplies de jouets de guerre, de super héros, mais aussi de jeux conçus pour stimuler l’intellect (le « petit chimiste », le « petit découvreur » etc...) et une série de pages bien roses pour les filles remplis de jouets préparant la petite à devenir une bonne ménagère (le petit fer à repasser « pour faire comme maman »...) et une bonne mère de famille (le baigneur à qui il faut changer la couche sinon il pleure) et de jeux endormant, atrophiant même, l’intellect (apprend à te maquiller comme maman, sois la plus belle avec le kit machinchose, etc... ils le font exprès, ou quoi ?) et je sais très bien que cela influence l’enfant dans son comportement, que cela contribue à déterminer sa place dans la société avec d’un côté les forts, de l’autre les faibles.

Pour le « mademoiselle », personnellement j’aimerais bien qu’on trouve autre chose. Pourquoi faire une différence entre femme mariée ou non mariée, si cette différence n’est pas faite pour les hommes ? Ok, on ne peut pas appeler une fille de douze ans « madame », mais qui appelle un garçon de douze ans ou même de seize ans « monsieur » ?

Mais de là à vouloir gommer toute, absolument toute différence, notamment dans la langue courante qu’il faut carrément modifier pour coller au nouveau modèle, là je trouve cela exagéré.
Si les différences existent dans la nature, il faut les assumer, sans pour autant, en effet, avantager l’un plutôt que l’autre.
Ils confondent, je crois, la lutte légitime contre les discriminations, et le fait de refuser purement et simplement que les différences existent, qu’on le veuille ou non.

« Les contes et fables classiques qui, le plus souvent, distinguent nettement entre garçons et filles, sont bannis de l’école, » alors là je ne suis pas d’accord. Il faut des contes classiques, et il faut aussi autre chose.

D’accord pour que les enfants aient aussi des histoires de papa-papa ou de maman-maman, mais s’ils n’ont plus que cela, sous prétexte qu’il faut lutter contre les discriminations, alors c’est là qu’il y a un problème, car alors on ne lutte plus contre les discriminations, on abolit la diversité. On fait exactement ce qu’on reprochait à la société d’avant : on impose un modèle unique.

Pourquoi représentent-ils une femme plombier, finalement ? S’ils étaient logiques avec eux mêmes, ils représenteraient un être asexué plombier. Un être dont on ne peut déterminer s’il est un homme ou une femme. S’il s’arrangent pour que leur langage, tel qu’employé en classe, soit totalement asexué, alors leurs images devraient l’être aussi.

Pour moi, il s’agit d’une école expérimentale, un peu comme toutes ces écoles expérimentales qui ont fleuri dans les années 70. Il y en avait des bonnes, il y en avait des bidons, mais en tout cas toutes celles qui sont tombées dans les extrêmes (je pense notamment à Vitruve qui, par exemple, avait banni le cahier et l’écriture et, en plus, politisait à fond les gamins) en sont revenus tôt ou tard.


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